Il fallait faire exprès de choisir le jour où la planète entière, hébétée par une tentative de viol présumée d’une employée de ménage par DSK, pour déclarer : “La violence contre les femmes (en Algérie) n’est pas quelque chose de grave, mais il faut la prendre en charge.” Mais, le ministre de la Santé l’a fait, devant les membres du Réseau Wassila, qui, justement, présentaient un “guide de dépistage des violences faites aux femmes”. Mais, dans le contexte national, fortement marqué par la traque de la femme dans l’espace public et par sa maltraitance dans l’espace privé, le propos du ministre n’est pas en contradiction avec notre indulgence pour la souffrance des femmes quand elle exprime le primat culturel du genre masculin sur l’espèce féminine. Aujourd’hui, nous serons nombreux à exprimer notre émoi devant le crime possible de DSK, mais plus nombreux à “fêter” le retour de Mami. Et des chanteurs qui pleurent sur le sort de nos filles l’ont accompagné dans une tournée française qui a souvent fait salle comble de représentants de notre “communauté nationale à l’étranger”, d’habitude exemplaire quand il s’agit de revendiquer ses droits de… l’Homme. Chez nous, la vitrine législative est achalandée du minimum international d’instruments de défense de la femme et de l’enfant. Mais des tabous protègent toujours les tourmenteurs de femmes et de jeunes filles en milieux scolaire et professionnel et la loi est impuissante : toute démarche expose les victimes à des risques supplémentaires de pression et d’humiliation à chaque étape de leur éventuelle requête et quelle que soit la voie de recours qu’elles auraient choisie. De plus, la protection sociale, en matière de politique de logement, d’emploi, reste en deçà des besoins de la cause. Cette omission sanctionne en particulier les femmes seules, conformément à une conception sociologique que les pouvoirs publics reprennent machinalement à leur compte : l’unité sociale, c’est la famille, c’est-à-dire un père, une mère et des enfants… C’est, aujourd’hui, au nom de cette norme de mœurs fixée par les islamistes et que l’État, dans sa disponibilité réconciliatrice, agrée mécaniquement que, dans la rue, des jeunes et moins jeunes hommes couvrent d’insultes et de sobriquets les filles et les femmes qui passent, “polluant” l’espace public qui appartient aux mâles. La condition de la femme ne cesse de reculer depuis deux décennies ; c’est une concession politique, d’abord, et populaire ensuite, faite par notre société et notre pouvoir à l’islamisme. Avec le secret et vain espoir qu’en contrepartie, les vigiles intégristes, en croissance numérique, cesseront de nous traquer dans les derniers retranchements de liberté dans nos mœurs d’hommes. Sans le précédent terroriste, avec ses viols et ses enlèvements de femmes, la tragédie d’“El-Haïcha” n’aurait pas pu avoir lieu. Pas plus que les hommes, les femmes ne sont pas égales dans leur vulnérabilité. Alors, l’État abandonne les plus faibles à la merci des délinquants et à la régence des vigiles, tandis que les puissants reculent de plus en plus pour se barricader dans des espaces dits “sécurisés”. La violence contre les femmes en Algérie n’est pas un simple phénomène de droit commun ; elle s’explique par un choix politique. Et c’est d’autant plus “grave”.
M. H. musthammouche@yahoo.fr
Edition du Lundi 16 Mai 2011
L’affaire de trop !
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Au-delà des répercussions qu’aura cette affaire sur la vie politique française, l’image de marque de la France, qui vient à peine de s’extirper du scandale des “quotas” dans les centres de formation de football, en prend un coup.
Favori en puissance des sondages d’opinion de l’élection présidentielle française de l’année prochaine, le socialiste Dominique Strauss-Kahn est au centre d’un scandale sexuel sans précédent pour un homme politique de sa trempe en France. Inculpé formellement par la police new-yorkaise, celui que l’on surnomme DSK dans l’Hexagone, aura toutes les peines du monde à sortir indemne de ce pétrin, même s’il nie les faits qu’on lui reproche. Quelles que soient les conclusions de cette enquête, et sauf retournement de situation extraordinaire en sa faveur, s’il est prouvé qu’il y a eu complot contre sa personne, il est totalement discrédité. Au-delà des répercussions qu’aura cette affaire sur la vie politique française, l’image de marque de la France, qui vient à peine de s’extirper du scandale des “quotas” dans les centres de formation de football, en prend un coup. Outre le fait qu’il le grille politiquement, ce scandale ternit l’image du parti socialiste français et de toute la classe politique en France. Blanchi d’une précédente accusation de “harcèlement et de favoritisme” à la suite d’une relation intime avec l’une de ses subordonnées en 2008, le meilleur atout du PS de retrouver l’Élysée s’empêtre dans un nouveau scandale aux conséquences incommensurables, tant celles-ci peuvent être catastrophiques pour son parti politique et pour toute la France. C’est une retentissante humiliation pour tout le pays, notamment pour Nicolas Sarkozy, lequel avait, rappelons le, cautionné sa candidature au poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI), qu’il dirige depuis 2007. Le chef de l’État français sera-t-il le grand gagnant dans ce scandale, qui modifie radicalement la donne de l’élection présidentielle, dont il n’est guère bien placé pour l’emporter, même si la présence de DSK à la tête du FMI est la résultante de sa recommandation ? Difficile d’y répondre par l’affirmative tant sa responsabilité est engagée dans cette histoire. Nombreuses étaient les voix à avoir soutenu que Sarkozy avait poussé Dominique Strauss-Kahn vers le Fonds monétaire international pour se débarrasser d’un potentiel rival.
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Edition du Lundi 16 Mai 2011
Un Algérien sauve de prison des milliers de sans-papiers
Son cas fait jurisprudence en Europe
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La décision de la Cour de justice de l’UE a semé le trouble en France où le ministère de l'Intérieur s'est empressé de dire que son pays n'était pas concerné. Mais le garde des Sceaux a dû publier jeudi une circulaire précisant la portée de l'arrêt européen.
Hassan Dridi alias Karim Soufi, entré illégalement en Italie, a fait l’objet d’un décret d’expulsion édicté par le préfet de Turin le 8 mai 2004. Un ordre d’éloignement émis le 21 mai 2010 par le questore di Udine, en application dudit décret d’expulsion, lui a été notifié le même jour. Mais le concerné ne s’y est pas conformé. Interpellé lors d’un contrôle effectué le 29 septembre 2010, il a été condamné par le tribunal de Trente, statuant à juge unique dans le cadre d’une procédure simplifiée, à une peine d’un an d’emprisonnement pour le délit visé par la loi italienne. Hassan Dridi a fait appel. Une décision bien inspirée puisque l’Union européenne a adopté en décembre 2008 une “directive” sur l’expulsion des étrangers qui interdit leur incarcération pour le délit de refus de l’expulsion, puisque la privation de liberté contredit l’objectif de la reconduite à la frontière. Elle préconise des mesures coercitives “proportionnelles” et “graduées” faisant de la rétention administrative l’ultime recours et dans le respect des droits fondamentaux. La cour d’appel de Trente s’est interrogée sur la possibilité de prononcer une sanction pénale, au cours des procédures administratives de retour d’un étranger dans son pays d’origine, en raison du non-respect des étapes de celles-ci, une telle sanction semblant contraire au principe de coopération loyale, à la nécessité d’atteindre les objectifs de la directive 2008/115 et d’assurer l’effet utile de celle-ci ainsi qu’aux principes de proportionnalité, d’adéquation et de bien-fondé de la peine. Elle précise, à cet égard, que la sanction pénale prévue à l’article 14, paragraphe 5 ter, du décret législatif n°286/1998 intervient postérieurement à la constatation de la violation d’une étape intermédiaire de la procédure graduelle de mise en œuvre de la décision de retour, prévue par la directive 2008/115, à savoir le non-respect du seul ordre d’éloignement. Elle a décidé de ne pas statuer et a saisi la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui siège à Luxembourg. La juridiction de renvoi a demandé, en substance, si la directive 2008/115, notamment ses articles 15 et 16, doit être interprétée en ce sens qu’elle s’oppose à une réglementation d’un État membre, telle que celle en cause dans l’affaire au principal, qui prévoit d’infliger une peine d’emprisonnement à un ressortissant d’un pays tiers en séjour irrégulier pour le seul motif que celui-ci demeure, en violation d’un ordre de quitter le territoire de cet État dans un délai déterminé, sur ledit territoire sans motif justifié. Le 28 avril, la CJUE a répondu que Hassan Dridi ne pouvait pas être incarcéré pour ne pas s’être soumis à l’ordre de quitter l’Italie. La décision ayant désormais valeur de jurisprudence a semé le trouble en France où le ministère de l’Intérieur s’est empressé de dire que le pays n’était pas concerné. Mais le garde des Sceaux a dû publier jeudi une circulaire précisant la portée de l’arrêt européen. En France, deux articles du Code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) de 2004 sanctionnent d’emprisonnement les sans-papiers. L’article 621 prévoit un an de prison et une amende de 3 750 euros pour séjour illégal. Deux circulaires ultérieures recommandent l’emprisonnement juste en cas d’autre infraction. L’article 624, lui, sanctionne de trois ans de prison ceux qui n’exécutent pas l’ordre qui leur est fait de quitter le territoire français. À moins de commettre une autre infraction comme un comportement violent à l’égard des policiers ou de
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