ILS DISCUTERONT, EN SEPTEMBRE PROCHAIN, DU TERRORISME ET DE LA SÉCURITÉ AU SAHEL Les puissants du monde à Alger Tahar FATTANI - Jeudi 02 Juin 2011 - Page : 3
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«Cette réunion est extrêmement importante car elle permettra de lutter efficacement contre cette menace transfrontalière». |
Cette rencontre regroupera les USA, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l’UE en plus des pays du Sahel.
Alger abritera une réunion de «haut niveau» au début du mois de septembre prochain pour discuter de la sécurité et du développement dans le Sahel. C’est ce qu’a dévoilé hier, Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Et de préciser que le cercle de concertation sera élargi cette fois-ci aux partenaires extra-régionaux. Les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume- Uni, seront associés, a précisé M.Messahel, lors d’une conférence de presse tenue hier à la résidence El-Mithak. A présent, aucune date précise n’a été arrêtée, a-t-il ajouté. Et de préciser que les concertations entre les quatre pays du Sahel, à savoir l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, se poursuivent pour arrêter le calendrier et l’agenda de cet événement jugé extrêmement important par Alger. Outre les «quatre pays» de la région et les cinq pays membres du Conseil de sécurité, des invitations ont été adressées à l’Union européenne et également aux organisations internationales, tels le comité de la lutte antiterroriste des Nations unies et les représentants du Pakistan, de l’Afghanistan et de l’Inde. Selon le diplomate algérien, cette rencontre sera une occasion pour les pays de la région de discuter avec les puissances occidentales des questions liées au développement économique de la région, à la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue. «Cette réunion est extrêmement importante parce qu’elle va amener toutes les parties à avoir un agenda commun pour permettre de lutter efficacement contre cette menace transfrontalière», a-t-il expliqué. Et d’insister que la sécurité commence d’abord par le développement économique de la région. Il sera question, également, d’approfondir les débats sur la lutte antiterroriste et la criminalité transnationale. Les partenaires extra-régionaux et les pays du champ, qui sont directement menacés, vont collaborer, selon le ministre, sur le volet portant l’échange d’information et de renseignement, la formation et la logistique. Le ministre algérien a expliqué que la tenue de cette réunion avait été décidée à l’issue de la rencontre ministérielle tenue récemment à Bamako et qui a regroupé l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. Abordant la situation en Libye et la sécurité de la région, M.Messahel a réitéré que la recrudescence des attaques terroristes en Algérie, ces derniers mois, n’est pas le fruit du hasard, mais elle est le fait de circulation d’armes et de munitions en Libye. «La Libye est devenue un dépôt (d’armes) à ciel ouvert. Il y a beaucoup d’armes qui circulent dans ce pays et qui sont transférées vers des zones de conflit», a-t-il ajouté. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia et le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avaient déjà soutenu cette hypothèse. Au sujet de la Libye, le ministre a réitéré que l’Algérie prône un dialogue «inclusif» en Libye avec la participation de toutes les parties libyennes afin d’aboutir à un règlement pacifique de la crise qui secoue ce pays. A ce titre, il a affirmé que l’Etat algérien est en contact avec les deux parties en conflit. Pour le Conseil national de transition, le ministre a affirmé que l’Algérie a des passerelles avec ces dirigeants, mais par le biais de l’Union africaine. S’agissant de l’approvisionnement de la Libye en produits de première nécessité, M.Messahel a annoncé que «le gouvernement algérien a donné son accord de principe pour satisfaire la requête libyenne concernant la fourniture des denrées alimentaires de première nécessité ainsi que les médicaments et autres produits pharmaceutiques», a-t-il souligné. Et de préciser que l’Algérie a informé le Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’opération et il a été invité à désigner un représentant du système des Nations unies pour contrôler l’opération qui se fait au niveau du poste frontalier de Deb deb. Au sujet de la visite du général Carter Ham, haut commandant des forces américaines pour l’Afrique (Africom), le conférencier a infirmé avoir enregistré une quelconque demande de ce dernier afin d’installer une base militaire américaine dans le Sud de l’Algérie ni qu’elle ait fait objet de discussion. La question n’a pas fait objet de discussion, car elle n’est pas à l’ordre du jour, a-t-il affirmé. A propos de la question du Sahara occidental, le ministre a rappelé que l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, avait toujours affirmé que les négociations entre le Maroc et le Front du Polisario se déroulent sur la base des propositions des deux parties soumises en 2007 et que la solution au conflit doit permettre au peuple saharoui d’exercer librement son droit à l’autodétermination.
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LE GÉNÉRAL DE CORPS D’ARMÉE AMÉRICAIN «L’Algérie n’a pas envoyé des mercenaires en Libye» Achira MAMMERI - Jeudi 02 Juin 2011 - Page : 2
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Des militaires algériens haut-gradés ou des informaticiens participent à des programmes de formation dans les écoles militaires aux Etats-Unis |
L’Armée américaine ne compte pas s’installer en Libye ni dans la région.
Après le démenti officiel de l’Algérie par la voix de son Premier ministre Ahmed Ouyahia, c’est au tour du commandant du Commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom) de nier l’envoi par l’Algérie de mercenaires en Libye. Dans une conférence de presse animée hier au siège de l’ambassade des Etats-Unis à Alger, le général de corps d’armée Carter F. Ham déclare, avec le soin d’écarter toute ambiguïté» que «je n’ai rien vu d’officiel ou de rapport qui fasse état d’envoi par l’Algérie de mercenaires en Libye». Rien d’officiel donc qui incrimine l’Algérie, contrairement aux accusations du Conseil national de transition libyen (CNT) qui avait accusé, il y a quelques semaines, l’Algérie d’avoir dépêché des mercenaires pour soutenir le régime du colonel Mouamar El Gueddafi. Le général Ham va plus loin et soutient que «l’Algérie a toujours appuyé la sécurité régionale et la lutte anti-terrorisme pour prévenir et empêcher qu’il y ait des mercenaires ou un mouvement de personnes et d’armements dans la région». Qui sont donc ces mercenaires dont les vidéos amateurs diffusent les images, soit par Internet ou à travers plusieurs télévisions du monde? Le général américain lie cela à l’existence d’un mouvement libre de mercenaires «vers et à partir de la Libye». C’est justement pour contrer ce mouvement ainsi que la circulation des armes que les pays de la région doivent arriver à une meilleure coopération pour sécuriser les frontières. Ils peuvent compter pour cela sur l’appui des Américains. Cet appui peut se traduire par l’échange de renseignements, une assistance logistique, ou même un appui pour renforcer le dialogue entre les pays de la région. Le général Ham qui a effectué une visite de deux jours à Alger, reconnaît que lors des discussions qu’il a tenues avec les autorités algériennes, le dossier libyen a pris le dessus. «On a beaucoup parlé de la Libye», soutient-il. Sur ce point il semblerait que les deux parties campent sur leurs positions. D’ailleurs, «je n’ai, poursuit-il, a aucun moment essayé de convaincre les autorités algériennes de notre point de vue.» Pour être «franc» note-t-il, «les positions des USA» ne sont pas toujours partagées «par nos partenaires en Afrique» Cela ne gène pas les USA puisque «les partenaires sont d’accord avec la finalité des opérations». Appelé à définir les objectifs des raids de l’Otan, le commandant d’Africom le résume ainsi: «Mouamar El Gueddafi doit quitter la Libye.» Les raids ne s’arrêteront pas jusqu’au départ du président libyen. Aucun consensus ni marge de manoeuvre ne seront accordés au leader libyen avant de quitter le pays. «Les USA n’ont pas utilisé la force pour attaquer Kadhafi, nos efforts militaires ont été engagés pour appuyer les résolutions onusiennes. A ce jour, nous constatons une importante dégradation des capacités militaires du régime libyen qui perd le contrôle de son armée.» «On a pu, poursuit le général, réduire le mouvement des armes pour la Libye.» D’ailleurs, le commandement militaire parle déjà de l’après-El Gueddafi. «Les discussions sont maintenant sur les actions requises après la fin du conflit. Je ne pense pas, note-t-il, que le rôle des militaires américains sera majeur, nous insistons surtout sur le rôle humanitaire», précise-t-il. Il a réitéré, à ce propos, qu’il n’y a pas de plan pour transférer le QG de l’Africom en Afrique. «Le QG demeurera pour le moment en Allemagne et les employés gérant nos programmes et manoeuvres continueront à effectuer des voyages en Afrique avec l’accord des pays hôtes», a déclaré le haut gradé américain. Le Comman-dement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) demeure engagé à être un partenaire de «qualité» pour l’Algérie, a affirmé le général de corps d’armée Carter F. Ham Il s’est dit satisfait du niveau des «très fortes relations» qu’entretiennent l’Algérie et les Etats-Unis. «Je suis très comblé de la relation qui existe entre les armées américaine et algérienne», a-t-il dit. Le général Ham a indiqué, à ce propos, avoir eu des entretiens avec des responsables civils et militaires algériens sur les moyens de faire face à «l’extrémisme violent dans cette région et au-delà», insistant sur le fait que ces entretiens étaient «francs, directs et touchant plusieurs questions». Parmi les autres aspects importants évoqués dans les entretiens avec les dirigeants algériens, le responsable d’Africom a cité la question du Sahel et «la menace sécuritaire et extrémiste» dans la région et, plus largement en Afrique. Le général a souligné l’existence de «beaucoup de programmes de partenariat permettant aux militaires algériens haut-gradés ou des informaticiens, de participer à des programmes de formation dans les écoles militaires aux Etats-Unis». Les USA ont consacré à ce programme près de 90.000 dollars pour l’exercice 2009 et près de 100.000 dollars pour 2010.
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