La trêve aura été de courte durée. Les
principaux syndicats du secteur de la santé renouent avec la contestation. Le
SNPSSP et le SNPSP appellent les médecins spécialistes et généralistes à
débrayer au mois de novembre. Ils dénoncent les dispositions jugées
discriminatoires du statut particulier. Plus qu’un combat corporatiste, ils
interpellent les pouvoirs publics sur le devenir du secteur. La santé publique
est, selon eux, menacée.
En méprisant ceux qui tentent, en dépit des moyens dérisoires,
de soigner les malades dans les zones les plus reculées, les décideurs mettent
en péril le droit aux soins. Le déficit en spécialistes risque de s’aggraver.
Les médecins, attirés par des carrières plus prometteuses, risquent d’opter pour
le privé ou l’étranger. Pourtant, ils ne revendiquent pas des salaires égaux à
ceux de leurs confrères sous d’autres cieux. Ils veulent une reconnaissance et
une rémunération à la dimension de leur cursus. Une revendication à laquelle la
Fonction publique continue de tourner le dos. A quoi cela sert-il donc de
dépenser des milliards pour la construction de CHU, d’installer des scanners
partout si à terme les médecins auront déserté leurs postes, car fatigués d’être
méprisés ? La balle est dans le camp des décideurs à qui il appartient de
réhabiliter non seulement les praticiens du secteur public, mais tout le
secteur…
Nawal Imès
LE SNPSSP DÉNONCE LES DISPOSITIONS DU STATUT
PARTICULIER
L’option de la grève inévitable
Les spécialistes de la santé publique affiliés au SNPSSP
renouent avec la grève. L’option de la grève est inévitable. La forme que
prendra la contestation sera arrêtée en session extraordinaire du Conseil
national. Le SNPSSP dénonce les dispositions du statut particulier et
l’entêtement de la Fonction publique de ne pas mettre sur un pied d’égalité les
hospitalo-universitaires et les spécialistes de la santé publique.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le différend qui oppose le
SNPSSP à la Fonction publique n’a pas connu d’épilogue. Il s’est au contraire
envenimé puisque la Fonction publique a non seulement ignoré toutes les
propositions faites par les représentants des spécialistes, mais également
tourné le dos aux recommandations du Premier ministre qui avait préconisé la
réouverture des négociations à la demande du ministre du secteur. Barkat a
visiblement été désavoué, puisque c’est la copie telle que décidée par
l’institution de Kherchi qui a été avalisée en Conseil des ministres. Ceci, en
plus de constituer un désaveu pour Barkat, relance le débat sur la place
qu’accordent les pouvoirs publics aux spécialistes de la santé publique, car
c’est, aux dires du Dr Youssfi, président du SNSSP, le fond du problème. Les
dispositions du statut particulier continuent en effet de placer le spécialiste
à un grade inférieur de celui de l’hospitalo-universitaire. La preuve ? Les
rémunérations aux postes suprêmes (chef de service et chef d’unité) sont
différentes. Les premiers sont moins bien payés que les seconds alors que, selon
la loi régissant la Fonction publique, les postes suprêmes n’obéissent ni au
grade ni au corps. Idem pour la classification, puisque les échelons 6 et 7 ont
été tout simplement interdits aux spécialistes. Raison invoquée par la Fonction
publique : c’est le plafond auquel seuls les hospitalo-universitaire peuvent
avoir droit. Pourtant, rappelle le Dr Youssfi, le cursus d’un spécialiste est
l’un des plus longs et peut aller jusqu’à 22 ans. Pourquoi donc cette volonté de
le dévaloriser ? Pour le président du SNPSSP, c’est totalement incompréhensible
puisqu’en 1982, les spécialistes et les hospitalo- universitaires étaient à
égalité. Avec ce nouveau statut, le SNPSSP craint qu’un énorme fossé ne se
creuse entre les deux corps avec, à terme, des conséquences désastreuses sur le
système de santé. Le déficit en spécialistes, qu’accusent beaucoup de wilayas,
risque de s’accentuer puisque les quelques spécialistes qui exercent à
l’intérieur du pays finiront par déserter les structures de santé publique.
Beaucoup sont sur place parce qu’ils sont forcés de passer le service civil, au
terme duquel ils optent pour une carrière dans le privé ou à l’étranger. Au-delà
de préoccupations liées à leur corporation, les spécialistes craignent de voir
le système de santé dépérir davantage…
N.
I.