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SUPPRESSION DE LA RETRAITE ANTICIPÉE Double discours du gouvernement

 

 

Actualités :
 SUPPRESSION DE LA RETRAITE ANTICIPÉE 
Double discours du gouvernement


En présence du secrétaire général de l’UGTA, le Premier ministre a lâché une phrase d’une importance capitale. C’était lors de son intervention devant les participants aux travaux de la 18e tripartite, qui s’est tenue cette fin de semaine dans la wilaya de Biskra.
Abder Bettache - Alger (Le Soir)
 - Abdelmalek Sellal n’a pas écarté l’éventuelle suppression du dispositif portant retraite anticipée. Il appuie sa plaidoirie en déclarant «qu’il est inconcevable que des travailleurs partent à la retraites à 50 ans ou moins car ils ont accompli 32 ans de services, alors que la Caisse nationale de retraite prend en charge leurs pensions». 
Et pourtant, dix jours auparavant, le 3 octobre le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, M. Mohamed El Ghazi, avait rassuré lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale «qu’en dépit d’un contexte économique peu favorable, la suppression de la retraite anticipée n’est pas à l’ordre du jour». Deux questions se posent d’elles-mêmes : qui dit vrai ? Et qu’elle est la position de la Centrale syndicale UGTA sur cette question ? 
Il est à noter que les réformes entreprises par l’Algérie au milieu des années 1990 suite aux accords conclus avec le FMI (Fond monétaire international) et la Banque mondiale, et ce, dans le cadre du plan d’ajustement structurel (PAS) ont imposé aux pouvoirs publics la mise en place d’un système de protection sociale en faveur des travailleurs ayant perdu leur emploi de façon involontaire, suite à une compression d’effectifs ou une dissolution de leur entreprise, d’où la «naissance» du dispositif de la retraite anticipée.
Confusion chez Sellal ?

Fixée par le décret 94-10 du 26 mai 1994, la retraite anticipée stipule que l’intéressé doit avoir au minimum 50 ans d’âge (45 ans pour les femmes) et réunir un minimum de 20 ans d’activité. 
Le concerné doit avoir exercé pendant 3 ans au sein de l’entreprise avant la mise à la retraite, sans discontinuité, durant les 10 dernières années. Autre condition requise, l’employeur doit établir une liste des concernés par cette retraite après discussion avec les partenaires sociaux. Cette liste exigée par la CNR et la Cnac doit être visée par l’inspection du travail. Pour les observateurs, le Premier ministre n’a pas évoqué explicitement la problématique. 
En évoquant l’hypothèse de la suppression du départ à la retraite anticipée, Abdelmalek Sellal n’a pas explicité réellement la vision de son gouvernement au sujet de la révision du système de retraite. S’agit-il d’une démarche allant dans le sens de la préservation de l’équilibre financier de la Caisse nationale de retraite (CNR) et le principe du départ à la retraite anticipée ne constitue nullement un danger pour la Caisse de retraite, puisque cette dernière ne prend plus en charge les travailleurs compressés ou ceux dont l’entreprise a mis les clés sous le paillasson ou alors Abdelmalek Sellal en évoquant la retraite anticipée, faisait allusion au départ à la retraite dans le cadre de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge.
Une ancienne revendication de la FNTR

Institué par l’ordonnance 97-13 du 31 mai 1997, portant facilitation de départ à la retraite avant l’âge légal de 60 ans, le dispositif de la retraite de la proportionnelle et sans condition d’âge a vu le jour à la fin des années 1990. Mais depuis cette date, la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) affiliée à l’UGTA n’a cessé de plaider la révision du dispositif de retraite sans condition d’âge dont le coût est désastreux pour la Caisse nationale de retraite. 
Ainsi, lors de ses différents congrès, elle ne cesse de rappeler à juste titre que le maintien de ce dispositif hypothéquait très sérieusement l’équilibre financier de la CNR. Pour les syndicalistes de la FNTR, ce dispositif mis en place par les pouvoirs publics est supporté exclusivement par la CNR, ce qui risque de mettre en péril «sérieusement son équilibre financier». A ce titre, les syndicalistes revendiquent une intervention directe de l’Etat à travers des subventions pour soutenir ce dispositif de départ à la retraite. Dernière question : en évoquant l’éventuelle révision de la question du départ à la retraite anticipée, faisait-il allusion à la retraite de la proportionnelle et sans à la condition d’âge ? 
Il convient de noter que la retraite proportionnelle concerne les travailleurs âgés d’au moins 50 ans et justifiant d’un minimum de 20 années de travail et de cotisation à la Sécurité sociale. Pour les femmes salariées, l’âge et la durée d’activité sont réduits de 5 ans. 
Quant à la retraite sans condition d’âge, elle est destinée aux travailleurs faisant valoir un minimum de 32 années de travail et d’assurance. Dans les deux dispositifs, «la pension de retraite est attribuée à la demande exclusive du travailleur salarié» et «est nulle et de nul effet toute mise en retraite prononcée unilatéralement par l’employeur», stipule ladite ordonnance.
A. B.


Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/10/17/article.php?sid=185757&cid=2

 

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Actualités : SUPPRESSION DE LA RETRAITE ANTICIPÉE Double discours du gouvernement En présence du secrétaire général de l’UGTA, le Premier ministre a lâché une phrase d’une importance capitale. C’était lors de son intervention devant les participants aux travaux de la 18e tripartite, qui s’est tenue cette fin de semaine dans la wilaya de Biskra. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Abdelmalek Sellal n’a pas écarté l’éventuelle suppression du dispositif portant retraite anticipée. Il appuie sa plaidoirie en déclarant «qu’il est inconcevable que des travailleurs partent à la retraites à 50 ans ou moins car ils ont accompli 32 ans de services, alors que la Caisse nationale de retraite prend en charge leurs pensions». Et pourtant, dix jours auparavant, le 3 octobre le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, M. Mohamed El Ghazi, avait rassuré lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale «qu’en dépit d’un contexte économique peu favorable, la suppression de la retraite anticipée n’est pas à l’ordre du jour». Deux questions se posent d’elles-mêmes : qui dit vrai ? Et qu’elle est la position de la Centrale syndicale UGTA sur cette question ? Il est à noter que les réformes entreprises par l’Algérie au milieu des années 1990 suite aux accords conclus avec le FMI (Fond monétaire international) et la Banque mondiale, et ce, dans le cadre du plan d’ajustement structurel (PAS) ont imposé aux pouvoirs publics la mise en place d’un système de protection sociale en faveur des travailleurs ayant perdu leur emploi de façon involontaire, suite à une compression d’effectifs ou une dissolution de leur entreprise, d’où la «naissance» du dispositif de la retraite anticipée. Confusion chez Sellal ? Fixée par le décret 94-10 du 26 mai 1994, la retraite anticipée stipule que l’intéressé doit avoir au minimum 50 ans d’âge (45 ans pour les femmes) et réunir un minimum de 20 ans d’activité. Le concerné doit avoir exercé pendant 3 ans au sein de l’entreprise avant la mise à la retraite, sans discontinuité, durant les 10 dernières années. Autre condition requise, l’employeur doit établir une liste des concernés par cette retraite après discussion avec les partenaires sociaux. Cette liste exigée par la CNR et la Cnac doit être visée par l’inspection du travail. Pour les observateurs, le Premier ministre n’a pas évoqué explicitement la problématique. En évoquant l’hypothèse de la suppression du départ à la retraite anticipée, Abdelmalek Sellal n’a pas explicité réellement la vision de son gouvernement au sujet de la révision du système de retraite. S’agit-il d’une démarche allant dans le sens de la préservation de l’équilibre financier de la Caisse nationale de retraite (CNR) et le principe du départ à la retraite anticipée ne constitue nullement un danger pour la Caisse de retraite, puisque cette dernière ne prend plus en charge les travailleurs compressés ou ceux dont l’entreprise a mis les clés sous le paillasson ou alors Abdelmalek Sellal en évoquant la retraite anticipée, faisait allusion au départ à la retraite dans le cadre de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge. Une ancienne revendication de la FNTR Institué par l’ordonnance 97-13 du 31 mai 1997, portant facilitation de départ à la retraite avant l’âge légal de 60 ans, le dispositif de la retraite de la proportionnelle et sans condition d’âge a vu le jour à la fin des années 1990. Mais depuis cette date, la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) affiliée à l’UGTA n’a cessé de plaider la révision du dispositif de retraite sans condition d’âge dont le coût est désastreux pour la Caisse nationale de retraite. Ainsi, lors de ses différents congrès, elle ne cesse de rappeler à juste titre que le maintien de ce dispositif hypothéquait très sérieusement l’équilibre financier de la CNR. Pour les syndicalistes de la FNTR, ce dispositif mis en place par les pouvoirs publics est supporté exclusivement par la CNR, ce qui risque de mettre en péril «sérieusement son équilibre financier». A ce titre, les syndicalistes revendiquent une intervention directe de l’Etat à travers des subventions pour soutenir ce dispositif de départ à la retraite. Dernière question : en évoquant l’éventuelle révision de la question du départ à la retraite anticipée, faisait-il allusion à la retraite de la proportionnelle et sans à la condition d’âge ? Il convient de noter que la retraite proportionnelle concerne les travailleurs âgés d’au moins 50 ans et justifiant d’un minimum de 20 années de travail et de cotisation à la Sécurité sociale. Pour les femmes salariées, l’âge et la durée d’activité sont réduits de 5 ans. Quant à la retraite sans condition d’âge, elle est destinée aux travailleurs faisant valoir un minimum de 32 années de travail et d’assurance. Dans les deux dispositifs, «la pension de retraite est attribuée à la demande exclusive du travailleur salarié» et «est nulle et de nul effet toute mise en retraite prononcée unilatéralement par l’employeur», stipule ladite ordonnance. A. B.

 



17/10/2015
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