Le secrétaire d’État adjoint américain à l’Économie, à l’Énergie et aux Affaires commerciales, M. José W. Fernandez, a annoncé hier le lancement d’une nouvelle initiative de partenariat économique avec le Maghreb, à l’ouverture de la première conférence sur l’entreprenariat États-Unis-Maghreb, organisée hier à l’hôtel Hilton d’Alger, et qui s’inscrit dans le prolongement du Sommet de Washington sur l’entrepreneuriat, convoqué par le président Obama en avril 2010.
Le partenariat nord-africain pour les opportunités économiques a pour ambition d’aider les entrepreneurs en herbe, et notamment les jeunes, à devenir dirigeants et propriétaires d’entreprise au sein de leur communauté. Il vise aussi à encourager les partenaires des milieux d’affaires, des fondations, de la société civile, du milieu universitaire, des organisations scientifiques et des associations commerciales, ainsi que d’autres entités privées du Maghreb et des États-Unis, à travailler plus étroitement au renforcement de leurs relations commerciales. “Les États-Unis ne cherchent pas à imposer leur point de vue au Maghreb. Il s’agit d’une offre de partenariat aux cinq pays de la région. Une offre que nous souhaitons réaliser ensemble”, a indiqué le secrétaire d’État adjoint américain à l’Économie, relevant “l’enthousiasme des pouvoirs publics des cinq pays de la région pour l’initiative”. “Nous avons répondu favorablement à cette initiative, en exprimant notre adhésion à l’instauration d’une démarche partenariale entre les États-Unis et le Maghreb, dans l’intérêt économique des deux communautés d’affaires”, a souligné le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi, dans une allocution prononcée à l’ouverture de la conférence. Ce nouveau partenariat comporte trois éléments : un institut virtuel nord-africain des opportunités économiques ; une conférence annuelle USA-Maghreb sur l’entrepreneuriat ; et des conférences régulières de gouvernement à gouvernement. L’Institut virtuel nord-africain des opportunités économiques créera des liens entre les secteurs privés de l’Afrique du Nord et des États-Unis, par le biais d'un certain nombre d’initiatives commerciales. Pour rappel, les États-Unis avaient déjà proposé aux pays maghrébins l’initiative Eizenstat (du nom de l’ancien sous-secrétaire d’État au Commerce, Stuart Eizenstat). Lancée en 1999, l’objectif était de “resserrer les liens entre les États-Unis et les pays de l’Afrique du Nord en matière de commerce et d’investissements, de favoriser davantage le commerce entre les trois pays maghrébins, d’inciter un plus grand nombre d’entreprises américaines à investir dans la région”. Cependant, l’initiative Eizenstat a échoué, et la nouvelle proposition économique américaine risque de connaître le même sort. “Il y a une dizaine d’années, les États-Unis avaient annoncé leur intérêt à approfondir leur engagement économique dans la région du Maghreb. Bien que ces partenariats ne se soient pas déroulés comme nous l’avions souhaité, nous avons examiné de près les bonnes idées et les défis de cette expérience dans le but d’aller de l’avant avec quelque chose de plus fort”, a indiqué le secrétaire d’État adjoint américain. Cette nouvelle initiative, a ajouté ce dernier, “est inspirée des initiatives américaines précédentes et s'appuie sur ces efforts pour une nouvelle approche solide concernant l’engagement américain dans la région du Maghreb”.
Les États-Unis peuvent faire mieux en Afrique du Nord
M. José W. Fernandez estime que les États-Unis peuvent faire mieux en Afrique du Nord, relevant l’existence “d’importantes opportunités pour la croissance économique”. Du coup les États-Unis font de l’entrepreneuriat un pilier de dialogue avec d’autres pays. “Le fait d’accroître des relations transfrontalières en Afrique du Nord entre les entrepreneurs, les associations professionnelles et les entreprises, les jeunes et les chefs d’entreprise, est la clef essentielle à la prospérité économique à long terme, la stabilité et la sécurité dans la région”, souligne M. José W. Fernandez. Insistant sur la nécessité de promouvoir la culture entrepreneuriale, le secrétaire d’État adjoint américain évoque l’esprit novateur de M. Issad Rebrab, fondateur de Cevital et la créativité et le succès de Mme Dalila Nadjem, fondatrice de la Maison d’édition Dalimen. Pour le secrétaire d'état adjoint américain, “Ce partenariat est différent des autres efforts, parce qu’il est un réel effort public-privé”. Il sera géré par un organisme indépendant, The Aspen Institute, qui travaillera dans chaque pays pour créer des conseils consultatifs locaux et une régie régionale de conseillers composée des États-Unis, la diaspora, et les chefs d’entreprise du Maghreb pour assurer l’engagement à long terme. Le ministre de l’Industrie a exprimé son souhait que les travaux de la conférence débouchent sur un programme d’actions à réaliser. Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement a exprimé la disponibilité de l’Algérie “de coordonner la mise en œuvre de ce programme d’actions, en relation avec les communautés d’affaires américaines et maghrébines et y apporter tout le soutien nécessaire”.