Plus de 3 000 travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de Rouiba ont bloqué hier tous les accès menant vers les deux zones industrielles de Réghaïa et Rouiba pour exiger la restitution d’une parcelle de terrain occupée récemment par l’entreprise de transport Tahkout Mahieddine. Les manifestants, qui ont entamé ce débrayage avant-hier, ont durci hier leur mouvement en paralysant toute la zone industrielle. Cette action, qui coïncide avec les festivités symboles du 24 Février, a été entamée lorsque les travailleurs ont été surpris par la présence, au sein de cette parcelle, d’une trentaine de bus appartenant à cette entreprise privée qui, selon un de ses employés, la parcelle en question aurait été louée par Tahkout auprès de l’entreprise de gestion des zones industrielles Gestimal, alors que cette parcelle appartient à la SNVI. C’est ce que nous a confirmé, hier, le P-DG de la SNVI fraîchement installé, Malek Salah, qui nous a affirmé que selon “l’entreprise, qui est en possession de documents, la parcelle appartiendrait à la SNVI”, avant d’ajouter que “l’affaire est entre les mains des avocats de l’entreprise qui ont pris déjà en charge ce dossier”. Mais cette affaire a pris une autre ampleur hier, lorsque les travailleurs des autres unités de la SNVI sont venus donner un coup de main à leurs collègues de l’unité fonderie. Et cette manifestation risque de s’étendre aujourd’hui ou demain à toute la zone industrielle de Rouiba si rien n’est fait. C’est en tout cas ce qu’affirment les manifestants visiblement plus déterminés que jamais à défendre leur entreprise, tout en demandant des comptes aux responsables de cette situation qui a engendré un manque à gagner estimé à des milliards de dinars, aussi bien à la SNVI qu’aux autres unités publiques et privées qui se trouvent dans la zone. Celles-ci ont vu leurs activités paralysées par cette manifestation monstre qui a bloqué toutes les issues menant vers la zone. Les travailleurs de la SNVI s’interrogent sur le silence intriguant des autorités concernées, d’autant plus que cette parcelle est destinée, selon eux, à la construction de la nouvelle fonderie de la SNVI décidée par le gouvernement. “Si cette parcelle est détachée du site de l’unité fonderie, c’est tout le projet d’investissement mis en place par l’État qui sera compromis”, nous affirme le secrétaire général du syndicat d’entreprise, M. Benmouloud. Et d’ajouter : “Nous n’allons pas baisser les bras et nous exigeons des pouvoirs publics leur intervention pour que ce bien soit rendu immédiatement à la SNVI”, affirme-t-il. Nos multiples tentatives, pour avoir le point de vue de M. Tahkout, sont demeurées vaines. Idem pour les responsables de Gestimal qui, selon la secrétaire, sont sortis en mission de travail.
M. T.
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