En
90 minutes, et une victoire à San Siro face au Milan AC (0-1), le FC
Zurich a laissé tomber son costume de Petit Poucet pour enfiler celui
de trouble-fête dans le groupe C.
Mais s'il a
peut-être changé aux yeux de ses adversaires, le club reste le même
selon son entraîneur Bernard Challendes. «Pour moi, la situation ne
change pas par rapport à tout ce qui a été dit ou écrit au moment du
tirage au sort. On va continuer notre parcours sans se prendre la tête
même si on a gagné à Milan. Il ne faut pas inverser les rôles, on reste
le petit. Marseille a un énorme potentiel, nous restons l'outsider. On
va garder les pieds sur terre et ne surtout pas croire que l'on est
favori. » Le coach suisse n'est pas le seul à calmer les ardeurs
suisses, si tant est qu'elles puissent exister. «Nous restons le FC
Zurich et nous avons face à nous des grosses équipes avec des budgets
totalement différents par rapport à nous, lance l'attaquant français
Alexandre Alphonse. On refuse de se projeter trop loin. Il y a une
classe d'écart entre nous et les trois autres équipes. En revanche,
nous n'avons aucune pression. On joue les coups à fond sans se soucier
des commentaires de nos adversaires. Si on finit dernier du groupe,
c'est normal. Si on se qualifie pour la Coupe de l'UEFA, ce sera un
très bon résultat. Et si on poursuit notre route en Ligue des
Champions, ce sera formidable.» L'absence de pression est un formidable
moteur pour le FC Zürich. Mais il convient de rappeler que cette équipe
n'a remporté que deux de ses six derniers matchs : celle acquise en
Italie et, le week-end dernier, un match de Coupe face à Locarno, une
équipe de D2 (7-0 mais 0-0 à la mitemps). Par ailleurs, le FC Zurich
reste sur trois défaites consécutives en championnat et ne pointe qu'à
la 5e place, à 16 points du leader, les Young Boys Berne. Et il est
parfois plus à l'aise à l'extérieur que dans son Letzigrund où il s'est
déjà incliné à quatre reprises cette saison. Bref, si la formation
suisse a réalisé un coup d'éclat, elle n'en reste pas moins largement
prenable.
Start (aujourd’hui)
Groupe A
Bordeaux (FRA) - Bayern Munich (GER)
Juventus Turin (ITA) - Maccabi Haïfa (ISR)
Groupe B
CSKA Moscou (RUS) -Manchester United (ENG)
VfL Wolfsburg (GER) -Besiktas (TUR)
Groupe C
Real Madrid (ESP) - AC Milan (ITA)
FC Zürich (SUI) -Olympique Marseille (FRA)
Groupe D
FC Porto (POR) - Apoël Nicosie (CYP)
Chelsea (ENG) - Atletico Madrid (ESP).
* Toutes les rencontres débuteront à 19h45 (heures algériennes) sauf CSKA Moscou- Manchester United avancée à 17h30.
BAYERN MUNICH
Van Gaal, l’autoritaire, doit encore convaincre
Nommé
pour redresser la barre d’un Bayern Munich en perte de vitesse,
l’entraîneur Louis van Gaal avait certes réclamé du temps pour «faire
quelque chose de grand», mais il n’a jusqu’à présent guère convaincu.
Cent jours après son arrivée dans le club le plus titré d’Allemagne,
l’autoritaire néerlandais s’est vu adresser la semaine dernière un
satisfecit par les dirigeants du Bayern. «Quand je vois le travail qui
est accompli, je suis très satisfait», a affirmé le directeur sportif
du club, Christian Nerlinger. Il a néanmoins réclamé que ce travail
porte rapidement ses fruits. «Nous avons besoin de succès à court
terme, ce qui signifie qu’on a besoin de résultats à partir de
maintenant et que nous devons être champions», a souligné M. Nerlinger
dans le bi-hebdomadaire Kicker. Car le géant bavarois est loin de
rencontrer le succès escompté en Championnat. Sixième au classement, il
compte déjà six points de retard sur le leader, le Bayer Leverkusen,
après neuf journées. Samedi, en déplacement à Fribourg, il a mis un
terme à trois matches sans victoire en venant difficilement à bout de
ce club promu (1-2). Son bilan provisoire en Ligue des champions
apparaît un peu plus flatteur avec une victoire contre le Maccabi à
Haïfa (3-0) lors de la 1re journée, et un match nul (0- 0) face à la
Juventus Turin lors de la 2e journée.
Maladroit, cassant
Les
circonstances n’aident pas beaucoup Louis van Gaal, 57 ans, qui doit
composer avec les blessures de deux de ses vedettes, le Français Franck
Ribéry, forfait face aux Girondins de Bordeaux, et le milieu offensif
néerlandais Arjen Robben. Autoritaire, parfois maladroit ou cassant
avec la presse, acceptant mal le comportement de divas de certains
joueurs, Van Gaal n’a pas la partie facile au Bayern, en proie à une
crise profonde à la moindre défaite. L’ancien entraîneur de l’Ajax
Amsterdam et du FC Barcelone réclame du temps alors que son bilan,
jusqu’ici, n’est guère plus reluisant que celui de Jürgen Klinsmann,
remercié en avril en raison des piètres performances du club. «J’ai
montré ce dont j’étais capable dans les autres clubs où je suis passé,
je crois que le public et les médias doivent conserver leur confiance»,
a-t-il récemment souligné. «C’est en avril ou en mai que la
distribution des prix a lieu, pas en octobre», a-t-il également
insisté. Son équipe n’est «pas encore au niveau que je m’étais imaginé
mais nous faisons de bons progrès», a-t-il ajouté. Et d’ironiser : «Si
je partais maintenant, qui le Bayern devrait-il embaucher ? Ferguson,
Capello ? Ils ont peut-être plus de succès mais ils sont déjà pris».
Pourtant, c’est avec de grandes ambitions que Van Gaal est arrivé en
Bavière. «Je suis là pour écrire l’histoire du Bayern Munich, je veux
laisser mon empreinte», avait-il martelé lors de sa prise de fonction
début juillet. Pour cela, il lui reste encore beaucoup à faire.