142-/-ACTUALITES DUSAMEDI 23 MAI 2015
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Samedi 23 Mai 2015
السبت 23 ماي 2015 م
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L'info en continu
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Séisme de Boumerdès de 2003 : L’envoyée de l’ONU sur les lieux
le 23.05.15 | 10h00
La représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu pour la réduction des catastrophes, Margareta Wahlstrom, a effectué hier une visite dans la wilaya de Boumerdès. «Nous sommes venus pour renforcer et continuer notre collaboration avec les autorités algériennes.
Notre objectif est d’asseoir un plan de planification pour le futur sur la base des résultats des trois conférences mondiales sur la réduction des risques de catastrophe», a déclaré l’envoyée onusienne.
Mme Wahlstrom a insisté sur l’importance du travail collectif entre les pays et organismes internationaux pour faire face aux catastrophes, ainsi que le renforcement des capacités internes des pays. «Il faut apprendre davantage et tirer des leçons de chaque catastrophe», a-t-elle ajouté.
Durant sa tournée à Boumerdès, l’envoyée onusienne a reçu des explications, à travers une exposition photos et des vidéos sur la prise en charge des sinistrés du séisme du 21 mai 2003 dès les premières heures de la catastrophe. Elle s’est rendue ensuite à la cité des 1200 Logements, complètement détruite par la forte secousse.
Le secrétaire général de la wilaya lui a expliqué que «toute nouvelle construction, publique ou privée, doit impérativement passer par le suivi et l’autorisation du Centre technique de la construction».
Cependant, la région reste exposée à de nombreux risques.
En effet, des centaines de villas et des promotions immobilières continuent à être érigées aux abords de l’oued Tatareg, à Boumerdès, et au même niveau que la mer.
A Cap Djinet, à l’est de la wilaya, des habitations de fortune ont été érigées au bord de la mer et de la RN24. En 2013, les fortes vagues avaient submergé une douzaine de ces maisons, contraignant leurs propriétaires à passer des nuits à la belle étoile. A Sidi Daoud, la mer avance. De vastes surfaces à vocation agricole ont disparu à cause de l’extraction effrénée du sable de l’oued Sebaou.
Un phénomène qui prend de l’ampleur dans l’indifférence des autorités locales. Le projet de protection de la ville de Boudouaou contre les inondations est en retard. Un autre plan de même nature à Dellys est toujours en phase d’étude, alors que cette commune a été secouée par de fortes inondations en 2007.
Omar Arbane
Procès El Khalifa bank
Moumen confondu par son caissier principal
le 23.05.15 | 10h00
Premier témoin, sur une liste de 16, entendu jeudi dernier, par le tribunal criminel de Blida a été Akli Youcef, le préposé à la caisse principale d’El Khalifa Bank. Il avait écopé de 10 ans de réclusion criminelle lors du premier procès qui s’est tenu devant la même juridiction. Cet ancien agent de caisse de la BDL Staouéli avait rejoint El Khalifa Bank, en 1998, en tant que caissier de l’agence de Chéraga.
Quelque temps plus tard, Akli Youcef est promu caissier principal, puis directeur général adjoint chargé de la caisse principale. Il explique le travail qu’il fait : «Les agences envoient les recettes journalières à la caisse principale.
La société Amnal se charge de convoyer les fonds. Ces derniers sont mis dans des sacs spéciaux scellés avec, à l’intérieur, trois documents, des EES (écritures entre sièges), dont un est un accusé réception. Une fois à la caisse principale, j’ouvre les sacs et je retire les écritures. Je vérifie le montant global et celui porté sur les écritures.
Une fois que le compte est bon, je déboucle les EES et j’accuse récéption des sacs…» Pour ce qui est de son travail à la caisse, il indique qu’en fin de journée il arrête la caisse et vérifie que les montants physiques concordent avec ceux qui sont portés sur les écritures au centime près.
Dans le cas où il y a des commandes, souligne-t-il, la somme est soustraite et le reste est transféré à la Banque d’Algérie. «Moi, je m’occupe de la caisse. Ce qui est transféré à la Banque d’Algérie ne me concerne pas. S’il y a un besoin d’argent, c’est la banque qui fait la demande à la direction de la monnaie et du crédit (DMC) de la Banque d’Algérie.
Le juge le fait revenir aux faits et Akli Youcef fait les mêmes révélations, à la virgule près, qu’il a faites en 2007. «Lorsque le PDG a besoin d’argent, il m’appelle pour me dire de lui préparer le montant et que quelqu’un va passer le prendre. Au tout début, il venait les récupérer en personne, après il a mandaté Ouahab Dellal, Abdelwahab Réda, Mir Ahmed, Salim Bouabdellah, Moulay Ali et Abdelhafid Chachoua.» Le juge insiste pour savoir si Abdelmoumen se déplacait en personne à la caisse principale. Akli Youcef est formel. «Il venait en personne récupérer les montants qu’il me demandait au préalable par téléphone. Il les prenait et il s’en allait.
Ces retraits sont ce que j’appelle des extra-comptables. Ils se faisaient régulièrement et parfois plusieurs fois en une journée et sans aucun papier ou justificatif. Après un certain temps, Khalifa a chargé des gens comme Krim Smaïl, Abdelhafid Chachoua et Salim Bouabdellah de me prévenir des montants à préparer.
Bouabdellah était à l’administratin générale, et Karim Smail le directeutr général.» Le juge : «Que vous disaient-ils ?» Akli Youcef indique qu’ils lui précisaient les montants à préparer. «Il n’y avait pas de raison de leur refuser parce que, ajoute-t-il, le PDG m’avait dit : lorsque ces personnes vous appellent, c’est comme si c’était moi.» Le président lui demande comment il faisait pour comptabiliser ces sommes, et Akli Youcef de répondre : «Je mentionnais les montants sur des bouts de papier pour ne pas les oublier lorsque je réglais ma caisse en fin de journée.» Le juge : «Faisiez-vous cela à la BDL ?» Tout naïvement, Akli Youcef déclare : «Ce n’est pas la même chose. La BDL est une banque étatique…».
Le juge : «Pensiez-vous que l’argent déposé à El Khalifa Bank appartenait à Abdelmoumen ?» Le témoin acquiesce. Le juge l’interroge sur l’origine des fonds et Akli Youcef lui répond qu’ils venaient des agences. Mais, dit-il, «à cette époque, pour moi, la banque El Khalifa appartenait à Khalifa et donc l’argent allait dans son compte. Je ne connaissais personne parmi les actionnaires.
Je pensais que tout lui appartenait.» Le juge : «Vous a-t-il demandé cela par écrit ?» Akli Youcef affirme que tout se faisait oralement.
Le juge revient sur la manière dont Akli Youcef justifiait les montants retirés. Il explique : «Je ne justifiais rien. Par exemple, je recevais 10 millions de dinars et je donnais 5 millions de dinars à Abdelmumen. Je mentionnais que j’avais reçu 10 millions et remis 5 millions à Moumen.» Le juge devient plus précis : «Comment alliez-vous justifier cet écart du point de vue comptable ?» Akli
Youcef : «A qui devais-je justifier ?» Le juge : «Supposons qu’une inspection de la Banque d’Algérie se présentait...». Akli
Youcef : «Banque d’Algérie ne venait jamais. Peut-être des inspections internes.
Comme celle menée par Agaoua venu une seule fois avec un ordre de mission.» Le juge : «Ils l’ont appelé pour lui dire de ne pas faire l’inspection…». Akli Youcef apporte des précisions : «Je vais vous dire la vérité. Ils sont venus le matin avec un ordre de mission. J’ai discuté un peu avec Agaoua, et quelqu’un est venu lui dire qu’il a reçu un appel dans un des bureaux. Il est revenu quelques minutes plus tard en me disant : Monsieur Akli, merci et au revoir. A l’époque, l’inspecteur général était Youcefi, qui a été remplacé par Mir Ahmed.»
«Le PDG me dit de régulariser la caisse, j’exécute»
Le juge lui demande si Mir Ahmed avait été empêché par le directeur général de la banque, Alloui, d’inspecter la caisse principale. «L’inspection est venue une seule fois et son chef était Agaoua», lance Akli Youcef. Le juge insiste auprès du témoin sur le fait que la caisse principale n’a jamais été inspectée. «Il y avait de l’argent qui sortait de la caisse principale.
Inévitablement, il y avait des gens qui savaient. C’est à eux d’assumer les responsabilités. La vérité, c’est que ces gens de l’inspection, de la comptabilité générale et de la DMC savaient tout. Pourquoi les responsables n’ont-ils rien fait ?» Le juge : «Et vous, pourquoi acceptiez-vous d’exécuter ces ordres comme un robot ?» Akli Youcef : «Je n’ai rien à voir…» Le président lui demande combien de fois il a remis de l’argent, et Akli Youcef de répondre : «Plusieurs fois.» Selon lui, les montants en dinars étaient plus importants que ceux en devises et que la somme globale avoisinait les 3,2 milliards de dinars. Le juge lui rappelle le montant de 8 millions d’euros qu’il avait avancé avant, mais Akli Youcef dit ne pas s’en rappeler.
Le président revient sur l’arrestation de Guellimi avec 2 millions d’euros à l’aéroport d’Alger, et demande à Akli Youcef quelles instructions il avait recues de Khalifa durant cette période. Akli Youcef : «Je me rappelle que Abdelhafid Chachoua m’avait appelé pour me dire que Khalifa avait dit qu’il fallait régulariser la caisse. Je l’ai régularisée. J’ai ordonné à Mohamed Chebli de consigner les montants. Il a rédigé les 11 EES, les a signées et envoyées à la comptabilité pour être régularisées.» Le juge ne comprend pas le procédé de régularisation. Akli Youcef lui dit qu’avec les écritures entre sièges «tout était légal».
Une explication que le juge ne comprend pas : comment l’argent remis sorti de la caisse peut-il être justifié ? «Lorsque le PDG dit qu’il faut régulariser l’argent qu’il a pris on régularise. Nous avons débité les montants et envoyé les EES», souligne le témoin.
Le juge : «Qu’aviez-vous demandé à Hamou Nekkach de la comptabilité ?» Akli Youcef : «Je lui ai dit de régulariser, il a refusé, mais Chebli a signé les EES.» Le juge : «Si Khalifa prenait de l’argent de sa banque comme vous le dites, pourquoi alors vous demandait-il de régulariser ?» La réponse pour Akli Youcef est toute simple : «C’était normal. Il fallait régulariser la caisse pour que les comptes soient normaux. Le PDG a ordonné, j’ai exécuté.»
Le magistrat signale à Akli que les personnes qui se sont présentées au nom de Khalifa pour prendre l’argent auraient pu garder une partie des montants sans que le PDG soit au courant. «Pour moi, c’est lui qui les envoyait. Je ne pouvais pas discuter ses ordres ou l’appeler pour confirmer si telle somme lui a été effectivement remise.» Le juge : «Lorsque Hamou Nekkach a refusé de signer les 11 EES, avez-vous informé le PDG ?» Akli ne voit pas pourquoi il devait le faire, mais indique que les raisons du refus de Nekkach étaient liées au fait que l’administrateur était déjà sur place. Le président revient sur l’inspection dépêchée par l’administrateur et Akli Youcef d’affirmer : «Ils m’on interrogé, et j’ai dit toute la vérité. C’est-à-dire ce que je viens de vous dire maintenant.»
Abdelmoumen Khalifa : «ces choses n’ont jamais eu lieu»
Pour confronter les propos d’Akli Youcef, le juge appelle Abdelmoumen Khalifa. D’emblée, ce dernier lance : «ces choses n’ont jamais eu lieu. Les EES ne sont pas sorties de la caisse principale, puisque les numéros qu’elles comportent ne lui correspondent pas. Elles ont été établies à la maison et non pas à la caisse principale…». Le juge : «M. Khalifa, vous ne pouvez tout de même pas nier le trou constaté à la caisse principale par l’inspection dépêchée par l’administrateur...» Khalifa : «Cette inspection doit être consolidée par des commissaires aux comptes.
Or, ces derniers n’ont pas été impliqués.» Le juge : «Pourquoi, selon vous, Akli Youcef dit-il tout ça à votre sujet ?» Khalifa : «Ce qu’il raconte aujourd’hui est nouveau.» Le juge lui précise que les propos de Akli Youcef n’ont jamais changé depuis l’instruction. Le président se tourne vers Akli Youcef qui répond à Khalifa : «Tout le monde ici sait que je ne mens pas. Hafid Chachoua, Dellal et Abdelmoumen le savent très bien. Je maintiens ce que j’ai dit depuis le début…».
Hafid Chachoua lève la main, il veut réagir. Le juge lui donne la parole. Il se lève : «J’ai commencé à Khalifa en 2001 ; est-ce que Akli peut-il nous dire qui prenait l’argent avant moi ?» Akli Youcef répond : «Je n’ai pas dit qu’il était venu en 1998. Mais c’était après que Abdelmoumen Khalifa me l’avait désigné parmi ceux qui étaient mandatés pour faire des retraits en son nom.» Hafid Chachoua réplique : «En 2007, il avait déclaré que je n’étais jamais venu le voir…».
Akli : «C’est possible, mais lisez les procès-verbaux, vous allez voir que je n’ai jamais changé mes déclarations...» Le juge lui demande s’il en est certain et Akli de déclarer qu’il a déjà parlé de Chachoua durant l’instruction.
Me Ali Meziane, avocat d’El Khalifa Bank liquidation, veut savoir si, au moment de l’établissement des 11 EES, l’administrateur était en place. Et le témoin d’affirmer que c’était avant son installation et de préciser que c’est Chachoua Hafid qui lui avait dit que Khalifa avait ordonné la régularisation de la caisse. A propos des 11 EES, il explique : «L’établissement de ces écritures veut dire que l’argent est sorti. C’est un débit de caisse, sur ordre du PDG.»
L’avocat : «Est-ce que le total des 11 EES signées le 25 février 2003 est sorti le jour-même, ou est-ce un cumul de plusieurs
années ?» Akli Youcef déclare qu’il s’agit d’un cumul. Selon lui, la régularisation extra-comptable consiste en fait d’enregistrer tout ce qui n’est pas mentionné dans le registre de la caisse «juste pour ne pas l’oublier». Me Meziane exhibe des bouts de papier signés par Khalifa qui servaient aux retraits des sommes d’argent, et Akli Youcef dit ne pas s’en souvenir. Me Meziane revient sur la lettre adressée par
Moumen à l’agence d’Hussein Dey, où il exige l’exécution de tous ses ordres par écrit, sur bouts de papier, verbalement, etc. Mais Akli Youcef lui signale qu’avec lui, toutes les instructions de Khalifa étaient verbales et que le retrait d’argent affectué par ce dernier ou en son nom par ses émissaires s’est fait sans aucun papier.
D’après Akli, le montant du trou constaté représente la somme globale retirée par Khalifa et ses cadres qu’il a mandatés.
Au procureur général, Akli Youcef déclare avoir commencé à Khalifa Bank avec un salaire de 45 000 DA, pour atteindre les 90 000 DA une fois promu directeur général chargé de la caisse principale.
Le procureur général signale à Akli que lui et Nekkach se chargeaient «dès le début de faire l’équilibre entre le solde physique et les écritures et que le trou de 3,2 milliards de dinars n’était qu’une goutte d’eau...» Akli Youcef conteste.
A propos de Réda Abdelwahab, il affirme ne pas se rappeler de la date exacte de sa venue pour retirer de l’argent. Néanmoins, il sait que c’était après la régularisation du 25 février 2003. «Il m’a dit de lui donner 4 ou 5 millions de dinars pour les remettre à Khalifa. J’ai refusé parce que je ne pouvais pas le faire. C’était juste après la régularisation.»
«Au début, c’était Khalifa en personne qui venait prendre l’argent»
Le procureur général pousse son interrogatoire jusqu’à insinuer clairement que Akli prenait une partie des sommes à chaque retrait. Akli Youcef s’énerve : «Vous êtes en train de m’accuser…» Le procureur général réfute, mais revient à la charge avec les mêmes questions tendancieuses. Cette fois-ci, Akli Youcef réplique avec virulence : «C’est vous qui écrivez des montants que vous voulez, pas moi. Ce que j’ai dit est la vérité. Je n’ai rien ajouté.» Le juge tente de calmer le débat et Akli Youcef poursuit : «Il a touché à ma dignité.» Le procureur général continue : «M. Akli, oui Abdelmoumen a pris de l’argent, mais il n’y a rien qui prouve que vous vous n’avez rien pris.»
Me Meziane lui demande s’il y a eu des EES sans justifications des autres agences. Il confirme avoir recu les mêmes EES des agences deHussein Dey, d’El Harrach et d’Oran.
Il précise : «Une fois, j’étais au téléphone avec le PDG, je lui ai parlé de ces EES qui comportaient des mentions sur ses instructions. Il m’a dit qu’il était au courant et m’a demandé de les laisser en instance, en attendant la régularisation de toutes les opérations».
Me Mejhouda, avocat de Abdelmoumen, l’interroge sur les périodes où ce dernier allait à la caisse principale. Akli Youcef affirme ne pas se rappeler avec exactitude, «mais c’était aux débuts du lancement de la banque». L’avocat lui rappelle ses premières déclarations devant le juge où il niait que Abdelmoumen venait prendre l’argent. «C’est possible que j’ai pu le dire. Au début, j’étais un peu perturbé. Mais après, j’ai clairement affirmé qu’il venait. Je ne faisais pas attention à cela.
Je mentionnais le montant sur des bouts de papier pour moi-même, afin d’arrêter la caisse.» Interrogé sur les montants retirés, il affirme : «5 millions de dinars, 10 millions de dinars, 10,5 millions de dinars. Parfois 10 millions de dinars deux fois la même journée...» Me Mejhouda veut connaître avec précision les montants reportés sur les EES au centime près. Akli Youcef affirme qu’il était possible que l’on ait pu demander un montant avec des centimes pour une opération quelconque. Il ne cesse de répéter que les EES représentent «un cumul de plusieurs retraits». L’avocat : «Expliquez-nous ces florins hollandais...» Akli Youcef : «Je ne m’en rappelle pas. Mais tout ce que j’ai dit sur Khalifa, Chachoua et les autres est vrai.»
Me Lezzar, l’autre avocat de Khalifa, prend le relais. «Pourquoi Hafid Chachoua qui est chargé de la sécurité assisterait-il à une réunion sur la situation financière de la banque ?» Akli Youcef : «Ce qu’il faisait là-bas je ne le sais pas. Mais je sais que c’est lui qui nous a transmis l’ordre de régularisation du PDG.» Me Lezzar lui précise qu’une seconde fois il avait dit que c’est Baichi et Chachoua qui lui ont demandé de régulariser.
Akli Youcef lui lance : «Cette question, il faut la poser à Khalifa.» Et Me Lezzar de lancer : «Je pensais qu’il allait me dire il faut poser la question à Chachoua». Akli Youcef : «Chachoua n’est qu’un exécutant. Il a recu l’ordre de Khalifa. Lorsqu’ils m’ont convoqué à la direction générale de la banque, il y avait Hafid Chachoua, Fawzi Baichi, Nekkach Hamou et Krim Smaïl. C’est Chachoua qui a rapporté la demande du PDG relative à la régularisation. Tous sont au courant de ce trou et de ces EES.» Me Lezzar : «En remettant l’argent à Khalifa, n’aviez-vous pas peur qu’il décède ?» Akli Youcef : «Ces histoires de décès et autres n’ont rien à voir. A l’époque, pour nous la banque appartenait au PDG. Il ordonne, on exécute…».
Akli Youcef dit clairement au tribunal que lorsqu’il faisait son solde de caisse, il l’envoyait à toutes les directions. «Au fil du temps, le solde comptable devient plus important. La direction de la comptabilité le savait. Elle ne demandait pas des explications parce qu’elle savait où étaient ces sommes.» Me Mejhouda veut comprendre comment se fait-il qu’il y avait plus de 7,7 millions de francs français régularisés en 2003, alors que cette monnaie n’existait plus. Akli Youcef précise qu’ils avaient été retirés en son temps.
«Vous êtes un menteur !»
Mohamed Chebli, ancien caissier de la BDL de Staouéli qui avait rejoint l’agence Khalifa Bank de Chéraga au mois de septembre 1998, puis muté une année après à la caisse principale, a été condamné à 8 années de réclusion criminelle en 2007.
Entendu comme témoin, il explique à propos des 11 EES que c’est Akli Youcef qui lui a donné l’ordre de les régulariser. «Il m’a donné une feuille sur laquelle était mentionnés les montants que j’ai saisis. Je les ai visés avant de les lui remettre», explique-t-il. Le juge lui demande s’il avait pour habitude de signer ce genre d’EES. Il affirme que c’était la première fois, précisant qu’à chaque fois «c’était une régularisation des montants des agences et non pas des transferts».
Au procureur général, il affirme ne s’être douté de quoi que ce soit lorsque Akli lui a demandé de saisir les EES et de les viser, avant de céder sa place à Aziz Djamel, ex-directeur de l’agence Khalifa Bank d’El Harrach, qui avait purgé sa peine de 10 ans de réclusion criminelle prononcée en 2007 pour la même affaire. Ancien cadre de la Cnep, il a rejoint l’agence El Khalifa Bank de Chéraga, en 1999, puis celle d’El Harrach, oùt il est nommé directeur début de 2001.
Il revient sur une grande partie de ses propos tenus en 2007 et dit ne pas se rappeler de l’autre partie. Le juge l’interroge sur les retraits d’argent, il nie catégoriquement. Il lui rappelle ses propos devant le juge d’instruction selon lesquels il remettait des sommes d’argent à des personnes envoyées par Khalifa. Aziz Djamel tergiverse.
Mais le juge revient à la charge en lisant ses aveux lors de l’instruction : «Vous aviez parlé de Kebbach Ghazi venu prendre de l’argent…». Le témoin continue à se montrer évasif, irritant le magistrat. «Je vois que vous n’êtes pas bien. Vous êtes en train de vibrer. Vos déclarations ont été faites en pérsence de vos avocats», lui lance le président. Le témoin nie avoir évoqué Khalifa. Le juge : «Vous aviez dit à plusieurs reprises en présence de vos avocats avoir envoyé des EES sans contrepartie restée en suspens.
Akli l’a confirmé et en a même parlé à Khalifa. Vous aviez dit avoir remis des montants en devises entre 10 000 et 50 000 euros.» Hébété, Aziz Djamel commence par nier, puis dit ne pas se rappeler. Acculé, il déclare : «Je sais que Chachoua est venu me voir, mais je ne suis pas sorti pour voir si Moumen était dehors ou non.» Le juge : «Est-ce que Khalifa vous a demandé de donner deux crédits à Nanouche ?» Le témoin nie avoir tenu ces propos et le président lui demande si le juge d’instruction a commis un faux.
Aziz Djamel : «Il ne m’a pas compris.»
Le juge continue à lire les aveux du témoin. «Avez-vous donné de l’argent à Zerrouk Djamel ?» Le témoin : «Je ne lui ai pas donné de l’argent. Il le transportait à la caisse principale pour ne pas laisser plus d’un million de dinars à l’agence, comme l’a ordonné Khalifa.»
Le juge appelle Akli Youcef et lui demande ce qu’il pense des propos de Aziz Djamel. Akli Youcef : «Ce n’est pas vrai !» Aziz Djamel continue à affirmer que les montants que prenaient Nanouche et Kebbach étaient transférés à la caisse principale «pour éviter que l’argent ne reste à la caisse de l’agence».
A propos de la somme remise à Dahmani, il explique qu’il s’agissait d’un crédit que lui avait accordé Khalifa. Mais pour les autres montants, il persiste à soutenir qu’il s’agissait d’opérations de transfert vers la caisse principale. «Cet argent devait être transféré par un caissier», lui lance le juge, mais Aziz Djamel campe sur sa position. A propos de la convention avec le centre de thalassothérapie de Sidi Fredj, il affirme que c’est la direction générale de la banque qui l’a mandaté pour la faire, en citant le vice-président Krim Smaïl. Une réponse qui irrite le président : «Vous êtes en train de mentir. Ce n’est pas ce que vous aviez dit. Vous aviez déclaré que c’est Khalifa qui vous a demandé de le faire.» La mémoire de Aziz Djamel revient. Il confirme et précise que la contrepartie de ce sponsor était l’ouverture de trois agences : Khalifa Rent Car, El Khalifa Bank et Khalifa Airways au niveau de ce centre, mais qui n’a pas eu lieu. Le juge appelle Akli Youcef et lui demande si l’argent que Aziz Djamel lui envoyait concernait le transfert ordinaire.
Akli Youcef est formel : «Ce n’est pas vrai.» Mis mal à l’aise, Aziz Djamel transpire. Le juge lui demande si l’argent qu’il envoyait était accompagné des écritures, et le témoin d’affirmer : «Bien sûr.» Akli réplique : «Ce n’est pas vrai. Je recevais des écritures sans contrepartie. Après le passage des ramasseurs, s’il reçoit de l’argent il peut appeler pour que les convoyeurs soient dépêchés.» Aziz Djamel maintient ses propos, précisant que ceux qui les emmenaient à la caisse principale étaient des cadres de la banque.
Le juge : «Sont-ils habilités à convoyer des fonds ? » Aziz Djamel perd la voix un moment, puis déclare qu’à cette période il n’y avait pas de convoyeurs, oubliant qu’en 2001 KGPS était déjà en place. Le juge lui demande s’il réclamait un accusé de réception aux cadres devenus convoyeurs, et Aziz Djamel de
répondre : «Non, mais ce n’est pas quotidiennement qu’ils font cela. C’est juste quand il y a des sommes qui restent.»
Le juge interroge Akli sur l’accusé de réception. «L’argent lui appartient. Si je ne lui remets pas d’accusé de réception, il doit s’inquiéter». Aziz Djamel réplique : «C’est à lui de s’inquiéter, pas à moi. Moi, j’ai autre chose à faire.»
«Ils m’ont offert une voiture, j’ai préféré un million de dinars par cupidité»
Aziz Djamel déclare néanmoins que les cadres qui partent récupérer l’argent de l’agence sont envoyés par la direction générale de la banque, citant : «parfois Krim Smail, parfois Alloui, parfois Khalifa, dans le but de ne pas laisser le surplus». Sur le montant des opérations non débouclées à l’agence d’El Harrach, Aziz Djamel affirme : «Pour moi, il n’y a rien.
C’étaient des suspens qui étaient à la caisse principale, peut-être d’un montant de 400 000 DA…» Le procureur général lui demande s’il était habilité à donner de l’argent à des personnes, autres que celles mandatées pour la mission de convoyage de fonds, et le témoin de lancer : «J’avais des instructions de la direction générale.» Il lui demande de citer les gros clients de l’agence. «La Cnac, la Cnas, la Casnos, le Fonds de garantie des microcrédits, enfin les caisses. Mais moi je suis un banquier, je vends des produits», dit-il.
Slimane Kerrar, un autre témoin, directeur des opérations finncières à la Caisse nationale des retraites (Cnr), est le dernier à être entendu. Il avait été condamné à 4 ans de prison lors du procès de 2007. Il explique que les placements relèvent du directeur général de la caisse, Salah Arifi et que lui n’a fait qu’exécuter les décisions du conseil d’administration entérinées par le directeur général. C’est ce dernier, dit-il, qui avait négocié la convention de dépôt avec El Khalifa Bank pour un taux d’intérêt de 10%. Il nie avoir joué un rôle dans ce placement de 12 milliards de dinars, dont 8 milliards ont été retirés.
Le juge appelle Toufik Jedidi, ex-directeur de l’agence d’Oum El Bouaghi, et lui demande : «Qui vous a demandé de déposer les fonds de l’agence de Oum El Bouaghi ?» L’accusé : «C’est lui qui me l’a ordonné et il est venu avec moi.»
Kerrar : «Il est en train de mentir.» Le juge l’interroge sur la voiture qu’il aurait reçue comme cadeau d’El Khalifa Bank. «Quelqu’un de la banque est venu me dire que j’ai bénéficié d’une voiture. Comme j’avais la mienne, je leur ai dit : vendez-la, je préfère l’argent. Ils m’ont remis un million de dinars.
Lorsque les gendarmes m’ont convoqué, j’ai tout remboursé», répond-il. Le juge lui demande pourquoi avoir accepté, et Kerrar de lancer : «La cupidité, Monsieur le juge.» Le président : «Si c’est Salah Arifi qui a négocié, pourquoi c’est à vous qu’on donne le million de dinars ?» Le témoin : «Je ne sais pas…».
Kerrar enfonce Jedidi en disant : «Le règlement précise que les agences qui ont des excédents de trésorerie doivent les transférer à la direction générale pour que celle-ci puisse les verser à celles qui souffrent de déficit. L’agence d’Oum El Bouaghi les a placés illégalement. Jedidi a dissimulé les dépôts.» L’audition des témoins reprendra aujourd’hui.
Salima Tlemçani
ES Sétif - CS Constantine : Le virage de tous les enjeux
le 23.05.15 | 10h00 Réagissez
Pour de nombreux observateurs, la rencontre qui opposera cet après-midi l’Entente de Sétif au CSC est une répétition générale de l’entame de la phase des poules de la Ligue des champions d’Afrique, prévue pour le 27 juin prochain.
D’autant que la contestée gestion de la tribune officielle qu’occupaient certains pyromanes sera, à l’instar de la tribune de presse, gérée par les services de la wilaya. Une nouvelle organisation à la charge d’un impressionnant service d’ordre sera à l’occasion mise en place, lors de ce derby qui s’annonce difficile et indécis.
Notamment pour le leader, tenu plus que jamais à se défaire de son vis-à-vis s’il veut, bien entendu, s’offrir une 7e étoile et prendre un congé bien mérité. Afin d’impressionner l’adversaire, les deux camps s’adonnent, par presse interposée, à une guerre psychologique, suivie par la surenchère de la prime de match. Bentoubal qui veut sauver sa tête et Hammar qui court derrière une autre couronne promettent monts et merveilles à leurs joueurs.
En plus de l’enjeu, ces derniers font, le moins qu’on puisse dire, face à une insoutenable pression de leurs présidents respectifs ; la défaite ou la contreperformance sont inexistantes dans leur «dictionnaire». Ayant toujours en mémoire la défaite concédée à l’aller, les gars de l’antique Cirta ne se déplaceront pas en victimes expiatoires au chaudron qui sera plein comme un œuf. Les 16 000 billets imprimés seront sans doute vendus comme de petits pains. Au grand bonheur des professionnels du marché noir qui se frottent déjà les mains.
Cela dit, le onze sétifien — qui se présentera sans son capitaine, Delhoum, suspendu pour cumul de cartons — sera plus ou moins au complet. D’autant plus que Djahnit, Dahar et Lagraâ, qui ont fait l’impasse sur le match du week-end dernier, ont réintégré le groupe. Celui ci ne va pas en principe connaître de grands chamboulements.
Notamment en défense, où les Khedaïria, Megatli, Lamri, Aroussi et Demou, seront reconduits. A l’entrejeu, on retrouvera l’éternel porteur d’eau, Toufik Zerara, qui n’a pas volé l’oscar décerné par le quotidien sportif Maracana, sera secondé par Djahnit ou Dahar. En attaque, Belaiméri va probablement céder sa place à Younes, qui épaulera Benyettou et Ziaya, transparent ces derniers temps. Conscients des difficultés qui les attendent face à une formation qui voyage bien, les Sétifiens, qui n’ont plus droit à l’erreur, doivent très bien gérer cette étape, n’étant n’est ni plus ni moins que le virage de tous les enjeux…
Kamel Beniaiche
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