L’équipe du Mali a réussi son pari : renverser le Gabon devant ses supporters, ce 5 février 2012 à Libreville, en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations.
Eric Mouloungui trouve la faille
Au coup d’envoi, le Stade de l’amitié sino-gabonaise est rempli aux deux tiers. Si une partie du public passe encore les contrôles de sécurité, les Panthères, elles, sont bien au rendez-vous. La technique des joueurs maliens ne les gênent pas longtemps.
A la 17e minute, Daniel Cousin reprend mal de la tête un centre délivré par Eric Mouloungui alors que Pierre-Emerick Aubameyang était seul au second poteau. A la 29e minute, servi dans le dos de la défense par Cousin, Aubameyang se présente seul face à Soumbeyla Diakité, le portier, mais son lob du plat du pied droit finit sa course sur le montant gauche adverse. La paire Cousin-Aubameyang fait des ravages. A la 32e minute, le premier alerte le second qui ne peut redresser la course du ballon adressé au second poteau. A la 42e minute, Mouloungui trouve les gants de Diakité avec un coup franc. La maîtrise du cuir est malienne mais les occasions nettes sont gabonaises.
A la 55e minute, Eric Mouloungui concrétise cette domination en profitant d’un long coup franc et d’un centre en retrait qui traverse la surface de réparation de Diakité. Le gardien est sur la trajectoire du ballon mais il ne réussit pas à stopper totalement la frappe : 1-0. Deux minutes, plus tard, Daniel Cousin est tout proche de creuser l’écart mais sa demi-volée, totalement écrasée, heurte encore le poteau gauche.
La réponse d’Alain Giresse aux sifflets
Alors que les nuages s’amoncellent au-dessus de la capitale, les deux équipes multiplient les approximations techniques. Seul Modibo Maïga tire encore son épingle du jeu avec une demi-volée en déséquilibre mais cadrée (71e). Sifflé à chacune de ses apparitions sur les écrans géants du stade, l’ex-coach des Panthères Alain Giresse renforce la ligne d’attaque des Aigles en lançant Cheikh Tidiane Diabaté (75e). Le grand avant-centre donne raison à son sélectionneur en égalisant presqu’immédiatement sur un service de la tête signé Maïga. A la 83e, Diabaté, placé au point de penalty, pivote et frappe, surprenant Didier Ovono qui laisse la balle franchir la ligne de but : 1-1.
La prolongation est poussive côté Gabon. Ses supporters, enfin au diapason, peuvent bien entonner « La concorde », l’hymne national, les joueurs n’ont plus la lucidité pour s’éviter une dangereuse série de tirs au but. Tout comme des Maliens qui manquent le KO avec un coup de tête non-cadré de Diabaté (110e) et un tacle désespéré de Seydou Keita (120e).
La séance est haletante. Mais comme toujours, il faut un malheureux. Et comme souvent, il s’agit d’un acteur majeur du tournoi. Au quatrième tir, Pierre-Emerick Aubameyang, héros de tout un peuple et auteur de trois buts durant cette CAN 2012, s’élance mais Soumbeyla Diakité est à la parade. Seydou Keita se charge de conclure devant un public éteint et quoi commence déjà quitter les travées. Comme en 1996, l’équipe du Gabon échoue en quarts de finale, aux tirs au but. La sélection malienne défiera la Côte d’Ivoire le 8 février prochain à Libreville en demi-finale.
De notre envoyé spécial à Libreville