Le gouvernement de Sarkozy n’a pas rectifié le tir de manière officielle se contentant de briefer la presse sur des prétendues excuses de Bernard Kouchner adressées à son homologue algérien Mourad Medelci. Ce qui en termes de communication n’engage en rien l’équipe Fillon sur le dossier algérien.
L’ambassadeur d’Algérie à Paris a-t-il parlé trop vite au point de recevoir trois jours plus tard un cinglant démenti d’un conseiller proche du président Bouteflika ? Finalement et contrairement aux assurances de Missoum Sbih quant à l’état des relations algéro-françaises qui sont seulement traversées par des “points de crispation”, Rezzag Bara revient sur l’annulation de la visite du chef de l’État en France et en donne même les raisons. Il y a donc crise entre Alger et Paris.
Et c’est l’histoire, encore une fois, qui en est la cause. Le déchaînement de l’extrême droite confirmé par le dérapage du ministre des Affaires étrangères a inévitablement attisé la tension avec Alger qui s’attendait à une intervention de Nicolas Sarkozy pour mettre le holà sur ce qui prend de plus en plus les airs d’une ingérence qui ne dit pas son nom.
L’Élysée s’est mu dans un silence coupable soucieux de ne pas susciter la colère au sein de l’UMP à quelques jours des régionales françaises. Le gouvernement de Sarkozy n’a pas rectifié le tir de manière officielle se contentant de briefer la presse sur des prétendues excuses de Bernard Kouchner adressées à son homologue algérien Mourad Medelci. Ce qui en termes de communication n’engage en rien l’équipe Fillon sur le dossier algérien.
En attendant d’autres éclaircissements du gouvernement algérien, on sait au moins aujourd’hui pourquoi le président Bouteflika refuse le déplacement en France et on sait aussi que la loi sur la criminalisation, initiée par des députés du FLN, risque d’aller encore plus loin pour atterrir sur le bureau des Nations unies.
Mais encore une fois, c’est la communication officielle qui est mise à l’index. Dans un dossier aussi lourd que celui des relations algéro-françaises, un minimum de cohésion s’avère nécessaire. Faut-il que les institutions en charge de ces questions réagissent comme il se doit afin de répondre aux attaques qui ciblent aujourd’hui l’Algérie ? Grande interrogation surtout que le scandale de la “liste noire” n’est pas près d’être oublié.