Le RC Kouba a longtemps formé des grands joueurs pour l'élite algérienne

Les causes de cette dégringolade sont nombreuses en dehors du nerf de la guerre qui est le facteur commun à tous.

De grands clubs ayant joué les premiers rôles parmi l'élite depuis l'indépendance se retrouvent malheureusement ces dernières années dans les divisions inférieures sans que cela ne puisse servir de leçon pour ceux qui animent la Ligue 1 professionnelle. Il est vraiment sidérant, désolant, voire contraire au développement du football que de laisser des équipes qui, jadis, faisaient les beaux jours du football algérien, sombrer de la sorte. Et sans que la liste soit exhaustive, citons quelques-unes.
Le RC Kouba (14e en DNA Centre), l'ES Mostaganem et le WA Mostaganem (11e et 12e DNA Ouest), le WA Tlemcen (7e DNA Ouest), l'USM Aïn Beïda (16e DNA Est), le MSP Batna (14e DNA Est), Aïn M'lila (13e DNA Est), l'USM Annaba et Hamra Annaba (4e et 8e DNA Ouest), MO Constantine (2e DNA Ouest), l'USM Sétif (6e Inter-région Centre-Est), et l'OM Ruisseau (10e Inter-région Centre-Est) pour ne citer que ceux-là. Ces clubs risquent même de sombrer alors que d'autres sont appelés malheureusement à disparaître de la scène sportive au vu de leur situation sportive et extra-sportive.
Les causes de cette dégringolade sont nombreuses en dehors du nerf de la guerre qui est le facteur commun à tous.
La raison de l'inexistence d'un sursaut d'orgueil de la part des concernés est certainement ce changement de mentalité. Jadis, les couleurs à défendre étaient sacrées. Combien de joueurs ont changé de club, de l'indépendance jusqu'aux années 1970? Très peu pour ne pas dire rarement. Dans ce «bon vieux temps» il ne vient à l'esprit d'aucun joueur juste l'idée de changer de club, car cela voudrait dire simplement changer de «couleur» et c'était un pas qu'aucun n'osait alors franchir.
L'argent, n'était vraiment pas le stimulant pour cette catégorie de joueurs «élevés» dans le respect des couleurs et coutumes et surtout de l'esprit d'équipe. Au fil du temps, l'esprit d'équipe se transforme en «esprit» financier. Chacun négociait donc sa «valeur marchande» pour choisir son club et non les couleurs du club. Et qui dit argent, dit intérêt principal. Il est vrai que plusieurs présidents de ces clubs qui sombrent actuellement en divisions inférieures ont tenté de «sauver» leur équipe de la relégation, mais une fois celle-ci consommée, le retour parmi l'élite demandait alors beaucoup de sacrifices. Or, cette notion de sacrifice a changé de nos jours: de celle des couleurs, elle s'est transformée en «calculs d'épicier». Et l'intérêt donc du club et de «sa communauté» est reléguée au bas de la «culture civique».
La preuve, qui des jeunes d'aujourd'hui pourrait citer des noms d'illustres joueurs ayant animé ces clubs et leurs palmarès et parcours? De la réponse sortirait donc la grande question du pourquoi?
Cette situation et au vu de l'environnement actuel de notre football, les actuels présidents de clubs de l'élite se doivent bien de prendre leurs responsabilités pour ne pas «jouer» avec le sort de leurs équipes à cause de cette histoire de finances.
Le plus simple des constats se vérifie à vue d'oeil à la simple lecture des noms des clubs qui accèdent et qui, surtout, ne tardent pas à retourner en division inférieure.
La raison principale évoquée est le manque de finances. Et ce, en dépit des efforts énormes que fait l'Etat pour aider les clubs à fonctionner.
Alors, pourquoi vouloir coûte que coûte rejoindre l'élite sachant pertinemment que le club ne possède nullement les «critères» du professionnalisme...
Les preuves sont visibles juste à la lecture des classements du championnat. Et ce n'est qu'une facette que reflète ce miroir du football algérien qui a perdu de sa vraie valeur: celle de la formation des jeunes catégories. Et c'est justement une toute autre histoire...