ROUIBA ......

La structure des prix des produits alimentaires devra être obligatoirement fixée chaque année par les professionnels.

Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - C’est ce que prévoient les nouvelles dispositions légales en matière de pratiques commerciales selon le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Hier, au siège de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), en marge d’un séminaire sur la prévention des risques alimentaires, Mustapha Benbada a estimé que cette obligation vise à assurer une meilleure évaluation des coûts des produits. Cela d’autant que la baisse des prix de certains produits (le sucre par exemple) au niveau mondial ne se répercute pas au niveau local. Ce qui constitue une infraction, selon Mustapha Benbada qui, par ailleurs, a appelé à la diversification des opérateurs, en vue d’assurer une pratique concurrentielle réelle. En outre, le ministre du Commerce a laissé entendre que le principe du Fifo (premier arrivé, premier servi), qui guide la gestion des contingents tarifaires, sera revu. D’autant que la partie algérienne n’a pas su exploiter cet avantage de l’Accord d’association, passible au demeurant de révision. Dans ce sens, Mustapha Benbada a plaidé pour que les opérateurs reflètent cet avantage dans la structure des prix. Abordant la problématique de la régulation, le ministre du Commerce a rappelé que chaque département ministériel en charge d’une activité de production met en place des mécanismes idoines à travers des offices interprofessionnels en cours de réactivation. Quant au contrôle des produits alimentaires, Mustapha Benbada a réitéré l’objectif de recrutement à l’horizon 2014 de 7000 cadres dont un millier avant la fin de l’année. Cela même si cet encadrement s’avère insuffisant pour couvrir la population concernée (1,3 million de commerçants). Egalement, le ministre du Commerce a évoqué la révision de l’important arsenal législatif relatif à la protection des consommateurs. Selon l’état des lieux dressé lors de ce séminaire, les services du ministère du Commerce ont effectué un million d’interventions. En 2009, cent-quatre-vingt-dix mille infractions ont été recensées et des marchandises d’une valeur de 875 millions de dinars ont été saisies. Dix mille locaux commerciaux ont été fermés. Quant aux intoxications alimentaires, une baisse sensible de leur nombre est constatée durant la décade écoulée, avec deux décès enregistrés en 2009. Toutefois, le risque d’intoxications collectives demeure très élevé, l’intervention des services de prévention et de contrôle s’avérant difficile.
C. B.

En rupture momentanée de relations diplomatiques avec Israël, suite à l’assaut militaire en haute mer contre la flottille de la Liberté et qui a coûté la vie à 8 ressortissants turcs, le gouvernement turc a élaboré une feuille de route qui série les différentes alternatives possibles. Ces alternatives excluent la rupture diplomatique définitive. «La coupure n’est pas dans l’agenda, actuellement», a affirmé hier à Alger l’ambassadeur de la République de Turquie, Ahmet Necati Bigali.
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - L’avenir des relations entre la Turquie et Israël, détériorées déjà depuis les attaques israéliennes contre Ghaza en décembre 2008, est intimement lié à l’attitude israélienne relative aux exigences turques, suite à l’arraisonnement meurtrier d’un navire de la flottille de la Liberté battant pavillon turc le 31 mai dernier dans les eaux internationales. Ces exigences, rappelées hier en conférence de presse par l’ambassadeur turc en Algérie, consistent en l’acceptation (reconnaissance) par Israël de son erreur, en la présentation de ses excuses et en des compensations pour les victimes de l’attaque qualifiée de «crime de guerre» ou de «terrorisme d’Etat». A ces trois conditions s’ajoute l’acceptation par Israël de la commission d’enquête internationale, instituée par l’ONU et composée d’un expert turc, un expert israélien, un expert américain et de trois experts internationaux. Ahmet Necati Bigali a informé que si son pays a accueilli favorablement la constitution de cette commission d’enquête, il n’en a pas été de même pour Israël. Selon l’ambassadeur, Israël a exprimé son refus de cette commission, préférant mener sa propre enquête. Le diplomate turc a qualifié la décision israélienne de «ridicule». Evoquant l’arraisonnement du navire turc de la flottille de la Liberté, l’ambassadeur a réitéré qu’aucune arme ne se trouvait à bord et que, de plus, les navires étaient contrôlés dans les ports de départ. «L’attaque a fait 9 morts, dont 8 citoyens turcs et un ressortissant américain d’origine turque. Les expertises effectuées ont révélé 30 balles dans les cadavres des victimes, tirées toutes à bout portant. Ce qui confirme l’intention délibérée de tuer», a indiqué Ahmet Necati Bigali, ajoutant que «le commando israélien, auteur de l’attaque, avait deux listes, l’une portant les noms et photos des personnes à tuer et l’une les noms et photos des personnes à épargner». Qualifiant l’attaque d’agression terroriste, l’ambassadeur a souligné que le problème qui en a découlé n’est pas seulement entre la Turquie et Israël mais entre la communauté internationale et Israël. L’ambassadeur turc a informé enfin que l’IHH, l’ONG turque qui a chapeauté le convoi humanitaire pour Ghaza, a délégué ses pouvoirs à l’ONU pour acheminer et distribuer les aides. Par ailleurs, les négociations pour la libération des navires arraisonnés ont été entamées.
«Notre soutien à l’Iran n’est pas inconditionnel»
La Turquie, qui constitue avec le Brésil les rares soutiens actifs au programme nucléaire iranien, a invité, hier, à travers son ambassadeur à Alger, Téhéran à faire preuve de sa disponibilité à collaborer pleinement avec l’AIEA. «La position de la Turquie n’est pas de soutenir inconditionnellement le dossier nucléaire iranien. Nous attendons que l’Iran fasse l’effort de convaincre que son programme nucléaire poursuit des objectifs civils et qu’il collabore pleinement avec l’AIEA», a affirmé Ahmet Necati Bigali. L’ambassadeur a estimé qu’il reste encore des chances pour des solutions diplomatiques au problème et que la déclaration du 17 mai dernier des ministres des Affaires étrangères de Turquie, Brésil et Iran constitue la preuve que la diplomatie peut fonctionner. «La déclaration donne la chance à la négociation.» Entre autres points, la déclaration stipule que l’Iran déposerait 1 200 kg d’uranium appauvri en Turquie et que l’UE de son côté fournirait à l’Iran 120 kg d’uranium enrichi. Seulement, il se trouve que le groupe de Vienne ne s’est pas montré sensible à cette voie proposée par la diplomatie turco-brésilienne cautionnée par le groupe des 5+1. Le Conseil de sécurité de l’ONU a, à travers la Résolution 1229, édicté un régime de sanctions encore plus strict à l’encontre de l’Iran.
S. A. I.

L’Algérie s’est engagée dans le cadre des objectifs du millénaire à réduire le taux de mortalité infantile à l’horizon 2015. Y arrivera-t-elle ? Les spécialistes sont optimistes mais avertissent que la tâche sera ardue au regard des nombreuses lacunes à combler.

Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Même si elle enregistre une amélioration au file des années, la mortalité infantile continue d’inquiéter les spécialistes. Ce n’est pas tant le taux qui se situe aux alentours de 29,8 pour mille qui les inquiète mais l’écart existant entre les moyens mis en œuvre et les résultats obtenus. Le professeur Lebane, coordinateur du programme national de périnatalité et néonatologie, a expliqué hier au forum d ’El Moudjahid qu’entre 2000 et 2008, l’Algérie a gagné des points mais que, malheureusement, la mortalité ne diminuait pas au rythme voulu. Il explique que 80 % des décès concernent les nouveaux-nés et que la mort survient dans 50 % des cas 24 heures après la naissance. Si les villes du Sud enregistrent les taux les plus élevés, certaines wilayas sont concernées par des taux record bien au-dessus de la moyenne nationale. Et ce ne sont pas les villes les plus reculées qui figurent sur cette liste, puisqu’on y trouve Alger, Annaba, Oran et Constantine. Au total, elles sont 24 wilayas à dépasser la norme nationale. Les causes de ces décès sont souvent dues à une infection materno-fœtale, à une prématurité ou à une asphyxie. Le Pr Lebane pointe du doigt l’insuffisance de la formation des pédiatres et plaide pour la mise en place d’un service de néonatologie répondant aux normes dans tous les hôpitaux car, dit-il, aucune politique de néonatologie ne peut être efficace sans une formation adéquate. Il propose pour tirer les résultats vers le haut, de renforcer le programme national de périnatalité, de mettre en conformité toutes les structures néonatales, de mettre en place un Samu néonatal, de généraliser la méthode kangourou et de limiter les transferts inutiles des nouveaux- nés. Ce n’est qu’à ce prix que l’Algérie réussira peut-être l’examen en 2015 en faisant passer son taux de mortalité infantile de 29,8 pour mille à 18,6 pour mille.
N. I.