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NICOLAS SARKIS S’EXPLIQUE «Je n’ai jamais rencontré le président Bouteflika»
A cause de son caractère hautement stratégique, et à cause des flux financiers considérables qu’elle génère, l’industrie pétrolière est trop souvent un terrain propice à la corruption. Corruption aussi bien des individus qui ont un pouvoir un tant soit peu important de décision, que de hauts responsables ou de régimes politiques entiers. Ces dérives vont même parfois jusqu’au pillage en règle des richesses nationales par des ...Suite
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Actualités : UN CADRE DE LA PRÉSIDENCE ANNONCE DANS EL KHABAR «Bouteflika ne se représentera pas»
Le président de la République «ne veut pas d’un quatrième mandat», a précisé, hier, un proche collaborateur de Abdelaziz Bouteflika dans un témoignage au journal El Khabar. Le refus de se présenter en 2014 serait dû «à la situation» de l’Algérie et non pas à son état de santé.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - C’est un Bouteflika légaliste, dépité et grandement affecté que dépeint un «responsable de la présidence de la République» dans un témoignage publié dans les colonnes du quotidien El Khabar. L’homme, qui est intervenu sous le sceau de l’anonymat, a évoqué plusieurs sujets. Le plus «sensible» étant la lancinante question du quatrième mandat. Selon la source d’ El Khabar, Abdelaziz Bouteflika quittera définitivement le palais d’El Mouradia en 2014. «Si vous lui demandez aujourd’hui son sentiment, il vous répondra qu’il ne souhaite pas rester au pourvoir. Non pas que sa condition physique ou que son état de santé ne le lui permettent pas (…) mais plutôt à cause de la situation du pays qui n’inspire pas confiance», indique ce haut cadre de la présidence de la République. Selon lui, Bouteflika avait annoncé, en 2009, accepter de se présenter à un troisième mandat pour répondre «à l’appel de l’Algérie profonde». «Si les Algériens insistent pour qu’il reste au pouvoir, il étudiera cette demande. Mais la question dépend de la solidité et de l’objectivité des arguments qui l’inciteront à accepter. Cependant, je confirme qu’il souhaite se limiter à trois mandats. C’est sa conviction personnelle.» Au sujet de la révision de la Constitution, le collaborateur de Bouteflika précise que la nouvelle mouture «cuit à petit feu». Les amendements font l’objet de débats entre le président en personne et «deux conseillers spécialistes en droit». Ainsi, l’amendement le plus important portera sur la création du poste de vice-président afin de «combler un vide institutionnel que provoquerait la démission du président de la République». «Pour lui, le pays ne doit pas subir une situation similaire à celle de janvier 1992 lorsque le président Chadli Bendjedid avait présenté sa démission.» Donc contrairement à la Constitution de 2009 qui lui a permis de rester au pouvoir, Bouteflika se serait engagé à préserver les institutions du pays après son départ. Mais après 14 années de règne sans partage, le locataire du Palais d’El Mouradia est aujourd’hui un homme déçu. «Le président de la République suit avec amertume les tempêtes qui soufflent sur le pays. Il ne se passe pas un jour sans qu’il ne reçoive de mauvaises nouvelles», note le cadre de la présidence en faisant notamment référence aux scandales de la Sonatrach. «Il est particulièrement affecté», souligne-t-il. Pire, Bouteflika «n’est pas satisfait du bilan de 14 années au pouvoir. Il est vrai qu’il a fait de grands efforts mais il n’est pas satisfait». Pour ce qui est des crises que traversent le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique, le collaborateur du président annonce que ce dernier a «toujours refusé de se mêler» des affaires internes de ces partis. Quant à leurs ex-secrétaires généraux, Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia en l’occurrence, ces deux personnages ont disparu de la scène politique à l’instar de «Abdelaziz Bouteflika qui aura à quitter son poste de responsabilité ». T. H.
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Actualités : NICOLAS SARKIS S’EXPLIQUE «Je n’ai jamais rencontré le président Bouteflika»
Entretien réalisé par Mohamed Benchicou 1- : Venant d’un expert pétrolier dont la réputation n’est plus à faire et dont l’avis a toujours été d’une grande autorité, votre lettre indignée au président Bouteflika, à propos de la corruption sous le ministre Chakib Khelil, est une de ces voix bienvenues qu’on attendait d’un temple des sages. Nous avons besoin de comprendre, en Algérie, ce qui nous arrive, pourquoi cela nous arrive… Premier enseignement : à voir votre colère enrobée de perplexité, vous, l’expert dont on pouvait supposer que les petites et grandes rapines du négoce des hydrocarbures n’avaient de secret pour lui, on a l’impression que nous sommes devant un brigandage, sinon sans précédent, du moins assez exceptionnel dans l’histoire récente du pétrole. Est-ce vraiment le cas ? Nicolas Sarkis : A cause de son caractère hautement stratégique, et à cause des flux financiers considérables qu’elle génère, l’industrie pétrolière est trop souvent un terrain propice à la corruption. Corruption aussi bien des individus qui ont un pouvoir un tant soit peu important de décision, que de hauts responsables ou de régimes politiques entiers. Ces dérives vont même parfois jusqu’au pillage en règle des richesses nationales par des entreprises internationales et leurs pays d’origine, comme on l’a bien vu du temps des accords dits de «concessions pétrolières» qui n’étaient en réalité que des enveloppes juridiques fabriquées à Londres ou à New York, et revêtues de la signature (ou empreinte digitale) du cheikh du coin, pour donner au pillage une apparence de respectabilité. Je ne suis pas près d’oublier le jour où, après que nous ayons préconisé, Abdallah El Tariki et moi-même, devant le Congrès arabe du pétrole tenu à Baghdad, la nationalisation du pétrole arabe, nous avons été qualifiés de «démagogues» et d’«agents de Moscou». Un conseiller juridique de l’ancienne Aramco s’est même levé pour répondre, offusqué, que la nationalisation irait à l’encontre du caractère «sacro-saint» des contrats. Et de citer, à l’appui de ses dires, des versets du Coran qui n’avaient bien sûr rien à voir ni avec le pétrole ni avec Aramco ! Mais si les cheikhs d’il y a près d’un siècle étaient excusables parce qu’ils n’avaient pas eu la chance d’apprendre à lire et à écrire, ce n’est pas le cas des dirigeants d’aujourd’hui. Pour ce qui est de la corruption dont il est maintenant question en Algérie, la colère et le sentiment général d’indignation qu’elle suscite ne s’expliquent pas seulement par l’ampleur du phénomène et par les sommes faramineuses qui, selon les informations disponibles, auraient été détournées. Elles s’expliquent aussi par le fait que l’Algérie n’est pas une pétromonarchie de quelques centaines de milliers de «sujets» où les frontières ne sont pas toujours bien définies entre le Trésor public et les comptes en banque de tel ou tel membre de la famille régnante. Elle est une République qui compte 38 millions de «citoyens», soit plus du triple qu’à l’indépendance, et qui a fait trop de sacrifices pour tolérer un nouveau pillage et une nouvelle forme de dilapidation de ressources naturelles dont la génération actuelle et les générations futures ont un besoin vital, dans tous les sens de ce terme. 2- : Votre lettre ne nous dit pas qui nous a imposé Chakib Khelil et ses acolytes. Elle se borne à une indignation devant ce scandale qui consiste, pour un pays souverain – «l’Algérie du million et demi de martyrs» – à subir la loi d’une «quarantaine de voleurs» sans nous dire qui sont ces 40 voleurs ni à quels intérêts supérieurs ils obéissent, encore moins à quelle stratégie puissante ils doivent d’être aux commandes du pays. Votre exaspération un peu désespérée, que l’on retrouve chez tous ceux qui ont donné leur jeunesse au pétrole, semble être le signe distinctif d’un déficit de réflexion sur la relation pétrole — démocratie ou pétrole – nouvelles formes d’autocraties, qui n’est pas forcément de la seule responsabilité des spécialistes en pétrole. Ne faudrait-il pas, en effet, se pencher sur la question de savoir quelle est, depuis une vingtaine d’années, c’est-à-dire depuis que le volume du pétrole extrait du sous-sol dépasse celui du pétrole découvert, la part de la stratégie occidentale dans la reconfiguration des pouvoirs au sein des pays exportateurs de pétrole de sorte que leur politique pétrolière favorise une surproduction qui viendrait compenser le déclin de la production mondiale ? Ne fautil pas retourner aux origines du pouvoir de Bouteflika que vous prenez le risque d’absoudre trop vite ? Je ne connais pas personnellement le président Bouteflika, je ne l’ai jamais rencontré et permettez-moi de vous dire qu’il ne m’appartient, en aucune manière, de l’accuser ou de «absoudre» comme vous dites. Si c’est à lui que j’ai adressé ma lettre ouverte, c’est tout simplement parce qu’il est le président de la République algérienne, et donc le premier magistrat et le plus haut responsable du pays. Si le président en exercice s’appelait X ou Y, je me serai adressé à Monsieur X ou Y. Je pense néanmoins, comme le dit un adage arabe, que «l’argent mal gardé est une invitation aux voleurs». Il est évident que la prévarication et les détournements de fonds dont il est question n’auraient certainement pas pu se produire s’il n’y avait pas eu, pendant cette période et dans le secteur des hydrocarbures, une telle concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul homme et une telle opacité dans les mécanismes de prise de décision, pendant que des centaines de cadres qualifiés de Sonatrach étaient systématiquement poussés vers la porte de sortie. Il est du reste anormal, pour le moins qu’on puisse dire, que le Conseil national de l’énergie reste mis à l’écart et que les élites algériennes n’occupent pas toute la place qui leur revient dans la réflexion sur l’avenir énergétique de leur pays. Même dans les «pétromonarchies », il y a, et depuis bien longtemps, des Conseils supérieurs du pétrole qui participent activement à l’élaboration de la politique pétrolière nationale. Et quand il arrive, comme au Koweït dans les années 1990, qu’un ministre (pourtant membre de la famille régnante) soit soupçonné d’indélicatesses, la justice nationale engage des poursuites contre lui. Autant sinon plus que la probité et/ou le sens de la morale des hauts dirigeants, le meilleur rempart contre la corruption est le régime démocratique, soit essentiellement la transparence, les contre-pouvoirs et les contrôles qui s’imposent pour empêcher les gardiens du trésor de puiser dans la caisse. La corruption est comme un cancer qui, s’il n’est pas combattu à temps, et avec la plus grande vigueur, fait des métastases et attaque les fondements mêmes de l’entreprise qui est atteinte. Comment voulez-vous qu’un cadre résiste à la prévarication et travaille avec dévouement quand il sait que son chef et ses complices font l’inverse ?
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Actualités : Le Bonjour du «Soir» Nobilo n'est pas Halilo !
Par Maâmar Farah L'élimination humiliante, chez elle, de l'équipe nationale juniors de football montre à l'évidence qu'il n'y a aucune relève à l'élite. Le bricolage de la FAF ne se mesure désormais plus aux déboires des seniors, revenus d'Afrique du Sud avec un bilan quasi négatif, mais s'illustre parfaitement par cette nouvelle déroute que le pauvre Nobilo ne devrait pas être le seul à payer ! Il ne reste qu'une solution aux génies de la FAF : demander à Canal + de diffuser les matches des juniors en France afin que nos avisés sélectionneurs puissent repérer les Français d'origine algérienne, les enfants d'Algériens mariés à des Libanaises, les fils des Togolais mariés à des Algériennes, pour former une équipe aussi représentative de l'Algérie profonde que celle de Halilhodzic ! Ainsi, on arrivera à la conclusion que, ne pouvant plus donner d'internationaux, nos championnats seniors, juniors, cadets, minimes et poussins devront être suspendus. Ce sera un autre miracle de la dream team des «destruktors» : après avoir tué l'économie nationale en important tout, l'Algérie sera le premier pays à importer des équipes nationales clés en main ! Dites-moi, si ce n'est pas du Temmar tout craché ! maamarfarah20@yahoo.fr «Tu veux dire que, bientôt, on n'aura que des équipes de France B habillées en vert ?» (Tata Aldjia)
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Actualités :UN CADRE DE LA PRÉSIDENCE ANNONCE DANS EL KHABAR «Bouteflika ne se représentera pas»
Le président de la République «ne veut pas d’un quatrième mandat», a précisé, hier, un proche collaborateur de Abdelaziz Bouteflika dans un témoignage au journal El Khabar. Le refus de se présenter en 2014 serait dû «à la situation» de l’Algérie et non pas à son état de santé.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - C’est un Bouteflika légaliste, dépité et grandement affecté que dépeint un «responsable de la présidence de la République» dans un témoignage publié dans les colonnes du quotidien El Khabar. L’homme, qui est intervenu sous le sceau de l’anonymat, a évoqué plusieurs sujets. Le plus «sensible» étant la lancinante question du quatrième mandat. Selon la source d’ El Khabar, Abdelaziz Bouteflika quittera définitivement le palais d’El Mouradia en 2014. «Si vous lui demandez aujourd’hui son sentiment, il vous répondra qu’il ne souhaite pas rester au pourvoir. Non pas que sa condition physique ou que son état de santé ne le lui permettent pas (…) mais plutôt à cause de la situation du pays qui n’inspire pas confiance», indique ce haut cadre de la présidence de la République. Selon lui, Bouteflika avait annoncé, en 2009, accepter de se présenter à un troisième mandat pour répondre «à l’appel de l’Algérie profonde». «Si les Algériens insistent pour qu’il reste au pouvoir, il étudiera cette demande. Mais la question dépend de la solidité et de l’objectivité des arguments qui l’inciteront à accepter. Cependant, je confirme qu’il souhaite se limiter à trois mandats. C’est sa conviction personnelle.» Au sujet de la révision de la Constitution, le collaborateur de Bouteflika précise que la nouvelle mouture «cuit à petit feu». Les amendements font l’objet de débats entre le président en personne et «deux conseillers spécialistes en droit». Ainsi, l’amendement le plus important portera sur la création du poste de vice-président afin de «combler un vide institutionnel que provoquerait la démission du président de la République». «Pour lui, le pays ne doit pas subir une situation similaire à celle de janvier 1992 lorsque le président Chadli Bendjedid avait présenté sa démission.» Donc contrairement à la Constitution de 2009 qui lui a permis de rester au pouvoir, Bouteflika se serait engagé à préserver les institutions du pays après son départ. Mais après 14 années de règne sans partage, le locataire du Palais d’El Mouradia est aujourd’hui un homme déçu. «Le président de la République suit avec amertume les tempêtes qui soufflent sur le pays. Il ne se passe pas un jour sans qu’il ne reçoive de mauvaises nouvelles», note le cadre de la présidence en faisant notamment référence aux scandales de la Sonatrach. «Il est particulièrement affecté», souligne-t-il. Pire, Bouteflika «n’est pas satisfait du bilan de 14 années au pouvoir. Il est vrai qu’il a fait de grands efforts mais il n’est pas satisfait». Pour ce qui est des crises que traversent le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique, le collaborateur du président annonce que ce dernier a «toujours refusé de se mêler» des affaires internes de ces partis. Quant à leurs ex-secrétaires généraux, Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia en l’occurrence, ces deux personnages ont disparu de la scène politique à l’instar de «Abdelaziz Bouteflika qui aura à quitter son poste de responsabilité ». T. H.
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Sports : Le Mali s’accroche, le Maroc sombre à Dar Essalem
Le Mali, principal concurrent des Verts dans la quête du billet qualificatif (poule H) au tour final des éliminatoires africaines du Mondial- 2014, a enregistré une précieuse victoire, hier, à l’Amahoro National Stadium de Kigali, face au Rwanda (1-2). Les «Guêpes» ont ouvert la marque par l’entremise de Meddy Kagere (37’). Dès la reprise, Mahamadou Samassa rétablira l’équilibre au profit des Aigles du Mali (50’) avant que Abdou Traoré ne double la mise (55’). Grâce à ce succès, les Maliens occupent provisoirement la première place du groupe (6 points) devant le Bénin (4) et l’Algérie (3). Le Rwanda ferme la marche avec une seule unité et est pratiquement hors course. Coup de tonnerre, hier, à Dar Essalem. Le Maroc, tenu par l’obligation de ramener les trois points de Tanzanie pour le compte de la troisième journée des éliminatoires (groupe C), a cruellement déçu ses supporters. La défaite (3-1) concédée aux Taifa Stars élimine automatiquement les Lions de l’Atlas. Ce résultat permet aux Tanzaniens de revenir à un point de la Côte d’Ivoire, victorieuse samedi, chez elle, devant la Gambie.
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Sports : L’EN A' REPRENDRA DU SERVICE EN AVRIL Kourichi et ses adjoints installés
Le nouveau staff technique de l'équipe algérienne A' de football, composée de joueurs locaux, a été officiellement installé dans ses fonctions. Le président de la commission chargée du suivi des équipes nationales, Walid Sadi, a installé Toufik Kourichi, en tant que sélectionneur assisté de Rachid Cheradi et Lakhdar Belloumi, alors que l'entraîneur des gardiens de but est Boukhalfa Branci, précise la même source. L'équipe algérienne A' de football effectuera un premier stage préparatoire, durant la troisième semaine d'avril, en vue de la réception de la Libye, entre le 21 et le 23 juin. Le nouveau sélectionneur de l'équipe A', Toufik Kourichi, compte préparer un programme de travail, selon le calendrier du championnat de Ligue 1 et l'épreuve de la Coupe d'Algérie, précise la même source. Inactive depuis le CHAN-2011, disputé au Soudan, l'équipe A' devra reprendre ainsi le travail en avril prochain, à l'occasion de ce regroupement prévu au Centre technique national de Sidi Moussa (Alger), qui verra la présence d'une vingtaine de joueurs. En vue de ce rendez-vous «aller» face aux Libyens, les Verts disputeront probablement deux matchs amicaux contre des sélections africaines, afin de peaufiner leur préparation.
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Culture : Le coup de bill’art du Soir Qui connaît Zaïda Ben-Yusuf ?
Par Kader Bakou Zaïda Ben-Yusuf est une photographe avant-gardiste d’origine algérienne méconnue, pour ne pas dire inconnue, chez nous. Elle est née en 1869 à Londres d’un père algérien, Mustapha Moussa Ben Youseph Nathan, et d’une mère allemande Anna Ben Youseph, née Anna Kind, elle-même photographe. Mustapha Ben Youseph est né en Algérie. En Angleterre où il s’était installé, il est enregistré comme «gentleman» dans les registres de la commune londonienne de Hammersmith. Il s’est également inscrit à la prestigieuse université de Cambridge mais n’avait pas terminé ses études. Zaïda Ben-Yusuf, dont le nom complet (état civil) est Esther Zeghdda Ben Youseph Nathan, a émigré en 1895 aux Etats-Unis pour rejoindre sa mère installée dans ce pays depuis 1880. Avant de devenir photographe, elle a écrit des articles pour Harpers Bazaar et pour le Ladies Home Journal. Elle signait ses articles et ses travaux, et se présentait toujours par un simple : «Zaïda Ben- Yusuf». Tout au long de sa vie, elle pratiquera son hobby tout en écrivant simultanément des articles et essais sur la photographie, sur l’art et d’autres sujets. Elle est ainsi un des premiers photographes au monde à écrire sur son travail qu’elle situe «entre le radicalisme de certains photographes des beaux-arts et le prosaïsme de la plupart des photographes commerciaux». Elle sera également, porte-parole de l’Eastman Kodak, la plus grande compagnie au monde de matériel photo. Elle expose dans les grandes villes américaines ainsi qu’en Europe, à Paris, Vienne, Glasgow, Saint-Petersbourg, Moscou, etc. En 1900, à Londres, elle fait partie de l’expo sur la «Nouvelle école de photo américaine». La même année, elle participe avec huit photographies à l’expo universelle de Paris. Elle commence aussi à voyager beaucoup. De son voyage en Asie, elle ramène notamment des images de Kyoto, de l’architecture, des femmes nippones, de l’art floral, accompagnées d’articles, essais et conférences. Zaïda Ben-Yusuf est décédé en 1933 dans un hôpital de Brooklyn à New York. Dernièrement, la Smithsonian National Portrait Gallery (Washington DC) a abrité d’une exposition consacrée à Zaïda Ben-Yusuf, présentée comme «l’une des meilleures photographes de son époque» par Frank Goodyear, directeur de la galerie. «Ses origines ainsi que son élégance ont fait d’elle une artiste distinguée à New York. Son style innovant dans la photographie a attiré la haute classe new-yorkaise dont des acteurs, écrivains, peintres et politiques », a encore fait remarquer le directeur de la Smithsonian. Ses origines, c’est l’Algérie où, malheureusement, elle est quasiment inconnue. K. B. bakoukader@yahoo.fr
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Se poser juste cette question est déjà hautement hérétique ! |
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Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com |
La famille Kadhafi n'est plus en Algérie. La famille…
… Khelil non plus !
Ça y est ! Le coup d'envoi a été donné. Sans grande cérémonie démesurée, mais avec suffisamment de place pour que ce soit compris comme tel. Le bal de «il n'y va pas !» et «il y va !» est ouvert. Oui, car demain, ou peut-être après-demain, on aura droit, je suppose, à un tonitruant «mais si, il y va !». Je n'ai rien contre les bals. Je me rappelle même de mon premier bal, celui où j'étais censé être déniaisé. Ça remonte à loin, je vous l'accorde. Et donc, aujourd'hui, j'ai un autre regard sur ce genre de manifestations festives. C'est bien pour les puceaux et pucelles, mais pour les vieilles bonnes grosses bêtes comme moi, dans de telles ambiances survoltées de Dance-Flower, il est préférable de rester au fond de la salle de bal, un verre à la main à observer amusé les jouvenceaux se trémousser. Je rappelle juste qu'il est tout simplement hérétique en 2013 de se retrouver en cercle, assis par terre, à se poser cette question, juste cette question : Abdekka va t-il postuler ou non à un 4e mandat ? Ailleurs, ce genre de cérémonie, c'est du vaudou ! L'aberration, c'est de se demander encore aujourd'hui si cet homme en veut encore ! Parce que si lui veut réellement rempiler, la Constitution du pays, elle, n'en peut plus ! Elle est sur les rotules d'avoir été autant triturée et malmenée. En vérité, c'est cela le plus terrible, pas de se demander s'il postule une quatrième fois, mais de se poser déjà la question, d'un point de vue strictement principiel, d'ouvrir bark la possibilité monstrueuse pour l'avenir de ce pays d'émettre le soupçon du soupçon d'une probabilité qu'il y aille. Dans la raison pure, dans un monde où 1 plus 1 font 2, dans un univers où lorsque tu as soif le bon et seul réflexe c'est de boire et non pas de créer un parti politique, cet homme-là ne devrait pas, ne pourrait pas y aller. Plus crûment, dans cette nation épuisée, scandalisée, «neveuïsée» et privatisée dans ce qu'elle a de plus intime, son sous-sol, peut-on décemment imaginer un seul instant que celui qui a présidé aux destinées de cette nation justement, dans un «laps» de temps où tous les records de corruption ont été battus, explosés, que cet homme-là précisément s'égare à dire «oui, j'y vais !» ? Le peut-on ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
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