Actualité | lundi 5 mars 2012
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Lancement lundi de la marche non commerciale du second tronçon du Tramway d'Alger
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Les gros sous de l'étranger
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Un code électoral qui perpétue le financement occulte
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Partis islamistes : Les gros sous de l’étranger
le 05.03.12 | 10h00
En Tunisie, en Egypte, en Libye, la conquête fulgurante du pouvoir par des mouvements islamistes, parrainés notamment par les pétromonarchies du Golfe, est sujette à suspicion. Le rapprochement avec l’Algérie est vite fait. L’implication du Qatar dans le soutien aux mouvements islamistes de tous bords (chiites ou sunnites, salafistes djihadistes ou Frères musulmans) ne date pas du Printemps arabe
Le nouveau code électoral et la loi sur les partis en Algérie ont sacrifié l’exigence de transparence des finances des formations politiques.
Nos islamistes sont-ils financés de «l’extérieur» ? Doha est-elle devenue leur nouvelle «Mecque», leur bailleur de fonds ? Grave (ou grotesque), l’accusation, martelée pendant des semaines par le très remonté triumvirat Hanoune-Benyounès-Chihab, respectivement secrétaire général du Parti des travailleurs, du Mouvement populaire algérien et membre du bureau national du Rassemblement national démocratique, ne semble pas trop alarmer le pouvoir politique. «Il y a possibilité d’enquête», répondit, la semaine dernière, sur un ton désinvolte, Dahou Ould Kablia, le ministre de l’Intérieur. Fait avéré ou délire paranoïaque ? L’acte d’accusation serait-il juste un écran de fumée pour cacher des enjeux autrement plus importants dont le financement (interne) des partis politiques, véritables écuries d’Augias où se fabriquent, avec la puissance de l’argent sale et des deniers publics, la clientèle du régime.
Début février, mille et une news. «Nos islamistes en devenir», thème d’un débat animé (rencontres d’Algérie News) entre autres par Mohamed Chafik Mesbah, l’intellectuel des «services». L’analyste est profondément pessimiste, et pour cause ! Le printemps arabe a accouché de l’apocalypse. C’est une forme nouvelle de recolonisation qui frappe, explique-il, à nos frontières, alors que le pouvoir politique, ajoute-t-il catastrophé, persiste dans sa fuite en avant, «incapable de lire correctement les événements et prendre conscience de l’ampleur de la menace». Mesbah est résigné à la sombre perspective d’un «changement par la violence».
En Tunisie, en Egypte, en Libye, la conquête fulgurante du pouvoir par des mouvements islamistes, parrainés (et armés) notamment par les pétromonarchies du Golfe, est sujette à caution, à suspicion. Le rapprochement avec l’Algérie est vite fait. «Nos islamistes financés par des parties étrangers, ce n’est un secret pour personne, ou tout juste un secret de Polichinelle», fait remarquer le sociologue Zoubir Arrous. Toute la difficulté, note le chercheur sur l’islamisme au Cread, est de conforter les faits (historiques) avec des preuves matérielles. Ce qui n’est pas évident, selon lui, à dénicher eu égard au caractère occulte, par nature, de ces financements. Dès les années 1970, les pétromonarchies du Golfe — dont les caisses ont été renflouées par le «choc pétrolier» — en coordination avec les USA, ont formé, financé (et armé) une pléiade de mouvements fondamentalistes, d’associations religieuses, caritatives… à travers le monde, des Caraïbes à l’Indonésie, de l’Egypte à l’Afghanistan, Iran, jusqu’en Palestine.
«L’état wahhabite, épicentre du séisme intégriste dans le monde musulman»
Pour contrer le communisme et le courant nationaliste socialisant, l’Etat wahhabite a joué un rôle-clé et est devenu, par excellence, «l’épicentre du séisme intégriste dans le monde musulman (in Roger Garaudy, Intégrismes, p 10)». «Autrement, comment des partis islamistes fraîchement créés, s’interroge Arrous, peuvent-ils se permettre de louer une salle gigantesque de la dimension de la Coupole (complexe du 5 Juillet à Alger) et prendre en charge 6000 congressistes venus de dizaines de wilaya du pays ?» Allusion faite au Congrès, très tape-à-l’œil, le 10 février dernier, du Front pour la justice et le développement (FJD), présidée par la présumée nouvelle coqueluche de l’«internationale islamiste», à savoir cheikh Abdallah Djaballah. Par ailleurs, observe l’universitaire, les partis islamistes algériens, de par la composante sociologique de leur base militante et sympathisante, faite de grands commerçants, petits industriels, hommes d’affaires, entrepreneurs, négociants…, sont les mieux lotis «financièrement», sur la scène politique algérienne, pouvant rapidement mobiliser des moyens financiers considérables.
La quasi-totalité des associations islamistes algériennes — dont certaines muées en partis politiques après la constitution de 1989 —, rappelle H’mida Layachi, spécialiste de la mouvance islamiste algérienne, ont été, à un moment ou un autre de leur histoire, en collusion directe avec l’Etat wahhabite. Le FIS lui-même a bénéficié de l’aide massive de l’Arabie Saoudite jusqu’à la première guerre du Golfe qui verra la source de ce financement se tarir à cause du soutien affiché par le parti dissout au régime de Saddam Hussein.
«Abassi Madani, le chef du FIS, se rendait dans les pays du Golfe à chaque épreuve politique, et il en rapportait des chèques libellés en millions de dollars», note Alexandre Del Valle dans Islamisme et Etats-Unis : une alliance contre l’Europe. «Ces subventions, souligne Del Valle, furent à l’origine de l’équipement électronique qui permit notamment au FIS d’analyser les résultats électoraux avant les autorités algériennes, de disposer d’une flotte de véhicules pour transporter ses troupes aux endroits stratégiques et d’acheter des armes en Allemagne de l’Est». Vingt ans après avoir misé sur le FIS, la «finance islamique» irriguera-t-elle, de nouveau, les veines des partis intégristes ?
12 février. Hydra, siège de l’UDR. C’est dans ce quartier huppé sur les «hauteurs» d’Alger, où la location d’une villa peut atteindre les deux millions de dinars par mois, que le Mouvement populaire algérien (ex-UDR) a dressé son quartier général. Une villa cossue qui, veille d’élection, grouille de monde. Les murs suintent encore la peinture fraîche, le bois massif. Des tableaux d’ornement, du matériel informatique, négligemment déballés, squattent encore les recoins de bureaux. L’homme du «j’accuse» les leaders de partis islamistes de faire le pèlerinage à Doha, leur «nouvelle Mecque», d’y «revenir avec des chèques», c’est lui : Amara Benyounès, ancien vice-président du RCD, fait ministre de la Santé à la faveur de l’intégration du RCD au gouvernement (au pouvoir ?) en 1999. Comme Louisa Hanoune, Amara Benyounès concentre ses tirs sur ce qu’il qualifie de «bélier démocratique», le Qatar, un ergot sorti de la Péninsule arabique, 11 000 km2 (Tébessa est plus vaste de 2000 km2), baignant dans un océan de gaz, de dollars (700 milliards de dollars de fonds souverains) et d’ambitions démesurées.
Benyounès est convaincu que le «Qatar finance les intégristes algériens, comme l’ont fait auparavant pour tous les mouvements fondamentalistes de par le monde l’Arabie Saoudite, l’Iran, les Emirats etc.». Des preuves ? Benyounès dit n’en posséder «aucune». «Pour l’heure, dit-il, nous n’avons qu’un faisceau de présomptions. Tout le monde a vu le rôle trouble que joue le Qatar en Syrie, le financement de la campagne des islamistes d’Ennahdha en Tunisie, l’aide logistique, militaire et financière apportée par cet Emirat aux djihadistes libyens.»
Janvier 2012. Soltani et d’autres dirigeants de partis islamistes détonnent, agacent par leurs pèlerinages à Doha, Ankara, deux «places» fortes de la «finance islamique», particulièrement convoitées, en ces temps de pré-campagne électorale, par les islamistes de bazar. En janvier, Soltani aurait séjourné (d’après Louisa Hanoune), plus de vingt jours dans cet Emirat, a rencontré, pas seulement le «mufti» des «révolutions arabes», Cheikh Al Qaradawi, et s’est fait royalement inviter par la très «Embedded» chaîne Al Jazeera. Le président du MSP frayera aussi du côté d’Ankara. Son pèlerinage à la Sublime porte, rapporte un quotidien national, s’est fait à bord d’un avion privé appartenant à un homme d’affaires turc. 200 entreprises turques activent en Algérie dans l’agroalimentaire, le textile, la sidérurgie, la pêche et surtout le BTP, secteur contrôlé par des ministres MSP. Les entreprises et produits turcs ont pignon sur rue. En novembre 2008, Özgün Insaat, entreprise turque de bâtiment installée depuis 2004 en Algérie, décroche 4 contrats dans les travaux publics et les transports, d’un montant de 2 milliards d’euros.
Simple coïncidence ? Abderrezak Mokri se veut catégorique en évoquant les relations qu’entretient son parti avec des ONG et associations proches de l’AKP, le parti modèle achevé de l’islamisme «light», libéral et allié de l’Occident : «Nos relations avec l’AKP sont transparentes. Des relations politiques, purement et simplement», commente Mokri. Les bonnes affaires turques en Algérie n’ont pas attendu, selon lui, les ministres MSP pour prospérer.
8 février, siège de Haraket mujtama Essilem (MSP). De l’extérieur, le siège du parti islamiste ne paie pas de mine. L’immeuble de 5 étages, offert par l’Etat au milieu des années 1990 — lorsque Hamas du Cheikh Nahnah a «rallié», avec armes et bagages le camp du pouvoir —, est en plein chantier. Mitoyen avec le centre commercial au nom évocateur, Al Khalij, sis à quelques encablures du Palais El Mouradia, le quartier général des «khouanjia» fait peau neuve, se pare en prévision d’une victoire électorale qu’on croit «certaine», en mai prochain. A l’intérieur, le marbre est de rigueur : équipements high-tech et mobiliers de bureaux flambant neufs, boiserie de qualité supérieure… les locaux du MSP respirent la collection «printemps arabe».
Confronté à l’accusation de financement qatari, le vice-président du MSP, Abderezak Mokri, éclate d’un rire théâtral, d’un rire nerveux. «Vous pensez bien que si les services de l’Etat avaient la moindre chose contre nous, nous serions déjà taillés en pièces. Massacrés.» Mokri dénonce un procès en sorcellerie, «œuvre, dit-il, de forces politiques en panne d’idées, de militantisme et qui n’ont que ces mensonges pour espérer se maintenir sur l’échiquier.»
Mai 2010. Mokri prend la tête de la délégation algérienne participant à la flottille de la liberté (Free Gaza) à bord d’un bateau acheté en Turquie (au nom de l’épouse de Soltani) et battant pavillon algérien. Une grosse opération montée par plusieurs ONG, dont l’incontournable IHH (Insani Yardim Vakfi), une puissante fondation caritative turque de défense des droits de l’homme et secours humanitaires. Etroitement liée au Saadet partisi (le parti islamiste de la félicité) et au gouvernement islamiste AKP d’Erdogan, l’IHH — dont certains de ses membres sont nommés au gouvernement — est active dans plus de 100 pays, principalement en Afrique où elle finance des milliers de projets de bienfaisance. Qualifiée par la presse turque de ONGG (Organisation non gouvernementale du
gouvernement !), l’IHH est de ces outils redoutables de la politique étrangère turque et de sa stratégie d’influence régionale. Tout comme l’est la puissante Tuskon, la Confédération des hommes d’affaires et des industriels de Turquie, 33 260 hommes d’affaires qu’on dit «puritains nationalistes», alliés avec la confrérie de Fathulah-Gulen, et fer de lance de stratégie de (re)conquête de l’Afrique et ses marchés.
Doha ou sublime porte : des cheikhs et des chèques
Les collusions des partis islamistes avec le Qatar, la Turquie, les puissances américaine et européenne ne sont pas qu’une vue de l’esprit, soutient Amel Boubkeur, chercheur en sociologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS, France). La spécialiste qui a eu à éplucher les comptes de certains partis islamistes comme le MSP, réfute toutefois l’hypothèse d’un financement d’ordre «idéologique». «Il serait plus pertinent, d’après elle, d’analyser le phénomène du financement qatari sous le prisme géopolitique et géostratégique, certes bête et méchant, que sous le prisme de la concordance idéologique qui ne tient pas la route. Ça, c’est la lecture que se fait la presse française, très loin des enjeux véritables dans ces pays.»
Si les connexions du MSP avec la branche d’hommes d’affaires de l’AKP sont établies, cela ne veut aucunement dire qu’elles influent sur les prises de marchés et les échanges économiques et commerciaux (deux milliards USD/an avec la Turquie). La seule clé de voûte des échanges reste d’ordre «purement économique». «Ce qui intéresse Turcs et Qataris, c’est d’abord l’acquisition de marchés.» Et le MSP «a plus joué le rôle d’interface que de partenaire idéologique. Et les membres de l’AKP avec qui j’ai pu m’entretenir n’aimaient d’ailleurs pas que les mouvements islamistes, de Tunisie, du Maroc ou d’Algérie se réclament de leurs expériences, car ils sont, au contraire, soucieux de dé-islamiser leur gouvernance par rapport à l’Europe, les USA etc.». «Au-delà du fantasme d’un Islam politique qui grossirait par l’importance de ses moyens financiers, conclut-elle, le plus dangereux pour la démocratie en Algérie, au-delà des partis islamistes, c’est le mode de redistribution de la rente, captée par les partis au pouvoir, les islamistes y compris.»
Doha. 29 mai 2007. La deuxième édition du «Forum pour la démocratie et les réformes dans le monde arabe» est un franc succès. Royalement pris en charge par la princesse Sheikha Mozah (3e épouse de l’émir et son éminence grise), la présidente de la très influente et richissime Qatar Foundation (un budget de 15 milliard USD), des centaines d’experts, journalistes, hommes politiques, leaders d’opinions…, venus des quatre coins de la planète, anticipaient les chamboulement à venir dans la région. Un des thèmes discutés traitait déjà du «rôle des puissances occidentales dans les transitions démocratiques» !H’mida Layachi, à l’instar d’une dizaine d’universitaires et représentants d’associations et organisations de la société civile algérienne, avait pris part aux ateliers de ce forum, incubateur avant l’heure des révoltes arabes. Problèmes des «minorités», «femmes en politique», «rôle de la société civile», des thèmes prometteurs d’autant de révolutions arabes, dont est le «premier exportateur».
Pour H’mida Layachi, l’implication du Qatar dans le soutien aux mouvements islamistes de tous bords (chiites ou sunnites, salafistes djihadistes ou Frères musulmans) ne date pas du «printemps arabe». Elle est bel et bien antérieure. Micro-Etat dont les revenus annuels dépassent les 100 milliards de dollars (contre 30 milliards d’importations), le Qatar prend sous sa coupe une pléthore de mouvements islamistes, des plus modérés aux plus extrémistes : les talibans, accueillis sur son sol, les salafistes djihadistes de Libye, les Frères musulmans tunisiens, égyptiens et algériens.
La démocratie selon cheikha Mozah
Le dissident du MSP, Abdelmadjid Menasra, président du Front du changement (FC) aurait, d’après H’mida, déjà reçu l’onction suprême de Cheikh Al Qaradawi, le président de la puissante Union mondiale des oulémas musulmans.
Mais il n’y a pas que les islamistes, précise-t-il, qui ont bénéficié des largesses et autres précieux présents offerts par les monarchies pétrolières et gazières du Golfe. Des dignitaires et caudillos du régime algérien, civils et militaires, avaient aussi leur part du gâteau. Des «hibates», des présents — une pratique de subornation ancrée dans les mœurs de ces familles royales et princières — ont été offerts à des personnalités nationales, dont l’ancien président Chadli Benjedid, Larbi Belkheir…
«Même le général Lamari avait eu sa suite dans un des luxueux hôtels de Doha, une suite voisine à celle offerte à Abassi Madani, l’ancien chef du FIS», ironise H’mida. Le président Bouteflika lui-même n’a-t-il pas été nommé «conseiller spécial» par Zayed ben Sultan Al Nahyane, le fondateur des Emirats, un «salarié» de sa majesté l’Emir, avant de retrouver l’Algérie, comme président de la République ?
Louisa Hanoune : «J’accuse», «je n’accuse pas»… les islamistes ! :
Les pourfendeurs des partis islamistes ont-ils la ficelle courte ? Après avoir savonné, par monts et par vaux le plancher aux islamistes et organisations de la société civile (LADDH, SOS Disparus…) accusés de sous-traiter tour à tour pour l’OTAN, le Qatar, la Turquie, l’impérialisme américain, le sionisme, pour les sages de Sions, la porte-parole du Parti des travailleurs se rétracte publiquement.
«Je n’ai jamais accusé les partis islamistes de recevoir de l’argent de l’extérieur», dit-elle lors d’une conférence de presse, le 28 février dernier. Le revirement est en effet spectaculaire. Dix jours auparavant, la SG du PT a affirmé que des responsables de partis islamistes algériens se sont rendus, le mois de janvier dernier, au Qatar, pour quémander un soutien financier aux cheikhs de ce richissime pays.
Ce que prévoit la loi :
-L’article 51 de la nouvelle loi sur les partis autorise les partis politiques à entretenir des relations avec les partis politiques étrangers. «Toutefois, précise le législateur, le parti ne peut entretenir des liens de coopération ou avoir de liens avec un parti politique étranger sur des bases contraires aux dispositions de la Constitution et/ou des lois en vigueur.
Il ne peut, en outre, mener des actions à l’étranger visant à porter atteinte à l’Etat, à ses symboles, à ses institutions et à ses intérêts économiques et diplomatiques, ni avoir des liens ou des rapports de nature à lui donner la forme d’une section, d’une association ou d’un groupement politique étranger.»
-L’art. 56 interdit au parti politique de «recevoir directement ou indirectement un soutien financier ou matériel d’une quelconque partie étrangère, à quelque titre ou forme que ce soit».
Mohand Aziri
Lancement lundi de la marche non commerciale du second tronçon du Tramway d'Alger
le 04.03.12 | 16h52
La marche non commerciale, ou "marche à blanc", des rames du tramway d'Alger sur le tronçon Les Fusillés-Bab Ezzouar, sera lancée demain lundi, a annoncé dimanche le ministre des Transports, M. Amar Tou.
"Quatre étapes de la marche non commerciale du Tramway d'Alger sont prévues dés lundi, portant sur la vérification des systèmes notamment celui de la régulation", a précisé le ministre à la presse en marge de l'ouverture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN).
La circulation des rames du tramway sans voyageurs s'effectuera à partir de la place des Fusillés (Hussein Dey) jusqu'à Bab-Ezzouar, en passant par Caroubier et les Bananiers (Mohammedia).
Quant au tronçon reliant Bordj El Kiffan et Dergana, le problème du foncier bloque toujours l'avancement des travaux de réalisation, selon le ministre.
M. Tou a expliqué qu'un problème de terrains "Waqf" dont sept maisons de propriété privée -qui ne dépendent pas du ministère des Affaires religieuses- sur la ligne du tramway, entrave l'achèvement de sa réalisation, indiquant que le ministère oeuvre avec la wilaya d'Alger pour la résolution de ce problème.
Dans sa totalité, le tramway d'Alger, qui assurera quotidiennement le transport de 185.000 voyageurs, desservira 38 stations sur une ligne de 23,2 km. Il reliera la banlieue est d'Alger au centre ville.
"Dés que les quatre étapes de la marche à blanc seront achevées avec succès, on pourra fixer une date de l'exploitation commerciale du tramway d'Alger", a-t-il ajouté.
Des extensions du projet sont prévues notamment de la station des Fusillés à Bir Mourad Raïs dont l'étude est "en cours", selon le ministre.
Le tramway d'Alger sera également étendu de Bir Mourad Raïs vers Draria, où il sera croisé avec le métro.
APS
Nos ministres ont-ils peur des urnes ?
le 05.03.12 | 10h00
Dans les pays démocratiques, le personnel politique est sommé de se soumettre au verdict des urnes aux différentes élections locales et parlementaires pour se donner une légitimité populaire. On a vu, en France, comment un ancien chef de gouvernement, Dominique de Villepin en l’occurrence, se voit à chaque fois rappelé par ses adversaires politiques, pour l’affaiblir, son déficit de légitimité pour avoir failli à ce commandement en évitant de se porter candidat aux élections locales et législatives. Dans ces pays, il n’est pas un responsable politique, à quelque niveau que ce soit, de la base au sommet, dans toutes les institutions, qui ne soit maire ou député. Quasiment tous les cadres des partis politiques sont des élus locaux ou de conseils régionaux.
Les ministres, à commencer par le premier d’entre eux, le chef du gouvernement, ne pourrait pas aspirer à gouverner le pays s’il n’est pas un élu, s’il n’a pas l’onction populaire. Quand on prétend se mettre au service de la collectivité nationale en assumant un poste ministériel, on ne peut pas se comporter comme un haut fonctionnaire parachuté, un coopérant qui a une vision centralisée de la gestion de la vie publique, déconnecté des préoccupations des citoyens. Chez nous, les membres du gouvernement et la classe politique de manière générale, qu’il s’agisse des institutionnels ou des états-majors des formations politiques, ne s’imposent pas cette loi régalienne par laquelle tout responsable se trouve lié par un contrat politique et moral avec les citoyens à travers la représentation populaire. Nos ministres et nos responsables, anciens ou en poste, ne se bousculent pas pour figurer sur les listes électorales, même ceux qui sont structurés dans des partis et qui passent pour être des poids lourds. Trop peu pour eux, le poste de député ?
Le statut d’acteur politique de l’ombre semble procurer plus de bienfaits qu’un poste officiel, chez ces professionnels de la politique qui tirent leur force de leur «légitimité historique» au sein de leurs formations. Serait-ce pour autant la seule motivation, pour tous ces hommes politiques qui occupent la scène médiatique, notamment en période électorale mais que l’on ne retrouve pas paradoxalement sur les listes électorales ? Seuls les candidats qui ont le privilège de figurer en tête des listes des partis, assurés du soutien actif de leurs appareils politiques, s’aventurent dans ce test de popularité qui pourrait conforter des carrières en cas de victoire ou, à l’inverse, briser ses rêves en cas de défaite. Incontestablement la classe politique, en Algérie, a peur du suffrage populaire.
L’échec d’un homme politique est vécu, dans la pratique du pouvoir en Algérie, comme une hécatombe et un désaveu populaire qui n’est pas sans conséquence sur les ambitions et les carriéristes de la politique. Surtout s’il s’agit d’un responsable connu, qui a déjà exercé des fonctions officielles et ne désespère pas de revenir aux affaires ou qui est en poste par la grâce d’une confortable nomination politique ou administrative.
Omar Berbiche
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