l’Algérie n’organisera pas la CAN-2017
Sports :
Défaite sportive et politique
La CAF a confirmé la «rumeur» propagée au lendemain de la 30e édition organisée, au pied levé, par la Guinée équatoriale en début de cette année : la prochaine CAN de football seniors messieurs aura lieu au Gabon. Plus aucun doute que l’instance de Hayatou ne tient pas compte des «faits» contenus des pays qui se portent candidats à l’organisation de ces compétitions.
Le Ghana et (surtout) l’Algérie l’ont appris à leurs dépens, hier, à l’occasion de l’annonce officielle du pays qui abritera le prochain rendez-vous africain du football.
Issa Hayatou prend ses devants. Le président de la CAF, qui a balisé le chemin pour obtenir, en 2017, un huitième mandat, a choisi le Gabon pour triompher. Le risque d’une organisation de la CAN-2017 en Afrique du Nord, il n’en voulait point car il savait pertinemment que si tel était le cas, il signerait sa lettre de mort. C’est pourquoi, malgré les espérances et les assurances, le dossier algérien n’avait que peu de chances de séduire les poltrons de la Confédération. Déjà, à Addis-Abeba, en septembre dernier, lors du 36e congrès de la CAF, la requête algérienne a échoué face au Cameroun (2019), la Côte d’Ivoire (2021) mais aussi la Guinée, pays qui vivait son cauchemar Ebola et qui n’avait exprimé aucune intention de recevoir la crème du football du continent. La CAF de Hayatou avait pris ses devants par rapport à une sérieuse menace que constitue l’alternative proposée, en catimini, par Mohamed Raouraoua.
Hier, la délégation algérienne constituée du président de la FAF, de ses collaborateurs, du ministre des Sports, Mohamed Tahmi, et de la diplomatie algérienne incarnée par notre ambassadeur en Egypte, Nadir Larbaoui (un ancien handballeur), a quitté la salle de conférences de l’hôtel Marriott, au Caire, têtes baissées. Les représentants algériens savaient-ils que leurs chances étaient minimes, infimes… ?
Le jeu des coulisses n’avait même lieu d’être et, aussi bien durant la longue veillée que lors de la présentation du dossier algérien, hier matin, il semblait bien que les «promoteurs» algériens piochaient dans le sable…
Le Gabon qui avait déjà co-organisé l’édition de 2012 (avec la Guinée équatoriale) avait largement pris ses distances. Son président, Ali Bongo Odimba, avait pris le soin de harceler le président de la CAF en marge de la 30e CAN disputée au pays d’Obiang Teodoro Nguema. Au prononcé du nom «Gabon» par M. Hayatou, les sept/huit personnes qui composaient la délégation gabonaise se confondaient en accolades et autres embrassades.
Avec un dossier qui s’articulait sur quatre villes, en l’occurrence Libreville et son stade de 45 000 spectateurs, Franceville (25 000 spectateurs), Port Gentil (20 000 spectateurs) et Oyem (20 000 spectateurs), le Gabon fait plier deux Géants (l’Algérie et le Ghana) du continent qui avaient de meilleurs arguments sportifs. Comme le dossier algérien, celui des Gabonais faisaient peser des incertitudes (les nouveaux stades de Port Gentil et Oyem seront achevés en 2016). Pour autant, les «experts» de la CAF n’y ont pas tenu compte. D’autres «considérations» ont prévalu pour que la CAN-2019 se tienne près du berceau du prince de Garoua. Pas ailleurs, surtout pas en Algérie.
M. B.
le 30 déc. 2014
L’Algérie n'organisera pas la CAN 2017 الجزائر لن تنظم كاس افريقيا : [Hafid Derradji]
L’Algérie tombe de haut
le 09.04.15 | 10h00 Réagissez
Quel ratage ! Nous sommes des millions d’Algériens à avoir été choqués, hier, d’apprendre que l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2017, qu’on pensait presque acquise, va filer vers le Gabon.
Le monarque Issa Hayatou a préféré gratifier ses voisins du Gabon après avoir assuré la CAN-2019 à son pays, le Cameroun, celle de 2021 à l’autre voisine la Côte d’Ivoire et celle de 2023 à la Guinée. Cette région d’Afrique francophone doit une fière chandelle à l’inamovible président de la CAF qui, de ce point de vue-là, n’a rien à envier à son président Paul Biya, le dernier soldat de la Françafrique, au pouvoir depuis 1982.
Il était alors naïf de vouloir jouer franc jeu avec un tel responsable rompu aux coulisses et aux dessous de table.
Faut-il pour autant se contenter de jeter la pierre à Hayatou et passer l’éponge sur ce cinglant échec de Raouraoua, de sa fédération, voire de l’Etat algérien ? Parce que le mal est d’abord en nous. Raouraoua, qui promenait son imposante silhouette dans les grands hôtels, s’affichant avec son «ami» Issa et Blatter, donnait l’image d’un homme d’influence. Ce n’est finalement qu’une illusion d’optique. Le président de la «fédé» bombe le torse à Alger, mais se tient bien calme au Caire et ailleurs. Il n’est qu’un maillon du système Hayatou d’où il pourrait être éjecté à la moindre occasion. Qu’il soit bien clair que cet échec est d’abord le sien. Ayant fait de la gestion de l’équipe nationale son unique boulot à la FAF, il a lamentablement raté son objectif de lui offrir l’occasion de jouer la CAN en Algérie. Hadj ou pas, Raouraoua doit démissionner et s’excuser auprès de ce peuple qu’il a frustré d’une coupe qu’il pensait à portée de main.
Il serait pourtant injuste de mettre cette humiliation sur le dos du seul Raouraoua. Obtenir l’organisation d’une compétition aussi prestigieuse que la CAN est avant tout, ne l’oublions pas, une affaire d’Etat. Le dossier algérien n’a pas été suffisamment appuyé à un haut niveau politique. Malgré toute sa bonne volonté, Mohamed Tahmi n’est qu’un ministre des Sports. Sous d’autres latitudes, même les chefs d’Etat mettent la main à la pâte et usent de lobbying pour vendre l’image de leur pays et convaincre qu’ils sont dignes d’organiser une grande compétition. L’exemple du Qatar pour le Mondial 2022 est édifiant. Qu’ont donc fait nos hauts responsables pour ramener la CAN chez nous, à part l’audience autour de petits-fours accordée par Sellal à Hayatou ? Pas grand-chose qui aurait pu éviter notre sortie la queue entre les jambes, hier au Caire.
C’est donc l’Algérie et ses institutions qui ont perdu le match de la dernière chance. Là aussi, nous avions peut-être surestimé le poids diplomatique de notre pays en Afrique. Faiseur de paix au Sahel, effaceur des dettes des pays les plus pauvres, leader incontournable au sein de l’Union africaine, destination de tous les dirigeants qui cherchent aide et assistance, l’Algérie n’a pas su et pu capitaliser ce leadership à une échelle footballistique. C’est précisément là où ça fait très mal. Au final, l’Algérie qui gagne a lourdement perdu, cette fois.
C’est la triste vérité. Quant à Raouraoua, fallait-il attendre grand-chose de lui alors même qu’il a fait passer la JSK sous les fourches caudines de Hayatou ? On doit hélas se résigner à attendre une CAN en Algérie à l’horizon 2025, si tout va bien…
Hassan Moali
Sports : A partir du Caire :
Tahmi dénonce les coulisses
Dès l’annonce officielle par le biais du président de la CAF, Issa Hayatou, du pays hôte de la CAN-2017, désignant le Gabon, la délégation algérienne et à sa tête, le ministre des Sports Mohamed Tahmi, n’a pas admis ce choix. «Nous avons fourni un dossier complet, assez solide pour rafler l’organisation de cet événement, je ne doutais pas une seconde de notre victoire. D’ailleurs, je me suis déplacé avec une grande confiance, pas avec l’espoir mais dans le but de confirmer mes attentes et défendre nos arguments devant la commission de la CAF», dira Tahmi sur les ondes de la Radio nationale. Tahmi semblait très mal à l’aise suite à cet «échec». «Tout le monde était surpris dans la salle. L’annonce du nom du Gabon n’a été suivie ni par des applaudissements ni par la jubilation de la délégation gabonaise, du fait que tout le monde semblait surpris par ce résultat», poursuit le ministre algérien, qui ne manquera pas de dénoncer le travail de coulisses qui avait avantagé le Gabon.
A. A.
Ali Bencheikh (ex-international du MC Alger) :
«La FAF a failli»
La désignation du Gabon n’a pas surpris l’ex-charmeur des foules algériennes et du MCA. Ce dernier avance que le dossier algérien de candidature pour l’organisation de la CAN-2017 ne devait pas reposer seulement sur de la paperasse. Le jeu de coulisses est, pour «Alilou», une carte essentielle pour remporter de telles batailles.
Le Soir d’Algérie : Au final, c’est le Gabon qui organisera la CAN-2017. Est-ce une surprise ?
Ali Bencheikh : Non, je ne suis pas du tout surpris. Au vu de la démarche suivie par le MS et la FAF, il était évident que l’Algérie n’arriverait pas à ses fins.
Selon vous, où se situe la faille de la FAF et du MS ?
La FAF était sur une fausse approche. L’organisation d’une CAN, on l’arrache, elle n’est pas offerte sur un plateau.
Vous faites allusion au jeu de coulisses ?
Les coulisses sont une réalité. Des pratiques qu’on agite pour obtenir l’organisation des plus grands événements sportifs mondiaux. La CAF ne fait pas exception à cette règle.
En tant qu’ancien footballeur, que reprochez-vous aux gens qui se sont occupés de ce dossier ?
Le football algérien est devenu un milieu propice à tous les opportunistes. Ils doivent assumer. On ne pourra plus postuler à une organisation d’une coupe d’Afrique au-delà de 2023, vous vous rendez compte. Une telle situation dure depuis 1990, date de la première et dernière organisation de la CAN sur notre sol. Je me demande ce que la FAF aurait à perdre si elle nous consultait, nous les anciens joueurs qui avons un vécu en terre africaine. Chacun de nous a une connexion ou une affinité à faire valoir, qui viendrait en soutien au dossier technique.
Votre commentaire à propos du groupe dont a hérité l’EN algérienne …
De grâce, ne me faites pas rire.
Propos recueillis par A. Andaloussi
La mort d’Ebossé expliquerait-elle l’échec ?
le 09.04.15 | 10h00
La mort du joueur camerounais, Albert Ebossé, en août dernier au stade de Tizi Ouzou, touché par un projectile, a-t-elle joué en défaveur de l’Algérie dans sa course pour accueillir la CAN-2017 ? En tout cas, certains médias occidentaux, notamment français, qui ont laissé entendre dès avant-hier que c’est le Gabon qui l’emporterait, ont évoqué cet argument.
Selon eux, la mort tragique du joueur sur un terrain de football a «frappé les esprits» au point où certains membres du comité exécutif de la CAF veulent éviter que des scènes de violence, comme cela s’est passé en Guinée équatoriale, lors du match des demi-finales de la CAN-2015 ayant opposé le pays organisateur au Ghana, ne se reproduisent. Evidemment, la CAF n’a donné aucun détail quant aux motivations ayant poussé les membres de son CE à opter pour le Gabon au lieu de l’Algérie.
Il faut seulement rappeler que le président de la CAF, Issa Hayatou, qui est de la même nationalité que le joueur décédé, avait réagi avec véhémence, dans cette affaire, en prononçant à l’encontre de la JSK des sanctions non justifiées par les propres règlements de l’instance qu’il dirige.
Le club algérien avait été interdit de compétitions continentales pendant deux ans. Seulement, le Tribunal arbitral sportif (TAS) avait annulé cette sanction, estimant qu’il n’y a pas eu respect de la procédure. Il est vrai que ce qui s’est passé au stade de Tizi Ouzou est grave. Mais cela expliquerait-il le rejet de la candidature algérienne ? Toujours est-il, à voir la manière avec laquelle sont gérées les affaires de la CAF, il est clair que les Algériens n’en sauront pas plus sur les raisons de cet échec.
Abdelghani Aïchoun
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