264-/-ACTUALITÉS Du Vendredi 16 Septembre 2016
Vendredi 16 Septembre 2016
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Réunion informelle de l’OPEP : Le pari d’alger
le 16.09.16 | 10h00
Du 26 au 28 septembre, Alger accueillera à l’occasion de la 15e session du Forum international de l’Energie une réunion informelle de l’OPEP. Un rendez-vous aussi économique que politique.
Est-ce que c’est une réunion importante ?
«Sur la forme, une réunion informelle est forcément plus importante qu’une réunion formelle, elle a le même statut qu’une réunion extraordinaire, décrypte un collaborateur de la diplomatie algérienne. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les visites entre l’Algérie et les pays membres de l’OPEP ces derniers mois.» Hier, Noureddine Boutarfa, le ministre de l’Energie, se trouvait en Russie où il a rencontré son homologue russe Alexandre Novak. Au début du mois, c’est en Iran et au Qatar qu’il s’est rendu.
En mai, son prédécesseur, Salah Khebri, était quant à lui en Jordanie pour préparer la rencontre de l’IEF. A ces déplacements s’ajoutent les visites organisées à Alger, en mars, avec Fausto Herera, le ministre vénézuélien des Finances, en février avec Yukiya Amano, directeur général de l’AIEA, et en janvier avec le président vénézuélien Nicolas Maduro. «Cette réunion est importante car elle sera ouverte aux pays producteurs du pétrole et non membres de l’OPEP, souligne le politologue Naoufel Brahimi El Mili.
Quant à la tenue simultanée de l’IEF, elle représente un potentiel de pression en faveur d’Alger. Les projecteurs internationaux seront braqués sur cette réunion, ce qui réduit la possibilité d’un échec flagrant. Déjà, l’annonce de la réunion informelle de l’OPEP a fait légèrement grimper les cours du baril. Le marché sera très attentif.» Mourad Preure, président d’Emergy International Strategic Consulting, spécialisé dans le conseil en stratégie et études énergétiques, nuance toutefois. «Dans un moment de turbulences comme celui que nous traversons, cette réunion revêt évidemment une importance particulière, admet-il.
Ceci dit, je n’ai pas l’impression que la réunion d’Alger conduira à des décisions fortes. Avec 12 milliards de barils de réserves, l’Algérie ne pèse que ce que pèsent ses réserves.» Sur le résultat de cette réunion, le consultant indépendant en exploration et développement, Mohamed Saïd Beghoul, ne se fait pas non plus trop d’illusions. «La réunion informelle à Alger est, d’abord, en strapontin avec sa raison d’être qui est celle du Forum international de l’énergie (IEF).
Le prix du baril serait loin d’être alarmant comparé à ce qu’il était lors de la réunion avortée de Doha en avril dernier. Même si l’Iran vient d’envoyer une lettre à l’OPEP confirmant sa participation aux prochaines discussions d’Alger, il n’est pas dit qu’il va accepter de satisfaire les ambitions de son frère ennemi saoudien qui défend à tout prix sa part de marché en enfreignant le système des quotas depuis 2011. De ce fait, la rencontre d’Alger n’est pas importante, mais plutôt intéressante de par son suspense autour d’un résultat auquel on s’est habitué.»
Pourquoi la Russie participe-t-elle ?
Plus que le pétrole, ce qui intéresse la Russie – qui ne fait pas partie du cartel des pays pétroliers bien qu’avec l’Arabie saoudite, elles soient considérées comme les premiers pays producteurs dans le monde – c’est le gaz. «La présence annoncée de la Russie est l’événement le plus significatif politiquement, poursuit Naoufel Brahimi El Mili.
D’autant plus que la réunion entre les membres de l’OPEP et la Russie qui s’est tenue à Doha en avril dernier s’était soldée par un échec [les discussions se sont achevées entre producteurs de pétrole sans qu’ils parviennent à se mettre d’accord sur un gel de la production] à cause du refus de l’Iran d’y participer.» Mohamed Saïd Beghoul est du même avis : selon lui, les Russes, même s’ils souhaitent une stabilisation du marché, sont motivés par autre chose que par le marché pétrolier.
«Avec la présence de l’Iran qui aura son mot à dire, tout se jouera entre grands producteurs qui, chacun de son côté, voudra produire plus.» Or, la Russie (comme l’Algérie) est un pays plus «gazier» que «pétrolier». «Les trois plus grandes réserves de gaz au monde se situent en Russie, en Iran et au Qatar, rappelle Naoufel Brahimi El Mili.
La récente rencontre entre Erdogan et Poutine s’est conclue par un important contrat de construction de gazoducs qui vont bien sûr alimenter le marché turc, mais aussi sud-européen où l’Algérie est présente. Ainsi, à moyen et long termes, Alger et Moscou seront les principaux fournisseurs de gaz pour l’Europe du sud. Si ce projet aboutit, l’axe Moscou-Alger sera un acteur essentiel dans ‘‘l’OPEP du Gaz’’avec Téhéran.»
L’Iran est-il le nouveau problème de l’OPEP (après l’Arabie Saoudite) ?
Confrontée à une grave crise économique, l’Arabie Saoudite, dont la capacité de production est de 12 millions de barils par jour, peut difficilement produire plus : cela lui demanderait des efforts d’investissement que son budget ne lui permet plus. De plus, politiquement, le royaume voit sa position «précarisée», comme le relève Mourad Preure. L’axe Washington-Riyad est délaissé au profit d’un axe Washington-Téhéran de plus en plus manifeste.
«La guerre des prix dépasse en réalité le strict cadre du marché pétrolier pour s’inscrire dans un cadre géopolitique extrêmement complexe.» Et quand les deux s’entremêlent, la situation devient encore plus compliquée. «Le roi Salmane a écourté ses vacances à Tanger, officiellement pour s’occuper du pèlerinage en sa qualité de serviteur des Lieux Saints, mais ce sont les tensions au Yémen qui ont provoqué son retour précipité au royaume, souligne Naoufel Brahimi El Mili. Et le bourbier yéménite est de plus en plus coûteux pour l’Arabie Saoudite.»
En face, à la faveur de l’accord sur le nucléaire et la levée d’une partie des sanctions internationales en janvier dernier, Téhéran a augmenté sa production à presque 4 millions de barils par jour contre 2,7 avant l’accord de 2015, et compte atteindre 4,3 millions de barils par jour, soit son niveau avant embargo. «Téhéran fait valoir son retard de production dû à l’embargo et est déterminé à profiter d’un prix plus élevé avec un même niveau de pétrole mis en vente sur le marché international, remarque Naoufel Brahimi El Mili.
Le cœur du sujet, c’est donc le nouveau quota iranien. Téhéran est un acteur régional majeur qu’il ne faut pas froisser en lui imposant une forte baisse de production, surtout que les Perses ont leur mot à dire sur la situation au Yémen où ils disposent de leviers non négligeables. La politique saoudienne de diabolisation de l’Iran a déjà échoué, notamment avec l’accord sur le nucléaire. Dans ce contexte, une concession de Riyad en faveur de Téhéran lors de la réunion de l’OPEP n’est pas à exclure. Alger y est favorable.»
Pour autant, pour Mohamed Saïd Beghoul, cela ne suffit pas à qualifier l’Iran de «problème». «Un pays pétrolier, notamment rentier, qui est obligé de soigner son économie en augmentant sa production ne doit pas être considéré comme un problème pour le marché. L’Iran ne veut que recouvrer, de manière légitime, son quota de production historique d’avant embargo.
Le marché d’avant embargo et d’avant schistes n’a jamais trop souffert des augmentations des quotas de production bien que souvent dépassés, explique-t-il. Une partie du problème réside donc dans l’effritement de la discipline au sein de l’OPEP pour ne pas dire l’éclatement de l’organisation quand on sait que, par exemple, l’Arabie saoudite produit déjà 1 million de barils par jour de plus que le soi-disant niveau de gel de la production de janvier 2016 !
Le royaume wahhabite n’a pas l’intention de perdre sa part de marché et l’augmentation de sa production est le seul moyen de sa préservation, quitte à brader encore son brut sur le marché asiatique. L’autre partie du problème, et qui pèse le plus, c’est cette surabondance du brut sur le marché et les stocks américains qui avoisinent les 511 millions de barils.»
Est-ce que cette réunion a d’autres enjeux que le pétrole ?
Oui. L’Algérie a une carte diplomatique à jouer. «Comme elle n’est pas un grand pays pétrolier, elle a donc intérêt à ‘‘politiser’’ cette réunion, souligne Naoufel Brahimi El Mili. Les sujets qui seront traités d’une façon ou d’une autre dépasseront l’aspect technique de la production pétrolière.»
On y parlera donc de la guerre en Syrie. «Sur ce registre, la présence russe à Alger est un atout pour la diplomatie algérienne, poursuit le politologue. Le rôle de la Russie en Syrie nécessite un relais arabe crédible que seule l’Algérie peut incarner. Au sein de la Ligue arabe qui n’a pas de véritable poids politique, mais peut être une bonne productrice ‘‘d’alibis’’, l’Algérie est quasiment le seul membre à ne pas être hostile à Bachar Al Assad [avec le Liban, Hezbollah oblige].
Alors une bonne entente avec la Russie, importante alliée militaire du régime syrien, permet à l’Algérie d’avoir une voix plus audible sur la question.» Mohamed Saïd Beghoul n’a pas de doute non plus, le dossier syrien sera à l’ordre du jour, pas uniquement pour des raisons géopolitiques, mais aussi financières. «Si la situation du marché pétrolier semble faire converger les producteurs vers le même objectif qui est la nécessité d’une stabilisation des prix, la question syrienne demeure un puissant facteur de divergence.
Les plus gros pétroliers comme la Russie et l’Iran, alliés du régime de Damas, et l’Arabie Saoudite, qui soutient certains groupes armés hostiles au président Bachar Al Assad, tout en combattant d’autres, ont tous besoins d’insérer le traitement de la crise syrienne dans leurs budgets annuels, souligne-t-il. Le seul point commun à ces pays rentiers, c’est la nécessité d’augmenter leur production pour surmonter leur engagement dans la crise syrienne. Dans ce sens, une réduction de leur production reste très hypothétique.
Quant à l’Algérie, elle semble traiter, officiellement, avec l’Etat syrien dans son ensemble et non directement avec les différentes factions en conflit, même si la visite officielle en Syrie du ministre algérien des Affaires maghrébines en avril dernier rime avec un penchant indirect vers le régime de Bachar Al Assad. A la différence que l’Algérie, petit pays pétrolier, privilégie l’arme diplomatique à celle du pétrole dans la crise syrienne.» Difficile aussi de ne pas évoquer la crise libyenne, dans laquelle, selon El Mili, «aucune solution politique viable ne peut voir le jour sans l’adhésion d’Alger», ou encore la guerre au Yémen. «Reste à l’Algérie de démontrer au reste du monde, conclut le politologue, qu’elle maîtrise son avenir politique et économique.»
Qu’est-ce que l’IEF ?
Le Forum international de l’énergie (IEF) est une institution créée entre l’OPEP, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’industrie pétrolière. «C’est un espace de concertation entre pays consommateurs et pays producteurs, dont l’objectif est de fournir des informations statistiques unifiées, de leur donner plus de clarté pour aider à la prise de décision, à une meilleure gouvernance», explique Mourad Preure.
Mélanie Matarese
Jeux paralympiques Rrio-2016 : Nassima Saïfi en or
le 16.09.16 | 10h00
L’Algérienne Nassima Saïfi a décroché, hier à Rio, au Brésil, la médaille d’or dans le concours du lancer de disque, série F56/57.
Déjà championne olympique dans cette épreuve à Londres-2012, la native de Mila a conservé son titre en s’imposant grâce à un jet de 33,33 m dans l’épreuve du disque. Elle a relégué l’Irlandaise Orla Barry (30,06 m) et la Nigériane Eucharia Iyiazi (27,54 m) respectivement à deuxième et troisième places. C’est la seconde médaille remportée par Nassima Saïfi dans ces Jeux. Jeudi dernier, elle avait remporté la médaille d’argent dans la compétition Shot Put F56/57. Valeur sûre du handisport algérien, l’athlète de Mila, âgée de 27 ans, a confirmé à Rio ses titres précédents aux championnats du monde.
Elle avait déjà réussi à décrocher l’or dans l’épreuve du disque en 2011 à Christchurch en Nouvelle-Zélande, en 2013 à Lyon (France) et 2015 à Doha, au Qatar. L’Algérienne avait également remporté l’argent dans la compétition du Shot Put à Lyon en 2013. Auparavant, l’athlète algérien, Mohamed Fouad Hamoumou, a réussi à arracher la médaille de bronze dans l’épreuve du 400 m, classe T13. L’Algérien a couru le tour de piste en 48’’04. Cette épreuve a été remportée par le Marocain Mohamed Amaguoun (47’’15), suivi du Namibien Johannes Nambala (47’’21). L’autre Algérien Fouad Baka s’est classé 4e, récidivant sa performance sur 1500 m, classe T33.
Le médaillé d’or et recordman du monde Abdelatif Baka a dû déclarer forfait pour cause de blessure à la cuisse. Interrogé hier après cette deuxième médaille d’or décrochée par l’Algérie, le président de la Fédération algérienne de handisport (FAH), Rachid Haddad répond : «Je suis satisfait tout comme le staff technique et les membres du bureau par la consécration de la lanceuse Nassima Saïfi. Elle a confirmé son statut dans le concert mondial.
La médaille de Saïfi va stimuler encore plus Samir Nouioua (800 m) et Mohamed Berrahal (400 m) qui sont en mesure de viser la médaille d’or. A la veille de la clôture des Jeux paralympiques, le bilan de notre participation est satisfaisant : treize médailles, dont deux en or.» Concernant le forfait de l’équipe nationale féminine de goalball (non voyantes) face à Israël, le président de la FAH s’explique : «On a raté deux confrontations contre les Etats-Unis et Israël en raison de notre arrivée tardive à Rio à partir de la Pologne où nos représentantes étaient en stage.
On a transmis un rapport au Comité paralympique international (IPC), lequel a ouvert une enquête.» Après les deux médailles remportées par Nassima Saïfi et Mohamed Fouad Hamoumou, l’Algérie pointait hier à la 32e place du classement général avec 13 médailles : 2 d’or, 5 d’argent et 6 de bronze. Pour rappel, la délégation algérienne devra regagner Alger le 22 septembre.
Farouk Bouamama
Réda Benbaziz. Boxeur de la sélection nationale
J’aurais pu décrocher une médaille
le 16.09.16 | 10h00
Le jeune boxeur Réda Benbaziz a accepté de revenir sur l’échec des boxeurs algériens aux Jeux olympiques de Rio. L’Algérien de 23 ans, dont c’était la première participation à des JO, a tenté d’expliquer le «blocage» de nos pugilistes au stade des quarts de finale en rétablissant certaines vérités.
- On dit que le boxeur Réda Benbaziz a été le plus proche des Algériens pour accéder sur le podium olympique. Finalement, vous avez échoué aux portes des demi-finales. Quel bilan faites-vous de votre participation à cette prestigieuse compétition ?
Je suis le seul boxeur qui a fait deux combats et les a gagnés à Rio. Ceux qui m’ont vu combattre avaient senti que j’avais progressé par rapport à mon premier match et estimaient que je pouvais réaliser quelque chose dans cette compétition. Malheureusement, en quarts de finale j’ai boxé d’une tout autre manière. Il y avait une forte pression sur moi. Se classer à la 5e place pour une première participation aux Jeux olympiques, c’est quand même une bonne performance. Je vais travailler encore plus afin de pouvoir réaliser un bien meilleur résultat à l’avenir.
- Pensez-vous que vous étiez capable de faire mieux dans ces Jeux ?
Bien sûr. Je peux vous dire que personne ne me connaît mieux que mon entraîneur du club d’Akbou, Yacine Loubar. Je reste persuadé que si ce dernier s’était déplacé avec moi, j’aurais pu décrocher une médaille. Maintenant, je dois attendre quatre ans afin de pouvoir prendre part à une autre compétition des JO. Moi, je tiens l’entraîneur national en chef et le DTN pour responsables de l’échec de la boxe à Rio. Gérer une sélection nationale, ce n’est pas seulement établir un programme de préparation et effectuer des entraînements.
- Certains ont fustigé le staff technique après l’échec de nos boxeurs, encore une fois, au stade des quarts de finale…
Quand on me dit que le staff technique n’est pas à la hauteur, je dis que c’est vrai. La faute incombe au staff technique. En tant qu’athlète, j’ai appliqué à la lettre tout ce qu’on m’a demandé de faire. J’ai travaillé très dur et fait des sacrifices. Beaucoup d’autres pays moins expérimentés que le nôtre dans le noble art sont parvenus à passer le cap des quarts de finale, pas nous.
C’était aux responsables du staff technique de réfléchir où se situait le problème des précédents échecs et tenter d’apporter des solutions. L’athlète ne pas faire une analyse et boxer en même temps. Quand on est sur le ring, il y a beaucoup de choses qui nous échappent. C’est à l’entraîneur en chef qu’incombe le rôle de savoir comment gérer son athlète, surtout dans le délicat tour des quarts de finale, qui reste le plus important et le plus difficile.
- Vous pensez que le staff technique n’a pas su donner le plus…
Ils ont donné ce qu’ils ont pu selon leurs connaissances dans le domaine de la boxe.
- Vous avez évoqué tout à l’heure la gestion. Que voulez-vous dire au juste ?
Je pense qu’il y a eu de la mauvaise gestion dans la préparation de l’équipe. Juste avant les Jeux, c’est-à-dire dans la dernière ligne droite, il aurait fallu travailler avec des sparrings-partners afin d’être au top le jour J. Malheureusement pour nous, bien que nous étions partis aux Etats-Unis, nous nous sommes contentés de nous entraîner et de faire des combats entre nous faute d’adversaires.
Le COA a fourni les moyens de la préparation de l’équipe, mais à mon avis, c’était au staff technique de se renseigner sur les pays qui se préparaient sur place et éventuellement organiser des combats de préparation. C’est pour cette raison que je parle de problème de gestion. On a travaillé pratiquement à l’aveuglette.
- Face aux échecs à répétition en quarts de finale, il vous a peut-être manqué un psychologue dans le staff...
C’est sûr. Le psychologue joue un rôle capital dans la préparation et les combats importants, quand il y a beaucoup de pression sur les athlètes. Celui-ci sait comment gérer ce genre de situation et parvient à remotiver les boxeurs. Un psychologue ne peut qu’apporter un plus aux boxeurs et à la discipline. Il y a d’autres choses que les gens ne savent pas.
Lorsqu’on effectue des stages à l’étranger, le kiné et le médecin ne se déplacent pas toujours avec nous. La dernière fois à Cuba, j’ai eu une allergie grave au niveau du bras. Vers 22h, j’ai dû solliciter le médecin de l’équipe du Venezuela, qui m’a ausculté et m’a fait une piqûre. Si on avait notre propre médecin avec nous, on pourrait le solliciter à tout moment et surtout se concentrer sur la compétition et rien d’autre.
- On sait que le boxeur ne mène pas le même train de vie qu’un footballeur. Vous, comment vivez-vous sur le plan financier ?
Moi, je me dis que si ce n’étaient les résultats et les titres que j’ai décrochés, j’aurai une vie autre que celle que je mène aujourd’hui. En boxe, les choses sont claires : tu prends un titre, tu as une prime. Pas de titre, pas de prime. En tant que boxeurs, nous n’avons jamais dit qu’il fallait nous aligner sur les footballeurs. Nous travaillons selon les moyens du bord. Ça on l’accepte, mais au fond de nous, on se dit qu’on représente le drapeau algérien et qu’on mérite plus d’égards. Le côté financier perturbe beaucoup de boxeurs.
- Donc, vous confirmez que vous vivez exclusivement des primes que vous recevez…
Absolument. Si tu ne fais pas de résultats, tu ne perçois rien. C’est pour cette raison que les boxeurs réclament toujours un statut au ministère avec un poste budgétaire afin d’assurer leur avenir. Ce n’est qu’ainsi que les boxeurs pourront se donner à fond. Pour ce qui est des sponsors, la plupart vont exclusivement vers le football. Donc, comme je l’ai dit, les boxeurs vivent tous des primes en fonction de leurs résultats.
- Comment voyez-vous la suite, après la fin des JO ?
Dès la fin des Jeux olympiques, on est rentrés au pays pour se reposer un peu et oublier la fatigue accumulée pendant des mois de travail. Mais d’autres compétitions se profilent déjà à l’horizon. Il y aura, en 2017, les Jeux méditerranéens et les Championnats du monde de boxe. Ma préparation devra d’abord commencer dans mon club, à Akbou. Pour la sélection nationale, nous allons attendre les élections de la Fédération et éventuellement la désignation du staff technique pour connaître la date du début de la préparation de la sélection nationale de boxe.
- Ne pensez-vous pas qu’il est peut-être temps pour la Fédération de désigner un staff technique étranger pour la sélection nationale ?
Pour moi, ce n’est pas important que l’entraîneur soit un étranger. L’essentiel est qu’il soit compétent et expérimenté. Par ailleurs, il faudra peut-être prendre en considération le cas des techniciens qui n’ont pas le diplôme requis et validé par le ministère alors qu’ils ont formé des tas de boxeurs. Par contre, il y en a d’autres qui n’ont jamais «sorti» un seul boxeur et qui ont dirigé l’équipe nationale.
Concernant toujours le chapitre de l’entraîneur, il y a quelque temps déjà, l’entraîneur cubain Luis Mariano Gonzalez, qui a décroché six médailles avec l’équipe de France à Rio et avait travaillé auparavant en Algérie, avait déclaré que s’il avait eu la sélection algérienne en main, il ne descendrait pas du podium mondial pendant au moins six ans. C’est là une preuve que la «pâte» existe bien chez nous.
- On vous laisse le soin de conclure...
Je remercie le public qui nous a soutenus, ma famille, mon entraîneur Yacine Loubar. Je n’oublie pas non plus tous les gens d’Akbou ainsi que mes amis.
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