096-/-ACTUALITES DU LUNDI 06 AVRIL 2015
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Lundi 06 Avril 2015
الإثنين 06 أفريل 2015 م
الإثنين 16 جمادى الآخرة 1436 ه
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Lundi 06 Avril 2015
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Calogero – « Un jour au mauvais endroit » Victoires de la Musique 2015
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Guerre des ténèbres contre les lumières.
Aucune vague de solidarité envers les kenyans.
Aucune marche des chefs d'états, aucun bruit.....mes condoléances .
au kenya un massacre de girafes et d'éléphants dans un parc de safari aurait plus ému l'occident que dans une université qui est passé sous silence .....
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EXCLUSIF Abdelmalek Sellal annonçait récemment, à l'occasion de l'ouverture de la Conférence internationale sur le commerce extérieur organisée par le ministère du Commerce, au Palais des Nations à Club-des-Pins, l'intention de son gouvernement d'aller vers la préparation d'une loi de finances complémentaire pour 2015. En réalité, «le projet est Suite... |
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L'Algérie face à la pression démographique Les dernières statistiques de l’ONS sur la poussée démographique incitent d’autant plus à la réflexion que... |
Logement social : Trafics en tout genre
Des logements sociaux destinés aux couches défavorisées sont mis en vente. Des bénéficiaires, censés ne...
Le comédien Sid Ali Kouiret n'est plus
Le comédien Sid Ali Kouiret, grande figure du cinéma et du théâtre algériens, est décédé dimanche...
Un niveau de prélèvement record en 2014
Les prélèvements sur le Fonds de régulation des recettes pour financer les déficits sont passés de 91,5 milliards...
«J'exige une commission d'enquête sur la mort du wali»
Dans un meeting animé hier à Annaba, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, revient...
12 000 femmes en attente de radiothérapie
Depuis plus de 24 mois, le service de radiothérapie, domicilié au centre anticancer (CAC) de Constantine est fermé, alors que la...
«Le registre est un élément-clé pour lutter contre le cancer»
Le professeur Hamdi Cherif Mokhtar est directeur du registre du cancer de Sétif, premier registre population en Algérie depuis 1986,...
Le centre de Batna, hôpital de jour
Le Centre anticancer (CAC) de Batna, ouvert en mai 2012, en est toujours au stade de l’équipement ! En effet, inauguré successivement...
Face aux «résistances», le FFS garde espoir
Des «obstacles», des «résistances» et «absence de volonté politique clairement exprimée par le...
CAN-2017 : Tahmi au Caire pour défendre le dossier algérien
Le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, se rendra aujourd’hui au Caire (Egypte) pour une visite de travail de deux jours, avant...
La CAF se conforme à la décision du TAS
RCA-ASO : Incertitude autour du stade d'accueil
Besoins en hausse, ressources en baisse : L'Algérie face à la pression démographique
Très fortement dépendant d’une rente d’hydrocarbures en déclin, le gouvernement algérien a de quoi...
L'économie nationale à l'épreuve de la croissance démographique
Croissance démographique d’un côté, faible croissance économique de l’autre. Avec plus de 40 millions de bouches...
Chômage, logement, investissement Les politiques publiques otages de l'urgence
Au lendemain de l’indépendance, l’Algérie comptait environ 10 millions d’habitants. En 2020, ce chiffre aura plus que...
Oued Mapuché de Santiago
30 degrés à l’ombre dans l’étroit couloir chilien, une belle journée chaude de décembre. C’est...
«Washington cherche à déstabiliser notre pays»
Pour convaincre de la volonté de Caracas dans la recherche de la paix, José de Jesus Sojo Reyes évoque le volume des échanges...
La psychose s'empare des musulmans de France
Après qu’un projet d’attentat à l’explosif ait été dévoilé contre la mosquée du...
Festival culturel du théâtre de Sidi Bel Abbès : le roi, l'âne et le voleur
Djamil Benhamamouche, neveu de Alloula, a monté cette pièce, assisté de la fille du défunt dramaturge Rihab, en 2011. La...
Générale de la pièce théâtrale Safia de Brahim Chergui : Les déboires de la mondialisation
Les amateurs du 4e art ont eu à découvrir une tragi-comédie d’une heure 15 minutes. Un temps suffisant pour aborder certains...££
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Les inconséquences de la lutte anticancer à l’Est
12 000 femmes en attente de radiothérapie
le 06.04.15 | 10h00
Depuis plus de 24 mois, le service de radiothérapie, domicilié au centre anticancer (CAC) de Constantine est fermé, alors que la thérapie elle-même est suspendue depuis plus longtemps. Pendant ce temps, des dizaines de milliers de cancéreux, issus de toute la région est du pays, sont priés d’aller voir ailleurs ou de patienter. Un euphémisme cynique qui, en décodé, signifie : «On ne peut rien pour vous, allez mourir en silence !»
L’ampleur du drame est inouïe. Le CAC de Constantine, qui a été opérationnel seul de 1989 jusqu’en 2014, est sollicité par des dizaines de milliers de cancéreux. Rien que pour le cancer du sein, le plus courant chez les femmes, la demande est passée à 12 000 patientes, toutes mises sur liste d’attente pour une hypothétique radiothérapie.
La gravité de la situation est soulignée par toutes les parties, mais point de salut. La majorité de ces femmes ont subi des chimiothérapies et des interventions chirurgicales et cumulent plus de trois mois d’attente, d’où le risque de métastases et de récidive. Situation ubuesque quand on sait que le service de radiothérapie du CAC de Constantine n’assure plus ce service sous prétexte de manque de matériel, alors qu’il possède quatre accélérateurs, dont trois flambants neufs, toujours dans leurs emballages depuis… 2012. Des femmes meurent par centaines alors que la solution existe.
Selon une étude admise par le CHU, sur les 1900 patientes prises en charge par le CAC, 10% sont rattrapées par la mort faute de radiothérapie. Deux ministres sont passés par là et n’ont rien fait, et ce n’est pas faute d’avoir été informés. Les deux ont été destinataires de rapports sur ce blocage inexpliqué.
De l’origine du problème
Le CAC de Constantine assure les soins aux malades de 17 wilayas de l’Est depuis 25 ans. A un moment donné, il ne pouvait plus assumer la demande en augmentation exponentielle, compte tenu de l’exiguïté du bâtiment et de ses moyens limités. Les patients et les staffs médicaux cohabitent dans des conditions inhumaines, maintes fois constatées par les émissaires du gouvernement. Dans l’urgence, on a décidé de construire une extension, avant que la tutelle ne se ravise et opte pour la réalisation d’un grand bâtiment, mitoyen de l’ancienne structure.
Neuf ans après, le chantier est toujours à l’arrêt par la faute des responsables du CHU et de la tutelle. Accrochées à la vie, les patientes en mesure de se payer une radiothérapie à 400 000 DA se tournent vers les cliniques privées ; les autres s’inscrivent dans le nouveau CAC de Sétif (qui concentre aujourd’hui toute la demande de l’Est) et attendent de longs mois désespérément. Le CAC de Batna, opérationnel depuis une année, a choisi hélas d’occulter le cancer du sein.
Un choix motivé certainement par la faiblesse de ses moyens humains face à la forte demande liée à ce type de cancer qui, selon le registre du cancer de Sétif, représente plus de 33% chez la femme avec une progression de l’ordre de 7,1% par an. Ce sont les chiffres révélés par une enquête réalisée par l’association Waha d’aide aux cancéreux, à défaut d’un registre du cancer de la wilaya de Constantine. Les lacunes sont plus nombreuses, hélas, en dépit du plan cancer.
L’encadrement est sans doute un sérieux handicap, même si l’Etat multiplie les structures. Le déficit en matière de radiothérapeutes en est un parfait exemple. Constantine forme dans cette discipline pour tout l’Est algérien. En 2014, un seul spécialiste a été formé... alors que les CAC de Sétif, Batna, Annaba, et les hypothétiques centres que M. Boudiaf compte ouvrir en demandent des dizaines ! Plus que jamais, les spécialistes ont besoin d’être écoutés.
Nouveau CAC de Annaba : Inauguration imminente
En mars 2003, le comité chargé de la construction d’un Centre anticancer (CAC) à Annaba lançait les appels d’offres relatifs à ce projet, annoncé en grande pompe. En février 2015, le CAC est entré en activité.
Un record de onze années pour que cet établissement spécialisé entame le traitement des malades. Nombre de cancéreux sont morts entre-temps. La mise en service a été rendue possible, précise le docteur Réda Lehtihet, grâce à la levée de tous les obstacles administratifs, sur intervention de l’actuel ministre de la Santé.
En chiffres, ce projet a nécessité, selon le directeur de la santé, un montage financier de près de 3 milliards de dinars, dont la part du Fonds saoudien est d’un milliard de dinars. Préalablement, ce projet avait fait l’objet d’un protocole d’accord que les deux parties, algérienne et saoudienne, avaient signé après une étude approfondie de faisabilité.
Sur le plan de la prise en charge, le registre des cancéreux de la région de Annaba indique 1200 cas, dont 600 nouvellement déclarés. «En moyenne, 70 cancéreux subissent quotidiennement un traitement oncologique dans ce nouveau service», affirme la même source.
D’une capacité d’accueil de 150 lits, le CAC comporte quatre unités ; deux sont spécialisées en radiothérapie, l’une métabolique (médecine nucléaire), l’autre disposant de trois accélérateurs linéaires, dont le premier est déjà monté.
Si la troisième unité doit assurer la curiethérapie, la quatrième, quant à elle, est en activité et prend en charge tout ce qui a trait à l’oncologie médicale. Le rayonnement de ce CAC sur les wilayas de Guelma, Souk Ahras, Tébessa, El Tarf et Skikda lui confère un statut régional. Son inauguration officielle est imminente. M.-F. G.
Nouri Nesrouche
PP
Le comédien Sid Ali Kouiret n'est plus
le 05.04.15 | 19h37
Le comédien Sid Ali Kouiret, grande figure du cinéma et du théâtre algériens, est décédé dimanche après-midi à l'hôpital à Alger des suites d'une longue maladie à l'âge de 82 ans, a-t-on appris auprès de la famille du défunt.
Le défunt avait été admis il y a un mois à l'hôpital de Ain Naadja où il a dû subir plusieurs interventions chirurgicales.
Né le 3 janvier 1933 à Alger, il avait marqué l'histoire du cinéma algérien dès l'indépendance en se produisant dans plusieurs grandes oeuvres dont "L'opium et le bâton", "Chronique des années de braise" et "Décembre".
APS
Culture : Maamar Benberrou, un homme de théâtre s’en va
le 06.04.15 | 10h00
Maamar Benberrou, homme de théâtre, est décédé samedi à Chlef, à l’âge de 71 ans. Il a été inhumé, hier, au cimetière de Sidi M’Hamed Benabdellah en présence d’une foule nombreuse.
Le défunt a fait les beaux jours du théâtre dans la région, notamment au Centre culturel cheikh Larbi Tebessi. Il avait crée le premier mouvement théâtral à El Asnam après l’indépendance.
Il était comédien, animateur et metteur en scène dans les années 60 et 70. Il avait joué dans de nombreuses pièces théâtrales, notamment «Caligula» et «West Side Story», une œuvre pour laquelle il a obtenu le premier prix du festival national du théâtre. Ses amis gardent de lui le souvenir d’un homme d’une grande humanité qui a consacré toute sa carrière à la culture. En ces douloureux moments, la rédaction d’El Watan présente à sa famille ses sincères condoléances.
Ahmed Yechkour
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En concert les 12 et 19 avril à Paris
Double «printemps» avec Idir
le 05.04.15 | 10h00
On ne se lassera jamais assez de l’écouter, même au point de passer en boucle et à satiété ses chansons ! Alors, quand on a la chance de le voir sur scène, on en sort complètement retourné, submergé par l’émotion, tout heureux en tout cas d’avoir admiré un artiste hors pair, kabyle d’origine, mais mondialement connu et reconnu. Le propos concerne ici, vous l’aurez deviné, l’interprète de A Vava inouva, Idir.
Avec des mots qui nous bercent pour mieux supporter l’exil et des vers qui riment pour accompagner des mélodies douces et envoûtantes dans lesquelles s’entremêlent des sons dont la magie nous fait voyager au loin, là-bas, dans nos montagnes de Kabylie. Idir sait mieux que personne imaginer et imager l’attachement de son public (et son attachement aussi) à l’identité kabyle et amazighe dans son ensemble.
C’est sans doute d’abord pour cet aspect que le choix s’est porté sur lui pour commémorer le 35e anniversaire du Printemps amazigh. Lui, le militant de la cause n’aura pas pris un instant de réflexion pour accepter l’invitation du groupe Berbère Télévision pour un double concert commémoratif à la salle l’Alhambra de Paris. Pour un artiste de cette envergue, une seule production ne suffira pas pour contenter ses nombreux fans, d’où la double programmation.
L’Alhambra, une salle spacieuse mais qui suffira à peine, les 12 et 19 avril prochain, à contenir ses admirateurs les plus inconditionnels. Les Kabyles et les Berbères de Tamazgha vont remplir la salle pour être au plus près de leur chanteur.
Cette salle a justement l’avantage de créer une proximité chaleureuse entre l’artiste et son public. Avec Idir, cette proximité est naturelle, elle crée complicité et compréhension, ou encore un sentiment d’unité que crée sa mémorable chanson Adrar inu (Ma montagne) ; mieux, une grande connivence que l’on se surprend à partager à l’écoute de sa Lettre à ma fille, titre de son album La France des couleurs.
Le public parisien redécouvrira, à cette occasion, un chanteur porté par un répertoire de 5 albums produits depuis ses débuts en 1970. C’est peu pour cet artiste de renommée mondiale et dont la chanson A Vana inouva a été traduite dans vingt langues.
Absolument pas, ce «rossignol» immortel qui se plaît à dire : «Lorsque je n’ai rien à dire, je me tais» ; et il a beaucoup dit et pour tout le temps ! Gageons que pour ces deux dimanches printaniers, Idir, comme à son habitude, comblera doublement son public par sa juste parole sur scène et par la splendeur de ses chansons qui marquent à jamais notre mémoire collective !
Réservation : au guichet, du mardi au dimanche, 26 rue Yves Toudic - 75010 Paris. Par téléphone au (+33 1) 01 40 20 40 25. www.brtvconnect.com. Dans les points de vente habituels Alhambra, 21 rue Yves Toudic 75010 Paris. Métro : République.
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CAN-2017 : Tahmi au Caire pour défendre le dossier algérien
le 06.04.15 | 10h00
Le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, se rendra aujourd’hui au Caire (Egypte) pour une visite de travail de deux jours, avant d’assister, mercredi, à la réunion des membres du comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), durant laquelle sera désigné l’organisateur de la CAN-2017, pour laquelle l’Algérie est candidate.
Le ministère des Sports indique que M. Tahmi se rendra en Egypte en vue de «présenter le dossier de candidature de l’Algérie pour la CAN-2017». En somme, le ministre sera présent lors de cette réunion importante pour défendre le dossier algérien. Il faut rappeler que c’est mercredi, à partir de 11h, que l’instance africaine choisira le pays qui organisera l’édition 2017 de la Coupe d’Afrique des nations.
En plus de l’Algérie, le Gabon, le Ghana et l’Egypte ont également déposé leur candidature. La Fédération égyptienne a indiqué, il y a plusieurs semaines, qu’elle ne voulait plus l’organiser et qu’elle soutient désormais la candidature de l’Algérie.
Il faut rappeler que la FAF avait auparavant déposé sa candidature pour les éditions de 2019 et 2021. L’organisation de ces dernières a été confiée, au mois de septembre dernier, à la Côte d’Ivoire et au Cameroun. La CAF avait même «offert» l’édition de 2023, un point qui n’était pas pourtant à l’ordre du jour, à la Guinée. C’est pour cela que l’Algérie, après le désistement de la Libye qui devait l’organiser, s’est rabattue sur la CAN-2017.
Il faut rappeler, par ailleurs, que lors de la désignation des trois CAN (2019, 2021 et 2023), aucun ministre algérien n’avait assisté à la réunion du comité exécutif de la CAF. En se présentant au Caire, M. Tahmi, qui a démenti, avant-hier, avoir «reçu une quelconque garantie» sur la candidature algérienne, veut défendre son dossier jusqu’au bout. Il faut noter, par ailleurs, qu’en plus de ce point, la réunion du CE de la CAF, qui débutera demain, abordera un autre point important, qui est celui de l’élection de deux représentants du continent africain au comité exécutif de la FIFA.
Chafik Boukabes
Logement, emploi, sécurité alimentaire, énergie… Les besoins galopants d’une population en croissance
le 06.04.15 | 10h00
Quelles sont les conséquences économiques et sociales de la croissance démographique en Algérie ? Qu’en est-il de l’équilibre entre le développement et l’évolution de la population ? Des questions qui reviennent régulièrement dans les débats et s’invitent de nouveau après le dernier bilan de l’Office national des statistiques (ONS).
Un bilan qui fait ressortir une forte hausse des naissances. Et ce, avec un seuil d’un million pour la première fois. Avec 39, 5 millions d’habitants au 1er janvier 2015 et une prévision d’une population de plus de 40 millions d’habitants dans moins d’une année, l’évolution de la démographie est loin d’être en homogénéité avec l’économie nationale avec le déséquilibre constaté entre population et développement. De même qu’elle dépasse les prévisions déjà annoncées.
Il y a quelques années, les spécialistes parlaient de 40 millions d’habitants en 2040 se basant sur croisssance démographique de 1,4% contre 4% au lendemain de l’indépendance. Et voilà que ce pic est attendu pour 2016, avec une modification de la structure par âge de la population. Cette modification sera sans nul doute accompagnée, comme ce fut le cas par le passé, par l’augmentation des besoins par catégorie de la population. Entre la prise en charge sanitaire, l’épineux problème du logement, l’éducation, l’emploi et les besoins alimentaires, les attentes sont importantes.
Au final, l’Algérie n’a profité ni de la ressource humaine, ni de la rente des hydrocarbures pour asseoir les bases d’une économie solide et performante. Les politiques n’ont pourtant pas cessé à chaque fois que l’occasion leur était donnée (notamment lors des campagnes électorales) d’évoquer l’atout jeunesse, sans pour autant utiliser efficacement cette richesse. Idem pour les hydrocarbures dont les recettes ont majoritairement servi à financier les importations et à arracher la paix sociale via les subventions.
En effet, parallèlement à la croissance démographique, peu d’avancées ont été enregistrés sur les plans social et économique en dépit de l’importance des dépenses engagées tout au long de ces plus de cinquante ans d’indépendance. Et dire que le recensement de la population effectué tous les dix ans vise essentiellement à adapter les politiques sociales et économiques avec les taux de croissance démographique, selon les explications de l’ONS.
Il y a certes eu des tentatives de maîtrise de la croissance démographique (au début des années 80’) de manière à assurer un meilleur équilibre entre la population et le développement. Cependant, l’objectif n’a pas été atteint faute de planification. Si la population a évolué de 10 millions en 1962 à près de 40 millions actuellement, au niveau économique la croissance n’a pas suivi.
Ni le dirigisme tous azimuts et le système de centralisation, ni la libéralisation et ni les tentatives de redressement n’ont réussi à assurer l’équilibre tant attendu. Dans ce cadre, l’agriculture censée garantir la sécurité alimentaire du pays en est un exemple édifiant. Les différentes études menées à ce sujet ont montré que dès la fin des années 70’, l’agriculture n’a pas atteint les objectifs fixés.
Et pour cause, la production agricole a faiblement augmenté au cours de cette période, alors que les besoins sous l’effet de la croissance démographique ont suivi la tendance inverse. Aujourd’hui encore, même si cette production s’est améliorée dans certaines filières, elle reste faible dans les filières stratégiques.
Ce qui fait que l’Algérie importe une bonne partie des besoins de la population en lait et en céréales. Mais, globalement, c’est toute l’économie productive qui a subi une régression parallèlement à la croissance démographique. L’industrie a vu au fil des ans sa production fortement chuter. Idem pour le pouvoir d’achat des algériens qui s’est dégradé en dépit des augmentations de salaires opérées dans la fonction publique et le secteur économique. Cela pour dire que l’économie est loin d’évoluer au même rythme que la population, mais surtout que cette population n’a pas bénéficié de la rente du pétrole faute de planification.
Chômage, le problème majeur
Cette tendance risque justement d’avoir de lourdes conséquences, notamment sur l’emploi. Déjà en hausse en septembre dernier par rapport à avril 2014, selon l’ONS, ce problème pourrait s’accentuer de l’avis des experts avec l’arrivée de nouvelles générations sur le marché du travail.
Cette année, les moins de 29 ans représentent 55,2% des demandeurs d’emploi, et les 30/49 ans près de 30%, selon l’ONS. Si les nouveaux demandeurs d’emploi en 2015 sont nés antérieurement à l’année 2000, la hausse de la natalité aujourd’hui aura beaucoup plus un impact sur le taux de dépendance «mais son impact sur le marché du travail ne se fera ressentir qu’à partir des années 2030», estime à ce sujet Nacerredine Hammouda, chercheur au Centre de recherches en économie appliquée au développement (CREAD). Autrement dit, autant se préparer pour faire face à une demande croissante en emplois.
Or, l’économie nationale n’est pas encore en mesure de relever ce défi en l’absence d’une économie productive. Relevant que la nouvelle dynamique démographique que connaît l’Algérie depuis le début des années deux milles remet à l’ordre du jour toute la problématique population-développement,M.Benhamouda plaide pour des stratégies tenant compte de cette nouvelle donne. «Les stratégies à mettre en œuvre pour la création d’emplois qui seraient générés par la croissance économique doivent tenir compte de cette nouvelle donne», dira-t-il à ce sujet.
D’autres experts évoquent la problématique du financement de la caisse des retraites en raison du vieillissement de la population. «Des changements fondamentaux s’imposent dans ces domaines et un taux de croissance économique fort élevé (8 à 10%) est nécessaire pour remédier à l’évolution de cette situation», écrivait en 2004 le professeur Haffad Tahar, de l’université de Sétif dans une étude sur les conséquences économiques de la croissance démographique en Algérie.
A rappeler que les projections faites dans ce cadre montrent que la proportion des vieux pourrait passer à 9,2% en 2020, pour atteindre 22% en 2050. Avec tout ce que cela nécessite comme moyens de prise en charge en dehors des pensions de retraite.
Les experts n’ont cessé de le rappeler et de tirer la sonnette d’alarme : «Avec le rythme de croissance démographique que connaît la population, les besoins alimentaires sont de plus en plus importants.
Ils le seront davantage». D’où la nécessité d’agir sur les rendements de la production agricole en ciblant les produits stratégiques : blé tendre, pomme de terre, produits maraîchers, lait, fruits, viandes rouges et viandes blanches.
Or, toutes ces filières dépendent essentiellement de l’importation et subissent régulièrement des crises. Il y a eu des progrès ces dernières années, mais les rendements restent aléatoires. D’où le recours aux importations massives. «En moyenne annuelle, sur la période quinquennale 2007-2011 l’Algérie importait 82% des calories consommées par sa population.
Sur la période 1963-1967, la moyenne annuelle était de 32%», nous rappellera dans ce sillage Slimane Bédrani, expert agricole et chercheur au Cread, avant de poursuivre : «Ces chiffres calculés sur les données de l’Organisation mondiale de l’agriculture (FAO) montrent à quel point la dépendance alimentaire du pays s’est aggravée depuis le début de l’indépendance, obérant ainsi notre sécurité alimentaire.»
Pour M. Bédrani, cette situation s’explique par le fait que la population a plus que triplé entre les deux dates et par le fait que la consommation moyenne par tête s’est très nettement améliorée à la fois quantitativement et qualitativement. «Tout cela permis par la rente pétrolière et gazière. Mais qu’en sera-t-il quand ces deux sources tariront ?» s’interrogera-t-il en conclusion.
Avenir énergétique incertain
Une étude de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg) sur la planification énergétique en Algérie à l’horizon 2030 prévoit une augmentation à 30 millions de tonnes pour les carburants (contre 16 millions en 2013) et de 60 milliards de m3 pour le gaz naturel (contre 32 millions en 2013).
Pour l’électricité, les prévisions tablent entre 2020-2030 sur un niveau de consommation de consommation de 80 TWH (térawatt/ heure) en 2020 et 150 TWH en 2030.
Face à cette demande croissante, le déclin inexorable des ressources fossiles, le débat houleux sur le gaz de schiste, les prix internationaux en baisse et l’absence d’efficacité et de l’économie d’énergie viennent accentuer cette incertitude. «Il est incontestable que les premiers défis auxquels devra faire face l’Algérie sont la satisfaction des besoins alimentaires — et par conséquent le développement hydraulique — et la sortie de la dépendance pétrolière de notre économie pour passer de la distribution de la rente pétrolière à sa transformation en véritable économie diversifiée, créatrice de nouvelles richesses et surtout d’emplois durables.
Mais sans ressources énergétiques, et par conséquent sans indépendance énergétique à garantir pour le long terme, rien de tout cela ne sera possible», a estimé à ce sujet dans l’une de ses récentes sorties médiatiques Abdelmadjid Attar, expert en énergie et ancien PDG de Sonatrach.
Samira Imadalou
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