ACTUALITES du VENDREDI 30 MARS 2012
Affaire Merah : Alger ne veut pas d'un problème «franco-français» Décembre 1994, les pirates de l’Airbus d’Air France furent ensevelis dans le secret dans les environs de Marignane. |
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Affaire Merah : Alger ne veut pas d'un problème «franco-français»
Décembre 1994, les pirates de l’Airbus d’Air France furent ensevelis dans le secret dans les environs de Marignane.
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Affaire Merah : Alger ne veut pas d’un problème «franco-français»
le 30.03.12 | 10h00
Décembre 1994, les pirates de l’Airbus d’Air France furent ensevelis dans le secret dans les environs de Marignane.
Octobre 1995, Khaled Kelkal, le responsable des attentats de l’été de la même année en France, est enterré dans le cimetière Rillieux et non pas rapatrié en Algérie comme le souhaitait sa famille. Mars 2012, Alger refuse l’inhumation en Algérie de Mohamed Merah, auteur présumé de 7 assassinats à Toulouse et Montauban. Si les périodes et les profils ne sont pas comparables, la question de l’inhumation d’éléments impliqués dans des violences reste délicate entre Alger et Paris. Y a-t-il eu négociation entre les deux parties ? «Peut-être pas de négociations directes, des contacts certainement autour de cette affaire si sensible et qui mobilise beaucoup l’affect des deux côtés, surtout en ces périodes de campagnes électorales en Algérie et en France», nous confie une source au fait du dossier.
D’autant qu’Alger avait officiellement laissé passer la tempête des commémorations du 19 Mars en France et leurs lots, parfois, de contre-vérités historiques et d’attaques contre l’ALN-FLN, afin de ne pas être emporté par le flot des polémiques des cercles de la Nostalégérie si chères aux politiques français en période de campagne présidentielle. «Officiellement, ce que nous disons aux interlocuteurs français est qu’il s’agit d’une affaire de famille, de funérailles qui doivent se dérouler dans un cadre intime, loin de toute surenchère médiatique ou autre», ajoute notre source. Mardi, le porte-parole des Affaires étrangères, Amar Belani, a déclaré à TSA qu’«il s’agit d’une affaire qui, en principe, w se traiter dans l’intimité de sa famille, loin de toute publicité malsaine et déplacée». Sur place, hier, dans la commune de Souaghi et à Médéa, l’opinion publique n’est pas plus divergente.
«Nous espérons que l’enterrement ne soit pas l’occasion pour des médias étrangers de salir l’image de notre pays, car une seule photo d’un téléphone portable circulant sur le web montrant une foule de curieux au cimetière serait interprétée comme un hommage à une victime ou, pire, à un martyr», nous déclare un journaliste de la région. «Mohamed Merah est un problème franco-français, comme c’est le cas pour l’histoire des harkis ou des pieds-noirs qu’on veut nous coller à chaque commémoration en France», commente un cadre de l’Etat. «Zidane est français quand il fait gagner à la France la Coupe du monde, mais Mohamed Merah est algérien parce qu’il a tué des innocents», ajoute-t-il. Et de poursuivre : «Mohamed Merah est un produit de la société française, c’est là-bas qu’il a grandi, c’est là-bas qu’il a fait de la prison, c’est l’armée française qui l’a refusé dans ses rangs, alors qu’ils l’enterrent en France.»
Ils ont réagi :
Première réaction algérienne. Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a réagi, hier à Alger, de manière prudente. «J’ai eu déjà à déplorer la surmédiatisation malvenue qui a entouré la question du rapatriement de la dépouille de feu Mohamed Merah», a-t-il déclaré.
«L’heure n’est ni à l’agitation ni à la polémique, pour respecter le deuil de la famille. Et tout ce que je peux dire, pour le moment, c’est que par ses tenants et ses aboutissants, cette affaire dépasse la simple formalité administrative ou consulaire, et en conséquence, l’autorisation de transfert de la dépouille n’a pas été accordée y compris pour des raisons liées à la préservation de l’ordre public.»
Nicolas Sarkozy interrogé hier par BFM TV en marge d’un déplacement de campagne dans le sud-est de la France, a souhaité qu’on ne fasse pas de polémique avec les obsèques de Mohamed Merah, alors que le maire de Toulouse, Pierre Cohen, a estimé pas opportune son inhumation dans la ville, théâtre de plusieurs de ses crimes. «Il était français, qu’il soit enterré et qu’on ne fasse pas de polémique avec ça», a déclaré Sarkozy.
«J’ai dit ce que je pensais de Mohamed Merah, qui a agi d’une façon monstrueuse. J’ai dit que les protestations de son père étaient profondément indignes et indécentes. En tant que chef de l’Etat, j’aurais préféré qu’on puisse interpeller Mohamed Merah vivant. Nous avons tout fait pour cela, la police a fait un travail remarquable et j’ai considéré que les polémiques d’ailleurs étaient honteuses», a ajouté Nicolas Sarkozy.
Les déclarations du chef d’Etat français ne sont pas du goût de la candidate du FN à l’Elysée, Marine Le Pen. Elle a dénoncé hier une «capitulation indigne» de Sarkozy face aux autorités algériennes qui ont refusé que le corps de Mohamed Merah soit rapatrié dans leur pays pour y être enterré. «Alors qu’il a ensanglanté notre sol et notre drapeau, Mohamed Merah sera inhumé dans la terre de France du fait de la capitulation indigne de Nicolas Sarkozy face aux autorités algériennes», écrit-elle dans un communiqué.
Adlène Meddi
L’ONB, ça pourrait aussi être l’Orchestre national de Boumerdès !
le 30.03.12 | 10h00
Deux ans après leur dernier album studio (Rendez-vous Barbès), les trublions de l’ONB reviennent tout simplement pour marquer à l’encre rouge quinze années de festivités, de mélodies sensorielles, de sexual healing et de karkabous désirables. Au programme, un double CD Live et une tournée qui débuta en Algérie et se terminera les 30 et 31 mars 2012 à Paris, à la salle du Trianon.
- Votre premier album enregistré en studio – et second de votre discographie – s’intitule Poulina. A l’issue de ces quinze années d’écoute, j’aimerais d’abord en connaître la définition…
Hein ? Poulina ? Bah, c’est le pollen au sens littéral du terme. Puis, lorsqu’on évoque le pollen, l’action aussi de polleniser, on songe de suite au printemps. D’un point de vue spirituel, c’est le sol de l’esprit, l’ivresse, le nectar, quelque chose sans doute qui serait à rapprocher de la verdoyante. Chacun voit ensuite l’ivresse qu’il veut. Que cela soit dans un bon livre ou une bonne bière. Le pollen peut être aussi un terme chez les fumeurs de joint ! L’air printanier sera spermatique, il y a du love dans l’air ! Et puis ça représente, l’ONB dans tous les sens. C’est un terme positif. Quinze ans après, il y a toujours du Poulina. Il y a toujours de la joie sur la scène, de l’effervescence et on ne peut pas mentir avec cette musique. Nous ne sommes pas dans une démarche purement politique avec des soirées à thème. Ce qui nous incombe, c’est de nous éclater durant deux
heures ! La musique est l’endroit où nous avons le moins de marge d’erreur possible. Nous ne sommes pas un groupe engagé, mais plutôt concerné !
- Pourquoi les gens vous associent au terme «engagé» ?
J’aimerais vous retourner la question ! Sommes-nous un groupe engagé du fait de notre pluriculturalisme ? C’est moins réducteur que ça. Aujourd’hui, nous vivons dans un pays où l’on sent que la galère n’a plus de couleur. En quinze ans, ce genre de chose s’est amplifié. Les immigrés, en majorité, ont toujours fait partie de la première couche de la société. Autrefois, les éboueurs étaient beaucoup plus des gens d’origine africaine. Aujourd’hui, on y retrouve des Français de souche. Et en parallèle, on a pu remarquer de nombreux enfants issus de l’immigration avançaient dans les études, même si parfois le métier qu’ils exerçaient n’était pas à la hauteur de leurs diplômes. C’est un constat qui n’implique pas pour autant de sombrer dans le misérabilisme. Ce qui a changé aussi, c’est de constater un public éclectique. Tu pourras remarquer qu’aux premiers rangs dans nos concerts se trouvent majoritairement des Français d’origine maghrébine. Notre public est maintenant cosmopolite, car notre musique s’adresse à tout le monde. Français de souche ou d’origine étrangère, vieux et jeunes, tous ! Certains jeunes, la vingtaine, viennent parfois nous voir en disant : «On vous a découverts grâce à nos parents qui vous écoutaient il y a quinze ans de ça !»
- Pour revenir à vos albums, on sent tout de même qu’il y a une différence entre les deux premiers et ceux que vous avez ensuite produits où le texte, par exemple, a changé radicalement ainsi que les thèmes évoqués. Alik, votre troisième album, est mâtiné de revendications sociales…
Dans les deux premiers albums, la connotation musicale est liée au jazz. La musique du Maghreb fut légèrement occidentalisée. Ensuite, nous nous sommes orientés vers quelque chose de plus rock. Ce que nous avons effectué ne peut être considéré comme un virage. Surtout pas ! C’est une évolution du groupe ! Ce rock métissé du Maghreb s’est imposé automatiquement. Effectivement, les textes sont purement engagés, mais nous ne faisons pas du syndicalisme pur et dur, car ce débat ne nous intéresse pas. Chacun a sa place. Nous respectons suffisamment ce monde de protestations pour en faire notre sacerdoce. Sur scène, nous représentons déjà des revendications sociales, mais en musique et avec la joie et la bonne humeur ! Quand on peut en placer une, on ne se gêne pas ! Nous sommes un groupe concerné et insolent tout en conservant une indépendance créative qui peut passer par une autoproduction totale ! Notre discours politique, c’est notre attitude !
- Vous avez toujours soulevé l’idée première d’être avant tout un groupe de scène. Excepté votre premier album qui est un live, le reste n’est pourtant qu’enregistrement en studio !
Tu connais des groupes qui, sur cinq disques, enchaînent deux live ? N’oublie pas actuellement le coffret live. Et puis, tous nos albums studio sont enregistrés en mode live, excepté peut-être Poulina.
- Concernant Poulina, avant de rentrer en studio, vous aviez beaucoup de craintes ?
On nous attendait au tournant. C’est le second album et on nous mettait la pression. Nous étions plus habitués à une absence de rigueur. Nous avions adopté une attitude innocente, voire naïve. Puis, du jour au lendemain, nous nous retrouvions dans un studio avec des conventions et autres contraintes et il fallait donc assurer. C’était assez impressionnant ! Après, nous voulions à tout prix nous réapproprier les musiques que nous connaissions, telles que le châabi, la musique kabyle ou l’alaoui. Nous souhaitions, à travers ce second album, présenter un panorama large des attentes et orientations musicales de tous les membres du groupe. Nous n’avions pas la prétention d’inventer quelque chose, juste – et c’est une répétition – nous réapproprier toutes ces tendances musicales. Chaque membre était invité à jouer sa musique pourvu qu’elle soit pertinente et qu’elle ait de l’âme. Le rock, par exemple, a toujours traversé certains de nos esprits. Voyez Youcef Boukella (bassiste et l’un des membres fondateurs du groupe) qui jouait à Belcourt dans un groupe de rock, T34 !
- Quand on entend «Orchestre national de Barbès», on a l’impression de voir un nouveau territoire sur une carte géographique musicale sans doute étriquée...
Oui peut-être, même si ça nous échappe un peu. Barbès, en soi, représente un endroit où la mixité est reine. Et puis l’ONB, ça pourrait aussi être l’Orchestre national de Bretagne, de Belgique, de Belleville et pourquoi pas de Boumerdès. D’ailleurs, la tournée sur Alger s’est bien
déroulée ! Après, il faut savoir que nous ne faisons pas de la world music, même si en même temps, on n’y réfléchit pas beaucoup. Les gens n’étaient pas formés, dans les années 1980, face à ces musiques qui provenaient de pays inconnus. Et puis, nous concernant, il y a tout de même un sacré mélange dans ce que nous jouons. Donc, les journalistes, pour ne citer qu’eux, n’ont pas tout de suite su définir cette musique, d’où l’appellation «world music» ! Aujourd’hui, les choses évoluent, car il n’y a plus de termes réducteurs. Par exemple, la Mano Negra, en qui nous nous retrouvons sur certains aspects, a toujours été casée dans le rock… alors qu’elle chante en espagnol !
- Vous avez toujours eu envie de participer à une aventure humaine aussi intense que l’ONB ?
C’est l’un – si ce n’est le point commun – que nous avions. Faut nous voir sur scène… tout n’est pas si innocent que ça ! Après, le groupe… c’est aussi le bordel ! Pas facile de gérer tout ce microcosme humain. Chacun de nous a appris à jouer ensemble, à s’écouter, à se taire quand il le fallait. Au début, on avait eu l’idée de créer ensemble, c’est-à-dire de tous se réunir et de sortir quelque chose. Au final : un capharnaüm total ! Donc, on a décidé de travailler en petit comité, à travers certaines affinités ou connivences. C’était la seule piste à adopter !
- Que s’est-il passé entre Poulina (1999, date de commercialisation) et Alik (2008) ?
Il y a une sorte de lassitude due à une tournée monstre. Il a fallu que chacun de nous s’éloigne un peu, qu’on reprenne tous du recul. Cela a duré deux ans ! Puis, progressivement, nous nous sommes donné des rendez-vous occasionnels sur scène, puis des nouvelles musiques se sont imposées et Alik est arrivé. Au final, comme on le disait, la connotation jazz s’est dissipée pour laisser place au rock. Certains membres sont partis, les temps ont changé et la musique avec !
- Vous n’avez jamais eu peur d’être dépassés ?
Peut-être… mais si on a des choses à dire, je ne vois pas en quoi nous serions dépassés. Et puis par qui, par quoi ? Nous sommes un groupe têtu, nous faisons ce que nous voulons. Les albums, ce n’est pas très important pour nous – désolé pour les maisons de disque – nous, c’est la scène !
- A dans quinze ans...
Bah non. Dans cinq ans…
- Vous avez des projets ?
Nous travaillons sur un album… après le Trianon, on se lancera dans la conception.
Samir Ardjoum
Education : Le CNAPEST appelle à une grève illimitée à partir du 10 avril
le 30.03.12 | 14h35
Le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) appelle à une grève illimitée à partir du 10 avril dans le secteur de l’Education nationale.
Le troisième trimestre de cette année scolaire s’annonce de plus en plus court. En effet, plusieurs syndicats du secteur de l’Education nationale compte renouer avec la protestation. C’est le cas du Cnapest qui, dans un communiqué qu’il a rendu public aujourd’hui vendredi, appelle à une grève illimitée à compter du 10 avril, soit dit jours après la reprise des cours prévue après demain, dimanche. Cette décision a été prise suite à la réunion du conseil national du syndicat tenue le 28 et 29 du mois en cours et qui a pris en compte les rapports faits par 40 wilayas.
Le Cnapest qui reconnaît le soutien de la tutelle aux enseignants dit appréhender l’aboutissement du dossier sur le statut particulier d’autant plus que le syndicat ne prend pas part aux négociations finales, lesquelles sont confiées à une commission mixte spécialisée. Le ministère de l’Education nationale s’était, en effet, concerté avec plusieurs syndicats du secteur autour de cette question via une série de réunion de travail. Le sort de ce texte tant attendu par les travailleurs du secteur est tributaire de l’appréciation du gouvernement qui a reçu la mouture il y a quelques jours.
A travers cette action de protestation le Cnapest demande, entre autres, la signature du statut particulier des travailleurs du secteur de l’éducation nationale tel qu'établit avec les partenaires sociaux, la révision de la prime de région et la prime du sud conformément au nouveau régime indemnitaire ainsi que la finalisation du travail des commissions mixtes concernant la médecine du travail.
Il est à rappeler que le Conseil des lycées d’Algérie (Cla) a lui aussi menacé de recourir à la grève au cours de ce troisième trimestre. Ce syndicat, non encore agrée et par ricochet exclu des négociations avec la tutelle, dénonce pour sa part la précarité du système éducatif.
Mina Adel
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