Actualités : ZONE
INDUSTRIELLE DE ROUIBA La protesta
reprend
En dépit de la mobilisation, jeudi dernier,
d'énormes moyens répressifs pour étouffer la colère des travailleurs de la zone
industrielle de Rouiba, ces derniers entameront, dès aujourd'hui, la seconde
semaine de leur mouvement de protestation, à travers une grève et des marches
quotidiennes. Les résultats de la dernière tripartite (gouvernement, patronat
et UGTA), particulièrement les deux points concernant l'annulation des modalités
de départ à la retraite et l'augmentation de 3 000 DA du SNMG qui ne profite,
selon les protestataires, qu'aux hauts responsables de l'Administration, y
seront dénoncés. Etranglés par les difficultés économiques, les grévistes ont
fait montre d'une forte détermination, tout au long de cette semaine de
contestation pacifique. Cette révolte contre les conditions sociales
désastreuses dans lesquelles vivent les travailleurs a, rappelons-le, pris
naissance le 3 janvier, au sein du complexe de la SNVI. L'appel à la solidarité
lancé par les grévistes de l'ex-Sonacome ayant été entendu, des milliers de
travailleurs des unités implantées dans cette immense zone industrielle de
Rouiba ont également répondu au mot d'ordre de grève. Ils ont, également,
participé à l'immense marche organisée jeudi. Face à cette colère et à cette
mobilisation générale, le gouvernement, probablement paniqué à l'idée que cette
révolte de la faim puisse sortir de la localité pour faire tache d'huile à
travers d'autres centres industriels du pays, avait mobilisé des moyens
répressifs jugés complètement disproportionnés. De son côté, la Centrale
syndicale de Sidi-Saïd, ne pouvant expliquer le pourquoi de la signature de cet
accord qui a mis à mal les acquis sociaux, tout particulièrement le droit de
départ à la retraite et l'effet, nul, de l'augmentation du SNMG, était, tout au
long de la semaine de contestation, aux abonnés absents. Appréhendant la reprise
de la protesta, elle a tenté, désespérément, de faire diversion. Elle a, en
effet, pondu, vendredi dernier, un communiqué qu'elle a, intentionnellement,
distribué à quelques journaux seulement. Dans ce document, l'UGTA laisse croire
qu'elle a obtenu un plan de sauvetage de la SNVI. A propos des revendications
des grévistes sur la retraite et l'augmentation des salaires, elle donne des
réponses évasives, renvoyant la revalorisation de ces salaires aux négociations
dans le cadre des conventions collectives. D'une manière générale, ce communiqué
s'adressait exclusivement aux frondeurs de la SNVI, ignorant les travailleurs
des autres entreprises, y compris ceux du secteur privé, qui participent
également au débrayage. Cette tentative a eu un effet contraire. Elle a exacerbé
la colère des syndicalistes du complexe de l'ex-Sonacome, qui se sont réunis,
hier, pour appeler, selon Zetoutou, à la poursuite de la grève. Pouvaient-ils
faire autrement, devant un mouvement de colère qui risque de les dépasser ?
«Tout au long de la semaine, aucun responsable n'a daigné venir nous voir pour,
au moins, amorcer un dialogue», dira Zetoutou. Pour lui, il n'y a aucune réponse
concrète de la part de la direction nationale de l'UGTA aux revendications des
travailleurs. Il n'a pas manqué, en outre, de dénoncer les visées de ce
communiqué : «Il est destiné à tromper l'opinion publique. Ce plan de sauvetage
de la SNVI n'est pas propre à notre entreprise. Je vous signale, par ailleurs,
que, pour le moment, la SNVI n'a rien reçu de concret. D'autres entreprises
publiques sont concernées par cette nouvelle politique économique du pays,
recentrée sur les entreprises publiques. Même Obama, président d'un pays
libéral, sauve les entreprises de son pays.» Malgré un temps plutôt froid, une
autre semaine chaude s'annonce à Rouiba. Abachi
L.
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