Le site nucléaire de Marcoule, non loin de celui du Tricastin, est l'un des plus vastes de France. (Reuters)
Dans les Boucles-du-Rhône, entre Orange et Montélimar, trois sites nucléaires se succèdent : Tricastin, Marcoule et Pierrelatte. Alors que les incidents se sont enchaînés dans le premier ces dernières années, une explosion a retenti sur le second lundi midi. Selon les pompiers et la préfecture, un four, servant à recycler des déchets faiblement radioactifs. Le bilan serait d'un mort et quatre blessés, dont un grave, dans l'installation nucléaire, ont indiqué l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et EDF.
L'accident n'a provoqué aucune fuite radioactive ou chimique à l'extérieur de l'installation, affirment l'ASN et EDF dans des communiqués distincts. "Selon les premières informations, il s'agit d'une explosion d'un four servant à fondre les déchets radioactifs métalliques de faible et très faible activité", indique l'ASN, qui a activé son centre d'urgence à la suite de l'accident, survenu en fin de matinée. Selon un porte-parole d'EDF, dont une filiale, la Socodei, exploite le centre de Centraco, "c'est un accident industriel, ce n'est pas un accident nucléaire". "Dans ce type de four, il y a deux types de déchets : des déchets métalliques (vannes, pompes, outils) et des déchets combustibles comme des gants ou des combinaisons de travail des techniciens", a-t-il précisé à l'AFP.
"Pas de rejets à l'extérieur"
"L'incendie déclenché par l'explosion a été maîtrisé", ajoute EDF. "Pour l'instant, il n'y a pas de rejets à l'extérieur", a-t-il ajouté. Un périmètre de sécurité a été installé afin effectuer des mesures et corroborer ou non le risque de fuite. Aucune mesure de confinement à la radioactivité n'a toutefois été mise en place dans les villages alentours.
"C'est un drame humain, un accident industriel. Il n'y a pas de risque chimique ou radioactif au moment où nous nous parlons", a déclaré Eric Besson, ministre de l'Energie, en marge de la visite de l'usine Maubeuge Construction Automobile (MCA), qui démarre la production de Renault Kangoo électriques. "D'après ce que je sais, c'est un accident industriel et non pas un accident nucléaire, je le redis", a-t-il insisté. "Il y a eu malheureusement un mort qu'évidemment je déplore fortement, un blessé grave et, semble-t-il, deux blessés plus légers. Je peux simplement vous dire que tant EDF (qui exploite le Centraco, Ndlr) que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ont indiqué à mon directeur de cabinet qu'il n'y a pas de fuite radioactive et qu'il n'y a pas de fuite chimique", a ajouté Eric Besson.
Sur le site de Marcoule, AREVA et le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) assainissent et démantèlent des installations nucléaires arrivées en fin de vie. D'autres activités nucléaires sont réunies sur place, telle la production de MOX, le traitement du combustible usé, l'entreposage de déchets radioactifs... A cause de cette diversité, tout incident, même mineur, peut être lourd de conséquences. D'autant que le site de Marcoule faisait partie des prétendants à l'implantation d'un 3e EPR, les réacteurs nucléaires nouvelle génération, en France.
Regardez la réaction de Chantal Jouanno, sur Europe 1 :