GBAGBO Out enfin....?
Côte d'Ivoire: Le jour où Laurent Gbagbo s'est rendu
Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et son épouse Simone à l'hôtel du Golf à Abidjan, après leur arrestation, le 11 avril 2011. REUTERS/Stringer
CRISE - Barricadés depuis plusieurs jours dans leur résidence dans le quartier de Cocody à Abidjan, le président sortant, sa femme et des proches ont été arrêtés ce lundi...
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Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté ce lundi dans sa résidence d'Abidjan, où il s’était barricadé avec ses proches depuis plusieurs jours dans le quartier de Cocody. L’intervention militaire ayant conduit à la réddition de Laurent Gbagbo a débuté dimanche.
Elle a repris ce lundi matin quand 250 soldats français appuyés par des Togolais de l'Onuci ont pris le contrôle du boulevard de France, situé à 1,5 kilomètre de la résidence de l’ancien président ivoirien. Deux hélicoptères de l'Onuci et cinq de la force française «Licorne» sont intervenus, détruisant plus d'une dizaine d'armes lourdes et de blindés des forces de Laurent Gbagbo.
Rôle des forces françaises
Les déclarations divergent sur les conditions de son arrestation et de sa réddition, ainsi que sur celles de son entourage. Le Premier ministre français François Fillon ainsi que le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, ont assuré que Laurent Gbagbo s'était rendu aux forces républicaines de Côte d'Ivoire d'Alassane Ouattara alors que dans un premier temps, les informations faisaient état d’une arrestation menée par les forces spéciales françaises.
Le chef d'état major des armées françaises, Edouard Guillaud, a également démenti tout rôle des forces spéciales. Prié de répondre aux accusations des partisans de Laurent Gbagbo, qui affirment que ces forces ont été utilisées pour le déloger de sa résidence, il a répondu : «Aucun rôle particulier des forces spéciales hier et aujourd'hui».
Le camp pro-Gbagbo s’insurge
Pour le camp pro-Gbagbo, ce sont pourtant bien elles qui ont permis de mettre la main sur le président sortant. Selon Toussaint Alain, représentant pour l'Europe du président sortant et qui a le premier annoncé à Reuters l'arrestation, Laurent Gbagbo «a été arrêté par les forces spéciales françaises et remis à des chefs de la rébellion».
Après cet épisode, l’ex-président et son épouse, Simone, ont été conduits à l'hôtel du Golf, siège du gouvernement d'Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale, depuis l'élection présidentielle contestée du 28 novembre dernier.
Scènes de liesse et de pillages
Selon une source militaire française, le gouvernement d'Alassane Ouattara a estimé que l'hôtel du Golf, où la télévision ivoirienne a filmé le président déchu en bonne santé apparente et sans menottes dans une chambre, était le lieu où «il serait le mieux en mesure d'assurer la sécurité de Laurent Gbagbo».
La communauté internationale s’est majoritairement réjouie de la chute de Laurent Gbagbo ce lundi. A Abidjan et dans d’autres villes de Côte d’Ivoire, des scènes de liesse on eu lieu.
Néanmoins, des coups de feu ont été entendus dans la capitale, et des pillages, notamment dans la résidence de Laurent Gbagbo, se sont déroulés. En début de soirée, le président sortant s’est exprimé directement depuis la chaine de télévision pro-Ouattara pour appeler ses partisans à cesser les combats. La situation humanitaire est toujours considérée comme catastrophique par de nombreuses associations humanitaires.
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PARIS - Gbagbo mis hors jeu: Paris gagne un point mais écorne son image
PARIS - La mise hors jeu du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo fait gagner un point à la France dans son engagement politique et militaire en Côte d'Ivoire, mais écorne à nouveau son image de pays voulant se démarquer de pratiques coloniales d'un autre temps, selon des experts.
Au plan positif, la mise à l'écart de l'ex-président, au pouvoir depuis plus de dix ans et aux rapports très tendus avec Paris, devrait assainir une situation qui menaçait de tourner à l'enlisement.
"C'est un bon point, la France fait la différence, elle est le bras armé de l'ONU, voire sa fille ainée", relève Dominique Moisi de l'Institut français des Relations internationales (Ifri).
Lundi, peu après l'annonce de la détention de Gbagbo par les forces du président élu Alassane Ouattara, la France a multiplié les affirmations pour assurer que ses troupes n'étaient pas intervenues dans l'assaut de la résidence où l'ex-président était retranché.
Depuis dimanche, les unités aguerries de la force Licorne avaient cependant bien préparé le terrain, y compris avec des bombardements à partir d'hélicoptères. Sans leur coup de pouce, difficile d'imaginer une chute aussi soudaine de Laurent Gbagbo.
La présidence française a aussi très vite fait savoir que Nicolas Sarkozy s'était "longuement" entretenu avec Alassane Ouattara.
Réticente officiellement à s'engager politiquement et militairement dans son ancienne colonie, Paris s'est vite montré en première ligne dans le conflit inter-ivoirien, pour cause de faiblesses de l'ONU comme des forces d'Alassane Ouattara à occuper le terrain et défaire l'ennemi désigné.
L'entrée en guerre de la France, même si son chef de la diplomatie Alain Juppéen réfute le terme, pourrait toutefois être lourd de conséquences potentielles pour sa place en Afrique, et au-delà sur la scène mondiale.
"Même défait, Laurent Gbagbo a réussi à piéger la France", estime Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique. "Sa stratégie a toujours été d'apparaître comme l'homme de la seconde indépendance de la Côte d'Ivoire, l'homme qui s'oppose à la puissance coloniale française". "Il va rester comme un symbole, une référence dans une Afrique qui est généralement hostile aux interventions étrangères", juge-t-il.
La France a fait "une erreur monumentale" en s'affichant "aussi ouvertement à côté de Ouattara", renchérit un fin connaisseur du continent, demandant à s'exprimer sous couvert d'anonymat. Selon lui, ce dernier va apparaître "comme un homme de la France, ce qui n'est pas idéal lorsqu'il s'agit de pacifier le pays..."
Dans ses explications, la France n'a eu de cesse de brandir les résolutions de l'ONU, la nécessité sur un continent instable de faire valoir le droit à un processus électoral qui soit respecté - de multiples élections présidentielles sont prévues cette année en Afrique -, et la défense des populations civiles.
Sur ce dernier point, la France va avoir fort à faire pour lutter contre l'impunité dont pourraient se prévaloir les forces d'Alassane Ouattara, accusées d'exactions notamment dans l'ouest du pays.
"Il faudra que la vérité soit faite et que la France rappelle très clairement àAlassane Ouattara son engagement à punir les coupables", estime Dominique Moisi.
Paris a enfin promis de retirer ses troupes dès que cela sera possible et d'aider à la reconstruction économique de la Côte d'Ivoire, où les Français comptent de nombreux intérêts commerciaux. Selon Antoine Glaser, le pays est "dynamique" et "l'économie peut repartir vite".
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