Ce matin aux environs de 09h45 2 voitures piégées à Alger
n 7 mois après les attentats qui avaient visé le Palais du gouvernement et le commissariat de Bab Ezzouar, 2 voitures piégées dont une au moins avec un kamikaze à bord, ont explosé à Ben Aknoun et Hydra. 27 morts au moins sont à déplorer ainsi que des dizaines de blessés.
l Elles ont visé le Conseil constitutionnel et le Haut-Commissariat aux réfugiés.
l Des élèves de CEM ont été blessés.
l Le Conseil de gouvernement qui devait se tenir ce matin a été reporté.
l Zerhouni a souligné, ce matin, que les attentats à la voiture piégée n'ont jamais été exclus en ce sens qu'ils sont les plus faciles à commettre. C'est pourquoi il a tenu à renouveler son appel aux citoyens pour faire preuve de vigilance.
l Les traces de la déflagration sont visibles au niveau du siège du ministère du Tourisme, à deux cents mètres du lieu de l'explosion où l'on peut constater des débris de verre et des gravats. L'image la plus choquante est celle d'un bus de transport universitaire qui se trouvait à l'endroit au moment même de l'explosion. Le véhicule de couleur orange est complètement méconnaissable. Il est réduit à un amas de ferraille. Il est aisé de déduire que ses occupants constituent le gros des victimes, de même que ceux d'un véhicule bariolé de la police que l'on peut voir, renversé. Ses occupants aussi, doivent figurer parmi les victimes. Une partie de la façade du siège du Conseil constitutionnel est complètement détruite.
L'un visait le siège du Conseil constitutionnel dans le quartier de Châteauneuf à El-Biar et l'autre le siège du Haut-Commissariat aux réfugiés à Hydra selon les premières informations disponibles au moment où nous mettions sous presse. Les deux attentats, selon le ministre de l'Intérieur qui s'est exprimé peu de temps après, ont été perpétrés à l'aide de voitures piégées. Ils ont fait, selon un premier bilan impossible à vérifier, 42 morts et des dizaines de blessés. Un bilan appelé toutefois à s'alourdir, selon divers témoignage, vu les fortes déflagrations qui ont été entendues à des kilomètres à la ronde. Il n'a pas été facile de collecter des détails sur les deux attentats, que ce soit à El-Biar ou Hydra, tant les services de sécurité se sont empressés de boucler les périmètres respectifs du drame. A El-Biar, précisément à Châteauneuf, toutes les issues menant au quartier qui abrite les sièges des principales institutions judiciaires (Cour suprême, Conseil constitutionnel, résidence des magistrats, Ecole supérieure de la magistrature…), et d'autres institutions à l'image du ministère du Tourisme et du Conseil supérieur islamique, ont été bloquées dès les premières minutes qui ont suivi l'attentat. Selon des témoignages, ce dernier à eu lieu vers 9h 45 et visait le siège du Conseil constitutionnel, nouvellement inauguré. On parle d'une voiture piégée de très forte intensité. La déflagration a d'ailleurs été entendue jusque au centre d'Alger. 4 morts, 5, 6, les supputations se suivent au fil des minutes. En l'absence de bilan officiel, on cède vite à l'affolement. «C'est un carnage !», se contentent d'affirmer les rares témoins qui ont observé la scène et que les services de sécurité ont vite fait d'éloigner des lieux. En fait, pour le malheur de ses occupants, un bus de transport universitaire desservant probablement la ligne de Ben Aknoun ou de Bouzaréah. C'est un peu le remake du scénario du 11 avril devant le Palais du gouvernement, lorsqu'un bus universitaire passait sur les lieux du drame presque au moment de l'explosion. Sauf que, cette fois, les pauvres étudiants n'ont pas eu autant de chance puisque, selon des sources concordantes, le plus gros des victimes se compterait dans leur rang. Le premier bilan est établi environ une heure après les deux explosions, non par les autorités officielles, mais par les correspondants de l'AFP : 12 morts dans les deux attentats, affirme sans plus de détails, l'agence française citant des sources médicales. 5 minutes après, le bilan s'alourdit de trois autres victimes : 15 morts. Une minute plus tard, le bilan passe presque du simple au double : 27 morts et 43 blessés à 10 h 50. L'agence qui rapporte le chiffre cite cette fois, des sources sécuritaires. C'est également à ce moment que l'on prend connaissance d'un détail important de l'un des deux attentats, celui de Hydra, en l'occurrence : l'attentat perpétré contre un commissariat de police, non loin du siège de la mission de l'ONU, a été commis à l'aide d'un camion-citerne, sans précisé si l'engin était stationné sur les lieux ou conduit par un kamikaze. On commence alors à penser au pire. La chaîne d'informations Euronews rapporte que les deux attentats ont fait 42 morts, tandis que la satellitaire al Arabia faisait état de 45 morts, vers 11 heures 30. D'autres sources parlent de 30 morts, 15 à Hydra et autant à El-Biar . Dans les quartiers ciblés et les rues avoisinantes, on n'entend que les sirènes des ambulances qui s'attellent à acheminer le nombre impressionnant de blessés vers les différents hôpitaux de la capitale. La panique s'empare vite des Algérois qui se remémorent les terribles images du 11 avril, d'autant que cette fois, ce sont deux quartiers abritant d'importantes institutions, donc censés être hautement sécurisés, qui ont été visés. A noter qu'à l'heure où nous mettons sous presse, le seul bilan officiel est rapporté par l'APS et fait état de 11 morts.
http://www.infosoir.com/edit.php?id=74524
M.M.
Des images l Des centaines de personnes, des curieux et des proches des personnes qui travaillent au Conseil constitutionnel, étaient agglutinées, ce matin, sur les lieux de l'attentat à Ben Aknoun. L'immeuble a été partiellement éventré et il n'en reste que les poteaux en ferraille qui apparaissent clairement. Des dizaines de voitures partiellement calcinées ont été touchées par la déflagration, elles appartiennent au personnel du Conseil constitutionnel. Des agents de sécurité étaient en train de chercher dans les décombres les restes des cadavres déchiquetés, aidés par des chiens renifleurs. D'un moment à un autre on déterre des organe ensanglantés des victimes qui sont immédiatement emballés dans des sacs en plastique et emportés par les agents de la police scientifique. Des vieilles femmes, des jeunes filles et des hommes criant et pleurant essaient de forcer la barrière sécuritaire pour aller se renseigner sur leurs proches qui travaillent dans cet endroit où a eu lieu le drame. En vain, car les agents de sécurité, débordés, les empêchant d'y accéder. En face du siège du Conseil, un bus de transport d'étudiants a été entièrement soufflé. Selon des témoins oculaires, il était de passage et il n'y avait à l'intérieur que le chauffeur et une étudiante, et selon ses témoins ce n'était pas ce bus qui était visé. Les vitres des immeubles qui font face au Conseil ont été soufflées par la déflagration. Une voiture de police qui était garée au moment de l'explosion a proximité du siège a été entièrement détruite.
A.Z.
Alger reste à sécuriser ! l En dépit du redéploiement des services de sécurité au lendemain des attentats du 11 avril dernier et de l'arrestation ou de l'élimination de nombreux membres des groupes armés ces derniers mois, le terrorisme a réussi à frapper, encore une fois, à Alger ! C'est dire que la capitale, et contrairement à ce qu'on a laissé entendre au lendemain des attentats du 11 avril dernier, est loin d'être une «citadelle imprenable». Certes, les services de sécurité ont réussi à éviter bien des attentats, ces derniers mois, en procédant à l'arrestation de nombreux dangereux terroristes, dont notamment Fatah Bouderbala, alias Abdelfattah Abou Bassir, qui était en possession de quelque 800 kg de matières explosives.
K. I.
Le 11, encore une fois l Les attentats à la bombe commis ce matin sur les hauteurs d'Alger n'est pas sans rappeler les attaques contre le Palais du gouvernement et le commissariat de police de Bab Ezzouar perpétrées un certain… 11 avril ! Mais aussi celle qui a visé une caserne de l'Armée nationale populaire (ANP) à Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira, le 11 juillet dernier ! Ces attentats ont été tous revendiqués, pour rappel, par Al-Qaîda au pays du Maghreb islamique, une branche de la nébuleuse terroriste qui a revendiqué les attentats du… 11 septembre 2001 aux Etats-Unis d'Amérique et ceux du 11 mars 2004 en Espagne ! Dès lors, il est difficile de ne pas voir la main d'Al-Qaîda dans les attentats de ce matin ! Des attentats qui surviennent également le jour de la célébration du 47e anniversaire des événements du 11 Décembre 1960 ! S'agit-il d'une simple coïncidence ? Difficile de le croire…
K. I.
La réunion du Conseil de gouvernement reportée l La réunion du Conseil de gouvernement qui devait se tenir aujourd'hui mardi matin, a été reportée, selon les services du Chef du gouvernement. La tenue du Conseil a été reportée pour permettre au Chef du gouvernement de suivre les événements survenus à la suite des deux explosions à Alger, a ajouté la même source.
Rappel l Le dernier attentat terroriste à Alger a été perpétré le mercredi 11 avril dernier. Ce jour-là ,à 10h 45, un véhicule conduit par un kamikaze et bourré d'explosifs, environ 700 kg selon les estimations des services de sécurité, a ciblé le Palais du gouvernement. L'attentat a fait plus d'une trentaine de morts et des dizaines de blessés. Le même jour, à quelques minutes près, deux autres véhicules chargés d'explosifs ont explosé, simultanément, contre le siège de la division Est de la direction de la DGSN à Bab-Ezzouar, faisant quatre morts et des blessés.
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