"Le respect des réglementations antisismiques a épargné
"Le respect des réglementations antisismiques a épargné nombre de vies en Nouvelle-Zélande"
La Nouvelle-Zélande a été frappée, samedi 4 septembre à 4 h 35 du matin (heure locale), par un des séismes les plus violents de son histoire, dont l'épicentre est localisé à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la deuxième ville du pays, Christchurch. D'abord classée au niveau 7,4 sur l'échelle de Richter, son amplitude a été revue à la baisse, à 7,1, soit une énergie dissipée deux fois moins importante. On ne déplore que deux blessés graves.
Les dégâts, d'un montant estimé à 1,12 milliard d'euros, n'en sont pas moins considérables : le premier ministre néo-zélandais, John Key, a déclaré que 100 000 habitations, soit deux sur trois dans la région, ont été endommagées. L'électricité et l'eau courante ont été rétablies dans la plupart des sites, mais 200 personnes se trouvaient encore dans des centres d'hébergement d'urgence, lundi 6 août. L'état d'urgence a été prolongé jusqu'à mercredi et l'armée déployée pour prévenir tout pillage. Le géologue néo-zélandais Robert Langridge, de l'Institut des sciences géologiques et nucléaires, livre une première analyse de ce tremblement de terre.
Comment expliquer que ce séisme ait fait si peu de victimes ?
Une des raisons pour lesquelles le bilan humain a été presque nul, c'est que les bâtiments sont bien construits. La plupart disposent de charpentes en bois, en conformité avec le code de l'architecture. Celui-ci tient compte de l'expérience tirée de nombreux séismes qui par le passé ont été meurtriers, notamment dans les immeubles en brique. On évite désormais ce type de maçonnerie. Mais ce bilan tient aussi probablement à une bonne dose de chance.
Il ne suffit pas de disposer d'un code de l'architecture, il faut aussi qu'il soit respecté...
C'est le cas. L'ensemble du dispositif parasismique néo-zélandais remonte au tremblement de terre du 3 février 1931. Survenu dans la région d'Hawke's Bay, sa magnitude avait été estimée à 7,8 sur l'échelle de Richter. Il avait fait 256 morts et des milliers de blessés. C'est après cette catastrophe que la Nouvelle-Zélande a créé un système d'assurance pour mieux couvrir ce type de catastrophe naturelle. C'est aussi à ce moment-là qu'a été mise en place une commission chargée de l'étude et de la prévention des séismes, ainsi que de la gestion d'un fonds d'intervention, et qui existe toujours.
Le pays a ensuite vécu pendant plusieurs décennies sans connaître de séismes de grande ampleur, avant une recrudescence à la fin du siècle. Si bien que nous bénéficions d'une bonne préparation et d'une planification solides. Le respect des réglementations antisismiques a épargné nombre de vies en Nouvelle-Zélande.
Le pays a connu, ces quinze dernières années, une trentaine de séismes de magnitude 6 ou plus. Celui de Christchurch était-il attendu ?
Cela a été une petite surprise, car il n'y avait pas de faille active connue dans cette zone, si près de la ville de Christchurch. Les premiers relevés sur place montrent une cassure de 22 km de long, qui a engendré un déplacement horizontal de 4 mètres, dans une zone alluviale formée il y a 16 000 ans et qui n'avait, semble-t-il, pas bougé depuis.
La Nouvelle-Zélande se situe dans une zone de contact entre la plaque australienne et la plaque Pacifique. Il y a donc des failles actives qui traversent le pays de part en part. Et au large, il y a des zones de subduction, capables à l'occasion d'engendrer des tsunamis. Mais on a assisté là à un séisme -atypique.
Doit-on craindre les répliques ?
Elles vont fragiliser encore les bâtiments en brique et ceux qui n'étaient pas renforcés : les inspections vont donc se poursuivre dans le centre de Christchurch, qui compte de tels bâtiments. Ils devront être abattus. Mais le bilan reste modeste : cela aurait pu être bien pire.
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