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Actualités : IL S’ÉCHANGEAIT CE JEUDI À 113,20 POUR 1 EURO Le dinar poursuit sa dégringolade
Le dinar poursuit sa décrue sur le marché officiel, avec un certain impact économique et social. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Le cours de la monnaie nationale a atteint, constate-t-on, les 113,20 dinars pour un euro pour les opérations de commerce et 117 dinars pour les opérations de bank-notes. Une décrue qui confirme la dépréciation de la monnaie nationale constatée ces derniers mois. Déjà à la fin octobre dernier, le dinar était coté à 112,32 pour un euro. Depuis juillet 2013, la monnaie nationale avait enregistré une baisse de l’ordre de 10%. Un cours officiel qui se rapproche (inexorablement ?) du cours de la monnaie nationale sur le marché parallèle où le dinar continue de s’échanger à près de 150 dinars l’euro, la demande restant stagnante. Mais une baisse de la valeur officielle du dinar que la Banque d’Algérie et le ministère des Finances avaient, naguère, concédée tout en minimisant de son impact. Selon les autorités monétaires et financières, la baisse de la valeur ne relève pas d’une quelconque mesure de dévaluation mais résulte de l’évolution des principales devises et devait être conjoncturelle, le dinar devant s’apprécier comme le prévoyait Karim Djoudi. Une perspective qui ne s’est pas toutefois concrétisée. Or, cette dépréciation que nombre d’observateurs ont liée à la volonté des pouvoirs publics de réduire l’envolée des importations, se poursuit avec un impact certain sur les achats de produits. Des importations qui risquent de diminuer mais qui continueront d’être plus chères, essentiellement celles libellées à 60% en euro. Cela même si la devise européenne marque le pas actuellement devant le dollar. Mais c’est le pouvoir d’achat des citoyens qui en subira le contrecoup. Il sera plus affaibli, observe-t-on, d’autant que plusieurs prestations et produits de consommation seront plus chers. A cause du renchérissement des coûts d’importation de la zone euro, certains producteurs et fabricants locaux seront déstabilisés, pénalisés et seront tentés ou obligés de répercuter la hausse sur les prix. Notons toutefois que les produits de consommation dont les intrants sont tous locaux ainsi que les produits subventionnés ne devraient pas être impactés. Quant aux produits qui ne sont pas pris en compte dans le calcul de l’inflation (véhicules notamment), leur coûts poursuivent leur tendance haussière. En somme, une certaine poussée inflationniste en résultera, même si officiellement l’inflation en 2013 a été maitrisée à 4%. Ce que le Fonds monétaire international (FMI) a noté récemment tout en estimant que le dinar restait encore surévalué. Un avis extérieur qui a influé certainement sur l’évolution de la parité de change, nonobstant les explications et arguments que la Banque centrale ne manquera pas d’avancer. Soucieuse encore une fois d’atténuer des appréhensions récurrentes ici et là, la Banque d’Algérie se prévaudra de la politique de stabilisation monétaire qu’elle poursuit et qui recueille justement l’assentiment de l’institution financière. Mais de fait, la décrue du dinar, un phénomène de plus en plus structurel, soulève nécessairement l’interrogation sur la pertinence de poursuivre encore cette politique, sur les meilleurs moyens de reconfigurer autrement le marché de la devise, et par conséquent, toute la politique économique et financière du pays. C. B.
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Actualités : Commercialisation de la 3G L’ARPT donne le feu vert
Finies les tribulations pour les trois opérateurs de téléphonie mobile ! L’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) les autorise enfin à lancer la commercialisation du service de téléphonie mobile de troisième génération, 3G. Ce qui pourra être fait dès demain dimanche.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Les trois opérateurs de téléphonie mobile, Mobilis, Ooredoo (ex-Nedjma) et Djezzy peuvent désormais mettre en vente le service 3G, dans les wilayas où elles ont choisi de se déployer. Dans une information publiée jeudi sur son site internet, l’ARPT a annoncé en effet que «les opérateurs peuvent, désormais, procéder au lancement commercial de leur service 3G dans leurs wilayas respectives de déploiement conformément au cahier des charges». Cette autorisation d’entrée en phase d’exploitation commerciale de la 3G intervient 10 jours après que l’Autorité de régulation eut notifié officiellement aux trois opérateurs leurs licences respectives. Une notification qui a été faite, rappelons-le, au lendemain de la parution du décret exécutif s’y rapportant. Jeudi, l’ARPT a rappelé les conditions requises pour l’exploitation commerciale de la 3G. Elle a indiqué que les clients, désireux de s’offrir le service 3G auprès d’un des trois opérateurs, doivent impérativement s’acheter une nouvelle carte SIM. L’ARPT a précisé que les deux licences GSM et 3G doivent absolument être séparées, même si, exceptionnellement, l’opérateur peut accéder à la demande d’un client qui souhaiterait avoir une seule carte SIM /USIM communes aux deux numéros GSM et 3G. Autrement dit, il y a possibilité d’avoir une seule carte mais obligatoirement deux numéros. Cette obligation est contenue dans le cahier des charges signé par les trois opérateurs. L’ARPT a expliqué le pourquoi de cette séparation entre les deux services GSM et 3G. «Cette césure nette entre les deux licences (GSM/3G) transparaît dans les revenus engrangés au titre de chacune d’elles afin que les redevances assises sur le chiffre d’affaires de l’une ou de l’autre ne souffrent pas d’ambiguïté», a indiqué l’ARPT, précisant qu’«à ce titre, utiliser un numéro GSM sur le réseau 3G n’est pas autorisé pour l’heure par le régulateur dans ladite décision». L’Autorité de régulation laisse entendre que les choses peuvent changer à l’avenir. L’ARPT a également veillé scrupuleusement sur les modes d’identification qu’elle veut «précise» et «incontestable» de chaque abonné postpayé ou prépayé, gage, a-t-elle mentionné, de la constitution par les opérateurs de bases de données de leurs clients 3G cohérentes et fiables. «L’identification précise de chaque abonné peut assurer le régulateur que la statistique déclarée de leurs abonnés ne souffre pas des incohérences déjà rencontrées à l’occasion de la licence GSM comme la réunion d’un nombre anormalement important de numéros différents pour une seule et même personne ou même l’absence totale d’identification.» Aussi le respect de cette obligation passe par le constat de visu du déplacement de l’usager aux agences commerciales ou points de vente agréés. La préoccupation est aussi d’ordre sécuritaire. «De telles dispositions sont de nature en outre à préserver l’usager d’une identification erronée ou confuse qui pourrait lui causer des désagréments en cas d’enquête judiciaire à l’occasion d’une utilisation malveillante d’une carte SIM identifiée à tort en son nom.» Rappelons que la déclaration des attributions provisoires des licences 3G s’est faite le 14 octobre dernier. L’appel à la concurrence avait été lancé le 1er août 2013, quelques jours après la décision du gouvernement d’introduire le haut débit à travers la 3G. Le lancement de la 3G a connu plusieurs reports. S. A. I.
Déclaration officielle du Directeur Général de Nedjma Ooredoo M. Joseph Ged Réagissant à l’annonce de l’ARPT, M. Joseph Ged a déclaré : «Dix jours après l’obtention définitive de notre licence et moins de douze heures après les dernières approbations reçues de l’ARPT, nous lançons nos services 3G++ en Algérie pour nos clients. Ooredoo félicite les usagers et s’engage à ce que ses services soient à la hauteur de leurs attentes afin de vivre pleinement l’expérience du haut débit mobile en Algérie.»
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Actualités :INDÉPENDANCE DE LA JUSTICE ALGÉRIENNE Un mythe bien réel
Le principe de la séparation des pouvoirs est clairement inscrit dans la Constitution. Mais dans la pratique, les magistrats sont sous la coupe du pouvoir exécutif. Une problématique débattue, jeudi, lors d’une journée d’étude organisée par le groupe parlementaire du Front des forces socialistes à l’APN.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) Un magistrat indépendant est un élément essentiel de la protection des droits de l’Homme. Sauf qu’en Algérie, cette indépendance n’est que virtuelle. C’est la conclusion à laquelle ont abouti les participants à la journée d’étude parlementaire organisée, jeudi, par le groupe du Front des forces socialistes à l’Assemblée populaire nationale. Aberkane Farida, avocate et ancienne présidente du Conseil d’Etat ; Mohand Amokrane Boubchir, enseignant de droit à l’Université de Tizi-Ouzou, et Abdelmadjid Benchikh, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger et professeur à l’Université Cergy-Pontoise ont apporté des explications précises. Ainsi, selon le professeur Abdelmadjid Benchikh, la justice est «un marqueur fort» de la nature du système politique en Algérie. «La première Constitution de la République algérienne définissait la justice comme une fonction. A l’époque, la politique juridictionnelle devait être envisagée au niveau du parti unique. Le magistrat devait prêter serment d’allégeance et de militantisme à l’égard de la Révolution, tel que défini par l’autorité qui détient le pouvoir politique. Ce système s’est finalement effondré en 1989. La Constitution adoptée cette année-là a fait de la justice un pouvoir indépendant. Une série de dispositions tendent alors à assurer une indépendance du pouvoir judiciaire. Le juge jouit d’une protection. Mais les lois adoptées par la suite ont réduit cette indépendance de la justice alors qu’elles devaient respecter l’esprit de la Constitution.» Parmi ces lois figure celle relative à la Constitution et à l’organisation du Conseil supérieur de la magistrature adoptée en 2004. «Ce Conseil est l’organe essentiel sans lequel on ne peut engager un processus d’indépendance et de protection du juge. Il doit lui assurer une réelle inamovibilité du juge et la capacité de rendre la loi selon son âme et conscience, son intime conviction. Mais la loi de 2004 enclenche, au contraire, un processus de réduction de cette protection du juge. A travers sa composante déjà puisque les juges proches du pouvoir, ceux du parquet en l’occurrence, sont majoritaires en plus du fait que le chef de l’Etat, président du Conseil, peut désigner six de ces représentants», explique le professeur Benchikh. Un texte qui met clairement le pouvoir judiciaire sous la coupe de l’Exécutif en la personne du président de la République mais surtout du ministre de la Justice. «Il est important de souligner que le chef de l’Etat, chef du pouvoir exécutif, préside un pouvoir autre que l’Exécutif en vue de lui assigner ses directions. Bien sûr, il est hors de question, dans le système politique algérien, que quiconque aille à l’encontre des décisions du Président. Surtout qu’il n’assure pas cette fonction à la tête du Conseil, c’est en réalité le ministre de la Justice. Et là, c’est encore plus dommageable pour l’idée de l’indépendance du juge que de faire du ministre de la Justice la cheville ouvrière du fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature.» Pour l’ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, une justice indépendante va de pair avec la liberté de la presse, notamment du journalisme d’investigation. Mais là encore, les textes vont à l’encontre du principe de libre accès aux sources d’information. T. H.
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Sports : Corée du Sud Les Taiguk Warriors installés à Foz do Iguaçu
Lors du tirage au sort de la phase finale de la Coupe du monde de football au Brésil (12 juin-13 juillet 2014), la délégation sud-coréenne, dont la sélection sera l’un des trois adversaires de l’Algérie au tournoi final l’été prochain, était l’une des plus fortes à la cérémonie organisée à Costa do Sauipe. Tirage au sort mais aussi défense de la candidature sud-coréenne à l’organisation du Mondial-2017 des U20, événement finalement attribué aux Asiatiques. Une forte colonie qui, le tirage terminé et le OK du CE de la Fifa obtenu, a continué son travail de sape en allant visiter les installations qui vont abriter l’équipe sud-coréenne pendant la prochaine Coupe du monde, au Brésil. La Corée du Sud est, pour rappel, l'une des équipes les plus expérimentées de la zone Asie en phase finale de la Coupe du monde, avec huit participations, la septième d’affilée. La première sortie mondiale à la 20e édition de la CM, la neuvième dans l’histoire des Sud-Coréens, aura lieu le 17 juin contre la Russie, à l’Aréna Pantanal de Cuiabá. Après, les Coréens voyageront à Porto Alegre, où ils affronteront l'Algérie au stade Beira-Rio, le 22 juin. Pour mettre fin à la première phase, la Corée du Sud affrontera le 26 juin la Belgique, à São Paulo. Au bout, les Sud-Coréens aspirent une qualification aux quarts de finale, en attendant des jours meilleurs pour, peut-être, accomplir un parcours autrement plus sensationnel que celui réalisé, en 2002, chez eux, où les Taiguk Warriors avaient atteint les demi-finales assorties d’une place au pied du podium (4e). Une ambition légitime qui se doit d’être suivie de gros moyens, d’attention accrue d’abord. Aussi, au sortir de la cérémonie du tirage sort organisé à Costa do Sauípe, la délégation coréenne a multiplié les inspections à travers le pays du Roi Pelé. Le stade Beira-Rio de Porto Alegre aura été, le samedi 7 décembre, la première étape des inspecteurs sud-coréens qui ne sont pas passés inaperçus devant les autres délégations de prospecteurs néerlandais, français et argentins. La visite incluait une halte au Grêmio Arena, le Camps de base, les terrains d'entraînement mais également des échanges avec les responsables locaux du COL présidé par Paul Jukoski. Pelouse et dépendances internes du stade Beira-Rio ont été passés au peigne-fin par le sélectionneur de la Corée du Sud, Hong Myung Bo, son adjoint Kom Tae-Young et le préparateur physique Seiyo Ikeda ainsi que six membres de la délégation. A la fin de cette inspection, l’ancien capitaine de la sélection sud-coréenne, Hong Myung Bo soulignera «le concept magnifique du stade» mais a insisté sur le fait qu’il doit revenir, probablement en février prochain, pour mieux explorer le site.
Plus de 4 000 supporters attendus, 150 journalistes accrédités Pour les administratifs de la Fédération sud-coréenne, les préparatifs pour le transfert des 4 000 supporters sud-coréens qui accompagneront l’équipe au Brésil et des 150 journalistes accrédités (c’est le quota alloué aux cinq pays africains qualifiés au Mondial-2014) ont également été abordés. Les membres de la délégation sud-coréenne ont par la suite rallié la ville de Sao Paulo où ils ont visité, mercredi dernier, le Corinthians Aréna théâtre du match face à la Belgique, le 26 juin. Seigo Ikeda, l’entraîneur-adjoint de la Corée du Sud, a rencontré les responsables du stade de Sao Paulo et a été reçu par les responsables du club et ceux du Comité d’organisation local (COL ). L’adjoint de Hong Myung Bo a visité le terrain, les vestiaires et la salle de conférences de presse. À la fin de l’inspection, il a déclaré que «le stade est grand. J’ai bien aimé cette infrastructure où les joueurs et les entraîneurs vont devoir travailler. Le vestiaire est excellent puisque nous trouvons toutes les conditions idéales pour travailler avant le match, notamment pour l’échauffement et la récupération». Après douze jours passés au Brésil, la délégation est retournée jeudi à Incheon. A son arrivée à l’aéroport d’Incheon, le sélectionneur Hong Myung Bo a annoncé que «désormais la Coupe du monde a commencé pour nous». L’ancien adjoint du Néerlandais Guus Hiddink annoncera officiellement le lieu du camp de base des Coréens. «Ce sera à Foz do Iguaçu», a-t-il révélé. Quatrième plus grande ville de l'État du Paraná au Brésil, douzième de toute la région sud-est du pays, Foz do Iguaçu est située à la confluence du Rio Iguaçu et du Rio Paraná, à plus de 600 km à l'ouest de la capitale de l'Etat, Curitiba. Une ville peuplée d’émigrés d’origine libanaise et qui est située sur le Triplice Fronteira, endroit où le Brésil, l’Uruguay et l’Argentine partagent des frontières.
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Culture : Spectacle Algérie, capitale Alger
Didine Karoum qui a chanté «Ya Dzaïr», un hommage à Ahmed Wahby, a lui aussi apprécié la collaboration de l'Orchestre symphonique nationale avec des artistes de chaâbi, de l’andalou ou du «asri» dans cette hommage à la ville millénaire d’Alger. Un spectacle musical dédié à la ville d'Alger, rencontre, notamment, entre le chaâbi et la musique symphonique, a été animé à Alger, à l’occasion du 53e anniversaire des manifestations du 11 Décembre 1960, pour l'indépendance de l'Algérie. Intitulé «Si Alger m'était chantée», ce spectacle a réuni sur scène une vingtaine d'artistes, une chorale et des musiciens de l'Orchestre symphonique national (OSN) à la salle Atlas, de Bab-El-Oued. Après la projection d'images d'archives des manifestations de Décembre 1960, des artistes comme Abdelkader Chaou, Nadia Baroud, Nacereddine Chaouli, Hamidou, Didine Karoum ou Kamel El Harrachi sont montés sur scène pour interpréter des classiques de la chanson algérienne dédiés à «El Bahdja» comme «Ya el Ouerchane» ou «Ya Dzaïr». Mohamed Lamari, de son côté, a interprété son succès «Djazaïrya», une chanson flamenco qui n'a pas pris une ride. Le poète et parolier Yacine Ouabed a déclamé un poème à la gloire des héros de la Bataille d'Alger et en hommage à l’esprit solidaire qui régnait à la Casbah d'Alger au cours de la Révolution. Abdelkader Bouazzara, le directeur de l'Orchestre symphonique national, a souligné l'importance de ces célébrations qui ont, en outre, permis à des musiciens professionnels de l'OSN de «sortir de leur registre habituel» et de côtoyer des musiciens et des chanteurs chaâbi afin de leur offrir un «habillage musical académique». Didine Karoum qui a chanté «Ya Dzaïr», un hommage à Ahmed Wahby, a lui aussi apprécié «la collaboration de l'Orchestre symphonique avec des artistes de chaâbi, de l’andalou ou du asri (moderne) algérois». Après cette première représentation à la salle Atlas, le spectacle «Si Alger m'était chantée» a été programmé jeudi au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi et hier vendredi à la salle Ibn Zeydoun de Riadh-El-Feth, à Alger toujours. Le spectacle «Si Alger m’était chantée» a été organisé par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) en collaboration avec la Télévision et la Radio algérienne
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Les vieux dictateurs ont-ils encore la force de rêver du Soccer Stadium ? |
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Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com |
Algérie. Flambée des prix sans précédent sur tous les produits, notamment sur le…
… cirage, selon le baromètre Farouk !
Cette cérémonie immense de recueillement et d’hommages à la mémoire de Nelson Mandela dans le Soccer Stadium de Soweto, ça aura été finalement un peu la mort par anticipation d’un certain nombre de dictateurs et d’autocrates qui règnent de leur mauvaise gouvernance sur plusieurs pays du monde. Je me suis amusé à imaginer ce qu’ils ont pu ressentir à voir ainsi des foules défier le temps, les trombes d’eau pour venir dire merci à Madiba. A quoi peut bien penser un dictateur, un vieux dictateur assis seul, dans la pénombre de son salon affreusement vide, sauf du clinquant des salons de Palais ? Un dictateur se pose-t-il alors la question de savoir si sa mort emplira un stade entier d’hommages ? D’hommages vrais, et non pas de cohortes de pauvres hères amenés là comme on amènerait dans certaines contrées, en bus, en processions forcées vers les bureaux de vote, les jours de scrutin ? Un dictateur se suffirait-il d’un plus petit stade, moins de gradins, pour satisfaire malgré tout son égo ? Une petite salle pour sports Co, un terrain de volley, de hand ou de basket, Ya Sidi, juste ça ? Un dictateur revient-il sur ses méfaits passés et présents lorsqu’il voit des gens aussi différents, parfois même ennemis, dire du bien, le même bien d’une seule et même personne, à l’unisson, en chœur, leurs hommages balayant comme une gigantesque ola les travées du Soccer Stadium ? Un vieux dictateur, tassé sur lui-même comme dans un dernier refuge, compte-t-il frénétiquement ceux qui pourraient quand même venir à ses obsèques, le soir, en catimini, loin des regards ? Un dictateur finissant peut-il suivre jusqu’au bout la retransmission de la «fête» organisée par le monde à Madiba ? N’est-ce pas un supplice trop insupportable pour le dictateur ? Va savoir ce qui peut passer par la tête déjà chancelante d’un vieux dictateur réfugié dans la pénombre de son salon, la main trop loin de l’interrupteur. Les vieux dictateurs regardent-ils encore la télé, même d’un œil et d’une oreille, l’autre œil et l’autre oreille tendus à scruter les derniers laudateurs venus dans le boudoir livrer leurs quotas de compliments rétribués ? Diable comme le Soccer City de Soweto m’a semblé prendre les dimensions abyssales d’un insondable sarcophage pour tous les dictateurs du monde. Ce jour-là, ce lundi-noir des dictateurs, beaucoup d’entre eux sont morts par anticipation, ont délacé la seconde chaussure, libérant l’autre pied afin qu’il rejoigne le premier déjà dans le trou. Les autres ? Le reste des dictateurs ? Ils n’avaient déjà plus la force de mourir. Effacés à jamais des hommages et de tous les …stades de la vie. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
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