La police bastonne les étudiants//
Sit-in devant le ministère de tutelle
La police bastonne les étudiants
le 22.02.11 | 01h00
Bastonnés, malmenés, les étudiants venus des différentes universités du pays pour participer à un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement supérieur ont été choqués par l’attitude de leur tutelle.
La rue menant au ministère s’est transformée, hier, en une véritable scène de combat. Dès la matinée, un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place. «Les casques bleus qui nous ont attaqués sont sortis du du ministère. M. Haraoubia, qui n’a pas réussi à nous convaincre par de fausses solutions, a transformé notre tutelle en caserne», a vociféré un étudiant, les yeux larmoyants, tabassé déjà la veille.
Plus de 4000 étudiants, qui se sont entendus sur la tenue d’un autre rassemblement pour contester les recommandations de la dernière conférence nationale, ont fait face aux forces de l’ordre à 200 m du siège de ministère.
Radicalisation
Les policiers ont repoussé avec violence les étudiants, leur interdisant de tenir leur sit-in devant le ministère. Le bras de fer entre les étudiants déterminés à rejoindre le ministère et les CNS qui les repoussaient en usant de leur triques a causé au moins une quinzaine de blessés, dont certains ont perdu connaissance. Les revendications se sont désormais radicalisées. Les étudiants, qui demandaient depuis deux semaines l’annulation de décret dévaluant leurs diplômes, changent de slogan : «Harraoubia dégage, wizara irhabia» (ministère terroriste), ont-ils martelé, protestant contre les agissements de leur tutelle. Bien que certains se rencontrent pour la première fois dans la mesure où ils viennent de différentes universités du pays, ils se sont montrés très solidaires. «Ni les manœuvres du ministre ni l’agressivité des CNS ne peuvent détourner notre mouvement», ont-ils assuré. Ils sont tout de même déçus du sort réservé à leur mouvement pacifique. Comme première action, les étudiants refusent toute forme de négociation. «Il ne reste plus rien à dire. Au départ, nous avions un problème que nous voulions régler avec le ministère de l’Enseignement supérieur, mais là, on se retrouve face au ministère de l’Intérieur», déplore un délégué, dénonçant l’usage de la violence contre les étudiants.
Le coup de la veille
«Nous avons bien réussi l’organisation des rassemblements précédents. Mais les policiers ne savent pas parler. Ils disent n’importe quoi. Ce sont eux qui provoquent les étudiants», accuse un délégué. Au moment où des étudiants se regroupent pour traverser le cordon de sécurité qui leur a été imposé, ceux de l’Ecole nationale des statistiques et de l’économie appliquée, échappant au contrôle de la police, se rassemblent devant le ministère pour épauler leurs camarades. Les CNS se trouvaient ainsi entre deux groupes qui ne voulaient pas renoncer à leur objectif : accéder au ministère et tenir un sit-in permanent. Les affrontements avaient commencé la veille lorsqu’un groupe d’étudiants qui avaient décidé de passer la nuit devant le ministère ont été violemment chassés. Cinq d’entre eux ont été blessés durant ces affrontements. «Un étudiant souffre d’une grave blessure au niveau de la colonne vertébrale», témoigne un participant aux affrontements de la veille.
Vers 12h30, les étudiants qui ont résisté aux coups de matraque ont réalisé leur premier exploit. Les policiers ont fini par céder. Des milliers d’étudiants, dont certains sont venus de Ouargla, observent in sit-in permanent devant le siège du ministère. Les photos des étudiants blessés circulent déjà sur facebook. D’autres, choqués par le traitement réservé à leurs camarades, ont pris le bus à destination d’Alger. «Ça va prendre de l’ampleur», promet un délégué.
Djedjiga Rahmani
Débrayage dans le secteur des communes
Le syndicat dénonce les pratiques de l’administration
le 22.02.11 | 01h00
Le syndicat menace de radicaliser son action si la tutelle refuse de prendre en charge les préoccupations des agents communaux.
Le mouvement de grève de trois jours, initié par le conseil national du secteur des communes, organisation affiliée au Snapap, a été différemment suivi à travers les différentes wilayas du pays. Les animateurs de ce mouvement de protestation parlent d’un taux de suivi dépassant les 65% à l’échelle nationale.
Si dans la capitale, le taux de suivi était relativement faible en raison du travail de casse effectué par l’administration, à Béjaïa, l’ensemble des communes était hier complètement paralysé.
A Tizi Ouzou, le taux de suivi était de 75%, alors qu’à Sidi Bel Abbès et Oran, il était respectivement de 70 et 60%. A Chlef, les communes étaient bloquées à hauteur de 40% et à Médéa à 25%.
Ali Yahia, porte-parole de ce conseil, est persuadé que ce pourcentage sera revu à la hausse aujourd’hui, au deuxième jour du débrayage. A Alger, la grève a été observée dans les communes de La Casbah, Baba Hassen, Chéraga et Rouiba. «L’administration a été instrumentalisée pour casser notre action de protestation. Elle a diffusé un communiqué dans toutes les communes disant qu’il n’y a pas de grève et que celle-ci a été gelée parce que le syndicat a trouvé un terrain d’entente avec la tutelle», a affirmé Ali Yahia qui explique que la confusion créée par ce communiqué a déstabilisé en quelque sorte les fonctionnaires. «Ces derniers subissent une forte pression, surtout à Alger. A chaque fois que notre syndicat appelle à une action de protestation, l’administration utilise tous les moyens pour torpiller notre mouvement de contestation», note notre interlocuteur. Ce dernier dénonce le parti pris de l’administration et les subterfuges utilisés par certains syndicalistes pour casser le mouvement.
«A la veille de notre mouvement de grève, certaines parties ont annoncé qu’une réunion a regroupé les syndicats des communaux avec les responsables du ministère de l’Intérieur et qu’à cet effet, la tutelle s’est engagée à promulguer le statut des fonctionnaires des communes dans les plus brefs délais. C’est du leurre», observe Ali Yahia qui précise qu’à l’heure actuelle, les fonctionnaires de ce secteur travaillent toujours dans des conditions précaires.
«Depuis plus de trois ans, la tutelle ne cesse de ressasser ce discours et les fonctionnaires n’ont rien vu venir. Si le statut est au niveau de la direction de la Fonction publique pourquoi avoir attendu la veille de notre débrayage pour l’annoncer», s’indignent les contestataires qui disent percevoir un salaire qui n’avoisine pas les
10 000 DA.
Le syndicat menace de radicaliser son action si la tutelle refuse de prendre en charge les préoccupations des agents communaux. Parmi ces préoccupations, la promulgation du statut particulier, le régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de 2008, la non-ingérence des administrations dans les affaires syndicales, l’abrogation de l’article 87 bis empêchant l’augmentation du SNMG, être associés à l’élaboration du nouveau code du travail et l’intégration des contractuels et des vacataires.
Nabila Amir
Sit-in devant le ministère de tutelle
La police bastonne les étudiants
le 22.02.11 | 01h00
Bastonnés, malmenés, les étudiants venus des différentes universités du pays pour participer à un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement supérieur ont été choqués par l’attitude de leur tutelle.
La rue menant au ministère s’est transformée, hier, en une véritable scène de combat. Dès la matinée, un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place. «Les casques bleus qui nous ont attaqués sont sortis du du ministère. M. Haraoubia, qui n’a pas réussi à nous convaincre par de fausses solutions, a transformé notre tutelle en caserne», a vociféré un étudiant, les yeux larmoyants, tabassé déjà la veille.
Plus de 4000 étudiants, qui se sont entendus sur la tenue d’un autre rassemblement pour contester les recommandations de la dernière conférence nationale, ont fait face aux forces de l’ordre à 200 m du siège de ministère.
Radicalisation
Les policiers ont repoussé avec violence les étudiants, leur interdisant de tenir leur sit-in devant le ministère. Le bras de fer entre les étudiants déterminés à rejoindre le ministère et les CNS qui les repoussaient en usant de leur triques a causé au moins une quinzaine de blessés, dont certains ont perdu connaissance. Les revendications se sont désormais radicalisées. Les étudiants, qui demandaient depuis deux semaines l’annulation de décret dévaluant leurs diplômes, changent de slogan : «Harraoubia dégage, wizara irhabia» (ministère terroriste), ont-ils martelé, protestant contre les agissements de leur tutelle. Bien que certains se rencontrent pour la première fois dans la mesure où ils viennent de différentes universités du pays, ils se sont montrés très solidaires. «Ni les manœuvres du ministre ni l’agressivité des CNS ne peuvent détourner notre mouvement», ont-ils assuré. Ils sont tout de même déçus du sort réservé à leur mouvement pacifique. Comme première action, les étudiants refusent toute forme de négociation. «Il ne reste plus rien à dire. Au départ, nous avions un problème que nous voulions régler avec le ministère de l’Enseignement supérieur, mais là, on se retrouve face au ministère de l’Intérieur», déplore un délégué, dénonçant l’usage de la violence contre les étudiants.
Le coup de la veille
«Nous avons bien réussi l’organisation des rassemblements précédents. Mais les policiers ne savent pas parler. Ils disent n’importe quoi. Ce sont eux qui provoquent les étudiants», accuse un délégué. Au moment où des étudiants se regroupent pour traverser le cordon de sécurité qui leur a été imposé, ceux de l’Ecole nationale des statistiques et de l’économie appliquée, échappant au contrôle de la police, se rassemblent devant le ministère pour épauler leurs camarades. Les CNS se trouvaient ainsi entre deux groupes qui ne voulaient pas renoncer à leur objectif : accéder au ministère et tenir un sit-in permanent. Les affrontements avaient commencé la veille lorsqu’un groupe d’étudiants qui avaient décidé de passer la nuit devant le ministère ont été violemment chassés. Cinq d’entre eux ont été blessés durant ces affrontements. «Un étudiant souffre d’une grave blessure au niveau de la colonne vertébrale», témoigne un participant aux affrontements de la veille.
Vers 12h30, les étudiants qui ont résisté aux coups de matraque ont réalisé leur premier exploit. Les policiers ont fini par céder. Des milliers d’étudiants, dont certains sont venus de Ouargla, observent in sit-in permanent devant le siège du ministère. Les photos des étudiants blessés circulent déjà sur facebook. D’autres, choqués par le traitement réservé à leurs camarades, ont pris le bus à destination d’Alger. «Ça va prendre de l’ampleur», promet un délégué.
Djedjiga Rahmani
Débrayage dans le secteur des communes
Le syndicat dénonce les pratiques de l’administration
le 22.02.11 | 01h00
Le syndicat menace de radicaliser son action si la tutelle refuse de prendre en charge les préoccupations des agents communaux.
Le mouvement de grève de trois jours, initié par le conseil national du secteur des communes, organisation affiliée au Snapap, a été différemment suivi à travers les différentes wilayas du pays. Les animateurs de ce mouvement de protestation parlent d’un taux de suivi dépassant les 65% à l’échelle nationale.
Si dans la capitale, le taux de suivi était relativement faible en raison du travail de casse effectué par l’administration, à Béjaïa, l’ensemble des communes était hier complètement paralysé.
A Tizi Ouzou, le taux de suivi était de 75%, alors qu’à Sidi Bel Abbès et Oran, il était respectivement de 70 et 60%. A Chlef, les communes étaient bloquées à hauteur de 40% et à Médéa à 25%.
Ali Yahia, porte-parole de ce conseil, est persuadé que ce pourcentage sera revu à la hausse aujourd’hui, au deuxième jour du débrayage. A Alger, la grève a été observée dans les communes de La Casbah, Baba Hassen, Chéraga et Rouiba. «L’administration a été instrumentalisée pour casser notre action de protestation. Elle a diffusé un communiqué dans toutes les communes disant qu’il n’y a pas de grève et que celle-ci a été gelée parce que le syndicat a trouvé un terrain d’entente avec la tutelle», a affirmé Ali Yahia qui explique que la confusion créée par ce communiqué a déstabilisé en quelque sorte les fonctionnaires. «Ces derniers subissent une forte pression, surtout à Alger. A chaque fois que notre syndicat appelle à une action de protestation, l’administration utilise tous les moyens pour torpiller notre mouvement de contestation», note notre interlocuteur. Ce dernier dénonce le parti pris de l’administration et les subterfuges utilisés par certains syndicalistes pour casser le mouvement.
«A la veille de notre mouvement de grève, certaines parties ont annoncé qu’une réunion a regroupé les syndicats des communaux avec les responsables du ministère de l’Intérieur et qu’à cet effet, la tutelle s’est engagée à promulguer le statut des fonctionnaires des communes dans les plus brefs délais. C’est du leurre», observe Ali Yahia qui précise qu’à l’heure actuelle, les fonctionnaires de ce secteur travaillent toujours dans des conditions précaires.
«Depuis plus de trois ans, la tutelle ne cesse de ressasser ce discours et les fonctionnaires n’ont rien vu venir. Si le statut est au niveau de la direction de la Fonction publique pourquoi avoir attendu la veille de notre débrayage pour l’annoncer», s’indignent les contestataires qui disent percevoir un salaire qui n’avoisine pas les
10 000 DA.
Le syndicat menace de radicaliser son action si la tutelle refuse de prendre en charge les préoccupations des agents communaux. Parmi ces préoccupations, la promulgation du statut particulier, le régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de 2008, la non-ingérence des administrations dans les affaires syndicales, l’abrogation de l’article 87 bis empêchant l’augmentation du SNMG, être associés à l’élaboration du nouveau code du travail et l’intégration des contractuels et des vacataires.
Nabila Amir
Sit-in devant le ministère de tutelle
La police bastonne les étudiants
le 22.02.11 | 01h00
Bastonnés, malmenés, les étudiants venus des différentes universités du pays pour participer à un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement supérieur ont été choqués par l’attitude de leur tutelle.
La rue menant au ministère s’est transformée, hier, en une véritable scène de combat. Dès la matinée, un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place. «Les casques bleus qui nous ont attaqués sont sortis du du ministère. M. Haraoubia, qui n’a pas réussi à nous convaincre par de fausses solutions, a transformé notre tutelle en caserne», a vociféré un étudiant, les yeux larmoyants, tabassé déjà la veille.
Plus de 4000 étudiants, qui se sont entendus sur la tenue d’un autre rassemblement pour contester les recommandations de la dernière conférence nationale, ont fait face aux forces de l’ordre à 200 m du siège de ministère.
Radicalisation
Les policiers ont repoussé avec violence les étudiants, leur interdisant de tenir leur sit-in devant le ministère. Le bras de fer entre les étudiants déterminés à rejoindre le ministère et les CNS qui les repoussaient en usant de leur triques a causé au moins une quinzaine de blessés, dont certains ont perdu connaissance. Les revendications se sont désormais radicalisées. Les étudiants, qui demandaient depuis deux semaines l’annulation de décret dévaluant leurs diplômes, changent de slogan : «Harraoubia dégage, wizara irhabia» (ministère terroriste), ont-ils martelé, protestant contre les agissements de leur tutelle. Bien que certains se rencontrent pour la première fois dans la mesure où ils viennent de différentes universités du pays, ils se sont montrés très solidaires. «Ni les manœuvres du ministre ni l’agressivité des CNS ne peuvent détourner notre mouvement», ont-ils assuré. Ils sont tout de même déçus du sort réservé à leur mouvement pacifique. Comme première action, les étudiants refusent toute forme de négociation. «Il ne reste plus rien à dire. Au départ, nous avions un problème que nous voulions régler avec le ministère de l’Enseignement supérieur, mais là, on se retrouve face au ministère de l’Intérieur», déplore un délégué, dénonçant l’usage de la violence contre les étudiants.
Le coup de la veille
«Nous avons bien réussi l’organisation des rassemblements précédents. Mais les policiers ne savent pas parler. Ils disent n’importe quoi. Ce sont eux qui provoquent les étudiants», accuse un délégué. Au moment où des étudiants se regroupent pour traverser le cordon de sécurité qui leur a été imposé, ceux de l’Ecole nationale des statistiques et de l’économie appliquée, échappant au contrôle de la police, se rassemblent devant le ministère pour épauler leurs camarades. Les CNS se trouvaient ainsi entre deux groupes qui ne voulaient pas renoncer à leur objectif : accéder au ministère et tenir un sit-in permanent. Les affrontements avaient commencé la veille lorsqu’un groupe d’étudiants qui avaient décidé de passer la nuit devant le ministère ont été violemment chassés. Cinq d’entre eux ont été blessés durant ces affrontements. «Un étudiant souffre d’une grave blessure au niveau de la colonne vertébrale», témoigne un participant aux affrontements de la veille.
Vers 12h30, les étudiants qui ont résisté aux coups de matraque ont réalisé leur premier exploit. Les policiers ont fini par céder. Des milliers d’étudiants, dont certains sont venus de Ouargla, observent in sit-in permanent devant le siège du ministère. Les photos des étudiants blessés circulent déjà sur facebook. D’autres, choqués par le traitement réservé à leurs camarades, ont pris le bus à destination d’Alger. «Ça va prendre de l’ampleur», promet un délégué.
Djedjiga Rahmani
Sit-in devant le ministère de tutelle
La police bastonne les étudiants
le 22.02.11 | 01h00
Bastonnés, malmenés, les étudiants venus des différentes universités du pays pour participer à un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement supérieur ont été choqués par l’attitude de leur tutelle.
La rue menant au ministère s’est transformée, hier, en une véritable scène de combat. Dès la matinée, un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place. «Les casques bleus qui nous ont attaqués sont sortis du du ministère. M. Haraoubia, qui n’a pas réussi à nous convaincre par de fausses solutions, a transformé notre tutelle en caserne», a vociféré un étudiant, les yeux larmoyants, tabassé déjà la veille.
Plus de 4000 étudiants, qui se sont entendus sur la tenue d’un autre rassemblement pour contester les recommandations de la dernière conférence nationale, ont fait face aux forces de l’ordre à 200 m du siège de ministère.
Radicalisation
Les policiers ont repoussé avec violence les étudiants, leur interdisant de tenir leur sit-in devant le ministère. Le bras de fer entre les étudiants déterminés à rejoindre le ministère et les CNS qui les repoussaient en usant de leur triques a causé au moins une quinzaine de blessés, dont certains ont perdu connaissance. Les revendications se sont désormais radicalisées. Les étudiants, qui demandaient depuis deux semaines l’annulation de décret dévaluant leurs diplômes, changent de slogan : «Harraoubia dégage, wizara irhabia» (ministère terroriste), ont-ils martelé, protestant contre les agissements de leur tutelle. Bien que certains se rencontrent pour la première fois dans la mesure où ils viennent de différentes universités du pays, ils se sont montrés très solidaires. «Ni les manœuvres du ministre ni l’agressivité des CNS ne peuvent détourner notre mouvement», ont-ils assuré. Ils sont tout de même déçus du sort réservé à leur mouvement pacifique. Comme première action, les étudiants refusent toute forme de négociation. «Il ne reste plus rien à dire. Au départ, nous avions un problème que nous voulions régler avec le ministère de l’Enseignement supérieur, mais là, on se retrouve face au ministère de l’Intérieur», déplore un délégué, dénonçant l’usage de la violence contre les étudiants.
Le coup de la veille
«Nous avons bien réussi l’organisation des rassemblements précédents. Mais les policiers ne savent pas parler. Ils disent n’importe quoi. Ce sont eux qui provoquent les étudiants», accuse un délégué. Au moment où des étudiants se regroupent pour traverser le cordon de sécurité qui leur a été imposé, ceux de l’Ecole nationale des statistiques et de l’économie appliquée, échappant au contrôle de la police, se rassemblent devant le ministère pour épauler leurs camarades. Les CNS se trouvaient ainsi entre deux groupes qui ne voulaient pas renoncer à leur objectif : accéder au ministère et tenir un sit-in permanent. Les affrontements avaient commencé la veille lorsqu’un groupe d’étudiants qui avaient décidé de passer la nuit devant le ministère ont été violemment chassés. Cinq d’entre eux ont été blessés durant ces affrontements. «Un étudiant souffre d’une grave blessure au niveau de la colonne vertébrale», témoigne un participant aux affrontements de la veille.
Vers 12h30, les étudiants qui ont résisté aux coups de matraque ont réalisé leur premier exploit. Les policiers ont fini par céder. Des milliers d’étudiants, dont certains sont venus de Ouargla, observent in sit-in permanent devant le siège du ministère. Les photos des étudiants blessés circulent déjà sur facebook. D’autres, choqués par le traitement réservé à leurs camarades, ont pris le bus à destination d’Alger. «Ça va prendre de l’ampleur», promet un délégué.
Djedjiga Rahmani
Débrayage dans le secteur des communes
Le syndicat dénonce les pratiques de l’administration
le 22.02.11 | 01h00
Le syndicat menace de radicaliser son action si la tutelle refuse de prendre en charge les préoccupations des agents communaux.
Le mouvement de grève de trois jours, initié par le conseil national du secteur des communes, organisation affiliée au Snapap, a été différemment suivi à travers les différentes wilayas du pays. Les animateurs de ce mouvement de protestation parlent d’un taux de suivi dépassant les 65% à l’échelle nationale.
Si dans la capitale, le taux de suivi était relativement faible en raison du travail de casse effectué par l’administration, à Béjaïa, l’ensemble des communes était hier complètement paralysé.
A Tizi Ouzou, le taux de suivi était de 75%, alors qu’à Sidi Bel Abbès et Oran, il était respectivement de 70 et 60%. A Chlef, les communes étaient bloquées à hauteur de 40% et à Médéa à 25%.
Ali Yahia, porte-parole de ce conseil, est persuadé que ce pourcentage sera revu à la hausse aujourd’hui, au deuxième jour du débrayage. A Alger, la grève a été observée dans les communes de La Casbah, Baba Hassen, Chéraga et Rouiba. «L’administration a été instrumentalisée pour casser notre action de protestation. Elle a diffusé un communiqué dans toutes les communes disant qu’il n’y a pas de grève et que celle-ci a été gelée parce que le syndicat a trouvé un terrain d’entente avec la tutelle», a affirmé Ali Yahia qui explique que la confusion créée par ce communiqué a déstabilisé en quelque sorte les fonctionnaires. «Ces derniers subissent une forte pression, surtout à Alger. A chaque fois que notre syndicat appelle à une action de protestation, l’administration utilise tous les moyens pour torpiller notre mouvement de contestation», note notre interlocuteur. Ce dernier dénonce le parti pris de l’administration et les subterfuges utilisés par certains syndicalistes pour casser le mouvement.
«A la veille de notre mouvement de grève, certaines parties ont annoncé qu’une réunion a regroupé les syndicats des communaux avec les responsables du ministère de l’Intérieur et qu’à cet effet, la tutelle s’est engagée à promulguer le statut des fonctionnaires des communes dans les plus brefs délais. C’est du leurre», observe Ali Yahia qui précise qu’à l’heure actuelle, les fonctionnaires de ce secteur travaillent toujours dans des conditions précaires.
«Depuis plus de trois ans, la tutelle ne cesse de ressasser ce discours et les fonctionnaires n’ont rien vu venir. Si le statut est au niveau de la direction de la Fonction publique pourquoi avoir attendu la veille de notre débrayage pour l’annoncer», s’indignent les contestataires qui disent percevoir un salaire qui n’avoisine pas les
10 000 DA.
Le syndicat menace de radicaliser son action si la tutelle refuse de prendre en charge les préoccupations des agents communaux. Parmi ces préoccupations, la promulgation du statut particulier, le régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de 2008, la non-ingérence des administrations dans les affaires syndicales, l’abrogation de l’article 87 bis empêchant l’augmentation du SNMG, être associés à l’élaboration du nouveau code du travail et l’intégration des contractuels et des vacataires.
Nabila Amir
Sit-in devant le ministère de tutelle
La police bastonne les étudiants
le 22.02.11 | 01h00
Bastonnés, malmenés, les étudiants venus des différentes universités du pays pour participer à un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement supérieur ont été choqués par l’attitude de leur tutelle.
La rue menant au ministère s’est transformée, hier, en une véritable scène de combat. Dès la matinée, un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place. «Les casques bleus qui nous ont attaqués sont sortis du du ministère. M. Haraoubia, qui n’a pas réussi à nous convaincre par de fausses solutions, a transformé notre tutelle en caserne», a vociféré un étudiant, les yeux larmoyants, tabassé déjà la veille.
Plus de 4000 étudiants, qui se sont entendus sur la tenue d’un autre rassemblement pour contester les recommandations de la dernière conférence nationale, ont fait face aux forces de l’ordre à 200 m du siège de ministère.
Radicalisation
Les policiers ont repoussé avec violence les étudiants, leur interdisant de tenir leur sit-in devant le ministère. Le bras de fer entre les étudiants déterminés à rejoindre le ministère et les CNS qui les repoussaient en usant de leur triques a causé au moins une quinzaine de blessés, dont certains ont perdu connaissance. Les revendications se sont désormais radicalisées. Les étudiants, qui demandaient depuis deux semaines l’annulation de décret dévaluant leurs diplômes, changent de slogan : «Harraoubia dégage, wizara irhabia» (ministère terroriste), ont-ils martelé, protestant contre les agissements de leur tutelle. Bien que certains se rencontrent pour la première fois dans la mesure où ils viennent de différentes universités du pays, ils se sont montrés très solidaires. «Ni les manœuvres du ministre ni l’agressivité des CNS ne peuvent détourner notre mouvement», ont-ils assuré. Ils sont tout de même déçus du sort réservé à leur mouvement pacifique. Comme première action, les étudiants refusent toute forme de négociation. «Il ne reste plus rien à dire. Au départ, nous avions un problème que nous voulions régler avec le ministère de l’Enseignement supérieur, mais là, on se retrouve face au ministère de l’Intérieur», déplore un délégué, dénonçant l’usage de la violence contre les étudiants.
Le coup de la veille
«Nous avons bien réussi l’organisation des rassemblements précédents. Mais les policiers ne savent pas parler. Ils disent n’importe quoi. Ce sont eux qui provoquent les étudiants», accuse un délégué. Au moment où des étudiants se regroupent pour traverser le cordon de sécurité qui leur a été imposé, ceux de l’Ecole nationale des statistiques et de l’économie appliquée, échappant au contrôle de la police, se rassemblent devant le ministère pour épauler leurs camarades. Les CNS se trouvaient ainsi entre deux groupes qui ne voulaient pas renoncer à leur objectif : accéder au ministère et tenir un sit-in permanent. Les affrontements avaient commencé la veille lorsqu’un groupe d’étudiants qui avaient décidé de passer la nuit devant le ministère ont été violemment chassés. Cinq d’entre eux ont été blessés durant ces affrontements. «Un étudiant souffre d’une grave blessure au niveau de la colonne vertébrale», témoigne un participant aux affrontements de la veille.
Vers 12h30, les étudiants qui ont résisté aux coups de matraque ont réalisé leur premier exploit. Les policiers ont fini par céder. Des milliers d’étudiants, dont certains sont venus de Ouargla, observent in sit-in permanent devant le siège du ministère. Les photos des étudiants blessés circulent déjà sur facebook. D’autres, choqués par le traitement réservé à leurs camarades, ont pris le bus à destination d’Alger. «Ça va prendre de l’ampleur», promet un délégué.
Djedjiga Rahmani
Sit-in devant le ministère de tutelle
La police bastonne les étudiants
le 22.02.11 | 01h00
Bastonnés, malmenés, les étudiants venus des différentes universités du pays pour participer à un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement supérieur ont été choqués par l’attitude de leur tutelle.
La rue menant au ministère s’est transformée, hier, en une véritable scène de combat. Dès la matinée, un impressionnant dispositif de sécurité a été mis en place. «Les casques bleus qui nous ont attaqués sont sortis du du ministère. M. Haraoubia, qui n’a pas réussi à nous convaincre par de fausses solutions, a transformé notre tutelle en caserne», a vociféré un étudiant, les yeux larmoyants, tabassé déjà la veille.
Plus de 4000 étudiants, qui se sont entendus sur la tenue d’un autre rassemblement pour contester les recommandations de la dernière conférence nationale, ont fait face aux forces de l’ordre à 200 m du siège de ministère.
Radicalisation
Les policiers ont repoussé avec violence les étudiants, leur interdisant de tenir leur sit-in devant le ministère. Le bras de fer entre les étudiants déterminés à rejoindre le ministère et les CNS qui les repoussaient en usant de leur triques a causé au moins une quinzaine de blessés, dont certains ont perdu connaissance. Les revendications se sont désormais radicalisées. Les étudiants, qui demandaient depuis deux semaines l’annulation de décret dévaluant leurs diplômes, changent de slogan : «Harraoubia dégage, wizara irhabia» (ministère terroriste), ont-ils martelé, protestant contre les agissements de leur tutelle. Bien que certains se rencontrent pour la première fois dans la mesure où ils viennent de différentes universités du pays, ils se sont montrés très solidaires. «Ni les manœuvres du ministre ni l’agressivité des CNS ne peuvent détourner notre mouvement», ont-ils assuré. Ils sont tout de même déçus du sort réservé à leur mouvement pacifique. Comme première action, les étudiants refusent toute forme de négociation. «Il ne reste plus rien à dire. Au départ, nous avions un problème que nous voulions régler avec le ministère de l’Enseignement supérieur, mais là, on se retrouve face au ministère de l’Intérieur», déplore un délégué, dénonçant l’usage de la violence contre les étudiants.
Le coup de la veille
«Nous avons bien réussi l’organisation des rassemblements précédents. Mais les policiers ne savent pas parler. Ils disent n’importe quoi. Ce sont eux qui provoquent les étudiants», accuse un délégué. Au moment où des étudiants se regroupent pour traverser le cordon de sécurité qui leur a été imposé, ceux de l’Ecole nationale des statistiques et de l’économie appliquée, échappant au contrôle de la police, se rassemblent devant le ministère pour épauler leurs camarades. Les CNS se trouvaient ainsi entre deux groupes qui ne voulaient pas renoncer à leur objectif : accéder au ministère et tenir un sit-in permanent. Les affrontements avaient commencé la veille lorsqu’un groupe d’étudiants qui avaient décidé de passer la nuit devant le ministère ont été violemment chassés. Cinq d’entre eux ont été blessés durant ces affrontements. «Un étudiant souffre d’une grave blessure au niveau de la colonne vertébrale», témoigne un participant aux affrontements de la veille.
Vers 12h30, les étudiants qui ont résisté aux coups de matraque ont réalisé leur premier exploit. Les policiers ont fini par céder. Des milliers d’étudiants, dont certains sont venus de Ouargla, observent in sit-in permanent devant le siège du ministère. Les photos des étudiants blessés circulent déjà sur facebook. D’autres, choqués par le traitement réservé à leurs camarades, ont pris le bus à destination d’Alger. «Ça va prendre de l’ampleur», promet un délégué.
Djedjiga Rahmani
Débrayage dans le secteur des communes
Le syndicat dénonce les pratiques de l’administration
le 22.02.11 | 01h00
Le syndicat menace de radicaliser son action si la tutelle refuse de prendre en charge les préoccupations des agents communaux.
Le mouvement de grève de trois jours, initié par le conseil national du secteur des communes, organisation affiliée au Snapap, a été différemment suivi à travers les différentes wilayas du pays. Les animateurs de ce mouvement de protestation parlent d’un taux de suivi dépassant les 65% à l’échelle nationale.
Si dans la capitale, le taux de suivi était relativement faible en raison du travail de casse effectué par l’administration, à Béjaïa, l’ensemble des communes était hier complètement paralysé.
A Tizi Ouzou, le taux de suivi était de 75%, alors qu’à Sidi Bel Abbès et Oran, il était respectivement de 70 et 60%. A Chlef, les communes étaient bloquées à hauteur de 40% et à Médéa à 25%.
Ali Yahia, porte-parole de ce conseil, est persuadé que ce pourcentage sera revu à la hausse aujourd’hui, au deuxième jour du débrayage. A Alger, la grève a été observée dans les communes de La Casbah, Baba Hassen, Chéraga et Rouiba. «L’administration a été instrumentalisée pour casser notre action de protestation. Elle a diffusé un communiqué dans toutes les communes disant qu’il n’y a pas de grève et que celle-ci a été gelée parce que le syndicat a trouvé un terrain d’entente avec la tutelle», a affirmé Ali Yahia qui explique que la confusion créée par ce communiqué a déstabilisé en quelque sorte les fonctionnaires. «Ces derniers subissent une forte pression, surtout à Alger. A chaque fois que notre syndicat appelle à une action de protestation, l’administration utilise tous les moyens pour torpiller notre mouvement de contestation», note notre interlocuteur. Ce dernier dénonce le parti pris de l’administration et les subterfuges utilisés par certains syndicalistes pour casser le mouvement.
«A la veille de notre mouvement de grève, certaines parties ont annoncé qu’une réunion a regroupé les syndicats des communaux avec les responsables du ministère de l’Intérieur et qu’à cet effet, la tutelle s’est engagée à promulguer le statut des fonctionnaires des communes dans les plus brefs délais. C’est du leurre», observe Ali Yahia qui précise qu’à l’heure actuelle, les fonctionnaires de ce secteur travaillent toujours dans des conditions précaires.
«Depuis plus de trois ans, la tutelle ne cesse de ressasser ce discours et les fonctionnaires n’ont rien vu venir. Si le statut est au niveau de la direction de la Fonction publique pourquoi avoir attendu la veille de notre débrayage pour l’annoncer», s’indignent les contestataires qui disent percevoir un salaire qui n’avoisine pas les
10 000 DA.
Le syndicat menace de radicaliser son action si la tutelle refuse de prendre en charge les préoccupations des agents communaux. Parmi ces préoccupations, la promulgation du statut particulier, le régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de 2008, la non-ingérence des administrations dans les affaires syndicales, l’abrogation de l’article 87 bis empêchant l’augmentation du SNMG, être associés à l’élaboration du nouveau code du travail et l’intégration des contractuels et des vacataires.