Régions : ALGER La
zone humide de Reghaïa à
revaloriser
Le lac de Reghaïa, d’une superficie
de 75 ha, est un point important dans le système de migration des volatiles
entre l’Europe, l’Afrique subsaharienne et les zones tropicales du continent
Noir. Ce bassin est classé dans le cadre de la convention Ramsar, en
2003, «zone humide d’importance internationale ». C’est, par conséquent, un site
protégé. C’est pour les spécialistes un lieu de transit dont l’importance est
non négligeable pour la migration d’un grand nombre d’espèces de volatiles
sauvages. Pour les responsables du lac, environ 200 espèces font escale
annuellement au lac. Selon les dernières statistiques que nous a communiquées
son directeur, M. Hellal Benghaci, 22 espèces comprenant 3 494 oiseaux sont
passés durant le mois d’août par les eaux de Reghaïa. En septembre, les
observateurs de cette zone humide ont recensé 27 espèces et 2 478 sujets. Cette
migration va crescendo à l’arrivée des grands froids dans l’hémisphère nord. On
y trouve dans cette liste des espèces méconnues du large public, mais aussi le
canard colvert, la mouette rieuse, la poule d’eau... Nos interlocuteurs
insistent sur le fait que trois espèces classées en voie de disparition par
l’UICM, dont la sarcelle marbrée (marmaronetta augustirostris), font des
passages par Reghaïa. C’est l’un des arguments de ce centre cynégétique pour
obtenir la qualification de réserve naturelle. Ce qui ouvrira des possibilités à
l’extension de la zone en englobant la plage et la zone forestière entourant le
lac. Par ailleurs, le centre cynégétique fait dans la reproduction de plusieurs
espèces. «Nos efforts sont axés sur le canard colvert pour le repeuplement des
zones de chasse», dira M. Hellal. Le centre cynégétique de Reghaïa est une EPA —
Entreprise publique administrative — dépendant de la Direction générale des
forêts. Des aménagements font des lieux un endroit de promenade, d’information
et surtout de sensibilisation. L’entrée est gratuite. 3 000 élèves des écoles et
collèges ont visité cette zone durant l’année en cours. Malheureusement, un
danger guette ce patrimoine. En effet, en dépit de l’existence d’une station
d’épuration, des eaux polluées se déversent toujours dans le lac. Elles
proviennent de la zone industrielle de Rouïba où, semble-t-il, un réseau de
collecte de rejets industriels fait actuellement défaut. Abachi
L.
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