Merzouk Lakrouz, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne sait plus comment expliquer aux plaignants qu’il n’y est pour rien dans leur calvaire ni vers quelle autorité il doit les orienter pour solutionner leur problème. Depuis quelques jours, le maire est l’objet d’une pression terrible et il est menacé physiquement s’il ne débloque pas la situation. Il s’agit en fait de près de 1200 familles qui avaient bénéficié au début des années 1990 de lots de terrain dans les lotissements dits, «Cadat» et «Haouch Rouiba». Or, ces attributions n’avaient fait l’objet d’aucune publicité ni enregistrement, ce qui rend impossible l’établissement de permis de construire.

Le P/APC de Rouiba avait promis à son élection de régler ce problème. Mais quelle fut sa surprise de recevoir une correspondance de l’ex-wali délégué lui signifiant que cette affaire ne relevait plus de ses prérogatives. Le nouveau wali délégué semble suivre la même feuille de route puisqu’il a proposé aux bénéficiaires la formule du participatif et du promotionnel. Refus catégorique des 1200 familles qui veulent récupérer leurs lots tels qu’ils les ont obtenus.

Mais, à défaut d’aller demander justice auprès de la wilaya déléguée ou du ministère de l’Intérieur, ces bénéficiaires ont fait une fixation sur le maire. Merzouk Lakrouz, qui nous a contactés hier, lance un véritable SOS car incapable de régler un dossier pour lequel il a été élu et que ces prédécesseurs lui ont laissé comme un cadeau empoisonné. Question à un dinar : alors que le ministre de l’Intérieur instruit les maires pour se rapprocher de la population afin d’éviter les émeutes, comment celui de Rouiba devrait-il s’y prendre pour faire entendre à des citoyens — qui sont dans leur bon droit — que le maire en Algérie ne sert finalement qu’à signer les documents d’état civil ? En attendant, l’émeute à Rouiba n’est pas loin…