065-actualités du Vendredi 06 Mars 2015
Meteo en Algerie
pour le Vendredi 06 Mars 2015
Vendredi 06 Mars 2015
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الجمعة 6 مارس 2015 م
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الجمعة 15 جمادى الأولى 1436 ه
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Vendredi 06 Mars 2015
الجمعة 15 جمادى الأولى 1436 ه
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Les oléifacteurs interpellent Abdelaziz Bouteflika
Les habitants du site précaire Ouarsenis d’Oran réclament leur relogement
Suicide d’un adolescent à Haizer
APC de Chlef : Que cache le report de l’assemblée générale ?
Tindouf : La station de déminéralisation de l’eau potable livrée en 2017
Lutte contre la contrebande : neuf personnes appréhendées à In Guezzam
Accidents de la route : 39 morts et 1035 blessés en une semaine
Dahra : la population sans eau depuis un mois
Réunion des ministres de l’Eau des pays du dialogue 5+5 fin mars à Alger
Environnement : signature d’une convention de coopération algéro-égyptienne
L’équipe de Relizane
MCO–USMA et CRB–NAHD en vedette
Sanction levée contre la JSK
Cyclisme : Le tour d’Algérie en dix compétitions
Choc USMB – CAB
Mansouri annonce le retour de Abdoun
Le poisson, nouvel outsider de l’économie
Sid Ahmed Ferroukhi. Ministre de la Pêche et les Ressources halieutiques : Le modèle d’exploitation axé sur la pêche du poisson sauvage ne peut pas, seul, répondre aux besoins des consommateurs
Besma Belbedjaoui Benidir
Francis Perrin : «L’UE s’inquiète de la capacité d’exportation de l’Algérie»
Un Forum d’affaires a été organisé hier : L’Algérie sur la voie de la Pologne
Prêts immobiliers : Société Générale Algérie lance une nouvelle offre
Corée du Sud
Syrie : Une vague de violence s’abat sur Alep
En bref…
Terrorisme : Le président tchadien promet d’«anéantir Boko Haram»
Un attelage disparate à Paris : Contre les actes antimusulmans
Mustapha Benchenane. Maître de conférences au Collège de l’OTAN à Rome et spécialiste des armées africaines : «Daech finira pas être vaincu en Libye et partout ailleurs»
Ahlem Mosteghanemi
Djahida Houahdef
Sortie du dernier album de Rabah Asma : Totale confiance
Vu à la télé : Les têtes de pont
Koléa : Semaine du monologue
Tipasa : Un après-midi littéraire consacré à Assia Djebbar.
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Tipasa : Un après-midi littéraire consacré à Assia Djebbar.
le 04.03.15 | 15h07
La bibliothèque principale de Tipasa située à proximité du siège de la radio locale organise mardi 10 mars, un après-midi littéraire qui sera consacré aux œuvres de la grande dame algérienne, romancière, historienne, cinéaste, membre de l’Académie française, militante de l’UGEMA, journaliste à El-Moudjahid durant la guerre de libération nationale, qui vient de décédée à l’âge de 79 ans et enterrée à Cherchell au mois de février dernier.
Il s’agit de Assia Djebbar, de son vrai nom Fatima Zohra Imalayène. La directrice de la bibliothèque principale de Tipasa a pris cette initiative, afin de permettre aux jeunes de mieux connaître cette femme algérienne qui avait entamé sa carrière littéraire par l’écriture en 1957 de son premier livre intitulé « La soif ».
Cette descendante de la tribu des « braknas » avait quitté la France pour rejoindre les rangs de l’UGEMA à Tunis. Engagée dans la lutte pour l’Indépendance de son pays, sa demande pour l’octroi d’une bourse afin de pouvoir poursuivre ses études lui avait été refusée par les responsables du FLN de cette époque.
Bref ; des personnalités du monde littéraire ont répondu à l’invitation de la directrice de la bibliothèque principale de Tipasa, pour animer l’après-midi du 10 mars prochain à partir de 14h00. Ahmed Bedjaoui ; Nadia Sebkhi et l’enfant de la wilaya de Tipasa, Mohamed Sari, vont se relayer pour dévoiler quelques facettes des œuvres de Assia Djebbar.
M’Hamed H
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Battre sa femme ? Il y a encore des politiques pour trouver ça normal !
le 06.03.15 | 10h00
Les députés ont voté hier la loi qui punit les maris violents. Mais au sein de l’hémicycle, des parlementaires ont dénoncé un texte qui «menacerait la famille».
«Pour un pays musulman, c’est bien. Mais pour les attentes des femmes, y’a du boulot.» La loi contre les violences faites aux femmes a été votée hier à la mi-journée, à l’Assemblée populaire nationale (APN), sans convaincre. Cette modification du code pénal dispose que «quiconque porte volontairement des coups à son conjoint, et en fonction des blessures, risque de 1 à 20 ans de prison avec la réclusion à perpétuité en cas de décès». Premier acte, les députés de l’Alliance de l’Algérie Verte décident de ne pas participer au vote et restent dans les couloirs du Parlement. «C’est un copié-collé des textes occidentaux, dénonce Naamane Laouar, chef du groupe parlementaire.
Il ne prend pas en considération les différences culturelles et cultuelles. Nous sommes contre les agressions contre la femme, contre l’homme, mais pourquoi parler de l’époux ? Les relations du couple sont une situation interne, pourquoi interférer au sein de la famille ? Il ne faut pas spécifier. Ce texte va donner le choix aux hommes, pour régler les affaires de famille, entre la prison et le divorce. Mettre quelqu’un en prison est une violence. On ne règle pas la violence avec la violence».
Pudeur
Ce groupe parlementaire, qui estime qu’au lieu de modifier le code pénal, il faut «mettre en place une commission pour régler ces problèmes internes à l’amiable», s’était déjà fait remarquer mardi, lors du débat à l’APN. Le député Mohamed Daoui avait publiquement conseillé aux femmes de faire preuve de «pudeur» pour éviter les violences et le harcèlement sexuel. Le député indépendant Ahmed Khelif a déclaré, à l’AFP, que cette loi constituait «un musellement des libertés de l’homme et une façon de rendre licites les relations extraconjugales».
Selon lui, «il sera plus simple d’avoir une maîtresse que d’être marié et de courir le risque d’être poursuivi en justice pour n’importe quelle faute». Ces déclarations ont fait réagir Amnesty International Algérie qui s’est inquiétée, dans un communiqué, «de certaines positions inacceptables exprimées pendant les débats qui assimileraient ces dispositions à une atteinte à la famille et attribueraient la responsabilité de la violence de genre aux femmes et aux jeunes filles qui en sont victimes».
Abstention
Acte deux. Dans l’hémicycle, où 284 députés sont présents, la lecture des amendements se fait au pas de charge. Veste rouge vif, longs cheveux bruns, une femme s’attache à demander des améliorations de la loi. Nadia Chouiter, députée du PT, répète que «la mesure du pardon introduite par la loi ouvre la voie à l’impunité et à la culpabilisation de la femme qui refuse d’en faire usage». Mais alors que le vote commence, celle qui semble défendre la condition des femmes, s’abstient. «Tous nos amendements ont été refusés», explique-t-elle.
Pardon
Acte trois. Face aux caméras, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, se félicite : «En dépit de la divergence de vues, il existe toutefois un consensus sur la nécessité de promulguer une loi pour protéger la femme. L’Algérie connaîtra davantage de progrès en termes de réformes pour combler le vide juridique et mieux prendre en charge certains fléaux sociaux passés sous silence.» Et d’ajouter : «Les harcèlements des femmes, notamment dans des lieux publics, se sont souvent soldés par des meurtres.»
Le texte, même s’il est qualifié de «pas en avant», est considéré comme insuffisant par les associations de défense des droits des femmes. Soumia Salhi, féministe et syndicaliste, estime que «la clause sur le pardon pose problème, car c’est une mise en échec de la parole des femmes et un message d’impunité aux auteurs des violences». Celles qui travaillent au quotidien avec des femmes victimes de violence dénoncent l’absence de précision sur les mécanismes de protection de celles qui dénonceront leurs conjoints.
Leïla Beratto
Les oléifacteurs interpellent Abdelaziz Bouteflika
le 06.03.15 | 10h00
De nombreux oléifacteurs endettés réclament, encore une fois, l’effacement de leurs dettes dans le cadre de la mesure présidentielle décidée par le chef de l’Etat et annoncée depuis maintenant six ans.
En effet, c’est le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, alors candidat à l’élection présidentielle 2009, qui, depuis la wilaya de Biskra, avait annoncé, dans un discours politique, l’effacement «sans exception» de toutes les dettes des agriculteurs. Une annonce qui n’a pas été prise en charge par les institutions financières dès lors que des centaines d’agriculteurs n’ont pas bénéficié de cette mesure «présidentielle». Depuis, les agriculteurs, notamment les oléifacteurs, n’ont de cesse de réclamer l’intervention du chef de l’Etat sur ce dossier.
Dans une correspondance adressée au président de la République, les oléifacteurs, endettées, demandent «le réexamen de leur cas relatif à l’effacement de la dette annoncée à Biskra en date du 28 février 2009». Cependant, soulignent-ils, «aucune des institutions que nous avons sollicitées à ce sujet n’a voulu prendre en charge nos doléances. Après tant d’années de sacrifice, à ce jour, nous n’arrivons malheureusement pas à honorer nos engagements ni à amortir nos crédits».
Les oléifacteurs, classés, pour rappel, non pas comme des agriculteurs mais comme des PME/PMI, rappellent le président que «malgré votre déclaration du 28/02/2009, rien n’a été concrétisé sur le terrain». Ils soulignent, par ailleurs, que les différentes banques «nous ont accordé un différé d’une année avec intérêts et cette mesure ne fait qu’empirer notre situation».
Ils souhaitent dans la même missive bénéficier de la mesure d’effacement de leurs dettes et des avantages décidés au profit des agriculteurs. Notons que parmi la cinquantaine oléifacteurs recensés à travers plusieurs wilayas du pays, beaucoup ont dû sacrifier une partie de leurs biens, voire vendre des parcelles de terrain et leurs appartements pour éponger une partie de leurs dettes.
Amar Fedjkhi
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Cyclisme : Le tour d’Algérie en dix compétitions
le 06.03.15 | 10h00
Cet après-midi à 15h sera donné le coup d’envoi de la 5e édition du Grand Tour d’Algérie cycliste (GTAC-2015). La compétition débutera avec le critérium international d’Alger devant le palais de la culture Moufdi Zakaria.
Considéré comme le plus le long tour du monde, le GTAC-2015 traversera plusieurs villes du pays et se poursuivra jusqu’au 30 mars. Cette édition du Tour d’Algérie se veut une réconciliation des Algériens avec la petite reine qui avait marqué les années 60-70. Les concurrents vont devoir parcourir 3400 kilomètres en 25 jours de compétition et 22 étapes. «Notre objectif est que le Tour d’Algérie soit institutionnalisé à l’avenir avec son propre budget et qu’il soit géré de manière professionnelle pour que les gens qui viendront après nous trouvent plus de facilités à l’organiser», nous a confié le président de la Fédération algérienne de cyclisme, Rachid Fezouine.
Le Tour d’Algérie débutera donc cet après-midi à partir à côté du palais de la culture Moufdi Zakaria avec le déroulement du critérium international d’Alger sur un circuit fermé. Il se poursuivra demain avec le Tour d’Oran, le Grand prix d’Oran puis le Tour international de Blida. Ensuite, les coureurs attaqueront le circuit de la ville de Sétif, le Tour international de Sétif, le Tour international de Annaba et le Tour international de Constantine. Le GTAC-2015 sera bouclé par le circuit international de Blida le 30 mars.
Prendront part à cette compétition 18 formations. «L’équipe italienne de Big Hunter Seanese s’est finalement désistée alors que la formation suisse de Roth Skoda n’était toujours pas arrivée en fin d’après-midi d’hier», a précisé le DTN par intérim, Smaïl Douzi. Pour cette 5e édition, il faut relever la présence, pour la première fois, de l’équipe cycliste de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et d’une autre du Paraguay. Ce tour est important pour les cyclistes africains car les points comptent pour la qualification aux JO de Rio 2016.
Sur les chances des Algériens, Rachid Fezouine dira : «L’Algérie sera représentée lors de ce Tour par les équipes continentales de Cevital, Sovac, Ooredoo et GSP, en plus d’une équipe régionale Ouest qui fera la première partie de la course. Je pense que les chances des Algériens sont meilleures que l’année dernière en raison de leur bonne préparation. Autre fait à relever : 80% de nos athlètes ne dépassent pas les 21 ans. Ce qui est de bon augure pour la Fédération et le cyclisme algérien.»
Farouk Bouamama
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Sanction levée contre la JSK
le 06.03.15 | 10h00
La JS Kabylie pourra désormais recevoir tous ses adversaires sur la pelouse du stade du 1er Novembre à Tizi Ouzou. C’est la principale décision prise lors de l’assemblée générale ordinaire de la Fédération algérienne de football tenue, hier matin, à l’hôtel Sheraton d’Alger.
L’AG a adopté une résolution pour permettre au club kabyle de recevoir de nouveau sur sa pelouse après une demande officielle formulée par le club à la première instance du football algérien. Pour rappel, la JSK n’a plus joué de match à domicile depuis le drame qui a coûté le vie au joueur camerounais Albert Ebossé juste après le match JSK – USMA le 23 août 2014, suite à un jet de projectile des tribunes.
Ainsi donc, la JSK recevra aujourd’hui à de 16h à Tizi Ouzou le MC El Eulma pour le compte de la 22e journée du championnat de Ligue 1. L’assemblée générale a également adopté, à l’unanimité, l’affiliation de la Ligue de Futsal à la FAF. La Fédération, qui songe à bénéficier d’autres sources de financement, a annoncé que les travaux de construction d’un nouvel hôtel à Dely Ibrahim débuteront incessamment.
Les bilans moral et financier de l’année 2014 ont été approuvés par l’AG. De même que le budget prévisionnel pour l’exercice 2015. Enfin, la Fédération a décerné l’Ordre de mérite du football national à l’ex-défenseur et capitaine des Verts, Madjid Bougherra, pour son parcours avec la sélection nationale. Le président de l’ES Sétif, Hacène Hamar, et son entraîneur Kheireddine Madoui ainsi que le général-major Megueded Benziane ont reçu également ce titre. Cette distinction a été attribuée à titre posthume aux regrettés Smaïl Khabatou, Ahmed Guerza et Mourad Bouchemla.
A. C.
Le poisson, nouvel outsider de l’économie
le 06.03.15 | 10h00
En dépit de tous les plans de relance qui n’ont jamais rien donné, le secteur de la pêche a tout le potentiel pour devenir rentable d’ici cinq ans. Mais les courants contraires sont puissants.
Le soleil n’est pas encore levé. Dans la halle à la marée du port d’Alger, Mhamed, 76 ans, doyen de la Pêcherie, regarde les caisses de merlan et de chien de mer que les manœuvres plus jeunes que lui viennent de décharger. Cette nuit-là, le peu de poisson arrivé est venu de Annaba, par bateaux et par camions. Le vent qui souffle depuis plusieurs jours sur l’Ouest et le Centre épargne pour l’instant l’est du pays, seul espoir d’arrivages pour Alger. Car la pêche, comme tout le reste, n’échappe pas à l’hypercentralisation : c’est par Alger que la plupart de la production et des importations transitent pour desservir le reste du pays.
De l’autre côté de l’avenue, devant les voûtes, des camionnettes frigorifiques sont stationnées les unes à côté des autres. Les plaques d’immatriculation indiquent qu’elles viennent de toutes les wilayas. Sous la lumière blanche des ampoules vissées au-dessus des devantures, qu’il vente ou qu’il fasse beau, les transactions doivent se conclure, entre deux gobelets de café et quelques cigarettes.
Quand un restaurant demande de l’espadon, il faut en trouver. De l’espadon, justement, ce matin, il y en a quelques pièces posées sur un cageot. «Alors qu’on est en période de repos biologique !, note un grossiste. Je peux vous dire que celui-là a été pêché en Algérie; alors qu’il n’aurait pas dû l’être.» Pendant que dans la Pêcherie, pas un poisson n’échappe au contrôle vétérinaire, de l’autre côté, sur le trottoir, règne l’informel, de minuit à 7h. Soit, selon les professionnels qui arpentent les deux mondes… 60% du marché.
Mais les équipes du ministère de la Pêche et de la wilaya l’affirment : ce règne sera bientôt terminé. Parce qu’un grand parking sera construit à l’endroit même où se garent les camions frigorifiques, pour le grand public qui aura accès à la toute nouvelle poissonnerie de détail, au port et aux restaurants avec terrasses qui ouvriront bientôt sur les quais. Les onze carreaux en marbre qui accueilleront treize mandataires sont fin prêts, tout comme la chambre froide qui permettra de stocker le poisson invendu. «Les efforts que nous faisons depuis trois ans pour réorganiser le secteur commencent à se voir, souligne Rabea Zerrouki, directrice de la pêche de la wilaya d’Alger, en inspectant la poissonnerie.
Regardez la pêcherie : elle a été complètement rénovée, et cela pour la première fois depuis sa construction en 1937 ! Nous avons réussi à bannir les caisses en bois pour y imposer des caisses en plastique, plus hygiéniques.» Mais c’est sur les quais du port de pêche, désormais ouvert au public, que la transformation est plus flagrante. Les pêcheurs ont désormais à disposition une station Naftal pour s’approvisionner en carburant, des bornes d’eau et d’électricité, une fabrique de glace, un magasin de matériel de pêche et, d’ici peu, des toilettes, quasiment terminées.
La douche
En face du port, la wilaya a même cédé deux voûtes : une fois les travaux terminés, elles comprendront 48 cases de pêcheurs, une sorte de dortoir pour que le personnel des sardiniers puisse dormir au sec, stocker ses affaires et prendre une douche. Enfin, les pêcheurs ont surtout à leur disposition, sur le quai, une antenne avec des correspondants sociaux pour toutes leurs démarches administratives : CNAS, retraite, etc. ainsi qu’un centre médical avec un médecin du travail.
Depuis 2010 (dans le cadre du programme du gouvernement 2010-2014), des mesures ont été prises pour faire avancer le secteur et pas seulement à Alger : de nouvelles halles à marée ont été ouvertes ou rénovées sur toute la côte, des associations professionnelles ont été créées par filières, un nouveau régime de protection sociale est entré en vigueur, la pêche au corail a rouvert, un nouveau corps d’inspecteurs de pêche a été mis en place, etc. Une réorganisation et une modernisation de la profession que le ministre, Sid Ahmed Ferroukhi, compte accélérer grâce à un nouveau plan de développement, Aquapêche 2020 (voir infographie). Mais il est encore trop tôt que pour que dans notre assiette, les choses changent vraiment.
Le poisson reste cher et sur l’étal, il y a toujours aussi peu de choix. Abderrahmane Lafer est le représentant des 13 mandataires (ceux qui s’occupent de la transaction entre le pêcheur et le grossiste) de la Pêcherie d’Alger. C’est là que se trouve son bureau, hérité de son père, où une carapace de tortue, des coquillages, un vieux tableau de voilier perdu en mer, une roue de navigation et, dans l’air, une odeur tenace de poisson et de tabac froid, témoignent de l’ancrage de la famille dans le business du port.
Relève
Dans cette pièce où le temps s’est arrêté, l’homme évoque ce qui, à ses yeux, tire le secteur vers le fond : «En Algérie, la pêche reste artisanale. Les patrons de pêche vont toujours aux mêmes endroits, c’est pour ça qu’on parle de surpêche ! Mais du poisson, il y en a, il suffit de connaître les coins...» Sous les voûtes, s’il y a un sujet qui énerve les grossistes, c’est bien celui des limites des ressources halieutiques. «C’est vrai, il y a dix ans, il y avait davantage de poisson, parce que moins de pollution, admet Sofiane.
Mais aujourd’hui, on a aussi moins de moyens. Les vieux meurent et il n’y a personne d’assez bien formé pour prendre la relève. Il faudrait trouver de nouvelles zones de pêche, mais ça c’est le travail du ministère !» Mohamed Haouchine, consultant en pêche, aquaculture et environnement marin, est aussi de cet avis : «En Algérie, il existe trois zones de pêche liées à la configuration du plateau continental.
En gros, on peut pêcher à l’Est et à l’Ouest, où le plateau est large, ce qui représente environ 30% de notre littoral. Au Centre, où le plateau est étroit, il faudrait oser aller plus loin. Le problème, c’est que les pêcheurs ne sont ni équipés ni formés pour s’aventurer au-delà.» Abderrahmane Lafer renchérit : «Le problème, c’est qu’on ne nous laisse pas travailler ! Moi par exemple, j’aimerais importer des chalutiers d’Espagne.
Avec la crise, ils sont vendus pour trois fois rien — entre 4000 et 5000 euros contre 7 à 12 millions de dinars en Algérie – et encore, le temps qu’on me le construise, je serai mort. Seulement voilà, s’ils ne sont pas neufs, la loi ne me le permet pas !» Pour Smaïl, armateur, la faible rentabilité est aussi imputable au matériel. «Sur toute la côte algérienne, la moitié de la flotte ne sort pas.
Parce que les bateaux ont besoin d’être réparés. En Algérie, on ne trouve pas certaines pièces et il est aussi très difficile de les importer. Surtout pour tout le matériel dit ’sensible’, comme les GPS ou les sonars. Résultat : là où en huit heures de pêche, les Tunisiens ramènent 100 caisses de poisson, nous en ramenons 20. Pourtant, nous avons le même plateau et les mêmes méthodes de pêche. Mais un sardinier tunisien est équipé de 24 lampes. Un sardinier algérien n’en a que 8.»
Mobylette
Si la bureaucratie, les contraintes sécuritaires, le manque de formation, le passif de mauvaise gestion, etc. freinent le développement de la pêche au même titre que toute l’économie, dans la profession, des résistances existent aussi. Ce matin-là, sur le quai, des marins, déjà chagrinés par le mauvais temps, se sont réunis pour protester contre les mesures de sécurité qui obligent les petits métiers à présenter deux hommes à bord pour sortir en mer. Non pas qu’elles soient nouvelles, mais depuis la mort récente d’un pêcheur solitaire en mer suite à une crise cardiaque, les autorités ne ferment plus les yeux.
«C’est très compliqué parce que parfois, ils partent à deux pour poser des filets et quand il faut aller les chercher, l’autre n’est pas là. Alors le filet ramasse toutes les ordures qui traînent et, pour eux, c’est une perte sèche. Mais voilà, il y a des consignes à respecter», note un responsable du port. Malgré les explications des responsables, rien n’y fait. Ils menacent de faire grève.
Rabéa Zerrouki a quant à elle beaucoup de mal à convaincre les vendeurs de sardine ambulants de souscrire au nouveau dispositif Angem. «On leur propose une mobylette équipée d’une caisse isotherme qui permet de ranger jusqu’à six caisses. Elle comprend aussi un parasol, une balance, des gants, un casque et un tablier.
Elle coûte 10 000 DA et on leur accorde un prêt sans intérêt qu’ils remboursement à raison de 2000 DA par mois.» Les pêcheurs sont aussi les premiers à parler de la pêche à la dynamite encore et toujours pratiquée, en particulier à l’Ouest, en raison du relief qui rend périlleux le jeté de filet. A dénoncer les chalutiers qui raclent les petits fonds marins malgré la réglementation qui leur interdit de pêcher dans les zones inférieures à 50 m. A critiquer ceux qui ne respectent pas les périodes de repos biologique ou la taille des mailles des filets. Ou encore à parler des pêcheurs qui «sont obligés de rentrer au port après deux ou trois heures alors qu’en Tunisie, ils restent en mer toute la journée».
Ce matin, sous les voûtes, une grande partie du poisson arrive justement de Tunisie. Un négociant pour les restaurants grimace. «Notre problème, c’est qu’il n’y a pas de poisson frais. Le rouget et le merlan sont importés de Tunisie ou d’Espagne. Pour faire croire qu’ils ont été pêchés en Tunisie, ils les enlèvent des caisses en polystyrène pour que ça se voie pas.» Le poisson algérien a de la concurrence. Et à en juger par l’activité devant le port, proportionnelle à l’agitation des mouettes qui attendent le départ des camions, éliminer l’informel sera sans conteste le plus difficile des chantiers.
Un bateau, un stagiaire
A en croire les professionnels de la pêche, l’autre gros problème du secteur est la formation. Même sur les quais, on admet : «Quand un patron de pêche part à la retraite, il ne veut céder son bateau à personne d’autre qu’à ses enfants.»
Et on se désole que «les étudiants en mécanique qui sortent de l’Institut national supérieur de la pêche et de l’aquaculture sont recrutés par l’ERENAV (entreprise publique de réparation navale) ou partent chez Air Algérie ou à la SNTF» et plus globalement «de ne pas trouver de main-d’œuvre».
Pour Mohamed Abbas, directeur de l’INSPA, c’est aussi aux pêcheurs de faire un effort. «Le niveau de formation est bon. Si chaque bateau acceptait de prendre un stagiaire, ils trouveraient de la main-d’œuvre ! Après 200 heures de cours, nos étudiants doivent suivre un stage de 3 mois à bord d’un bateau.
Mais pour trouver un marin qui accepte de les embarquer, il faut du piston ! Alors que ce n’est qu’un stage et qu’ils ne sont pas rémunérés !» Les jeunes qui souhaitent s’inscrire à des formations initiales ne manquent pas, mais les remises à niveau pour le personnel ont moins de succès. «Pourtant, on a du matériel de simulation, un sonar, etc., poursuit le directeur. Mais pour eux, c’est une perte de temps.
Ils n’ont pas compris que le poisson n’allait pas monter tout seul à bord !» Pour améliorer la formation d’une main-d’œuvre qualifiée, le plan Aquapêche prévoit la mise en service de trois navires-écoles (deux navires de pêche et un catamaran), l’ouverture de quatre centres de formation spécialisés en sécurité maritime (à Alger, Collo, Cherchell et Beni Saf), la création de neuf laboratoires de biologie et neufs ateliers d’aquaculture équipés de fermes pédagogiques, l’acquisition d’un navire-école pour la formation à la pêche hauturière et l’ouverture de trois établissements de formation aux métiers de la plongée sous-marine à El Kala, El Marsa et Oran.
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Vendredi 06
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Quand un océan recouvrait l'hémisphère nord de Mars
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