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Actualités :OUVERTURE DE LA SESSION PARLEMENTAIRE D’AUTOMNE Droit vers un blocage institutionnel
Plusieurs textes de lois sont toujours retenus par l’Exécutif en l’absence de réunions du gouvernement et de Conseils des ministres. Si le président de la République ne revient pas au plus vite aux affaires, l’Etat algérien risque de se retrouver en situation de blocage institutionnel.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) Ces cinq derniers mois, l’Etat algérien a réussi à «fonctionner normalement» sans président de la République. Mais la longue absence de Abdelaziz Bouteflika ne devrait pas tarder à avoir de lourdes conséquences. L’ouverture de la session parlementaire d’automne sonnera inévitablement la fin de la récréation. Prévue pour le lundi 2 septembre, cette session pourrait être marquée par l’indisponibilité de deux lois d’une importance capitale : la loi de finances complémentaire de l’année 2013 et la loi de finances et du budget de l’année 2014. Pour le premier texte, il est de tradition qu’il soit entériné par le Conseil des ministres durant les derniers jours du mois de juillet, lors de l’intersession. Cette année, il n’en fut rien. Parmi les mesures budgétaires devant être inscrites dans la LFC 2013, figurent, notamment, l’ensemble des enveloppes promises par Abdelmalek Sellal lors de ses sorties dans les wilayas. Cependant, le pire des scénarii serait que le processus d’adoption de la loi de finances et du budget 2014 ne soit pas engagé ces prochaines semaines car il mettrait en péril le pays dans un avenir proche. Ce processus débute par un Conseil des ministres et s’achève, avant le 31 décembre, par un paraphe du chef de l’Etat. Pour l’heure, rien ne dit que Abdelaziz Bouteflika dispose des capacités mentales et physiques pour présider ce Conseil. Est-ce qu’il peut également apposer son paraphe au bas de la dernière page d’une loi ? Car il est étrange de constater que les lois adoptées lors de la session parlementaire précédente (organisation de la profession d’avocat, conditions d’exercice des activités commerciales, organisation et développement de la formation et des activités physiques et sportives) n’aient toujours pas été signées et ne sont donc pas encore publiées au Journal officiel. Bien que masquée par un gouvernement faisant mine d’être hyperactif, la crise politique est bien réelle. Car outre la LFC 2013 et la loi de finances 2014, d’autres avant-projets de loi croupissent dans les tiroirs de plusieurs départements ministériels. Il s’agit de la loi relative à l’activité audiovisuelle, le projet de loi portant loi minière, le code des douanes, le projet de loi relatif aux ressources biologiques, le code de l’organisation pénitentiaire et de la réinsertion sociale des détenus et l’amendement du code pénal. Tous ces textes devaient être examinés et adoptés par le Parlement durant la session précédente. Sur les plans institutionnel et législatif, la responsabilité de Bouteflika est plus que jamais engagée. T. H.
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Actualités : Sellal à partir de Jijel : «L’Algérie a les moyens et les capacités pour se défendre»
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a longuement insisté, jeudi, à partir de Jijel où il était en visite officielle, sur la situation régionale de l’Algérie. «Aujourd’hui, beaucoup à l’étranger nous demandent, avec insistance, de jouer un rôle de puissance régionale. Mais l’Algérie ne cherche pas le leadership. Nous voulons l’apaisement et non l’embrasement». Sellal s’exprimait ainsi au lendemain de sa rencontre avec Abdelaziz Bouteflika.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) Mercredi dernier en effet, le journal télévisé de l’ENTV annonçait et montrait des images de cette rencontre «inédite», suivie, jeudi, soit le jour même de la visite de Sellal à Jijel, par une autre annonce similaire de l’ENTV, montrant Bouteflika avec le chef d’état major de l’ANP, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah. «Le président a chargé le chef d’état major d’assurer la sécurité de nos frontières», précise le communiqué officiel. C’est dire que la «sortie» de Sellal n’était pas du tout spontanée. «Le gouvernement est sur la bonne voie. L’Algérie connaît et connaîtra encore une stabilité sur tous les plans. C’est vrai que des insuffisances existent. Mais nous connaissons une stabilité certaine, même si nous sommes entourés par un volcan !».
Sellal fait bien sûr allusion à la situation en Tunisie, dans la région du Sahel et même en Égypte. «Aussi, et malgré ce que nous connaissons à nos frontières, votre gouvernement maintient le cap. L’Algérie est à l’abri de toutes ces turbulences, de ce qu’on appelle l’hiver arabe ou je ne sais quoi encore», insistera encore le Premier ministre lors de son intervention au cours de la traditionnelle réunion avec les élus et les représentants de «la société civile» de la wilaya de Jijel. Il tenait encore à rassurer : «Nous ne parlons pas d’embellie financière. Non ! Il nous faut être vigilants et penser aux générations futures. Car, il ne faut jamais oublier par où nous sommes passés. Nous, nous n’oublierons jamais les années 1990. Rappelez-vous toujours qu’à cette époque, l’Algérie n’avait même pas de quoi importer un bateau de blé». Le chef de l’exécutif reviendra plusieurs fois à la charge sur cette affaire. «Je vous rassure, nous avons une puissance d’enfer ! Oui, nous avons une puissance d’enfer mais que nous n’utiliserons jamais en dehors de nos frontières ni contre nos enfants». Sellal, toujours : «L’Algérie possède les moyens et les potentialités pour assurer sa défense.» Un pays comme l’Algérie qui a vécu «une décennie pleine de difficultés qui ont failli entamer l’existence même du peuple et de l’Etat, n’a de leçons à recevoir de personne (…) et aujourd’hui, elle connaît une conjoncture très favorable dans tous les domaines et ce, en dépit de certains problèmes qui suscitent, par moment, l’indignation des citoyens et c’est légitime». Sellal donnait l’impression d’un Premier ministre sûr de lui et dit ne rien craindre, y compris pour la prochaine rentrée sociale.
«Nous avons pris nos dispositions pour la rentrée sociale» «Certains nous parlent à chaque fois d’une rentrée sociale explosive, d’agitations sur le front social etc. Je leur réponds que le gouvernement a pris ses dispositions pour une rentrée paisible. Nous avons déjà consacré deux réunions pour préparer les rentrées scolaire et universitaire dans de bonnes conditions. Il y’aura également une conférence économique et sociale en septembre». Et sur ce sujet, Sellal tenait à «recadrer» le patron de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd qui, lui, parle d’une «tripartite» élargie aux syndicats autonomes. «Non, ce ne sera pas une tripartite. Ce sera une conférence économique et sociale qui regroupera tous les partenaires importants». A Jijel, comme dans toutes les wilayas visitées jusque-là, Sellal reprend ses thèmes favoris. D’ordre économique, notamment. En visitant une exploitation agricole, il criera son indignation : «Ce n’est pas normal. Il y’a un problème. Il faut faire un effort. Nous ne sommes pas satisfaits de la production. L’eau existe. Les aides de l’Etat aussi. Alors où se situe le problème ?». Dans une wilaya aux potentialités impressionnantes en la matière, Sellal était en terrain idéal pour dénoncer ce qu’il appellera «l’auto-suffisance». «Il nous faut dépasser cette mentalité d’autosuffisance. Nous avons les moyens de nous hisser à un autre niveau, celui d’exporter nos produits agricoles (…). De nos jours, l’économie mondiale, c’est de pouvoir exporter. Tout le reste n’est que littérature !». A Timizert, dans la daïra d’El Aouana, la visite d’un pôle urbain donnera à Sellal l’occasion de dénoncer, encore une fois, cet incroyable manque d’imagination de nos promoteurs immobiliers. «Mais c’est quo çà ? C’est quoi cette couleur ?!». Dès son arrivée sur le site, Sellal est visiblement frappé par ce contraste consistant à construire une horreur architecturale dans un lieu paradisiaque ! «Mais ici, ce n’est pas l’intérieur du pays ! Regardez un peu cette belle façade maritime ! Faites moi quelque chose de très beau, ici ! Mais cassez-vous un peu la tête, voyons ! Prévoyez aussi des cafés, des terrasses et tout ce qui cadre avec la façade maritime (…)». Comme souvent, le Premier ministre ne manquera pas d’ordonner de tout refaire. En mieux, bien sûr. K. A.
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Actualités : Jacques Vergès est décédé à l’âge de 88 ans L’avocat des causes perdues ne plaidera plus
Personnage de roman, aussi redouté que controversé, l'avocat français Jacques Vergès, décédé jeudi dernier à Paris à l'âge de 88 ans s'était imposé comme le défenseur de personnalités condamnées par l'Histoire au motif que, selon lui, «les poseurs de bombes sont des poseurs de questions». Il était considéré comme l’avocat le plus engagé dans la lutte anti-colonialiste.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) Jacques Vergès est né le 5 mars 1925 à Oubone, en Thaïlande, où son père, Raymond, était consul de France. «Je suis né d'un père vagabond, ingénieur agronome en Chine, professeur à Shangaï, consul et médecin», a raconté l'avocat dans Le salaud lumineux (Michel Lafon). Khang, sa mère vietnamienne a eu deux enfants : Jacques et Paul. De petite taille, rond, le visage lisse et ironique, portant de fines lunettes rondes et une coupe en brosse, cet amateur de cigares et collectionneur de jeux d'échecs, auteur d'une vingtaine de livres, était proche de personnalités politiques du monde entier mais aussi de militants de l'ombre. Il s'était rendu célèbre par sa «défense de rupture» — consistant à se servir du tribunal comme d'un porte-voix — adoptée durant la guerre d'Algérie quand il était l'avocat de militants du FLN. «Entre les Algériens et moi, ce fut le coup de foudre», avait lancé l’avocat Jacques Vergès, alors qu’il venait de «débarquer» en Algérie pour défendre l’emblématique moudjahida et militante du FLN, Djamila Bouhired. Il épousera d'ailleurs Djamila Bouhired, héroïne de la guerre d'indépendance et poseuse de bombes condamnée à mort mais graciée. «J'aurais défendu Hitler», clamait ce bretteur en colère, pour ne pas dire en guerre, contre «les bonnes intentions, les procès truqués et l'ordre mondial». «Quand un homme traqué frappe à ma porte, c'est toujours pour moi un roi dans son malheur», ajoutait celui que Barbet Schroeder a dépeint dans un film comme «l'avocat de la terreur». Ses clients avaient un point commun : ils faisaient en général l'unanimité contre eux en Occident, à l'instar de membres de l'internationale terroriste des années 1970 et 1980, du «révolutionnaire» vénézuélien Carlos, de l'activiste libanais Georges Ibrahim Abdallah, du criminel de guerre nazi Klaus Barbie, du dictateur yougoslave Slobodan Milosevic ou de l'ancien dirigeant Khmer rouge Kieu Samphan.
Quelques mois avant la fin du Libyen Mouammar Kadhafi, il s'était porté volontaire avec l'ancien ministre Roland Dumas pour déposer plainte pour «crimes contre l'humanité» contre le président français Nicolas Sarkozy dont le pays a pris la tête des opérations de la coalition internationale en Libye. Conseiller de feu Ahmed Ben Bella après l'indépendance de l'Algérie — dont il prend alors la nationalité —, il rentre en France pour embrasser les causes internationalistes, celle de la Chine maoïste, en créant le périodique «Révolution», et celle du FPLP palestinien. A la question, «comment peut-on être l'avocat de Saddam Hussein ?» posée par le quotidien France Soir en 2004, il avait répondu : «Défendre Saddam n'est pas une cause perdue. C'est défendre (le président américain George W.) Bush qui est une cause perdue». De nombreux avocats français ont témoigné de leur admiration à l'égard de ce «géant» du barreau, comme Isabelle Coutant-Peyre, avocate de Carlos, qui a débuté en 1981 à ses côtés. «Cela a été une chance incroyable», a-t-elle déclaré à l'AFP, «il avait une vision politique exemplaire du métier d'avocat et une expérience unique dans les grandes luttes du XXe siècle».
Témoignages Noureddine Benissad : «Maître Jacques Vergès est ce qu'on appelle un avocat engagé. Il a toujours défendu l'homme contre la machine judiciaire prête à le broyer, il a toujours ramé à contre-courant du «politiquement correct», ce qui lui a valu des lynchages médiatiques. A chaque rencontre avec lui, il n'a cessé de me prodiguer des conseils comme son fils et de m'encourager dans la noble tâche de défendre son prochain quelles que soient les circonstances. C’était un grand avocat et un grand homme. Il avait fait partie des avocats qui ont inscrit leurs noms en lettres d'or dans l'histoire des barreaux».
Miloud Brahimi : «Je l’ai très bien connu en tant qu’admirateur d’abord et en tant que confrère. Nous avons plaidé ensemble devant plusieurs juridictions. C’est un géant. C’est un homme qui a des idées et des principes. On ne peut pas le réduire à sa simple profession d’avocat. Il a connu la célébrité par sa défense des militants du FLN. Il est resté fidèle à l’Algérie. Après sa disparition de neuf ans, c’est moi qu’il l’ai ramené en Algérie. D’ailleurs, juste après, il a animé une conférence de presse à l’hôtel Aurassi où il a longuement parlé de l’affaire Barbie». A. B.
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Sports : Handisport - Judo La Fédération internationale sollicite l'Algérie pour abriter le championnat d’Afrique
La Fédération internationale des sports pour aveugles et mal voyants (IBSA) a sollicité l'Algérie pour organiser le Championnat d'Afrique des nations-2013 de judo pour mal voyants (handisport). L'information a été confirmée par la FAH qui a aussitôt formulé une demande, avec cahier des charges à l'appui, au ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), pour donner son appréciation et autorisation ou refus. «En effet, l'IBSA avait demandé à la fédération, à l'époque de l'ancien bureau fédéral, d'abriter un championnat d'Afrique de judo pour mal voyants, puisque l'Algérie est leader africain dans cette discipline porteuse de médailles mondiales et olympiques», a-t-on indiqué à l'instance fédérale algérienne qui semblerait avoir eu l'accord verbal pour organiser ce 1er tournoi continental.
L'IBSA a, d'ailleurs, inscrit la compétition dans son calendrier international, et lui a arrêté la date du 1er au 5 décembre de l'année en cours (2013). Côté MJS, la tutelle a «confirmé avoir reçu la demande et le cahier des charges de la Fédération algérienne handisport» et elle est en train de les étudier, à l'instar des demandes de plusieurs autres fédérations nationales qui comptent également abriter des manifestations d'envergure internationale, selon des sources proches du dossier. Pour l'entraîneur national, l'organisation de ce 1er championnat d'Afrique de judo pour mal voyants en Algérie a plusieurs objectifs : «Au-delà de la massification de cette discipline localement et la faire connaître davantage chez nous, le tournoi international permettra aux judokas algériens de renforcer leur ranking-list et grignoter des points supplémentaires en prévision des qualificatifs pour les Paralympiques de Rio au Brésil-2016», a souligné M. Ouidir.
Outre ces aspects, le fait d'abriter la compétition permettra d'engager un maximum d'athlètes, de leur faire bénéficier d'une classification durable et aussi de préparer convenablement les prochains Mondiaux, ajoute le responsable technique de la discipline.
Sports : Arts Martiaux : Géao long Vao Dao Des objectifs promoteurs
La sélection nationale en Géao Long Vao Dao (arts martiaux) prendra part au stage international programmé au Maroc, du 23 août au 2 septembre 2013 avec la participation de 6 pays à savoir Yémen, Maroc, Palestine, Arabie Saoudite, Tunisie. L’Algérie déléguera 7 athlètes sous la conduite de Rahmouni Mustapha, fondateur de cette discipline en Algérie intégrée depuis 8 mois en Algérie. Cette délégation recevra une formation de base afin d’acquérir les diplômes en qualité d’entraîneurs qui leur permettront l’ouverture de sections futures à travers le pays qui compte actuellement 350 athlètes. M. M.
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Sports : Football USM BLIDA Le public insatisfait !
Les gars de la ville des Roses n’ont pas pu satisfaire leur public lors du match amical joué jeudi dernier au stade Brakni face au Riad de l’Arbaâ. Une défaite de plus qui a inquiété la galerie blidéenne même s’il n’y avait qu’un seul but encaissé. Cette déroute, ajoutée à celles des deux matches joués contre la JSK et le CRB a fait dire à certains inconditionnels de l’équipe chère à Zaïm, qu’à ce rythme les protégés d’Ifticène ne seront pas capables de jouer les premiers rôles lors de cette saison et aspirer à l’accession. Il faut dire que le premier responsable de la barre technique a compté sur les compétences de Khiri et de Benaceur, mais ces derniers n’ont pas rempli leurs missions comme il se doit. Par contre, Bendiaf et Melika se sont révélés les chevilles ouvrières lors de la première période. Leurs incursions dans le périmètre de vérité des visiteurs ont inquiété sérieusement le portier de l’Arbaâ. Cependant, le manque de concentration leur a fait défaut pour concrétiser. Il faut souligner que la défection du team blidéen s’est révélée lors de la deuxième mi-temps. Et c’est là que les poulains de Cherif El Ouazzani ont pu imposer leur ascendant et inscrire, par le biais de Boukaroua le but de la victoire suite à une bévue de la défense locale assurée, entre autres, par Belhadj et Naâmani. Suite à cette troisième défaite, le staff technique doit revoir sa copie et travailler notamment la cohésion des joueurs de la défense, qui fait défaut en raison de leur inexpérience. Ce sont, en effet, des joueurs issus des équipes amateurs contrairement aux autres clubs qui ont recruté des chevronnés en la matière. Le seul défenseur faisant le poids chez la formation de la ville des Roses est bel et bien Belhaoua. Toutefois, ce dernier est confronté à un problème de libération. A son sujet, les dirigeants blidéens rassurent quant à sa qualification de cette saison. M. Belarbi
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Culture : Le coup de bill’art du Soir Pete Seeger
Par Kader Bakou Pete Seeger est un musicien américain, pionnier de la musique folk avec Woody Guthrie celui qui avait écrit sur sa guitare This Machine Kills Fascists (cette machine tue les fascistes). Pete Seeger est né le 3 mai 1919, à New York dans une famille de musicologues de gauche. A 20 ans, il arrête ses études de journalisme afin de se consacrer à sa passion pour la musique et la chanson folk dont il sera l'un des principaux acteurs. En 1940, il rencontre le grand baladin, poète et chanteur Woody Guthrie, véritable icône de la chanson protestataire. Ensemble, ils fondent les Almanac Singers. En 1950, avec Lee Hays, Ronnie Gilbert et Fred Hellerman, il fonde le groupe The Weavers, qui jouera un rôle déterminant dans l'éclosion du folksong protestataire.
Pete Seeger quitte ensuite le groupe. En solo, il effectue de nombreuses tournées dans tout le pays et enregistre des centaines de titres qui seront le plus imposant ensemble de chansons folk et de chansons protestataires jamais enregistré aux Etats-Unis. Dans les années 1960, il fait figure de «grand aîné» et de référence pour les jeunes artistes folk qui émergent à cette époque, comme Joan Baez ou Bob Dylan. Au cours des combats pour les droits civiques des Noirs américains, Pete Seeger donne une version politique d'un vieil hymne religieux, We Shall Overcome, qui sera en particulier reprise par Joan Baez. Membre du Parti communiste américain depuis 1940, il sera inquiété lors de la chasse aux sorcières maccarthystes. Il refusera de collaborer, déclarant que sa liberté d'expression et d'opinion est garantie par le premier amendement de la Constitution américaine. Cela lui vaut dix condamnations cumulatives à un an de prison chacune pour outrage au Congrès. Mais la peine sera annulée en appel et ne sera jamais exécutée. Parmi les chansons contestataires de Pete Seeger, figure Little Boxes (petites boîtes), dans laquelle il attaque l'enseignement américain, créateur, selon lui, de conformisme. Il est encore plus féroce dans la chanson What did you learn in school ? (qu’avez- vous appris à l’école ?) et dans laquelle il dit :
«I learned our government must be strong. It's always right and never wrong. Our leaders are the finest men. And we elect them again and again.»
Militant des droits civiques, ce qui lui vaut l'amitié de Martin Luther King Jr, puis contre la guerre au Vietnam, il s’est toujours investi dans les combats pour la protection de l’environnement.
Aujourd’hui âgé de 94 ans, Pete Seeger est l’archétype du protest singer et du folksinger. Sa postérité intellectuelle et artistique est encore vivace. Dans l'album intitulé We Shall Overcome : The Seeger Sessions, Bruce Springsteen retrouve son goût pour les orchestres folks et s'inscrit délibérément dans sa lignée. K. B. bakoukader@yahoo.fr
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