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Dilem du Mardi 18 Janvier 2011 |
Vu 9112 fois Edition du Mardi 18 Janvier
2011
Actualité Bouteflika demande une enquête sur les
immolations Alors que le phénomène prend de
l'ampleur
Par : Neدla
B.
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Le président de la
République, Abdelaziz Bouteflika, a demandé aux services de sécurité un rapport
détaillé sur la série de cas d'immolations par le feu des jeunes,
apprend-t-on de source bien
informée. Les services de la
gendarmerie et de la police ont été instruits d'établir un rapport
détaillé sur les motifs évoquant le suicide par immolation, leur situation
sociale et leur tendance avec une analyse pour faire la lumière sur ce phénomène
et les solutions proposées qui doivent être transmises à la
présidence dans les plus brefs
délais. Le Président a demandé aussi à être informé en temps réel. "il
suit de près la situation et a instruit le gouvernement de prendre des mesures
urgentes pour contrer ce phénomène de détresse sociale", précise notre source,
d'autant que le président a toujours mis en priorité les projets pour les
jeunes. Le premier ministre, Ahmed Ouyahia, aurait aussi dans ce contexte exigé
le gel de la distribution des logements ces derniers jours pour
"éviter tout trouble à l'ordre public", d'autant que les opérations du
relogement ont provoqué de violentes émeutes et des affrontements. Le
gouvernement cherche vraisemblablement à calmer les esprits et éviter ainsi
toute explosion sociale. Dans ce cadre, le département du ministère de
l'intérieur a instruit les walis à descendre sur le terrain et se rapprocher des
citoyens surtout les jeunes, être à leur écoute, prendre en charge en
urgence leurs problèmes et accélérer les projets en leur faveur,
surtout dans le domaine de l'emploi. Les élus locaux ont été
aussi sommés de suivre un travail de sensibilisation et de proximité avec les
imams et la société civile afin de favoriser le dialogue et éviter toute
provocation, "mais plutôt discuter pour trouver des solutions". La DGSN
a maintenu, pour sa part, l'instruction transmise à ses éléments d'être souples
avec les jeunes et de renforcer le travail de proximité et le
renseignement. Le phénomène des jeunes qui recourent à l'immolation par
le feu pour protester contre le chômage a pris une ampleur inquiétante, ces
deniers jours. Depuis vendredi,
on dénombre trois autres personnes qui se sont immolées par le feu à Tébessa,
Jijel et à
Boumerdès.
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www.liberte-algerie.com Edition du Mardi 18 Janvier
2011
Pas de
concessions
| Les USA s'alignent sur la position
algérienne rejetant l'interventionnisme étranger dans les pays touchés par le
terrorisme, notamment au Sahel, en privilégiant le partenariat consistant
à "renforcer les capacités de lutte de ces pays tout en
respectant leur souveraineté " Encore une fois, Washington souligne l'importance de ses relations
avec l'Algérie sur la question primordiale de la lutte qu'elle mène contre le
terrorisme depuis maintenant une décennie. La convergence de vues est totale
entre les deux parties sur ce sujet hautement stratégique pour le locataire du
bureau Ovale de la Maison-Blanche. De l'aveu même du conseiller principal du
président des états-Unis pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste,
M. John Brennan, Alger est un "partenaire" incontournable des états-Unis dans ce
combat contre Al-Qaïda, qui demeure une "menace transnationale devant amener les
pays à coopérer aussi bien au niveau régional qu'international". Pour mener à
bien cette mission, les Américains soutiennent fermement les initiatives
algériennes en la matière, notamment celle visant à interdire le versement des
rançons aux terroristes, et affichent ouvertement leur solidarité avec
l'Algérie. Les USA s'alignent sur la position algérienne rejetant
l'interventionnisme étranger dans les pays touchés par le terrorisme, notamment
au Sahel, en privilégiant le partenariat consistant à "renforcer les capacités
de lutte de ces pays tout en respectant leur souveraineté". C'est une manière de
rejeter indirectement les agissements de la France dans la région, tout en lui
reconnaissant toutefois le droit de protéger ses ressortissants dans cette zone.
Il y a lieu de relever également cette détermination des états-Unis à éradiquer
le fléau du terrorisme et qui comptent poursuivre la lutte "jusqu'à
l'anéantissement d'Al-Qaïda". Pour ce faire, le gouvernement US se déclare
"contre toute concession faite aux terroristes". Les autorités algériennes sont
donc confortées dans leur lutte contre l'hydre terroriste qui continue à se
nourrir, maintenant que les sources de financement d'autrefois se sont taries,
des rançons que lui rapportent les kidnappings. Cette entente parfaite entre
Washington et Alger sur ce point capital ouvre la voie à l'édification "de
fortes relations entre les deux pays", dixit John
Brennan. Edition
du Mardi 18 Janvier 2011
La rue rebaptise l'aéroport tunisien
d'Enfidha Mohamed el Bouazizi chasse Ben
ali
| L'aéroport Zine-El-Abidine-Ben-Ali-Enfidha, c'est fini. Le nouvel
aérodrome flambant neuf va désormais porter le nom du martyr de la révolution
tunisienne, Mohamed el Bouazizi. Selon des sources de l'opposition tunisienne, la
population des alentours de l'aéroport d'Enfidha a occupé pacifiquement les
locaux administratifs de l'aéroport pour procéder à sa "rebaptisation". Le nom
de l'autocrate a été enlevé, remplacé par Mohamed el Bouazizi, symbole de
la Révolution du jasmin.
Reste à savoir si les nouvelles autorités de Tunis vont officialiser la
rebaptisation. |
www.liberte-algerie.com
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Edition
du Mardi 18 Janvier 2011
L'immolation par le feu, un suicide politique
| Le
geste de Mohamed El Bouazizi est en train de faire école en Algérie et les cas
d'immolations par le feu se multiplient. Rien que pour la journée d'hier trois
jeunes Algériens ont eu recours à cet acte ultime. Le
fait, renouvelé dans des lieux très éloignés les uns des autres, ne peut être le
résultat d'une imitation machinale de ce tragique mode de protestation auquel le
jeune Tunisien de Sidi Bouzid a été contraint. Si son sacrifice a été
déclencheur d'un mouvement national de révolte, c'est que ses concitoyens y ont
vu l'expression de la capacité de s'indigner d'un quidam qui n'avait aucune
ressource pour faire valoir son droit au minimum social. Mohamed a étudié,
sûrement cherché du travail, avant de se rabattre sur le gagne-pain de marchand
ambulant de fruits et légumes. Quand il fut dépossédé de son capital, il a tenté
un recours auprès d'une administration qui lui a fermé la porte au
nez. Mohamed El Bouazizi n'a pas la chance d'avoir ni un proche dans
l'administration pour intervenir auprès de la police, ni les
moyens de corrompre l'agent qui vient de lui confisquer son bien pour exercice
illicite d'un commerce. Et le proconsul, auquel il voulait expliquer l'utilité
de sa charrette et de la marchandise dont on vient de le déposséder, refuse ou
n'a pas le temps, de l'écouter. Sans la ressource du copinage, du
népotisme et sans moyens de corrompre, il ne reste aux oubliés du système, pour
s'éviter la privation qui les accable ou préserver leur dignité agressée, que
les poches d'ةtat de droit qui subsistent dans quelques recoins des
institutions. ہ l'évidence, pas à la sous-préfecture de Sidi Bouzid. Mais nulle
part ailleurs en Tunisie, si l'on en juge par l'onde de choc national qui a
suivi le suicide du jeune marchand ambulant. Ni dans beaucoup
d'endroits en Algérie quand on voit la contagion sacrificielle qu'il a suscitée
dans notre pays aussi. Façon de dire : "nous sommes aussi des El
Bouazizi." Le suicide est un vieux mode de protestation pour ceux qui
n'attendent plus de secours de la société et de son ةtat. Mais l'immolation par
le feu, par son caractère spectaculaire et par l'idée message de douleur qu'elle
contient, se veut un message de souffrance extrême de son auteur. L'immolation
par le feu est un suicide politique. Si l'émeute est un mode
d'expression collective de mécontentement, le sacrifice douloureux et solitaire
est destiné à nous tourmenter, à tourmenter les responsables de la peine du
sacrifié et à tourmenter les témoins de cette peine. Ce n'est pas un
hasard, si les plus hauts responsables s'inquiètent de cette avalanche de
suicides et de tentatives de suite. Plus que l'émeute, plus que la harga qui
s'inscrit tout de même dans l'espoir d'un au-delà géographique, elle traduit un
profond état de désespérance. Et comme ces suicides surviennent tous sur des
thèmes qui engagent la responsabilité de l'ةtat, le logement et l'emploi, on
comprend que le pouvoir se sente tragiquement interpellé. Ironie de
notre situation : le pétrole qui a fait notre malheur, en termes d'injustice
sociale, sert aujourd'hui, sous forme de bidons d'essences, de sinistre mode de
dénonciation de cette injustice.
M.
H.
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