Djamila Bouhired crie sa détresse
Au moment où la jeunesse algérienne honore les symboles de l’Algérie
Djamila Bouhired crie sa
détresse
Par Abdelkrim
Ghezali
Est-ce possible ? Est-ce
acceptable ? La fierté de l’Algérie ne peut-elle pas se soigner
dignement et se voir dans l’obligation de demander l’aide des Algériens. Est-il
normal qu’une moudjahida de l’envergure de Djamila Bouhired en arrive
là alors que de faux moudjahidine, des opportunistes, des arrivistes
amassent des fortunes et exhibent leurs richesses toute honte bue ? La
dignité de l’Algérie est intimement liée à la dignité des moudjahidine qui sont
restés fidèles aux principes de Novembre et au serment qu’ils avaient fait aux
Chouhada. Djamila Bouhired, Mehri et beaucoup d’autres, connus et moins connus,
sont de cette trempe de femme et d’homme nobles, augustes qui se sont interdits
d’utiliser leur notoriété, leur passé, leur bravoure pour
s’enrichir.
Ce sont ceux-là
les dignes héritiers de la mémoire de Novembre, les vrais symboles de la
probité, de l’intégrité et l’exemple pour cette jeunesse qui a brandi
spontanément l’étendard national pour lequel les chouhada se sont sacrifiés pour
que vive l’Algérie. Il est du devoir de l’Etat, de la communauté nationale de
mettre à l’abri du besoin ces femmes et hommes qui ont bravé la machine
répressive coloniale, qui ont supporté dignement tous les supplices et toutes
les humiliations pour le salut national. Ces femmes et hommes ont le droit de
vivre et de mourir dignement dans une Algérie pour laquelle ils ont donné leur
jeunesse sans retenue. Djamila Bouhired et ses frères et sœurs d’armes
qui ont opté volontairement de s’effacer de la scène politique, de vivre dans
l’ombre, loin des feux de la rampe, loin des tribunes officielles, loin du
pouvoir, méritent le respect et la reconnaissance de la nation et de toutes les
institutions de
l’Etat. Si ces
femmes et ces hommes crient à la détresse et demandent de l’aide pour vivre ou
pour se soigner, c’est un drame national et c’est la fierté de tous les
Algériens qui en prend un sérieux coup. Djamila l’Algérienne est malade
aujourd’hui. L’Algérie et l’Etat sont interpellés pour prendre en charge le
symbole vivant de la nation et pour se retourner vers tous les moudjahidine
honnêtes et désintéressés pour qu’ils puissent finir leur vie
dignement.
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