-156 -vendredi 03 juin 2011
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Les attaques ont fait 4 morts dont l'imam de la mosquée, selon une source officielle.by Audrey Salor - Nouvel Obs at 5:45 PM
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Repérée par Al-Jazeera, cette vidéo montre un quartier résidentiel de la capitale yéménite, Sanaa, étant attaqué par des obus.
blogs.aljazeera.net
***** Yémen: tirs d'obus contre le palais présidentiel, Saleh blessé à la tête
Des soldats yéménites prennent le parti des manifestants anti-régime, le 3 juin 2011 à Sanaa (Photo Ahmad Gharabli/AFP)
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Le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, et son Premier ministre, Ali Mohamed Moujawar, ont été blessés vendredi par des tirs d'obus visant le palais présidentiel à Sanaa, les troupes loyalistes pilonnant pour leur part la résidence d'un dignitaire tribal hostile au gouvernement.
Après une brève accalmie à l'aube, la capitale yéménite a été le théâtre des affrontements les plus violents depuis la crise provoquée par le refus de M. Saleh de signer l'accord de transition politique proposé par les monarchies du Golfe.
Vendredi 03 juin 2011, 16h45
Au moins quatre gardes présidentiels ont été tuées par les obus qui ont touché la mosquée du palais présidentiel au moment de la prière hebdomadaire du vendredi, selon une source au sein des services de sécurité.
Lui-même "légèrement touché à l'arrière de la tête" lors de l'attaque, le président Saleh "se porte bien" et doit donner une conférence de presse dans "les prochaines heures", ont annoncé le gouvernement et la télévision d'Etat.
Le président du Parlement ainsi que "plusieurs autres personnalités politiques" ont également été blessés, a déclaré à l'AFP le porte-parole du Congrès populaire général (CPG, parti présidentiel), Tarek Chami, précisant que la mosquée avait été touchée par deux obus.
Un blindé stationné devant le palais présidentiel, le 28 mars 2011 à Sanaa (Photo Gamal Noman/AFP/Archives)
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Il a accusé le puissant chef de la tribu des Hached, cheikh Sadek al-Ahmar, en guerre contre les forces gouvernementales, d'être responsable des tirs. "Les al-Ahmar ont franchi toutes les lignes rouges" et "se retrouvent désormais dans une situation difficile", a-t-il dit.
Les hostilités ont débuté vendredi matin par des affrontements aux obus et à la mitraillette autour de la résidence de cheikh Sadek al-Ahmar, à Al-Hassaba, un quartier du nord de la capitale bombardé pour la quatrième nuit consécutive.
La Garde républicaine, le corps d'élite de l'armée yéménite, a ensuite visé à l'arme lourde et aux missiles la résidence du frère de cheikh al-Ahmar, dans le sud de Sanaa, selon des témoins.
Les combattants du puissant chef tribal sont en guerre ouverte contre le régime de M. Saleh, au pouvoir depuis 33 ans et qui a décidé fin mai de répondre avec la force aux manifestants réclamant son départ depuis janvier.
En dépit des violences -- 63 morts dans le pays entre mercredi et jeudi --, des centaines de manifestants hostiles à Ali Abdallah Saleh ont afflué dans la matinée vers la Place du Changement. Ils étaient protégés par des blindés de la 1ère division commandée par le général Ali Mohsen Al-Ahmar, rallié en mars à la contestation, selon des participants au sit-in.
Les forces du général Ahmar --sans lien de parenté direct avec le chef tribal-- sont restées jusqu'à présent à l'écart de la bataille entre les forces gouvernementales et les combattants tribaux.
Des opposants au régime portent les cercueils de membres de tribus, le 3 juin 2011 à Sanaa (Photo Ahmad Gharabli/AFP)
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Ces manifestants se rassemblaient pour une journée de "fidélité à Taëz", ville située à 270 km au sud de la capitale et dont le sit-in permanent a été dispersé lundi par les forces de l'ordre au prix d'une cinquantaine de morts.
Vendredi encore les policiers ont tiré en l'air dans cette ville pour empêcher des dizaines de jeunes de se rendre sur la place de la Liberté pour la prière, selon un photographe de l'AFP.
Sur le plan diplomatique, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Abdellatif Zayani, dont la médiation au Yémen avait été suspendue le 23 mai après le refus de M. Saleh de signer l'accord de transition du pouvoir, a assuré poursuivre ses efforts en vue d'"un règlement "pacifique".
Mais M. Saleh a continué à envoyer des signaux contradictoires sur ses réelles intentions.
Ainsi son gouvernement a vaguement évoqué jeudi la possibilité de faire aboutir la médiation du CCG, alors que la présidence sénégalaise a affirmé que M. Saleh lui avait demandé d'intervenir auprès de la France et des Etats-Unis en faveur d'un cessez-le-feu suivi d'élections auxquelles il ne se présenterait pas.
Le conseiller antiterroriste de Barack Obama, John Brennan, en visite dans le Golfe, va oeuvrer à accroître la pression sur M. Saleh pour qu'il cède le pouvoir, selon la Maison Blanche.*******************************************************************************************
*Des dizaines de milliers de manifestants en Syrie, 25 morts à Hama
Image tirée d'une vidéo YouTube d'une manifestation, le 1er juin 2011 près d'Idlib (Photo /YouTube/AFP)
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Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues en Syrie, en particulier à Hama (centre), où 25 civils ont été tués par les forces de sécurité, pour la plus importante mobilisation contre le régime depuis le début de la contestation mi-mars.
Les manifestants étaient plus de 50.000 à Hama, a déclaré à l'AFP Rami Abdel-Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, basé à Londres.
Vendredi 03 juin 2011, 16h58
Les services de sécurité ont ouvert le feu pour disperser cette manifestation, la plus importante à Hama depuis le début du mouvement, faisant au moins 25 morts et des centaines de blessés parmi les civils, selon un nouveau bilan établi par des militants de la ville, dont certains ont parlé de "véritable massacre".
"Les manifestations d'aujourd'hui sont les plus importantes depuis le début du mouvement et ce en dépit de l'amnistie annoncée par le président Assad. Cela montre que les gens ne font plus confiance au régime", a-t-il estimé.
La télévision officielle a pour sa part fait état de la mort à Hama de "trois saboteurs, tués lors de heurts avec la police alors qu'ils attaquaient un bâtiment gouvernemental auquel ils ont mis le feu".
Image issue d'une vidéo YouTube d'une manifestation le 30 mai 2011 dans le village de Kfar Nabil en Syrie (Photo /AFP)
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En 1982, une répression terrible avait fait 20.000 morts à Hama (210 km au nord de Damas), lorsque les Frères musulmans s'étaient soulevés contre le régime de Hafez al-Assad, père du président actuel Bachar al-Assad.
Dans le nord, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Maaret al-Nouman, selon un militant sur place. Plus de 5.500 personnes au total ont également manifesté à Qamichli, Amouda et Ras al-Aïn, a affirmé un militant kurde des droits de l'Homme, Hassan Berro.
Sur la côte ouest, 5.000 personnes ont manifesté à Banias, selon un militant. Et dans le sud, les forces de sécurité ont tiré en l'air pour disperser une manifestation à Jassem, près de Deraa, le foyer de la contestation, selon un militant des droits de l'Homme.
Des milliers de manifestants étaient aussi réunis à Damas et dans des localités proches, selon le chef de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, Abdel-Karim Rihaoui.
L'agence officielle Sana a évoqué pour sa part "des centaines de personnes" rassemblées à Hama et ainsi que des rassemblements dans la province d'Idleb (nord-ouest), sans intervention des forces de l'ordre. La télévision syrienne a fait état de "près de 10.000" manifestants dans la province de Hama.
Le réseau internet ne fonctionnait pas vendredi à Damas ni à Lattaquié, grande ville côtière dans le nord-ouest du pays, selon des habitants. Le réseau avait déjà été coupé une journée début avril.
Depuis plusieurs semaines, le vendredi est un jour de mobilisation en Syrie. Cette semaine, les manifestants ont défilé en hommage aux "enfants de la liberté". Selon l'Unicef, au moins 30 enfants ont été tués par balles dans la répression depuis le 15 mars.
C'est l'arrestation et la torture de 15 enfants et adolescents accusés d'avoir peint des graffitis anti-régime à Deraa qui avait d'ailleurs constitué l'étincelle de la révolte.
Et récemment, un garçon de 13 ans, Hamzeh al-Khatib, "torturé et tué" d'après les militants pro-démocratie, est devenu l'une des figures de la résistance à la brutalité du régime.
Jeudi, 15 civils ont péri à Rastan, dans la région de Homs (centre), selon un militant des droits de l'Homme. Selon M. Abdel-Rahmane, plus de 75 personnes, civils et militaires, ont été tuées dans cette région depuis dimanche.
Au total, la répression a fait plus de 1.100 morts depuis la mi-mars, selon l'opposition et la proclamation mardi d'une amnistie générale pour les prisonniers politiques et du lancement d'un "dialogue national" n'a pas entamé le mouvement de contestation.
A l'étranger, des centaines d'opposants réunis à Antalya, dans le sud de la Turquie, se sont engagés à faire leur possible "pour faire chuter le régime" et ont réclamé la démission immédiate du président, tout en s'opposant à "toute intervention étrangère".
La communauté internationale, Etats-Unis et Union européenne en tête, fait pression sur Damas, à travers des sanctions, pour obtenir des réformes.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a cependant regretté jeudi que la communauté internationale ne soit pas plus unie face au régime, visant sans le nommer le soutien russe à Damas ou l'absence d'"action forte" de la Ligue arabe.
"Malgré des annonces d'amnistie et de levée de l'état d'urgence dont on ne voit pas le début de mise en oeuvre, les violations massives des droits de l'Homme et des libertés perdurent et s'aggravent", a aussi dénoncé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, évoquant "des violations barbares" et les "situations inhumaines" des habitants des villes encerclées.
Le régime continue cependant d'affirmer que les auteurs des tirs sont des membres de "groupes armés" cherchant à semer le trouble dans le pays. Un quotidien officiel a diffusé vendredi les "aveux" de personnes présentées comme des membres d'un "groupe criminel armé" qui ont affirmé avoir "tué des manifestants et des agents de sécurité" dans la ville de Homs.**********************
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