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Benghebrit: Pas de révision du statut particulier sans la signature de la charte d’éthique
Nachida Kouadri / version française: Moussa K.
2015/02/26(Dernière modification: 2015/02/26 à 10:45)
La ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit s’est engagée dans un premier temps d’ouvrir le dossier du statut particulier des enseignants, avant de se rétracter et décider que cela est tributaire de la signature par les syndicalistes de « la charte d’éthique ».
Lors de son intervention en marge du séminaire sur « la recherche en Education: perspectives et priorités » présidé conjointement avec le ministre de l’Enseignement supérieur, Mohamed Mebarki, la première responsable du secteur de l’éducation a souligné ne pas procéder à la révision du statut particulier des personnels du secteur 12/240 modifiant et complétant la loi 350/08 sauf en cas de signature de la charte d’éthique, dont une clause prévoit l’engagement des partenaires sociaux à ne pas recourir à la grève à l’avenir. Chose qu’ont rejeté en bloc les syndicats. « Nous ne pouvons pas ouvrir le dossier du statut particulier des enseignants en l’absence de stabilité et de sérénité dans le secteur », a dit Benghebrit.
De ce fait, la ministre semble se contredire, elle qui a pourtant promis, récemment, la révision du statut particulier qui profitera à certaines catégories, en l’occurrence les enseignants en voie de disparition. D'ailleurs, elle a avancé la date du 2 mars prochain pour la mise en place d’une commission mixte chargée de réexaminer les statuts des travailleurs de l’éducation.
Chakib Khelil demande de masquer ses données bancaires en Suisse !
Hassen Houicha / version française: Moussa K.
2015/02/25(Dernière modification: 2015/02/25 à 17:19)
Des sources médiatiques suisses ont révélé que le Tribunal criminel suisse a refusé un recours en appel, introduit par un ex-ministre algérien, demandant à ce que ses données bancaires ne soient pas accessibles aux autorités compétentes algériennes ayant demandé en 2012 l’aide de leurs homologues helvétiques dans le cadre de leur enquête.
Selon des observateurs, le responsable algérien en question n’est autre que l’ex-ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, installé actuellement aux États-Unis.
Le site électronique helvétique «Swissinfo» a révélé que le jugement était alors susceptible d’appel, expliquant que l’affaire concernait l’origine des sommes d’argent estimées à 200 millions d’euros, provenant, en effet, d’une société publique algérienne dont ledit ministre était responsable et un homme d’affaires de nationalité italienne. Le même site ajoute que ce dernier a transféré cet argent vers un compte d’une autre entreprise, dont le directeur venait d’être désigné par l’ex-ministre algérien.
D’après les indices fournis par le site suisse, des observateurs avancent qu’il s’agit donc de l’ancien ministre Chakib Khelil, et de l’affaire Sonatrach-Saipem qui a fait couler beaucoup d’encre en Algérie et ailleurs, dont 200 millions d’euros de pots-de-vin auraient été versés à des responsables algériens dans le cadre de la même affaire.
Selon la même source, l’ex-ministre algérien qui est installé actuellement aux États-Unis et son épouse détiennent des comptes dans des banques suisses.
Levée du secret bancaire sur ses comptes en Suisse
L’étau se resserre sur Chakib Khelil
le 26.02.15 | 10h00
Le tribunal pénal fédéral suisse a rejeté l’appel interjeté par Chakib Khelil contre la remise des relevés bancaires de ses cinq comptes, dont un cotitulaire avec son épouse. Ces derniers auraient été alimentés par la société de consulting de Farid Bedjaoui, impliqué dans l’affaire Saipem. Dans le cadre de l’entraide judiciaire avec la Suisse, l’Algérie veut connaître la destination de plus de 200 millions d’euros versés par Sonatrach à la société de Bedjaoui sans qu’il ait une quelconque activité.
L’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a été débouté par le tribunal pénal fédéral suisse dans sa plainte contre la livraison à l’Algérie des données sur les cinq comptes qu’il détient (dont un avec son épouse), sur le territoire helvétique. Rapportée par un journal suisse et reprise hier par El Khabar, l’information en question n’est pas si banale.
En effet, la décision du tribunal pénal fédéral du 14 janvier dernier a levé un véritable lièvre. Son contenu nous apprend que les autorités algériennes enquêtent sur les conditions dans lesquelles des marchés publics auraient été attribués par Sonatrach à diverses entreprises, notamment à Saipem, mais aussi sur «la destination réelle de plus de 200 millions d’euros versés par Sonatrach à la société de consulting» de Farid Bedjaoui «alors que ces versements ne correspondent à aucune activité».
Nous apprenons que les autorités algériennes ont «identifié des versements sur le compte de l’épouse de Chakib Khelil». De ce fait, elles ont demandé «un certain nombre de mesures» en relation avec la société de Farid Bedjaoui, se basant sur le fait que Saipem, filiale d’ENI, le géant pétrolier italien, «aurait transféré durant la période allant du 4 juin 2007 au 11 février 2011 des sommes faramineuses atteignant plusieurs millions de dollars sur des comptes de la société de Farid Bedjaoui. Une partie de ces comptes auraient été ouverts auprès d’une banque à Zurich.
Les montants litigieux auraient été versés par Saipem à titre de corruption des responsables algériens du secteur de l’énergie et des hydrocarbures. Il ressort finalement de la requête que le rôle d’intermédiaire joué par Farid Bedjaoui, dans le schéma corruptif que sous-entend l’enquête algérienne aurait été imposé à Sonatrach par Chakib Khelil». Des informations qui ont poussé les autorités judiciaires algériennes à solliciter, le 15 mai 2013, l’audition de Farid Bedjaoui et à réclamer, en octobre de la même année, les documents bancaires des comptes de l’épouse de Chakib Khelil et de ses deux enfants.
Le ministère public de la confédération a saisi la banque en question qui affirme, le 24 janvier 2014, qu’elle était dans l’impossibilité de joindre ses clients. Devant cette situation, le ministère public l’informe qu’il déposera les relevés bancaires dans le dossier de la procédure d’entraide. Quatre jours plus tard, soit le 28 janvier 2014, un avocat suisse se constitue pour la défense des intérêts de Chakib Khelil et, d’emblée, s’oppose à la transmission des documents bancaires à l’Algérie.
Le 22 avril 2014, le ministère public ordonne le transfert des documents bancaires aux autorités algériennes, mais l’avocat a interjeté appel auprès de la cour en date du 23 mai 2014. Il se défend en mettant en avant plusieurs griefs à la réglementation bancaire, mais aussi en présentant le dossier comme «une affaire politique» et en affirmant «avoir fait l’objet d’une procédure judicaire en raison de ses opinions et de son appartenance politique». «Chakib Khelil victime de ses opinions et de son appartenance politique»
Il met en garde contre toute remise de documents à l’Algérie car, selon lui, «cela constitue une grave menace» pour ses «droits». Dans son exposé argumentaire, le tribunal fédéral rejette toutes les accusations de l’avocat de Chakib Khelil. Il explique que les autorités suisses sont tenues, dans le sens de la procédure d’entraide, «d’assister les autorités étrangères dans la recherche de la vérité en exécutant toute mesure présentant un rapport suffisant avec l’enquête pénale à l’étranger.
Lorsque la demande vise, comme dans ce cas précis, à éclaircir le cheminement de fonds ayant potentiellement servi à des actes de corruption, il convient d’informer l’Etat requérant de toute transaction opérée au nom des sociétés et par le biais des comptes impliqués dans l’affaire. L’utilité de la documentation bancaire découle du fait que l’autorité requérante peut vouloir vérifier que les agissements qu’elle connaît déjà n’ont pas été précédés ou suivis d’autres actes du même genre.
Cela justifie la production de l’ensemble de la documentation bancaire sur une période relativement étendue». Dans le cas de cette affaire, ajoute le tribunal, les autorités algériennes enquêtent sur des «éventuelles malversations de fonctionnaires et élus algériens dans le cadre de l’adjudication et la conclusion d’importants contrats de marchés publics dans le domaine de l’énergie.
Dans ce contexte, elle a demandé la documentation déjà en main des autorités suisses, des relations bancaires du recourant y relatives correspondant à la période durant laquelle ces malversations auraient eu lieu. Dans ces conditions, force est de reconnaître qu’il existe un rapport objectif, un ‘lien de connexité’ suffisant entre les informations que l’autorité d’exécution entend transmettre à l’Algérie et l’enquête qui y est diligentée.
Cela d’autant plus que, contrairement aux allégations du recourant (Chakib Khellil), son nom figure expressément dans l’exposé des faits des requêtes algériennes et son rôle dans le montage corruptif semble avoir été prépondérant. L’autorité requérante a intérêt à pouvoir prendre connaissance de la documentation requise afin d’être informée de toute transaction susceptible de s’inscrire dans le mécanisme mis en place par les prévenus sous enquête dans le pays requérant.
Ces informations sont sans conteste utiles à sa procédure et lui permettront d’instruire à charge comme à décharge, ce qui est conforme à la jurisprudence». Le tribunal rejette totalement l’idée de tout cachet politique que pourrait avoir l’affaire comme l’affirme l’avocat de Chakib Khelil. Il rappelle que «n’est considéré comme délit politique absolu que les mesures visant au renversement de l’Etat telles que la sédition, le coup d’état et la haute trahison.
Dans le cas de figure, la nature politique des circonstances, des mobiles et des buts qui ont déterminé l’auteur à agir doit apparaître de manière déterminante aux yeux du juge de l’entraide. Le délit politique relatif, inspiré par la passion politique, doit toujours avoir été commis dans le cadre d’une lutte pour ou contre le pouvoir et se situer en rapport de connexité étroit et direct, clair et net, avec l’objet de cette lutte (…) en l’espèce bien que le recourant ait été ministre, il n’a pas commis les infractions reprochées dans la lutte pour ou contre le pouvoir. Au contraire, lui-même représentait le pouvoir.
Les pots-de-vin qu’il aurait reçus dans le cadre de l’attribution de marchés publics à diverses sociétés étrangères ne sont pas plus un acte politique en Algérie qu’il ne l’est en Suisse. Ainsi, le seul fait qu’il a été ministre auprès du président algérien pendant 11 ans ne justifie pas une quelconque réserve à l’octroi de l’entraide demandée pour la poursuite d’une infraction de droit pénal commun. Le grief étan
Sahara marathon: Deux Algériens vainqueurs
le 26.02.15 | 10h00
La 15e édition du Sahara Marathon, qui a vu la participation de plus de 500 athlètes, sahraouis et étrangers, a pris fin hier au camp de réfugiés sahraouis de Smara. Cette manifestation se veut un message de solidarité avec le peuple sahraoui, car elle coïncide avec le 39e anniversaire de la RASD. Les coureurs algériens ont décroché les premières places des quatre phases du marathon auquel ils ont participé avec 183 athlètes. Le prix du Marathon (42 km) a été remporté par l’Algérien Karim Hadj Meliani, qui a battu le record de la compétition en 3 heures 3 minutes.
Le vainqueur du semi-marathon est son compatriote Thabit Wadih, alors que le prix des 10 km sont revenus à Salah Amidane et celui des cinq kilomètres à Mohammed Mustapha. Des prix ont été décernés aux athlètes vainqueurs des premières places. A noter que la cérémonie de clôture de cette manifestation sportive a été marquée par des festivités culturelles, notamment une grande exposition sur le patrimoine sahraoui. Le coup d’envoi de la 15e édition du Sahara Marathon a été donné mardi dernier à partir du camp d’El Ayoun par le ministre sahraoui de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Mouloud Mohamed Fadel et le directeur du Sahara Marathon, Diego Munez.
R. B.
Ali Benflis critique le régime et présente le projet de son parti : «La mobilisation policière aurait dû être contre les voleurs…»
le 26.02.15 | 10h00
Un véritable réquisitoire contre le pouvoir d’un homme résolument engagé dans l’opposition. Ali Benflis, ancien candidat à l’élection présidentielle d’avril 2014, ancien chef de gouvernement et ancien secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) qu’il a préféré quitter pour créer un autre parti politique, Talaîou El Houriyet, n’y va pas avec le dos de la cuillère en critiquant la manière dont est géré le pays.
Lors d’une conférence de presse qu’il a organisée hier au siège qui avait abrité sa permanence électorale, au lendemain de l’empêchement par la police du rassemblement initié par l’Instance de suivi et concertation de l’opposition (ISCO) dont il est membre, Ali Benflis qualifie le régime en place de «policier». «La liberté d’expression est un droit constitutionnel dont doivent jouir tous les citoyens algériens», souligne-t-il, avant de tonner : «En quoi l’opposition menace la stabilité ?» Et de marteler : «Ceux qui sont sortis mardi portent l’Algérie dans leur cœur.» «C’est le régime politique qui met le pays en danger et fait usage de la violence pour empêcher une manifestation pacifique», dit-il, avant de mettre encore une fois l’accent sur «la vacance du pouvoir».
«Pourquoi ne met-il pas autant d’énergie que celle qu’il a déployée contre l’opposition mardi, pour mettre fin à la prédation des deniers publics (l’évasion fiscale estimée à 40 milliards de dollars), et à l’entreprise de destruction qui menace l’Algérie ?» peste Ali Benflis. Selon lui, partout dans le monde, il y a des débats sur l’exploitation du gaz de schiste et cela a abouti, dans certains pays européens, à un consensus qui est appelé, en France entre autres, la transition énergétique.
«Chez nous, on fait comme si la question ne concernait pas les Algériens», souligne l’ancien chef de gouvernement, qui demande aux tenants du pouvoir de dire la vérité aux Algériens. «Si vous êtes contraints d’exploiter le gaz de schiste, dites-le aux Algériens», fulmine le conférencier, qui regrette par ailleurs que «la mobilisation contre les rassemblements de l’opposition ne soit pas faite contre les voleurs et ceux qui ont dilapidé les richesses du pays». «Il faut en finir avec la crise du régime, avec le retour à la légitimité», a indiqué M. Benflis.
Le processus, selon lui, se décline en trois étapes : «La première concerne l’organisation, par une instance indépendante, des élections à tous les niveaux (locales, législatives et présidentielle). La deuxième a trait à l’engagement d’une transition démocratique et la préparation d’une nouvelle Constitution, tenir une conférence nationale pour mettre en place une charte où tout le monde doit s’engager à ce que la nouvelle Loi fondamentale ne devienne un jeu et prémunir la mosquée et l’administration des manipulations politiciennes. Et la troisième phase sera l’application des lois et faire fonctionner l’Etat selon les standards démocratiques.»
Le rôle de l’armée
Quid du rôle de l’Armée nationale populaire ? Ali Benflis répond sans détour. Selon lui, l’institution militaire «doit être le garant du processus et de la charte du consensus et de la Constitution pour qu’on ne la remette pas en cause comme cela a été cas en 2008 lorsqu’on a supprimé la limitation des mandats présidentiels». L’ancien candidat à l’élection présidentielle précise en effet que ni l’opposition ni lui-même n’appellent à l’intervention de l’armée.
A propos du nouveau découpage administratif et de la création de wilayas déléguées, le conférencier souligne que personne n’ignore que l’Algérie est sous-administrée.
Mais pour lui, «c’est un dossier sérieux qu’il ne faut pas traiter avec une telle légèreté».Ali Benflis est revenu longuement sur son nouveau parti politique, dont le congrès constitutif «se tiendra durant la première semaine de juin prochain, peut-être même avant». Selon lui, Talaîou El Houriyet «s’inscrit dans la filiation historique de la République démocratique et sociale dans le cadre des principes islamiques dont ont rêvé nos pères ou nos grands-pères et qui tarde à voir le jour». «L’islam est l’un des socles de l’identité nationale ; il ne saurait faire l’objet d’une appropriation exclusive d’aucune sorte», a affirmé l’ancien chef de gouvernement.
Notre projet, ajoute-t-il, c’est «une société définitivement débarrassée de toutes les manifestations de la prédation des ressources nationales qui s’est emparée de notre pays durant la dernière décennie». «Aussi bien au sein du Pôle des forces du changement qu’au sein de l’Instance de suivi et de concertation de l’opposition nationale, nous continuerons à agir main dans la main, avec l’ensemble de nos partenaires politiques, pour l’organisation d’une transition démocratique ordonnée, consensuelle et apaisée», a soutenu Ali Benflis, Pour lui, «appartenir à l’opposition nationale en Algérie n’est pas chose aisée et c’est même une épreuve particulièrement rude».
LORS D’UNE CONFÉRENCE DE PRESSE TENUE HIER L’après-Bouteflika, selon Benflis
«L’opposition n’a jamais revendiqué l’intervention de l’armée dans le règlement de la crise du régime et nous ne nous focalisons pas sur une personne», s’est défendu l’ancien chef du gouvernement et candidat aux présidentielles du 17 avril dernierSuite...
«L’opposition n’a jamais revendiqué l’intervention de l’armée dans le règlement de la crise du régime et nous ne nous focalisons pas sur une personne», s’est défendu l’ancien chef du gouvernement et candidat aux présidentielles du 17 avril dernier. M. Kebci - Alger (Le Soir) Pour Ali Benflis, qui s’exprimait hier mercredi dans une rencontre avec la presse pour, essentiellement, parler de son projet de parti dont il vient d’avoir le quitus pour la tenue du congrès constitutif, cette implication de l’ANP dans l’arène politique lui «nuirait», la Constitution lui «définissant clairement», dans un de ses articles, ses «prérogatives». Cela dit, le promoteur du Parti de l’avant-garde des libertés estimera que l’institution militaire se devra d’incarner le rôle de «garante d’un pacte portant transition démocratique» que l’opposition revendique depuis des mois. Une transition démocratique qui ne commencera «qu’une fois la problématique de la légitimité des institutions aura été réglée via un processus électoral supervisé par une instance indépendante». A ce stade, un gouvernement d’union nationale aura à établir une nouvelle Constitution avec un pacte que tous les acteurs politiques entérineront et dont l’ANP sera la garante en cas de «renoncement» d’une quelconque partie. Benflis se défendra également de faire, lui et l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition, une «fixation» sur la personne du président de la République comme le leur assènent les partis et autres satellites du pouvoir. «Nous ne focalisons pas sur une personne», dira-t-il, estimant que ce qui les intéressait était la «vacance» du pouvoir. «Nous avons tout de même une culture d’Etat», assènera-t-il, non sans préciser en avoir suffisamment de «raisons», dont, citera-t-il, le fait que le Conseil des ministres ne s’est réuni que quatre fois en 2013 mais surtout le chômage endémique qui a frappé l’institution législative la même année avec seulement une dizaine de projets de loi adoptés faute d’initiatives de l’exécutif, comme frappé d’immobilisme à son tour. Autre facteur de taille que Benflis avancera pour justifier son insistance sur cette vacance du pouvoir : le silence du président de la République qui, depuis le fameux discours du 8 mai 2012 à Sétif, le président de la République ne s’est pas adressé au peuple algérien, même lors de la cinglante attaque terroriste de Tiguentourine. Défendant âprement l’opposition nationale qui en sera le milieu naturel, l’ancien chef du gouvernement dira que son nouveau parti ne sera pas de «trop» pour une scène politique frappée du sceau de l’inflation. «Nous apporterons un programme politique innovant et novateur, une conception moderne de la pratique politique et des méthodes démocratiques de fonctionnement d’un parti politique», dira-t-il. Par ailleurs, Benflis traitera longuement du processus de naissance de son parti dont le congrès constitutif se tiendra durant la première semaine du mois de juin prochain et peut-être avant. Mais avant cela, il sera procédé, d’ici la première semaine de mars prochain, à l’installation formelle des bureaux provisoires déjà constitués au niveau des 48 wilayas du pays. Ceci, concomitamment à l’installation des représentations du parti au niveau des communes déjà entamées. Suite à quoi, l’instance nationale de préparation du congrès constitutif du parti composée de huit commissions (programme, celle des statuts, règlement intérieur, résolutions, organique, organisation, politique de communication et logistique) sera installée. Ceci avant que n’intervienne, en avril prochain, la phase des congrès régionaux du parti, au nombre de quatre, une fois finalisés les documents de base du congrès national qui devront leur être soumis pour examen et enrichissement. M. K.
La Ligue de football professionnel (LFP) a communiqué hier le programme des compétitions du mois de mars. Un calendrier qui prévoit le déroulement de trois journées de championnat de Ligue 1 Mobilis, une date de mise à jour des huitièmes de finale de la Coupe d’Algérie «seniors» (USMA-ASO) et le tour des quarts de finale de cette même épreuve populaire. En effet, la 22e journée du championnat nationale de L1 se jouera durant le week-end du 6 au 7 mars. La LFP a programmé 5 rencontres durant la journée du vendredi 6 mars. Il s’agit des matches ESS-ASMO, MCO-USMA, JSK-MCEE, RCA-ASO et CRB-NAHD. Les trois derniers matches de cette levée, à savoir MCA-USMBA, CSC-MOB et USMH-JSS auront lieu le samedi 7 mars. La 23e journée se jouera, quant à elle, durant le week-end du 20 au 21 mars alors que la 24e journée aura lieu le 27 et 28 mars. Il faut juste préciser que ce round coïncidera avec le déplacement des Verts au Qatar où se tiendra le tournoi de Doha. L’EN affrontera sur place le Qatar (26 mars) puis Oman (30 mars).
Coupe d’Algérie (mise à jour des 8es de finale) USM Alger- ASO Chlef le 10 mars Reportée en raison des matches du premier tour préliminaire des Coupes africaines (Ligue des champions et coupe de la CAF), la rencontre USM Alger-ASO Chlef, comptant pour les huitièmes de finale de la coupe d’Algérie aura lieu le mardi 10 mars au stade Omar-Hamadi. Durant cette même date du 10 mars, la LFP a prévu de faire jouer le choc des quarts de finale de la coupe nationale, à Sétif, entre l’ESS et la JSK. Deux duels de ce tour, en l’occurrence NAHD- RCA et ASMO- MOB auront lieu respectivement le vendredi 13 mars et le samedi 14 mars. Le dernier match de ces quarts de finale opposera le qualifié de la confrontation USMA-ASO au cendrillon de Dame Coupe, le NRB Achir, en date du 24 mars. B. M.
La 21e journée du championnat professionnel de Ligue 1 Mobilis de football, prévue vendredi et samedi, sera marquée incontestablement par le choc entre les deux coleaders, le MO Béjaïa et l'ES Sétif, alors qu'en bas du classement, la lutte s'annonce acharnée dans l'optique du maintien. Les regards des puristes seront ainsi tournés vers le stade de l'Unité maghrébine, qui sera le théâtre d'une affiche qui devrait tenir toutes ses promesses. Véritable révélation de la saison, le MOB, qui vient de composter son billet pour les quarts de finale de la Coupe d'Algérie, aura à cœur de s'offrir l'ESS, auréolée de la Supercoupe d'Afrique des clubs. Cette rencontre constitue l'un des tournants de la saison, selon les observateurs.Le vainqueur franchira un pas psychologique important en vue du titre de champion, même si le parcours est encore long. Le CR Belouizdad (5e, 31 pts), qui a retrouvé des couleurs depuis l'arrivée à la barre technique de l'entraîneur français, Alain Michel, effectuera un déplacement à Chlef, pour donner la réplique à l'ASO, lanterne rouge et sommée de réagir. Ce match opposera deux équipes aux objectifs diamétralement opposés. Le Chabab qui cherche à retrouver sa place sur le podium alors que l'ASO Chlef veut s'extirper de la zone de relégation. L'USM Bel-Abbès (13e, 22 pts) et le NA Hussein Dey (14e, 21 pts), qui végètent dans les profondeurs du classement, auront une belle occasion de «souffler» en accueillant respectivement l'USM Harrach et le MC Oran. Enfin, le match entre les deux «Jeunesses», celle de la Saoura (12e, 24 pts) et la Kabylie (11e, 26 pts), s'annonce indécis et ouvert à tous les pronostics.
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Vendredi 27 février (16h)
À Bel-Abbes: USMBA-USM Harrach
Samedi 28 février (16h)
A Béchar (15h): JS Saoura-JS Kabylie
À Alger “stade du 20 août 1955 » : NA Hussein Dey-MC Oran
La 21e journée de Ligue 2 Mobilis de football, prévue demain, s'annonce à l'avantage du leader, l'USM Blida, qui pourrait creuser davantage l'écart de six points sur son poursuivant le RC Relizane, en affrontant l'AS Khroub, modeste 13e du classement, au moment où la lanterne rouge, l'AB Merouana, sera probablement soumise à rude épreuve par le MCS à Saïda. Les Blidéens seront, certes, appelés à disputer ce match en déplacement, face à une équipe accrocheuse, qui essayera probablement de profiter de l'avantage du terrain pour l'emporter et s'éloigner un peu plus de la zone de turbulences, mais le leader, très en forme en ce milieu de saison, semble «inarrêtable», faisant qu'il faudra probablement compter avec lui. De son côté, la lanterne rouge AB Merouana, qui accuse déjà huit points de retard sur le premier club non relégable risque de s'enfoncer un peu plus aux fins fonds du classement à l'issue de cette 21e journée, car ayant affaire à l'ancien leader de la Ligue 2, qui cherchera probablement à l'emporter, pour se rapprocher à nouveau du podium. Plusieurs autres matchs vaudront le détour, car opposant des équipes de milieu de tableau, entre lesquelles la lutte sera probablement très acharnée, notamment, CRB Aïn Fekroun-US Chaouia, RC Relizane-CA Bordj Bou Arréridj, ou encore WA Tlemcen-DRB Tadjenanet. Dans les deux derniers matchs, la lutte semble relativement «inégale» entre l'O. Médéa (5e) et l'ESM Koléa (15e), ainsi qu'entre le CA Batna (4e) et l'USMM Hadjout (14e), mais les débats seront probablement très chauds sur le terrain car, même si ces quatre clubs ont des objectifs diamétralement opposés, leur objectif sera le même : la victoire.
Par Kader Bakou Mohamed Chouikh, un visionnaire ? En 1997 est sorti son film L’Arche du désert. L’affiche, on dirait qu’elle a été prise aujourd’hui au Nigeria, en Libye ou au Mali. «L’arche» est une oasis au milieu d’une mer de sable. Deux ethnies cohabitent dans une paix relative dans cette oasis. Les amours de Myriam et Amine, deux adolescents de tribus différentes, vont détruire le fragile équilibre de cette société conservatrice. Les deux communautés entrent en guerre. La cité est séparée en deux par une «frontière» qui suit l’appartenance ethnique. «Une histoire de baisers anodins entre Myriam et Amine va bouleverser l'ordre établi pendant des générations, entre les différentes ethnies. Cette entorse aux vieilles conventions, dont personne ne demande ni ne connaît plus le sens, montre les frontières jusque-là invisibles entre les ethnies. Pour ces frontières, il n'y a pas de mots. celles qui sont visibles s'appellent racisme. Il existe un élément pour lequel les différences sociales et raciales ne jouent aucun rôle : l'eau. Devant cette eau tout le monde est égal et parce que cette égalité semble insupportable, les habitants détruisent ce qui est l'essence de leur vie. A l'inverse du mythe de l'Arche de Noé, l'Arche du désert devient lieu d'autodestruction de ceux qui y ont cherché refuge. Les hommes provoquent la catastrophe qu'ils voulaient éviter. Ils ne connaissent plus le pardon des vieux mythes», avait expliqué Mohamed Chouikh en 1997. A la fin, les deux ethnies en conflit seront toutes les deux exterminées par un envahisseur étranger, une tribu de guerriers surgis d’on ne sait où. En envahissant l’oasis, les guerriers étrangers n’ont fait aucune différence entre les deux communautés en conflit. Depuis 1997, date de la sortie du film de Mohamed Chouikh, de nouvelles «frontières» sont nées à Ghardaïa, en Irak, au Mali, en Libye au Yémen et ailleurs. Un peu partout, des hommes ont provoqué la catastrophe qu’ils voulaient éviter. La division et les conflits internes ouvrent les portes à l’envahisseur. Le vivre- ensemble est une garantie de paix. K. B. bakoukader@yahoo.fr
L’Observatoire national de l’éducation sera bientôt installé. L’annonce a été faite hier par la ministre de l’Education qui ajoute que le Comité sectoriel permanent de la recherche scientifique du ministère de l’Education connaîtra bientôt le même sort. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Le décret portant renouvellement du Comité sectoriel de la recherche scientifique du ministère de l’Education vient d’être signé, ouvrant la voie à la mise en place de ce dernier. L’Observatoire de l’éducation, en hibernation depuis des années, sera lui aussi installé. Il aura pour mission d’observer le fonctionnement du système d’enseignement, d’évaluer la qualité de prestation pédagogique des enseignants et des élèves et de faire des propositions en vue d’améliorer les performances du secteur. S’exprimant à l’ouverture des travaux d’un séminaire dédié à la recherche dans le domaine de l’éducation, Nouria Benghebrit a affirmé que la volonté de redéploiement de son secteur nécessitait un accompagnement en matière d’expertise d’où l’importance de la recherche en éducation. La ministre estime qu’il est opportun de développer des approches susceptibles d’amener une plus grande intégration de la recherche en éducation. La ministre en appelle à la participation des professionnels de l’acte pédagogique. C’est d’ailleurs ce qui a motivé la tenue du séminaire d’hier avec les thématiques que la ministre qualifie de prioritaires, à savoir la refonte pédagogique, les pratiques pédagogiques, la gouvernance et la vie scolaire. N. I.
Nous entrons dans une phase très intéressante. Intéressante parce que créatrice. Le régime, pour contrer la manif’ de l’opposition, le 24 février, au cœur d’Alger, a été nietzschéen. Voire même un brin brechtien ! Aux leaders de la Coordination venus marcher et conquérir l’esplanade de la Grande Poste, le Palais a opposé des … troupes folkloriques et des sportifs ! Le théâtre de la rue est lancé ! Sous les pavés, le soleil de l’inventivité brûlante. Il fallait y penser ! La troupe du Grand Guignol l’a fait. Mettre sur la route de Bellabas et de Mokri des danseurs, des musiciens karkabou et des apprentis magiciens exécutant leurs tours de passe-passe en plein air. Les jours à venir seront inouïs à vivre en Algérie. Aux profs en grève et qui voudront manifester dans les artères des villes, le régime opposera les défilés de clowns montés sur échasses. Aux Patriotes et gardes communaux réclamant leur statut, les gens du Palais enverront des artistes-peintres et des sculpteurs pour réaliser des performances à même les murs et trottoirs. Face aux anciens de l’ANP qui revendiqueront une revalorisation de leurs pensions, le pouvoir contre-attaquera avec des quartets à vent et des sections de cuivre chargés d’emplir l’air ambiant de leurs sons. Enfin l’art débridé ! Enfin l’art comme arme ! Enfin l’art sublimé dans des tournois, des joutes publiques. Remarquez, nous en avions des prémices avec «l’électionnage» de Saâdani à la tête du FLN. Là, déjà nous aurions dû comprendre que ce 4e mandat était résolument placé sous le signe de la culture tous azimuts et de la compétition sportive. Ah ! Oui ! Parce que j’avais oublié de vous le préciser : le 24 février, les manifestants de la CNLTD ont aussi trouvé sur leur chemin des sportifs. Oui, des cyclistes ! Le choc ! Tu viens crier «régime dégage !» ou «non au gaz de schiste !» et t’as un mec juché sur son vélo qui te demande si, par hasard, en plus de tes banderoles et de ton mégaphone, tu n’aurais pas aussi une clé de 12 pour qu’il puisse régler son braquet ! Mon Dieu quel brassage magnifique ! On dirait une toile dadaïste. Nous nageons en pleine période surréaliste. Encore un petit effort et l’esprit de Picasso et la moustache EXTRA-VAGANTE (à prononcer en roulant les R et en séparant distinctement le mot en deux) de Dali vont revenir hanter le carrefour Addis-Abeba et déferler en cascade sur In-Salah. Moi, je vous le dis amis artistes du monde entier. C’est à Alger, c’est en Algérie que ça se passe, qu’il faut absolument être en ce moment. La seule capitale au monde et le seul pays de la planète où des millions de gens en communion, en transes artistiques, fument du thé pour rester éveillés à ce cauchemar qui continue. H. L.
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Un terrain de la SNVI occupé par un opérateur privé
3 000 travailleurs bloquent l’accès de la zone industrielle de Rouiba
Plus de 3 000 travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de Rouiba ont bloqué hier tous les accès menant vers les deux zones industrielles de Réghaïa et Rouiba pour exiger la restitution d’une parcelle de terrain occupée récemment par l’entreprise de transport Tahkout Mahieddine. Les manifestants, qui ont entamé ce débrayage avant-hier, ont durci hier leur mouvement en paralysant toute la zone industrielle. Cette action, qui coïncide avec les festivités symboles du 24 Février, a été entamée lorsque les travailleurs ont été surpris par la présence, au sein de cette parcelle, d’une trentaine de bus appartenant à cette entreprise privée qui, selon un de ses employés, la parcelle en question aurait été louée par Tahkout auprès de l’entreprise de gestion des zones industrielles Gestimal, alors que cette parcelle appartient à la SNVI. C’est ce que nous a confirmé, hier, le P-DG de la SNVI fraîchement installé, Malek Salah, qui nous a affirmé que selon “l’entreprise, qui est en possession de documents, la parcelle appartiendrait à la SNVI”, avant d’ajouter que “l’affaire est entre les mains des avocats de l’entreprise qui ont pris déjà en charge ce dossier”. Mais cette affaire a pris une autre ampleur hier, lorsque les travailleurs des autres unités de la SNVI sont venus donner un coup de main à leurs collègues de l’unité fonderie. Et cette manifestation risque de s’étendre aujourd’hui ou demain à toute la zone industrielle de Rouiba si rien n’est fait. C’est en tout cas ce qu’affirment les manifestants visiblement plus déterminés que jamais à défendre leur entreprise, tout en demandant des comptes aux responsables de cette situation qui a engendré un manque à gagner estimé à des milliards de dinars, aussi bien à la SNVI qu’aux autres unités publiques et privées qui se trouvent dans la zone. Celles-ci ont vu leurs activités paralysées par cette manifestation monstre qui a bloqué toutes les issues menant vers la zone. Les travailleurs de la SNVI s’interrogent sur le silence intriguant des autorités concernées, d’autant plus que cette parcelle est destinée, selon eux, à la construction de la nouvelle fonderie de la SNVI décidée par le gouvernement. “Si cette parcelle est détachée du site de l’unité fonderie, c’est tout le projet d’investissement mis en place par l’État qui sera compromis”, nous affirme le secrétaire général du syndicat d’entreprise, M. Benmouloud. Et d’ajouter : “Nous n’allons pas baisser les bras et nous exigeons des pouvoirs publics leur intervention pour que ce bien soit rendu immédiatement à la SNVI”, affirme-t-il. Nos multiples tentatives, pour avoir le point de vue de M. Tahkout, sont demeurées vaines. Idem pour les responsables de Gestimal qui, selon la secrétaire, sont sortis en mission de travail.
M. T.
Drame d’Aokas : Le drame aurait-il pu être évité ?
le 26.02.15 | 10h00
Véhicule complètement écrasé par...
Il est 13h40 en ce mardi maussade et grisâtre, lorsque le Toyota Coaster assurant la liaison Béjaïa-Kherrata aborde les derniers virages avant le tunnel d’Aokas. A son bord, une vingtaine de voyageurs, étudiants et travailleurs en majorité, rentrant chez eux. Settar Hocine, 21 ans, est assis au milieu, côté fenêtre donnant sur la mer.
Bouchergui Azzedine, 36 ans, policier, a pris place juste derrière le chauffeur. L ’ambiance à bord du bus qui était calme et sereine, vire tout à coup au drame. Quand Azzedine aperçoit les premières pierres qui dévalent de la montagne qui commence à gronder comme un volcan en éruption, il se lève en hurlant et demande au chauffeur de ralentir, de s’arrêter. N’ayant cure des cris et des hurlements qui fusent, le chauffeur continue de rouler, espérant sans doute prendre de vitesse l’avalanche de roches.
Mais rien n’arrête les pierres qui déboulent à toute vitesse. Un rocher d’une quinzaine de tonnes sectionne le bus en deux en pleine course. Hocine et Azzedine auront la vie sauve. Ils s’en tirent l’un avec une fracture du fémur, l’autre avec un traumatisme crânien. D’autres voyageurs, comme ce père de famille assis en face de Hocine, n’auront pas cette chance. Outre le bus plié en deux sous la violence du choc, d’autres véhicules sont pris au piège de ce chaos infernal.
Lorsque la poussière retombe, que le grondement de l’éboulement s’atténue, une véritable scène d’apocalypse s’offre aux yeux des premiers automobilistes qui arrivent sur les lieux. Sur les deux voies de cette route nationale très fréquentée, des véhicules sont écrasés sous d’énormes blocs de roche. Des blessés gémissent, agonisant, d’autres sont morts sur le coup. Certains ont eu plus de chance. Sous le choc, ils ne réalisent pas encore qu’ils viennent d’échapper miraculeusement à la mort. C’est le cas de ce couple originaire de Tizi Ouzou qui s’est offert une halte sur un parking face à la mer. Ils veulent se reposer, prendre l’air et donner le biberon à leur bébé de deux mois.
Des miraculés
Lorsque la montagne éructe et vomit une cascade de terre, de pierres et de rochers, ils regardent, impuissants, et croient leur dernière heure arrivée. D’énormes rochers atterrissent sur la Dacia Logan où ils se trouvaient quelques minutes auparavant ; elle est réduite en bouillie par un rocher. Juste à côté de la Dacia, c’est la vieille 206 de Abderrahmane Benali, 38 ans, qui est stationnée face à la mer. Spectateur de son propre cauchemar, il raconte : «Je me rendais d’Aokas à Tala Khaled chez le mécanicien pour réparer ma voiture. Je me suis arrêté sur le parking pour vérifier le niveau d’eau dans le radiateur qui a une fuite.
Le temps d’ouvrir le capot, de vérifier et de le refermer, j’entends un bruit aussi énorme qu’horrible. Je lève les yeux et je vois un immense éboulement de terre et de roches qui nous arrive dessus. Tout devient noir. Je cherche à fuir, mais je ne vois aucune issue», dit-il. Abderrahmane pense alors à plonger dans la mer démontée. Il saute par dessus le parapet en béton vers la mer. Dans la panique, il chute et se brise net la jambe.
Malgré la peur et la douleur, il puisera au fond de lui-même la force de rentrer dans sa voiture, de faire demi-tour et d’avertir les policiers à l’entrée du tunnel : «Il y a des morts et des blessés, allez-y !» Péniblement, il conduit jusqu’à l’entrée de l’hôpital d’Aokas avant de s’écrouler, inconscient. Le capitaine Hamoum est chef de l’unité de la Protection civile d’Aokas, dont la caserne est située à quelques centaines de mètres du lieu du drame.
Il est l’un des premiers à arriver sur les lieux. Averti par des automobilistes d’un «glissement de terrain» à la sortie du tunnel, il ordonne aussitôt un départ général. Les premiers pompiers, qui arrivent sur le site à bord d’un camion et de deux ambulances, se rendent compte que c’est une tragédie de grande ampleur. Le capitaine réclame aussitôt des secours auprès des unités de Tichy et Souk El Tenine. «Sur les lieux, raconte-il, je constate qu’un bus de marque Toyota est touché par un grand rocher. A son bord, deux incarcérés vivants et conscients. On les prend en charge. Une voiture légère de marque Peugeot 207 a également été touchée de plein fouet.
Le conducteur est mort sur le coup. Des véhicules stationnés de l’autre côté sont également touchés. Il y a des morts et des blessés.» Pour les morts, il n’y a plus rien à faire, «priorité est donc donnée à l’évacuation des blessés». Tandis que les pompiers s’affairent à désincarcérer les blessés et à les évacuer vers les hôpitaux les plus proches, les pierres et les roches continuent de tomber. Les renforts arrivent de partout, y compris de l’unité principale de la Protection civile basée au chef-lieu de la wilaya. En une demi-heure, tous les blessés sont évacués.
On dénombre six morts et 17 blessés. Arrivés sur les lieux en fin de soirée, nous constatons un immense bouchon qui s’est formé sur la RN9 en direction d’Aokas. Il nous a fallu près de 4 heures pour parcourir 4 petits kilomètres. Le lendemain matin (hier), des brise-roches s’affairent à réduire en morceaux les immenses blocs de pierre qui se sont détachés de la falaise afin de libérer la chaussée à la circulation.
Il n’y a pas de périmètre de sécurité si bien qu’une foule de curieux occupe les lieux, au mépris de toutes les règles de bon sens et de sécurité. A tout moment, d’autres rochers peuvent se détacher et commettre un autre carnage. Le drame était pourtant prévisible. Un éboulement de même nature avait déjà eu lieu en 2005. Visiblement, les leçons n’ont pas été retenues.
Une 7e victime à déplorer
Le bilan du dramatique éboulement du 24 février à l’entrée d’Aokas s’est alourdi hier avec une septième victime, qui a succombé à ses blessures dans la matinée.
Le défunt, Achouri Saïd Eddine, un jeune de 19 ans, originaire de la commune d’El Hammamet, dans la wilaya de Tébessa, souffrait de polytraumatisme, selon la cellule de communication du CHU de Béjaïa. Sa famille est venue, en début d’après-midi d’hier, à Béjaïa pour récupérer la dépouille de son enfant.
Celles de deux autres victimes sont actuellement à la morgue de l’hôpital d’Aokas. Selon un communiqué de la Protection civile, deux femmes figurent parmi les six victimes décédées. Agées de 38 et 39 ans, elles sont originaires de Darguina.
Deux autres victimes, âgées de 40 et 43 ans, sont de Kherrata et les deux dernières, de 45 et 55 ans, qui complètent la liste macabre, sont de Souk El Tenine et de Tichy.
Les blessés pris en charge à l’hôpital d’Aokas ont pu rejoindre leur domicile tandis que ceux transférés dans un état grave vers l’hôpital Khelil Amrane de Béjaïa y étaient encore hier pour des traumatismes divers.
Le premier est gardé au service des maladies viscérales, le deuxième au service traumatologie orthopédie pour une fracture au fémur et le dernier est pris en charge en neurochirurgie. K. M.
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