Consulter toute l'édition d'aujourd'hui
Consulter toute l'édition d'aujourd'hui
Actualités : Le Bonjour du «Soir» Hogra médicale !
Par Maâmar Farah Si le chef de l'Etat a été évacué en France, c'est bien sûr suite aux conseils éclairés de ses médecins ! Même Sidi-Saïd, le représentant number one des travailleurs, nous dit que, s'il est parti à Paris, c'est sur recommandation de ses médecins ! Et tous les autres ministres, les cadres supérieurs, les généraux, etc. qui font le va-et-vient entre la capitale française et Alger, n'y vont pas de leur propre chef. Tous sont dirigés par des spécialistes algériens qui ont cette curieuse manie d'expédier leurs patients de l'autre côté de la mer... Evidemment, quand le malade est un retraité des chemins de fer, une ménagère de Bab El Oued ou un jeune de Béchar, tous gravement atteints et ayant besoin réellement d'une prise en charge médicale à l'étranger, l'option parisienne est vite rejetée ! Mais heureusement qu'il y a une justice intransigeante au final : que nous ayons été soignés à Bir Ghebalou ou au Val-de-Grâce, nous finissons tous dans les mêmes cimetières algériens ! maamarfarah20@yahoo.fr «Ah bon ! Même le chef de l'UGTA l'a fait ! Quelle honte ! Je connais trois vieillards au village qui attendent depuis belle lurette une prise en charge à l'étranger ! Et j'en connais un autre qui en aura bientôt besoin. C'est ton tonton Lekhmissi qui, à force d'avaler du Viagra, finira par attraper un mal chronique !» Tata Aldjia
|
Consulter toute l'édition d'aujourd'hui
Actualités : LE PAIN NORMAL VENDU À 10 DA Les boulangers imposent leur prix
Mettre la main sur du pain normal, celui des «masses populaires», quand il est disponible et au prix officiel, relève presque d’une gageure tant les tout derniers boulangers à le céder au tarif en vigueur depuis 1996 ont emboîté le pas au gros de leurs collègues qui appliquent, depuis des lustres, leurs tarifs qu’ils n’ont de cesse, d’ailleurs, de revendiquer à coups de déclarations publiques et de débrayages.
Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Une toute petite virée hier matin, dans une demi-douzaine de boulangeries, situées dans des quartiers différents de la capitale, a permis de mesurer l’ampleur de ce pied de nez porté, c’en est un, à la législation en la matière. Car les tarifs officiels n’y ont pas droit de cité depuis quelque temps, et pas que là, soutiennent nos interlocuteurs, puisque la «gangrène» a pris pour toucher presque toutes les boulangeries de la capitale, voire du pays tout entier. «Ecoutez, je suis issu d’une famille de boulangers depuis le temps. Je crois que j’ai le droit de nourrir ma petite famille dignement comme le souhaite tout père de famille qui se respecte », lance tout de go un artisan boulanger, exerçant non loin de la Place du 1er Mai. Une «entame» qui renseigne amplement sur la suite de son propos, en enchaînant pour affirmer que «ce n’est certainement pas avec les tarifs actuels du pain que je pourrais réaliser cet objectif». Et surtout, tiendra-t-il à préciser, «que je suis aussi responsable des familles de mes employés». Un autre boulanger d’El Biar ira dans la même logique, répliquant à ceux qui sont, selon sa propre expression, «nostalgiques des 7,50 DA la baguette de pain normal», en les invitant «à garder leurs propres salaires remontant à l’année 1996». «Je me demande, pourquoi ce beau monde sollicite revalorisation salariale sur revalorisation salariale », s’interrogera-t-il. Et à notre vis-à-vis de nous inviter solennellement à faire l’économie d’une tournée plus exploratrice du monde de la boulangerie, les occupants, selon lui, «nous tiendront le même discours ». Ce que nous vérifierons amplement chez trois autres artisans boulangers, successivement au Val d’Hydra, Bir Mourad Rais et El Madania. Le premier reconnaîtra n’avoir eu à «appliquer » la tarification officieuse que tout récemment. Ce que bien de clients apostrophés sur les lieux confirmeront. Encore que par bien des cas, le client qui se présente pour acheter cinq baguettes et plus se voit «concéder» le tarif officiel, celui de 7,5 DA pour le pain normal et celui de 8,5 DA pour le pain amélioré. Une «faveur» que notre interlocuteur mettra sur le compte de l’absence de monnaie car, dira-til, les petites pièces d’un dinar ou encore celles de 50 centimes ont presque disparu de la circulation ». Une pénurie des petites pièces de monnaie qui participe à l’alignement de tous les boulangers sur les tarifs qu’ils n’ont jamais cessé de défendre depuis des années. Ce que nous aurons tout le loisir de vérifier dans nos deux prochaines escales où il nous a été donné de constater que même les clients se soumettent dans une «discipline de fer» à cet état de fait qui, pourtant, grève considérablement leurs budgets, eux obligés, chaque matin d’acquérir la magique baguette de pain. Cette réalité du terrain à Alger à extrapoler «sans risque de vous tromper», comme tiendront à nous le ressasser nos interlocuteurs, au reste du pays, s’inscrit en porte-à-faux contre les déclarations du ministre du Commerce faites à l’occasion de la toute dernière démonstration de force de la corporation des artisans boulangers, le 23 avril dernier. Mustapha Benbada ne déclarait- il pas que «les revendications des boulangers sur une augmentation du prix du pain n’est pas à l’ordre du jour». Ce à quoi les concernés ont répliqué aussitôt en passant, outre la réglementation en vigueur en la matière, en appliquant unilatéralement leurs tarifs. Une corporation qui a, de tout temps, fait de la revue à la hausse de sa marge bénéficiaire actuellement de l’ordre de 2%, pour la porter à hauteur de 15 20%, son cheval de bataille. Et défaut de l’acquérir officiellement, elle se l’octroie au mépris de la tutelle et du consommateur. Une attitude que, pourtant, a écartée le président de Fédération nationale des boulangers. «Nous voulons que le gouvernement nous aide à trouver nos comptes en subventionnant davantage la farine, par exemple», affirme Maâmar Hantour qui qualifie, par ailleurs, la commission mixte installée l’effet d'arrêter le juste prix de revient d'une baguette, «d’inutile ». Pour lui, cette entité est composée de membres qui «n’ont rien à voir avec le métier de boulanger ». Preuve en est, poursuit-il, que les quatre groupes de travail dépêchés à travers pays ont débouché sur des résultats différents. «Les prix arrêtés ne sont pas identiques, et la différence est de taille puisque les tarifs oscillent entre 8,90 et 10,50 DA», dit-il. Loin, très loin du résultat auquel a abouti une autre enquête menée par la Fédération nationale des boulangers et transmise au ministère du Commerce. Un résultat qui fait ressortir, selon Hantour, le prix de revient d'une baguette à 11,72 DA. Et la plateforme de revendications des boulangers ne concerne pas que la nécessité de subvention plus consistante de la farine puisque ces derniers sollicitent la même chose pour les autres produits entrant dans la fabrication du pain, comme la levure. Ce à quoi les pouvoirs publics semblent hésiter à répondre favorablement, eux qui considèrent que la farine et autre levure vont le plus souvent à des usages autres que la fabrication du pain dont personne ne peut se passer, comme les pâtisseries et autres viennoiseries. «Accusation» que les concernés réfutent, reconnaissant utiliser, mais petitement la farine subventionnée pour les pâtisseries et les viennoiseries». Une chose normale», pour Hantour du fait que les boulangers engrangent l’essentiel de leurs gains dans les «produits autres que le pain». Et de situer le véritable problème dans les quantités considérables de farine qui arrivent dans les usines de biscuiteries. Et pas que cela, d’autres quantités tout aussi énormes de farine, comme c’est le cas d’autres produits de large consommation, sont l’objet de la contrebande transnationale puisque atterrissant, notamment chez nos voisins de l’Ouest. M. K.
|
Consulter toute l'édition d'aujourd'hui
Actualités : MENACES AMÉRICAINES CONTRE L’ALGÉRIE Louisa Hanoune revient à la charge
La secrétaire générale du Parti des travailleurs est persuadée que les Etats-Unis préparent une action militaire contre l’Algérie. Louisa Hanoune estime que cette menace est prise à la légère par la classe politique et les médias.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les Etats-Unis d’Amérique se préparent à lancer une attaque contre l’Algérie. Louisa Hanoune est convaincue que le récent déploiement de soldats et d’avions américains dans une base au sud de l’Espagne entre dans ce cadre. «Il y a des signes qui indiquent que notre pays est en danger. L’autorisation accordée par le gouvernement espagnol à l’Administration américaine pour l’installation de 500 soldats et de 8 avions dans la base de Morón de la Frontera, en Andalousie, est un signe clair. Nous sommes certains que cette force militaire est destinée à intervenir en Algérie, malgré les déclarations du gouvernement espagnol et du département américain à la Défense. D’ailleurs, le Pentagone s’est fendu d’une déclaration absolument ahurissante puisqu’il a précisé que ces forces sont chargées d’intervenir dans les pays d’Afrique de l’Ouest. Comment cela se peut-il puisque les Etats- Unis ont déjà des forces dans cette région d’Afrique ?», a expliqué, hier, Louisa Hanoune à l’ouverture de la session ordinaire du comité central du Parti des travailleurs. Hanoune a indiqué avoir été récemment contactée par l’ambassadeur d’Espagne à Alger qui a tenu à la rassurer. «L’ambassadeur d’Espagne m’a appelée au téléphone, il s’est montré rassurant. Pour lui, il n’y a aucune volonté de porter préjudice à l’Algérie. Je lui ai répondu que nous serons totalement rassurés du côté de l’Espagne lorsque le Premier ministre rendra publique une déclaration officielle pour annoncer que cette base ne sera pas utilisée pour lancer une attaque militaire contre l’Algérie. Mais nous ne croirons jamais les Américains pour la simple raison qu’ils sont des menteurs.» Mais Louisa Hanoune dit ne pas comprendre la passivité de la classe politique et des médias algériens à propos de cette affaire. «Soit ils savent et c’est très grave, soit ils n’ont rien compris. Mais dans quelque temps, il sera trop tard». Elle s’est montrée particulièrement remontée contre Amar Belani, le chargé de la communication du ministère des Affaires étrangères qui, selon elle, «n’est pas habilité à parler au nom de l’Administration américaine et du Pentagone». «Dans cette affaire, il semble que Belani s’est exprimé en son nom personnel », précisera-t-elle. Au terme de son discours d’ouverture, Louisa Hanoune a confirmé à la presse avoir rencontré récemment le Premier ministre et lui avoir fait part de ses craintes. «J’ai remis un dossier complet à Abdelmalek Sellal. C’est une affaire trop grave pour que les plus hautes autorités de l’Etat ne s’y intéressent pas». La question de l’absence du président de la République a-telle été abordée lors de cette rencontre ? «Evidemment, a répondu Hanoune. Nous avons parlé de la santé du président. M. Sellal m’a confirmé qu’il se portait mieux. Nous avons comparé les informations dont nous disposons à ce sujet et sommes arrivés à la même conclusion. Le président de la République va bien. C’est son premier AVC, il faut lui laisser le temps de se reposer». T. H.
|
Consulter toute l'édition d'aujourd'hui
Sports : LIGUE 1 (28e JOURNÉE) L’Entente veut conclure, Batna, Bordj et Oran sur le gril
Plus que trois étapes avant la clôture d’une saison footballistique entachée par nombre de scandales dont le dernier, signé par les Mouloudéens d’Alger, n’a pas encore livré tous ses secrets.
Le championnat, lui, devrait livrer les siens à partir de cette 28e journée. Sous certaines conditions, les noms du champion et du troisième relégable pourraient être livrés ce soir. L’actuel leader, l’ESS en l’occurrence, reçoit la JSK presque en vacances. Les joueurs de Velud qui n’ont pu fêter leur sacre ces dernières semaines suite à des faux-pas essuyés devant les clubs de la capitale (CRB puis le MCA) peuvent prétendre à la consécration dès cet après-midi en accueillant les Canaris du Djurdjura démobilisés. Un succès des camarades de Delhoum se doit, toutefois, d’être combiné à des résultats négatifs de leurs deux poursuivants immédiats pour que le sixième sacre de l’Aigle noir soit possible. En effet, les deux dauphins, le MCA et l’USMH auront deux missions périlleuses cet après-midi. Les Vert et Rouge, groggy par les effets d’une défaite en finale de la coupe d’Algérie mais surtout par les «représailles» de la LFP envers certains membres de l’équipe en raison d’un manquement au protocole officiel, devront surmonter leur peur pour s’imposer à Bordj Bou-Arréridj, un potentiel relégable en Ligue 2, et rester au contact des Sétifiens. Le CABBA qui a besoin d’une victoire pour sauver sa peau l’entendra-t-il de cette oreille ? Pas sûr pour une formation qui a souvent réussi à épingler le doyen aussi bien dans la capitale des Bibans qu’à Alger. Pour l’USMH, il s’agira de vaincre (à nouveau) un Chabab que beaucoup pensait en vacances mais qui, en dépit des soucis financiers, postule pour un accessit. Le match prévu au stade du 1er- Novembre (alors que tous les derbies étaient désignés au stade du 5-Juillet) pourrait s’avérer une copie-conforme de la manche «aller», disputée au stade du 20-Août, où les joueurs de Charef se sont baladés devant ceux de Bouali, lequel coach venait d’honorer sa seconde cape sur le banc bélouizdadi au stade municipal. Si les rencontres USMA-JSMB, MCEEASO et WAT-USMBA se présentent comme une formalité, celles opposant le CAB au CSC et la JSS au MCO conservent un certain attrait. De l’intérêt surtout pour des formations batnéenne et oranaise en quête de maintien. Ces deux équipes livreront leur duel à distance avec beaucoup de nervosité. Une défaite des Auréssiens à domicile face à des Sanafir intéressés par un challenge international la saison prochaine signifiera le retour au purgatoire. M. B.
Start (cet après-midi, 17h) A Alger Omar-Hamadi : USMA-JSM Béjaïa A Tlemcen : WAT- USM Bel-Abbès A Alger 1er-Novembre : USMH-CR Belouizdad A Batna : CAB-CS Constantine A Bordj Bou Arréridj : CABBA-MC Alger A Sétif : ESS-JS Kabylie A El-Eulma : MCEE-ASO Chlef A Béchar : JS Saoura-MC Oran.
Sports : BASKET-BALL : COUPE D’ALGÉRIE (DEMI-FINALES) Vers une finalebis CSMC-GSP
La finale 2013 de la Coupe d’Algérie de basket-ball pourrait opposer le CSM Constantine, le tout nouveau champion d’Algérie, à son prédécesseur, le GS Pétroliers, qui partiront favoris aujourd’hui, en demi-finales programmées à la salle Harcha.
D’abord, les Constantinois auréolés de leur succès historique en championnat d’Algérie, samedi à Alger, devront passer sans encombre l’obstacle du cendrillon, l’OMS Miliana, tout heureux d’atteindre ce stade de la compétition. Le CSMC n’a à présent qu’un seul objectif, à savoir, décrocher le 18 mai prochain, le doublé qui sera également historique. Toutefois, les hommes de Didi Said devraient attendre la fin de la 2e demi-finale, pour connaître leur adversaire en finale. Cette rencontre constitue pour les amateurs de la balle au panier, une finale avant la lettre, car opposant deux équipes qui se connaissent fort bien pour avoir disputé plusieurs finales de championnat et de coupe dont les deux dernières éditions sont revenues aux Pétroliers. Ces derniers, encore sous le choc de perte du titre devant les Constantinois, comme c’était le cas en 2009 devant l’ASPTT Alger, tenteront de sauver leur saison en décrochant au moins un titre. Leurs adversaires du jour, le CRB Dar El- Beïda, toujours à la recherche de son premier sacre depuis sa création n’est pas facile à manier. Lors de la 1re phase du championnat, le CRBDB avait battu le GSP à Hydra même par un écart de 12 points, raison pour laquelle il ne partira pas en victime. Cette rencontre très équilibrée, sera disputée de bout en bout et bien malin qui pronostiquera le futur finaliste, même si le GSP est mieux placé pour disputer une énième finale si l'on prend en considération l’ex-MCA. Les dames qui joueront également les demi-finales, devraient désigner les finalistes de l’édition 2012, à savoir, le GSP (tenant du trophée) et l’OC Alger, champion d’Algérie en titre. Les Pétrolières devraient l’emporter à Staouéli face à l’EC El-Biar, alors que les Olympiennes partiront favorites devant le Club de Marine d’Hussein-Dey. M. A.
Programme (Cet après-midi) Seniors Messieurs (Salle Harcha, Alger) 14h : CSM Constantine-OMS Miliana 15h30 : GS Pétroliers-CRB Dar Beïda. Seniors Dames (A Staouéli) 16h : GS Pétroliers-EC El-Biar 17h30 : M. Hussein-Dey-OC Alger.
|
Culture : Le coup de bill’art du Soir Ghardaïa City
Par Kader Bakou Madjid, un Algérois, qui aime le calme, la méditation et la solitude, s’évade de temps en temps vers le Sahara. Cette année-là, il est revenu un peu soucieux après avoir passé quelques semaines à Ghardaïa. «Les autorités ont construit une cité moderne près de la ville de Ghardaïa. C’est une cité comme il y en a des tas dans les villes du nord du pays. Ils n’ont pas pris en compte ni l’architecture locale ni les traditions conservatrices de la société mozabite. Elle ressemble à une ville fantôme car personne n’a voulu habiter dans cette cité», raconta-til à ses amis d’Alger. Quelques années plus tard, Madjid est retourné passer un court séjour à Ghardaïa. Il est revenu «indigné» cette fois. Madjid est entré dans un café pour se reposer et il a été surpris et «agressé» par l’assourdissante musique raï qui y régnait. Il est allé voir le cafetier. «Je suis venu au Sahara pour écouter le son du naï (flûte) pas pour écouter du raï», lui dit-il avant de sortir précipitamment du café. A Alger, il a raconté cette mésaventure à ses amis. L’un d’eux lui fait remarquer : «Tu as parlé, il y a quelques années, d’une cité moderne où personne n’a voulu habiter. Je crois que, maintenant, cette cité va être habitée. A Ghardaïa, on commence, donc, à écouter le raï. Les mentalités changent. Je crains de voir les gens, comme dans d’autres régions d’Algérie, ne prendre que les mauvais côtés de la modernité et abandonner les bons côtés de la tradition.» Wadi Bouzar, dans son volumineux ouvrage La mouvance et la pause. Regards sur la société algérienne (essai, Sned, 1983), a écrit au sujet des mariages en Algérie qu’ils sont «un incroyable mélange de mauvaises traditions et de mauvaise modernité». Dans presque tous les domaines, la société algérienne est un incroyable mélange de mauvaises traditions et de mauvaise modernité. K. B. bakoukader@yahoo.fr
Une histoire de malades ! |
|
Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com |
Coopération algéro-française. Manœuvres militaires conjointes. La standardiste du Val-de-Grâce muté au…
… dispensaire de Bir-Ghebalou !
Mes yeux me font mal tellement je suis resté longtemps face à mon écran d’ordinateur. Faut dire qu’il me fallait absolument vérifier une information. C’est fait, à présent ! Il n’existe pas de cas similaire à travers le monde. Nous sommes le seul pays de la planète où ce genre de choses se produit. Je n’en suis pas peu fier, je dois dire. Eh oui, les occasions de nous singulariser sont tellement rares, que lorsque ça se produit, faut le dire, le répercuter et l’amplifier. Connaissez-vous un seul autre pays au monde où des infirmiers et des médecins sont contraints de marcher dans leur propre hôpital lorsqu’ils sont fâchés, en colère et en grève ? Non, bien sûr. Eh bien, chez nous, c’est que ce qui se passe régulièrement. Et c’est ce qui vient encore d’avoir lieu ces dernières heures dans l’enceinte même du mythique CHU Mustapha. Des infirmiers retranchés derrière les grilles de leur hosto et qui ont marché jusqu’à n’en plus pouvoir. Et face à eux, mais de l’autre côté des grilles, des policiers maintenant habitués à un tel spectacle. Et au-dessus de tout ce beau monde, par les fenêtres des chambres entrouvertes, des malades assistant à ce manège comme dans des tribunes de stade. Voilà la santé algérienne dans toute sa splendeur. Des marcheurs qui marchent intra-muros. Des frappeurs, la main sur matraque, alignés sur le seuil du portail d’un CHU et guettant le moindre faux pas, le plus petit écart hors des limites hospitalières. Et des patients qui patientent en pariant sur qui se fatiguera en premier, les marcheurs en rond ou les frappeurs extra-muros. Un statu quo de malades ! Et qui doit forcément déboucher sur autre chose. Alors, quelle sera la prochaine étape ? Il est d’ores et déjà exclu que les soignants courent le risque de sortir de leur sanctuaire. Je ne suis pas sûr qu’il soit totalement exclu, par contre, de voir les frappeurs interdits d’accès à l’hosto plus longtemps. Et du coup, les paris dans les chambres des malades flambent. Quand exactement les frappeurs recevront-ils l’ordre d’entrer dans l’hôpital afin d’y faire ce qu’ils savent faire le mieux, frapper ? Et en face, comment vont réagir les frappés ? Ces questions font débat. Une majorité de malades pensent que la coordination des soignants va opter fatalement pour de nouvelles marches intra-muros, mais encore plus intra-muros que les précédentes. Des marches dans les couloirs, dans les services, voire carrément dans les chambres des malades. Une situation unique au monde. Encore plus unique que de marcher dans la cour de l’hôpital. Eh oui, des médecins et des infirmiers marchant pancartes en main dans les chambres des malades, ça sent le bouclier humain tout ça ! Je n’ose imaginer l’étape d’après. L’assaut contre les chambres. Une boucherie ! Remarquez, la boucherie, ce n’est pas un truc nouveau dans nos hôpitaux. C’est même l’aspect le moins original dans cette histoire de malades. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
|
Consulter toute l'édition d'aujourd'hui
|
|