ROUIBA ......

“Ô toi qui déjeunes de mensonges de quoi ton dîner sera fait ?” Vieux proverbe du terroir. En septembre 2009, sous la conduite du “Cheïkh” Saâdane pour la préparation technique et physique, et du Cheïkh Achiou, imam improvisé pour les prières, l’équipe nationale bombait le torse. C’était en plein Ramadhan, “après la prière, la rupture du jeûne”, titrait un confrère, comme pour attirer notre attention sur la part de la piété du groupe dans la victoire annoncée contre la Zambie en match de qualification pour la Coupe d’Afrique et la Coupe du monde. Le football, ça sert à faire de la politique ? Pas seulement ; ça sert aussi à faire du prosélytisme. 
Jusqu’au 7 septembre au soir, ni la loi de finances 2009, qui venait de stopper net tout espoir de semblant de croissance économique, ni la rentrée scolaire prochaine, ni la tripartie annoncée n’ont pu voler la vedette à l’enjeu national du match Algérie-Zambie. à peine s’émouvait-on de la menace du MCA de boycotter le championnat !
Les sponsors se disputent les Verts : Nedjma, Coca-cola, Cevital, Puma et… l’état qui met une rallonge budgétaire. La FAF a tellement d’argent qu’elle a l’idée de recruter des “boîtes de communication” pour vendre l’image de l’équipe nationale, les résultats ne suffisant pas à cela.
Quand, la veille du 14 novembre 2009, nous découvrîmes, accidentellement, que notre équipe peut prétendre à l’Afrique du Sud et pas seulement à l’Angola, elle commence à faire office de programme politique. Tous au Cairo Stadium ! L’embuscade du Caire allait bien tomber pour en faire une cause nationale. Tous à Omdurman !
Dans cette atmosphère survoltée, la tripartite, annoncée depuis l’été, a pu se faire attendre jusqu’au 2 décembre ! Tant qu’on peut se nourrir d’émotions… Alors que son championnat se dégradait à vue d’œil, se faisant chaque jour plus médiocre, plus violent et plus dispendieux, l’Algérie participe – on ne peut pas dire plus – à la Coupe d’Afrique et à la Coupe du monde. Depuis trois ans, la gestion du foot consistait à traquer, dans les clubs européens, le moindre nom de joueur à connotation nationale. Si bien qu’en la saison 2010, certains d’entre eux ont joué plus de temps effectif de jeu avec l’équipe d’Algérie qu’avec leurs clubs respectifs ! 
Le football local pouvait continuer à se morfondre et les clubs pouvaient toujours surenchérir sur des joueurs sans talent : les buts de l’EN sont bien gardés. Et même si elle ne marque que deux ou trois buts par saison, ce n’était pas encore la débâcle de Marrakech, elle peut monnayer des professionnels formés ailleurs pour défendre les couleurs nationales.
De temps à autre, la JSK, l’Entente de Sétif ou le CRB jouaient les hirondelles, dans les Coupes et championnats africains et arabes, pour faire oublier un hiver qui se prolonge et se dégrade.
L’argent, qui se déverse, et l’illusion d’une élite performante firent croire aux dirigeants nationaux qu’il était temps de professionnaliser le football. Et pour cause : quoi de plus efficace que le sponsoring pour aider au blanchiment de fortunes de l’immense économie informelle et semi-informelle ?
Si le pouvoir a besoin du football pour occuper les foules, les affairistes aussi y trouvent un insoupçonnable intérêt. C’est ainsi qu’on a réussi le pari d’avoir un championnat et une équipe nationale sans avoir un championnat où l’on puisse puiser une équipe nationale.

M. H.
musthammouche@yahoo.fr     

 Interrogé sur le gel ou non des avoirs de Kadhafi et de sa famille en Algérie, le ministre des Finances s’est contenté de dire que “l’Algérie applique les résolutions de l’ONU”, sans plus de détail quant à la nature ou au montant de ces avoirs.   

Zohra Drif Bitat est passée, hier, devant la commission Bensalah pour faire ses propositions de sortie de crise. La moudjahida, sénatrice, connue pour avoir pris des positions courageuses, y compris en remettant en cause la politique de son ami, le président Bouteflika, va plus loin cette fois-ci. 
“On ne peut plus gérer le pays comme on le faisait il y a dix ans ou cinquante ans.” Le changement s’impose et Mme Drif ne croit pas au “changement dans la continuité” cher aux partis de l’Alliance présidentielle. Pour elle, il faut dissoudre le Parlement et le gouvernement, et nommer une équipe chargée d’assurer la transition, en attendant l’élection d’une Constituante. Le tout devrait obéir à un calendrier clair qui ne saurait dépasser la date symbolique du 1er novembre 2011.
Durant cet intervalle, le président de la République pourrait légiférer par ordonnance, préconise-t-elle. La sortie de Mme Drif vient contredire la fausse assurance qu’essayent de dégager les partisans du maintien du statu quo. Pour elle, le changement doit être profond et véritable, et pas de façade.
Alors que les partis de l’Alliance présidentielle sont franchement opposés à l’idée d’une Constituante, la sénatrice vient apporter son soutien aux voix de l’opposition qui réclament l’élection d’une Assemblée constituante qui aura pour tâche de préparer la nouvelle Constitution.
En attendant de voir ce que proposeront les autres personnalités et les autres partis ayant accepté l’invitation de la commission Bensalah, les opposants à cette démarche ont, quand même, donné leurs points de vue, par médias interposés, au sujet des changements à opérer. 
Il reste à savoir comment, à la fin du mois de juin, le président de la République va faire avec
la synthèse de toutes ces propositions ? Va-t-il s’en servir ? Ou a-t-il déjà son plan de réformes en tête ?

Le Centrafrique s’est imposé, hier après-midi à Bangui, devant la Tanzanie sur le score de deux buts à un dans l’autre match du groupe D, après la large victoire, la veille, du Maroc devant la sélection algérienne pour le compte de la quatrième journée des éliminatoires de la CAN-2012. 
En effet, les Fauves centrafricains n’ont pas tremblé et ont pu remporter leur seconde victoire depuis le début des éliminatoires après celle obtenue face à l’Algérie. Grâce également à ce succès, les protégés du Corse Jules Accorsi pointent maintenant à la première place au classement du groupe qu’ils partagent avec le Maroc qui possède un meilleur goal-average. 
à la lumière des résultats de cette journée, il est presque certain maintenant que la course pour le billet qualificatif à la prochaine CAN qui aura lieu conjointement au Gabon et en Guinée équatoriale va se jouer entre Marocains et Centrafricains alors que la Tanzanie et l’Algérie sont pratiquement hors course.
F. R. 

www.liberte-algerie.com

Résultat de la 4e journée

— Maroc 4 - Algérie 0
— Centrafrique 2 - Tanzanie 1

 CLASSEMENT

                        J     G   P N   Pts  BP  BC
1 – Maroc          4      2   1  1   7   7     2
2 – Centrafrique  4     2   1   1   7   5     2
3 – Tanzanie       4     1    2    1  4   4     5
4 – Algérie        4     1    2    1   4   2     7