Depuis la qualification de l’Algérie pour le Mondial 2010 en Afrique du Sud,
les Algériens, notamment les étudiants,
résidant dans ce pays “frère”, n’ont cessé de faire l’objet d’agressions
haineuses et de violences de la part des
Égyptiens.
Ouvert par les officiels (le président Moubarak et sa
progéniture) et par les “intellectuels”
(médias et politiques du pays des Pharaons), le bal de la haine n’a pas cessé, à
ce jour, d’être nourri à travers les divers canaux de la presse égyptienne,
pendant qu’en Algérie, officiellement, la règle “d’encaisser et se taire” règne. Tout au long de
cette campagne, un ancien pilote, originaire des Ouadhias (Tizi Ouzou), révolté,
à l’instar de ses concitoyens à travers le pays, ne dort plus ; il ne fait
qu’écouter et suivre, nuit et jour, les déclarations révoltantes des
intervenants de ce pays “frère” pour lequel il avait combattu comme aviateur,
pendant “la guerre du Kippour” (ou guerre du Ramadhan) en octobre 1973, contre
l’armée israélienne. Pour chaque insulte, notre aviateur, Dlim Abdelkader,
aujourd’hui 60 ans, répond, non pas par des insultes, mais par des vérités ; il
ne veut pas se taire ; il répond par des écrits dont certains ont été repris par
des titres de la presse nationale privée et sur Internet. “Je ne dors plus,
depuis l’acte de brûler notre emblème national, la profanation
contre nos glorieux martyrs par des Égyptiens, se disant
intellectuels, journalistes ou artistes. Je passe des nuits blanches en noyant
mon amertume et ma révolte intérieures dans l’encre de ma plume sur des feuilles
d’un cahier vierge”, dira cet ancien blessé pour l’Égypte dans la guerre du
Kippour.
Dans un de ses écrits, intitulé “Pleure, ô Misr bien-aimée !”
un titre qu’il dit avoir emprunté à un célèbre auteur afro-américain (Pleure, ô
pays bien-aimé !), l’ancien aviateur algérien qui a versé son sang, en 1973, au
champ de bataille en terre égyptienne, est révolté au plus haut point par ce
type de comportement des Égyptiens, “bernés par leur classe dirigeante avec des
discours démagogiques, de fausses déclarations et fausses promesses, et qui se
voient obligés d’insulter l’Algérie à cause d’un
match de football, au lieu de penser à comment se libérer de la servitude des
fossoyeurs et des assassins de leur pays”. “Misr ! Tu ne mérites pas ça !”
lance-t-il, ajoutant : “J’espère pour toi qu’un jour un homme de la trempe du
général Saad Eddine Chazli émergera et mettra un terme à ton asservissement”,
écrit-il encore, invitant “ce qui reste de digne” dans cette Misr, à regarder
plutôt autour d’elle ; tous les ministères, les directions et les postes-clés
sont tenus par une même famille et ses proches. “Il est temps de te secouer et
d’agir, l’ère de l’asservissement est révolu”, ajoute l’ancien
aviateur à l’adresse du peuple égyptien. Dans ses écrits, il n’hésite pas à
dévoiler pour ce dernier certains exemples “d’aide” de l’Égypte officielle à
l’Algérie pendant la lutte armée de libération nationale de 1954 : Le refus du
Caire d’installer le siège du GPRA en Égypte, d’où son transfert (alors) à
Tunis, le refus de l’Égypte, par peur de représailles de la France, d’affronter
l’équipe du FLN qui, pourtant, évoluait dans tous les stades du monde ; la
cargaison d’armes neuves offerte par la Yougoslavie au profit de l’ALN, mais qui
fera l’objet d’échange au Caire par de vieilleries égyptiennes, avant d’être
mises dans un bateau en partance vers le Maroc. Avant d’arriver à destination,
cette même cargaison, sur renseignements des “moukhabarat” égyptiens, sera
arraisonnée par la marine française.
Encore, après juillet 1962,
c’était avec “l’aide” ordonnée du Caire de Nasser que le jeune et brillant
ministre des AE de l’Algérie indépendante, Mohamed Khemisti, fut assassiné en
avril 1963, payant ainsi de sa vie son opposition au bradage du pays au profit
de l’Égypte. En 1967 (guerre des
6 Jours), lorsque les positions
affectées aux unités de l’armée algérienne, dont certaines “rahou dahia”
(sacrifiées), furent minées préalablement, et d’autres transmises aux forces
israéliennes, les mêmes moukhabarat égyptiens n’étaient pas moins d’un “grand
concours” de… délation au profit de l’ennemi israélien. Toujours en 1967,
lorsque la bataille faisait rage, après les bombardements des aérodromes
égyptiens, Le Caire fait fuir ses bombardiers stratégiques à long rayon d’action
(TY16) vers l’Algérie pour les cacher à Laghouat, au lieu de les engager dans la
bataille. En 1973, au 2e jour de la guerre du Kippour, lorsque le lieutenant
Drif traversait la frontière égyptienne aux commandes de son Soukhoï, venant de
Libye pour combattre aux côtés de ses “frères”, il se fit abattre par ces…
derniers. Pourtant il venait de l’Ouest, alors que le vrai ennemi était
positionné à l’Est. Son équipier réussit à s’en sortir en opérant un
atterrissage forcé sur une route en rase campagne. Encerclé par ses “frères”
égyptiens et soudanais dans la zone où il venait de crasher, il y passera un
sale quart d’heure en raison de son teint blanc et de son incapacité de bien
parler… arabe. “Lorsque, la même année, mon escadron basé à Hilouane, devait
être transféré, l’information fut transmise aux Israéliens qui bombardèrent
l’aérodrome de notre destination à l’heure de l’atterrissage initial + une
minute. Heureusement que cet escadron avait eu un incident technique et le
décollage fut… annulé. Autrement dit aujourd’hui…”, notre interlocuteur ne
serait pas devant nous, voulait-il nous signifier précisément. Dans un autre
document, notre ancien aviateur, révulsé par le traitement du raïs égyptien
envers l’Algérie lorsqu’il déclare que “la Révolution et l’indépendance de
l’Algérie sont l’œuvre de l’Égypte”, le million et demi de martyrs
sont des chiens, je mets au défi ceux-là mêmes, officiels ou autres, qui
dénigrent l’Algérie et ses chouhada, de trouver un seul nom de martyr égyptien
mort pour l’Algérie pendant la guerre de libération nationale. “Ils ne
trouveront pas, parce que tout simplement, il n’existe pas…” Dlim Abdelkader
écrit encore pour montrer la lâcheté de l’Égyptien : “En 1967, les bases
aériennes égyptiennes ne disposaient pas de “douchmas” (abris en béton armé
surmonté d’une dune de sable) et les aéronefs étaient parqués en surface. Dans
leurs opérations de camouflage, les Égyptiens ont dressé des maquettes d’avions
grandeur nature. Durant les bombardements par les Juifs des aérodromes (Belbeis,
Katamia, Inshas, Kouisna et bien d’autres), tous les avions ont été détruits,
mais pas une maquette n’a été… touchée”. Plus loin, il ajoute : “Le Masri est un
serpent que le monde arabe a réchauffé en son sein. La preuve, durant la guerre
du Kippour, l’armée irakienne avait fait des merveilles à tel point que
l’état-major égyptien demandait toujours des escortes de l’aviation irakienne.
En reconnaissance, l’Égypte a rejoint la coalition pour l’invasion de ce même
Irak par les Américains, avec un effectif supérieur à 500 000 hommes. Pour
remonter le moral aux GI’s américains, on sait ce que l’Égypte a fait, comme
d’ailleurs ce fut le cas aussi en 1974 (…) à Gizeh pour “détendre”… Henry
Kissinger. “La dignité de l’Égyptien est la dignité de l’Égypte, la sécurité du
Masri à l’extérieur est sous la responsabilité de l’État. L’État est en mesure
d’assurer la sécurité de ses ressortissants”, dira le raïs égyptien en direct à
la TV, visant l’Algérie.
Faut-il rappeler à M. Moubarak que durant la
guerre d’usure, les Juifs avaient fait une incursion à l’intérieur du territoire
égyptien, pour démonter et embarquer un radar P30, avant de repartir à l’aise
sans être inquiétés. Alors une question à 2 ginins pour M. le Raïs : (…) “Si
l’envie vous prend de tenter l’expérience, je me permets de vous répéter ce que
vous avez dit à Moshé Dayan lors d’une conférence de presse au début de la
guerre du Kippour (…)”. “M. Moubarak, le Masri a livré sa dignité
toute nue (…) au kilomètre 101, il l’a abandonnée et immolée derrière l’océan à
Camp David, dans le Sinaï… et la liste est longue, prouvant que le Masri n’a
plus de dignité ni d’honneur. Rappelez-vous, en remontant un peu dans la
préhistoire, ce que la reine d’Égypte, Cléopâtre, avait osé, pour Antonio, au
lieu de combattre l’empire romain comme l’avaient fait les rois berbères ?”
L’aviateur des Ouadhias durant la guerre d’octobre 1973 adresse néanmoins ses
“mille excuses” à Cherifa Hanem, cette “grande dame au cœur noble, digne fille
d’Égypte et grande artiste qui a chanté à la mort de son fils, pilote de chasse,
abattu durant la guerre du Kippour”. “Lors de vos visites à l’hôpital des forces
aériennes pour nous assister et nous remonter le moral, vous voyiez à travers
chaque pilote votre enfant chéri. N’étant pas Égyptien et parlant très mal
arabe, vous m’aviez porté votre préférence en me fredonnant sur mon lit
d’hôpital le refrain de votre célèbre complainte dont je me rappelle le moindre
détail en décelant vos sanglots voilés. Oui, Madame, vous êtes une digne mère de
héros. Vous-même êtes une héroïne, titre de votre chanson dont voici quelques
bribes : “Mon fils, mon amour / Ô lumière de mes yeux / tu es tout le temps cité
comme exemple / tous les amis m’assistent et me félicitent / bien sûr ! C’est
normal, je suis mère de héros”. “Si vous êtes toujours de ce monde, que Dieu
vous prête longue vie (...) Votre générosité n’a d’égale que votre bonté. Loin
de chez moi et des miens, vous aviez su me faire prendre mon mal en patience.
Très attentive et patiente, vous aviez bien ri de mon baragouinage trilingue
pour me faire comprendre. Ce baragouinage avait agi comme un élixir sur vos
assistantes bénévoles de la Croix et du Croissant-Rouges. Aujourd’hui, je m’en
veux de vous avoir utilisée pour emberlificoter Denise, Nouna, Touha, Rabab,
Saloua… (…). À mon corps défendant, les médias égyptiens n’ont pas été de
mainmorte envers nous avec leurs tissus de mensonges, d’injures (…) sous l’œil
complice des autorités. La goutte qui a fait déborder le vase était l’emblème
national, incendié par un groupe d’avocats et le million et demi de martyrs
traités de chiens et de sangliers. Mon sang n’a fait qu’un tour et je me suis
déchaîné. J’ai mis à nu l’Égyptien, dévoilé ses
secrets, démontré ses incapacités et ses inaptitudes, j’ai exhibé à l’opinion
internationale son vrai visage et ses vrais desseins. Chez nous la
révolution, l’emblème national, les chouhada et l’unité nationale sont sacrés et nul n’a le droit
d’y toucher. Comme on dit, “qui s’y frotte s’y pique”. Aujourd’hui, j’éprouve
des remords, pour vous, Madame, suite à toute la vérité dévoilée sur vos politiques, après ce scandale, suscité
par eux, à
cause d’un match de
football. Mille excuses, pour vous seule, Madame, de la
part du pilote algérien, blessé et alité dans un hôpital militaire égyptien, et
que vous aviez considéré comme un fils”, conclut enfin
Dlim
Abdelkader.