102-/-ACTUALITES Du Lundi 11 Avril 2016
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Lundi 11 Avril 2016 -- +++
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VISITE DE MANUEL VALLS À ALGER Le Premier ministre français, Manuel Valls, a énormément dédramatisé la dernière brouille entre l’Algérie et la France et qui avait précédé sa visite de deux jours à Alger : «Rien ne doit ni ne saurait perturber cette relation entre la France et l’Algérie et qui a pris un nouveau tour exceptionnel depuis 2012», affirmait-il, notamment Suite... |
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’accord n’a pas été signé lors de la visite de Valls
L’usine Peugeot sacrifiée ?
le 11.04.16 | 10h00
Notre ciel est bleu», affirme le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. «Nous avons une relation exceptionnelle ; rien ne la remettra en cause», appuie son homologue français, Manuel Valls.
C’était lors d’un point de presse animé, hier à Alger, à l’issue des travaux de la troisième session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN). Le ton est donné. Les affirmations des deux Premiers ministres interviennent pour tenter de minimiser l’ampleur de cette tempête qui perturbe les rapports «d’exception» entretenus par les deux pays depuis 2012.
Mais la crispation se voyait sur les visages. Abdelmalek Sellal et son invité du jour avaient du mal à la cacher, malgré le discours policé adopté. Et la décision des autorités algériennes de refuser le visa aux journalistes du quotidien Le Monde et de Canal+ n’a fait qu’aggraver le climat tendu entre les deux pays. En effet, malgré les tentatives de clore cet «incident» pour «se tourner vers l’avenir», comme le soutient Manuel Valls, les faits sont là. Il y a notamment le grand ratage de cette 3e session du CIHN : annulation ou ajournement de la signature, attendue depuis des mois, de l’accord d’implantation de l’usine PSA Peugeot Citroën en Algérie. Enigmatique. Ce projet est censé, pourtant, être maturé et ficelé.
Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, qui a annoncé le report de la signature, avait même donné, à plusieurs reprises, la date du démarrage des travaux de réalisation de cette usine. Que s’est-il passé ? Seule une décision politique reste valable pour justifier ce report qui est un témoin, on ne peut plus clair, de la tension qui risque de stopper net «la lune de miel» qui dure depuis plus de quatre ans entre les deux pays. Raison principale : la question du Sahara occidental et la position française alignée sur celle du Maroc. Alger ne cache plus son mécontentement par rapport au soutien inconditionnel de la France à la position marocaine au détriment de la légalité internationale.
Et cela a été exprimé par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à l’occasion de la visite en Algérie de son homologue français, Jean-Marc Ayrault. «La crise du Sahara occidental dure depuis près de 40 ans», avait-il déclaré, en appelant à la «responsabilité» et en espérant que «le gouvernement Hollande contribue à aider la région pour une sortie de crise». «Il faut prendre les décisions qui s’imposent pour arriver à l’autodétermination du peuple sahraoui. La question du Sahara occidental relève d’un processus de décolonisation», avait-il lancé à son hôte. La question a été posée encore une fois, hier, par Abdelmalek Sellal : «Je ne saurais terminer mon propos sans rappeler, avec insistance, le drame que vit le peuple sahraoui, empêché depuis plus de quarante années de décider librement de son destin.
L’Algérie, à l’instar de la majorité de la communauté internationale, soutient un règlement juste et durable de ce conflit, basé sur une solution politique mutuellement acceptable.» Et Manuel Valls de rétorquer : «Nous avons évoqué l’ensemble des questions et des dossiers. Pour celui du Sahara occidental, toute solution doit être trouvée dans le cadre des Nations unies. Et la France assume ses responsabilités en tant que membre du Conseil de sécurité.»
Mais le couac n’est pas dépassé et risque d’envenimer les relations entre les deux pays à l’avenir. Afin d’atténuer, du moins pour l’instant, l’ampleur du désaccord politique, les deux Premiers ministres ont évoqué le partenariat économique entre les deux pays. Ainsi, Abdelmalek Sellal parle de «26 conventions signées, notamment dans les domaines de la santé, des travaux publics, de l’éducation, de la justice… et de 12 accords de partenariat entre entreprises algériennes et françaises».
Pour sa part, Manuel Valls appelle à sortir de «la vision caricaturale» selon laquelle la France considère l’Algérie comme un marché pour ses produits. «Ce sont plusieurs millions d’euros qui vont se concrétiser grâce aux accords signés dans le secteur économique», soutient-il.
Mais sans une entente politique, peut-on parler de «relations exceptionnelles» en mesure de «bâtir un pont entre l’Algérie et la France» pour se retourner vers l’Afrique ?
Madjid Makedhi
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Azouaou Mehmel . PDG d'Algérie Télécom
«Déployer des infrastructures de télécommunication sur un territoire aussi vaste coûte cher»
le 11.04.16 | 10h00
Azouaou Mehmel est détenteur d’un ingéniorat en électronique de l’Université des Sciences et des Technologies de Bab Ezzouar.
En 2002, il obtient en France son Master européen en Réseaux de Transmissions et DataComs Optiques. Il a entamé à cette date sa carrière dans les Transmissions au ministère des PTT avant de rejoindre en 2009 Algérie Télécom en qualité de conseiller du PDG en charge de la réhabilitation des réseaux des télécommunications.
En 2010, il est nommé à la tête de Mobilis qu’il quitte deux ans plus tard pour prendre les commandes de l’opérateur historique Algérie Télécom.
Depuis qu’il a pris les rênes de ce grand groupe de télécommunication, Mehmel a lancé plusieurs chantiers de modernisation visant à rattraper l’immense retard technologique et infrastructurel accumulé par l’entreprise et mettre en place un management performant à la mesure des grandes ambitions.
Algérie Télécom a fait beaucoup d’efforts en matière d’agencement d’espaces réservés à sa clientèle, mais l’accueil ne s’est malheureusement pas amélioré qualitativement : on se plaint toujours d’être mal reçu, de lenteur à faire aboutir les doléances, de l’obligation de se déplacer pour signaler une panne, payer une facture ou renouveler un abonnement. Que comptez-vous faire de précis pour soulager la détresse de vos usagers ?
En matière d’accueil, nous sommes effectivement conscients d’être encore loin du minimum de qualité souhaitée, mais sachez que nous accordons beaucoup d’importance à cet aspect et que nous avons engagé bon nombre d’actions pour l’améliorer. La tâche est toutefois ardue car il ne faut pas perdre de vue l’historique d’Algérie Télécom issue, comme vous le savez, de l’administration des PTT qui n’avait pas la culture commerciale que requiert cette entreprise depuis sa transformation en société à caractère commercial.
Ce passé continue aujourd’hui encore à impacter négativement la manière de servir le client. Il y a des problèmes de fortes affluences à gérer au quotidien et pour les réduire du mieux possible, nous avons engagé des actions multiformes susceptibles de les réduire. Je citerai entre autres actions : l’amélioration de la qualité du service technique au moyen de la modernisation des équipements et du réseau, l’extension de la bande passante, l’extension du réseau de fibre optique, l’augmentation du débit internet, pour ne citer que ces actions.
Dans le souci de mieux satisfaire nos clients, nous envisageons de mettre en place à très court terme de nombreuses agences gérées par des responsables commerciaux qui auront à charge de résoudre l’ensemble des problèmes posés par les clients concernés (dépannage, facturation, encaissement, reconduction d’abonnement, etc.).
Ces points de présence, actuellement à l’essai, seront très bientôt opérationnels sur tout le territoire national. Nous avons, vous le savez sans doute, un gros souci d’acheminement des factures vers nos trois millions et demi de clients. Algérie Poste à qui est dévolue la distribution des factures n’arrive à satisfaire que la moitié de nos clients. Pour pallier cette insuffisance, Algérie Télécom a mis en place un espace internet pour tous les clients au moyen duquel ils peuvent consulter leurs factures et, pour ceux qui disposent d’un compte CCP, de les payer directement par internet.
Il suffit qu’ils en fassent la demande au niveau d’une poste qui leur donnera un numéro de code secret à la faveur duquel ils pourront autoriser le paiement. Il est également question de dimensionner et d’organiser en conséquence le centre d’appels pour les dérangements afin qu’il soit plus efficient.
Mais en dépit de toutes ces actions visant à améliorer la qualité de nos prestations, nous sommes bien conscients que la tâche ne sera pas aisée, Algérie Télécom devant satisfaire, comme vous le savez, aux exigences de 3,5 millions d’abonnés au téléphone fixe et 2,5 millions d’usagers internet (ADSL).
Alors que la réforme du secteur recommandait davantage d’ouverture à la concurrence, on constate qu’Algérie Télécom conserve toujours le monopole sur un certain nombre d’activités, comme par exemple le téléphone fixe et l’internet. Comptez-vous conserver ce monopole encore longtemps ?
Comme vous le savez, Algérie Télécom n’a plus le monopole de la téléphonie fixe depuis l’année 2000, date à laquelle fut promulguée la loi 2000-03 qui avait ouvert ces activités à la concurrence. Un concurrent d’Algérie Télécom (Lacom) s’était même installé avant de disparaître sous l’effet de ses mauvais résultats financiers.
Si la concurrence tarde à voir le jour, ce n’est pas parce qu’Algérie Télécom les en empêche, mais parce que l’installation des réseaux filaires et non filaires dans un pays aussi vaste que le nôtre nécessite de très lourds investissements. Algérie Télécom, qui n’a pas la prétention d’être en mesure de tout faire par ses seuls moyens, serait, à l’évidence, satisfaite de voir d’autres opérateurs et, notamment les micro-entreprises, intervenir à divers niveaux de la chaîne des télécommunications. Une dynamique que nous avons du reste déjà engagée avec bon nombre d’entre elles.
Les équipements de la téléphonie fixe étant largement amortis (acquis dans les années 80’) pourquoi ne pas consentir des baisses de prix, voire même la gratuité pour le fixe et une baisse sensible des tarifs pour l’internet ?
La gratuité du téléphone fixe n’est pas à l’ordre du jour, ni même la baisse des tarifs internet que vous évoquez. La raison principale du maintien des prix à leurs niveaux actuels est due aux très coûteux investissements que nous avons effectués ces dernières années essentiellement au moyen de nos fonds propres et de quelques emprunts bancaires.
Ne croyez surtout pas qu’Algérie Télécom va engranger du fait du maintien de ces tarifs des bénéfices prodigieux. Ses charges de fonctionnements sont importantes, les investissements restant à réaliser sont colossaux et le coût des équipements et fournitures importés fortement impactés par la dérive du dinar.
Algérie Télécom a déjà procédé à l’installation à travers notre vaste pays d’un impressionnant câblage en fibre optique ; pouvez-vous nous en donner la consistance ?
Le réseau de fibre optique installé au cours de ces huit dernières années est effectivement impressionnant. Il est d’environ 71 000 km, soit une moyenne de 10 000 km de fibre optique installée chaque année. Le réseau a permis de déployer quelque 300 000 accès «nouvelle génération» et environ 900 stations 4G. Algérie Télécom continuera à étendre ce réseau tout en l’améliorant au gré des progrès technologiques, le but étant de mailler du mieux possible le vaste territoire algérien sans omettre d’intégrer au réseau ADSL les zones les plus enclavées du pays.
Algérie Télécom qui consomme déjà beaucoup de fibre optique est appelée à en consommer encore davantage pour ses nombreux chantiers en cours. Sachant que ces câbles sont en grande partie importés, pensez-vous que des entreprises algériennes gagneraient à se lancer dans ce type de production ?
Les entreprises étrangères qui souhaitent contracter des partenariats avec des entreprises locales sont, à notre connaissance, assez nombreuses. Le marché algérien est effectivement porteur et le sera sans doute plus à l’avenir, ne serait-ce qu’en raison de la volonté des autorités algériennes de développer les télécommunications sur un très vaste territoire.
La fabrication de fibre n’étant pas notre métier, rien n’empêche d’autres opérateurs de le faire, l’industrie de la fibre optique étant à l’évidence très utile pour nous et particulièrement rentable pour les fabricants. Nous nous fournissons actuellement au moyen des importations et de la production locale (assemblage), malheureusement insuffisante, que l’entreprise publique Catel (Câblerie de Oued Smar) nous livre.
Les télécommunications connaissant de rapides avancées technologiques, prévoyez-vous des mises à niveau périodiques pour vos techniciens ?
Nous sommes effectivement obligés de suivre, car les technologies augmentent rapidement en complexité. Il y a des formations que les fournisseurs d’équipements assurent eux-mêmes, il y a des plans de formation que nous mettons en œuvre nous-mêmes, sans compter les séminaires et autres opportunités pédagogiques auxquelles nos cadres et techniciens assistent chaque fois que l’occasion se présente.
Trois centres de formation nous fournissent des techniciens convenablement formés, et l’Institut des technologies des télécommunications d’Oran qui a gardé son niveau d’excellence nous fournit les compétences supérieures, qui sont bien souvent affectées à l’encadrement supérieur d’Algérie Télécom et ses filiales. Je reconnais que notre groupe a quelque peu négligé la formation de la couche du personnel d’exécution dont nous pâtissons beaucoup aujourd’hui. Mais, nous comptons remédier à la situation en accordant davantage d’importance à cette catégorie de personnel.
Quelle démarche envers notre diaspora ? Un important réservoir de technicité existe et ne demande qu’à être sollicité. Quel type de coopération envisagez-vous d’établir avec ces élites expatriées ?
Tout dépendra de la manière dont la diaspora voit sa relation avec son pays d’origine. Si cette diaspora ne souhaite entretenir avec l’Algérie que des relations commerciales, il faut qu’elle se rende à l’évidence qu’elle doit soumissionner aux mêmes conditions que tous les autres fournisseurs potentiels. Si, par contre, il y a des élites qui souhaitent contribuer au moyen d’Algérie Télécom à l’essor scientifique et technologique de leur pays, nous serons évidemment preneurs.
Aujourd’hui déjà, il y a quelques cadres expatriés de très haut niveau qui nous accompagnent, de même que nous travaillons utilement avec les réseaux d’experts qui nous mettent en relation avec nos meilleurs spécialistes des technologies de l’information et de la communication installés à l’étranger.
Après le succès de l’emprunt obligataire de 2006 qui a permis à Algérie Télécom de collecter quelque 21 milliards de dinars, comptez-vous lancer un second emprunt ?
Il n’y aura pas de nouvel emprunt obligataire. Le seul appel à capitaux prévu concerne notre filiale Mobilis qui prépare, comme vous le savez, sa prochaine entrée en Bourse.
Algérie Télécom dispose des moyens financiers requis pour maintenir la croissance à deux chiffres qui est actuellement la sienne. Je m’inscris également en faux contre cette rumeur d’ouverture du capital social d’Algérie Télécom qu’on a colporté à je ne sais quel dessein.
Cette prétendue ouverture de capital n’est pas du tout à l’ordre du jour de notre entreprise qui, non seulement se porte bien au plan financier, mais dispose également d’excellentes opportunités d’expansion.
A titre d’information, Algérie Télécom, qui avait investi quelque 46 milliards de dinars en 2015, prévoit d’investir cette année sur fonds propres et concours bancaires environ 40 milliards de dinars. Moderniser les infrastructures de télécommunication et déployer la fibre optique sur un territoire aussi étendu que le nôtre coûte très cher, mais nous en avons les moyens.
Nordine Grim
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Samedi 09 Avril 2016 السبت 09 أفريل 2016 م السبت 02 رجب 1437 ه --
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