Les établissements hospitaliers et les EPSP font peau neuve
Les établissements hospitaliers et les EPSP font peau neuve
Par ailleurs, M. Bouradjouane a révélé que des projets sont en cours de réalisation. Il s’agit des services de médecine interne, de réanimation médicale et d’un laboratoire central. Les travaux seront achevés dans 18 mois. Le DG du CHU a présenté également le programme 2010 de la structure. Celui-ci comprend la réalisation d’un bloc d’urgence à l’entrée du CHU, la reconstruction du service de pédiatrie et de chirurgie pédiatrique, l’extension du service de la médecine légale, la réhabilitation de la clinique Boufrizi à Bouzaréah qui sera destinée à prendre en charge l’oncologie. Sans oublier la réhabilitation du service de chirurgie générale celui de l’ophtalmologie, l’extension du service de néphrologie. Il est prévu, en outre, la réhabilitation de plusieurs réseaux, entre autres, l’assainissement, le réseau d’incendie, le chauffage, le gaz, l’électricité, la réparation des ascenseurs et la dotation de groupes électrogènes. A titre de rappel, un appel d’offres national a été lancé au mois de décembre de l’année dernière pour «la réalisation d’un bâtiment abritant deux équipements de radiologie et leurs dépendances du CHU Beni Messous : lot 1 : électricité, lot 2 : climatisation, chauffage et plomberie sanitaire, lot 3 : gaz médicaux». Le CHU se dote également de nombreuses nouvelles infrastructures. Il s’agit de la réception prochainement d’un service d’hématologie et de l’ouverture d’une unité de stomatologie d’ici plus d’un mois. «Des efforts colossaux ont été consentis par les autorités et un travail énorme a été fait et ce, au bonheur des citoyens», a souligné le DG. L’enveloppe financière allouée à la réhabilitation et la réalisation de ces projets est de 120 milliards de centimes, tandis que celle consacrée à l’équipement est estimée à 700 millions de dinars, dont 70% sont acquis. Sur ce point, le CHU a réceptionné un nouveau scanner, et en attend un deuxième qui sera reçu, selon le responsable de l’hôpital, dans moins d’un mois ainsi qu’une imagerie par résonance magnétique (IRM). Au niveau du CHU Mustapha Bacha, hôpital central du pays, ajustés aux nouvelles technologies, les services de chirurgie générale et de chirurgie infantile (CCI), d’ORL, maxillo-faciale, d’ophtalmologie, de cardiologie A et B, le laboratoire central, la maternité, la néonatalogie et la dermatologie ont subi des transformations considérables. L’établissement hospitalier spécialisé (ESP) «Maouche Mohamed Amokrane» (ex-CNMS) en cardiologie a subi le même lifting, rénové, restructuré et s’est doté d’un nouvel équipement médical. Plusieurs nouvelles structures hospitalières et de santé seront réalisées à travers la capitale dans le cadre du plan quinquennal 2009-2014. Il s’agit d’un centre de cardiologie et de chirurgie cardio-pédiatrique qui sera implanté à Sidi Abdellah «dont les travaux viennent de commencer», d’un complexe mère-enfant et de gériatrie, d’un institut national de cardiologie, d’un grand hôpital pour brûlés. Celui-ci sera probablement réalisé à l’est d’Alger dans la zone industrielle de Rouiba. A cela s’ajoutent un hôpital pour enfants, trois établissements généraux de 240 lits (Ouled Fayet, Draria et Baraki), dont «les dossiers d’appel d’offres pour la maîtrise d’ouvrage sont en cours d’élaboration», ainsi que quatre maternités de 150 lits à Douéra, Rouiba, Bir Mourad Raïs et Aïn Benian. Pour ce qui est de la prise en charge des toxicomanes, trois nouvelles structures seront construites, à Drid Hocine, Chéraga et Bordj El Kiffan. Aujourd’hui, la volonté du gouvernement de réformer le système national de santé passe par la création de «régions sanitaires».
Une manière de prendre en compte les spécificités régionales, de favoriser une plus grande couverture du territoire et d’offrir une meilleure possibilité
de redéploiement des personnels. @
OPTIMAL
La santé en réhabilitation
Par Rachida Merkouche
La qualité des soins passe aussi par l’état des infrastructures sanitaires et par leur nombre. Très anciennes et souvent défraîchies, elles nécessitent forcément une rénovation. Les bâtisses datent en grande partie de l’époque coloniale, leur vétusté est avérée et elles ne répondent plus aux normes en vigueur.
Salles de réception et services sont rendus obsolètes par les évolutions dictées par la mondialisation et par l’accroissement démographique. Dans certaines régions du pays, comme c’est le cas dans la wilaya de Aïn Defla, des établissements hospitaliers ont été construits en préfabriqué et ont largement dépassé leur durée de vie, tout en étant toujours opérationnels. Leur démolition et leur remplacement sont inévitables afin que les patients puissent accéder aux soins dans de meilleures conditions. La réalisation de nouvelles structures devient nécessaire, les pouvoirs publics l’ont compris puisque des projets sont en cours. D’autres infrastructures sont, par contre, en attente d’être relayées par du neuf. Il ne faut pas ignorer non plus que de nouvelles réalisations doivent étayer celles déjà existantes, notamment dans les grandes villes, en raison du nombre croissant de la population. La demande est en augmentation, rendant difficile la mission des hôpitaux que possède le pays. Il y a lieu de relever que des opérations de réaménagement et de rénovation y sont menées, en même temps pour améliorer leur aspect et pour les rendre plus accueillants. Dans les quartiers, les établissements de proximité de santé publique offrent un autre visage après leur réaménagement. Tout cela au grand bonheur des citoyens qui espèrent que la qualité de l’accueil sera en harmonie avec l’embellissement du bâti. D’autres réhabilitations sont en cours, un peu partout, que ce soit dans la capitale ou ailleurs sur le territoire national. Des enveloppes conséquentes ont été consacrées aux travaux de rénovation et d’extension, mais aussi aux projets de réalisation de nouveaux établissements hospitaliers inscrits dans certaines villes. @@
Objectif pour 2014 : une polyclinique pour 18 000 habitants à Constantine
La santé de proximité, cheval de bataille de la direction de la wilaya
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
La capitale de l’Est, ce pôle incontournable de la santé, connaît ces dernières années une activité et un dynamisme apparents quand il s’agit de se mettre en conformité avec la nouvelle politique de la réforme hospitalière. Cet engouement s’étalera jusqu’en 2014 pour étoffer le secteur. «On visera à atteindre 1 polyclinique pour 18 000 habitant et, par ricochet, un médecin couvrira 450 âmes. Pour l’heure, la wilaya se porte bien en matière de couverture sanitaire et tient le haut du pavé si on la compare à d’autres circonscriptions et ce, à la faveur des efforts consentis par l’Etat, notamment avec l’avènement du décret exécutif n° 07/140 du 16 mai 2007 portant création, organisation et fonctionnement des établissements publics hospitaliers et établissements publics de santé de proximité», a révélé le directeur de la santé et de la population, N. Dameche. A cet effet, la DSP a procédé à un découpage géo-sanitaire équitable et objectif dont la délimitation a abouti à la création de 6 EPSP (Ben Mhidi, Mentouri, El Khroub, Aïn Abid, jouissant de l’autonomie morale et financière, Zighoud Youcef et Hamma Bouziane).Le résultat est éloquent sur le terrain puisqu’on est passé d’une polyclinique pour 54 000 habitants en 2005 à une seule pour moins de 23 000 en 2010, soit un élan considérable, estime-t-il, indiquant que cela s’est concrétisé grâce à la volonté de structuration et de hiérarchisation suite à la donne de la tutelle et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En quelque sorte, une démarche épousant parfaitement l’une des pierres de la réforme hospitalière qui s’est renforcée quelque peu par l’apport en ressources humaines. «La hiérarchisation réside dans les structures légères : EHS, EPSP, salles de soins. Toutes les structures sont équipées en plateau technique de radiologie, d’écographie, et d’analyses biologiques. D’autres EPSP seront équipées au fur et à mesure», a-t-il mentionné. Sous un autre angle, on apprend que la contractualisation et la réorganisation du flux des malades sont fin prêtes et n’attendent que le coup de starter. Prendront part à ce dispositif la Direction de l’action sociale, la CNAS et les autres
organismes concernés. Pour ce qui est de la réhabilitation des anciennes enceintes vétustes que renferme la ville, 18 opérations de restauration y sont lancées pour un coût de 22 milliards. «En fait, la restauration bat son plein depuis 2005, car il faut savoir que la wilaya a hérité d’anciennes infrastructures datant de l’ère coloniale», a-t-il dit. Il nous fera part de la transformation radicale du pôle d’El Kantara qui sera dédié à «la chirurgie dentaire scolaire.
Il devrait couvrir toute la wilaya d’ici deux ans. Pour ce faire, 1 milliard et 500 millions de centimes ont été débloqués. Des équipements modernes, voire sophistiqués y seront affectés avec un budget de 3 milliards de centimes. La structure accueillera ainsi tous les spécialistes, en plus des médecins relevant des UDS. L’achèvement est prévu en 2011». Pour ce qui est des chantiers engagés, le directeur de wilaya atteste que le rythme de réalisation demeure constant jusqu’à la garantie d’un maillage à travers toute la circonscription. «Chaque année devra être sanctionnée par la livraison d’une ou de deux polycliniques selon le bassin de population. Les cités Ali Mendjeli, Massinissa et djebel Ouahch réceptionneront chacune une nouvelle structure compte tenu justement de cette démographie», a–t-il avancé. «Toute cette volonté sert à garantir le couple accessibilité et proximité pour les soins. Ainsi, le nombre de polycliniques, de centres de santé et de soins est respectivement de 34 et 59. Il connaîtra d’ici à 2014 une hausse sensible pour se mettre au diapason de la couverture sanitaire optimale. Quant aux grands chantiers, il convient d’évoquer la construction d’un second CHU à la nouvelle ville. Les autorités locales attendent l’avis du corps médical. Les professeurs et les médecins, qui ont adhéré à cette, remettront le 21 mars prochain le document à la direction de la santé avec des propositions sur la vocation et la configuration de l’hôpital en question», a révélé N. Dameche. Les travaux débuteront en juin 2010. D’une capacité de 800 lits, il sera érigé sur une surface de 800 hectares. Il est également attendu le lancement, en juillet prochain, du complexe mère-enfant, d’une capacité de 120 lits. Quoique accusant un léger retard dans sa conception, en raison du changement opéré au niveau du bureau d’études initial, le
responsable de la santé estime que «partout ailleurs ce genre de réalisation prend assez de temps et de réflexion». En parallèle, la commune de Didouche Mourad récupérera l’hôpital militaire de 240 lits pour des besoins civils. «La restauration est en cours et tous les équipements médicaux resteront sur place», a-t-il lancé. L’autre satisfaction est l’Agence nationale du sang dont la mise en activité est imminente. Il est en phase d’équipement. Constantine se dotera
également d’un Centre régional de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP). Si la DSP s’affaire à tenir son rôle de médecin urgentiste de proximité, cela n’a pas empêché les spécialistes de voir encore plus grand. Le second CHU a d’ores et déjà attiré l’attention de la corporation et des malades.
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Un état des lieux n’est guère reluisant à Oran
Les infrastructures hospitalières ont besoin d’un lifting en profondeur
De notre correspondant à Oran
Mohamed Ouanezar
La situation des hôpitaux et autres établissements hospitaliers n’est pas très reluisante dans la wilaya d’Oran. Cela, même si des efforts ont été consentis de la part des nouveaux responsables du secteur dans le sens d’une amélioration des prestations de services au profit des citoyens. L’un des plus gros points noirs du secteur de la santé dans la wilaya est l’ancien hôpital CHUO dont la gestion souffre de beaucoup d’insuffisances et de lacunes. D’ailleurs, c’est dans ce cadre que, durant la Journée mondiale sur l’intégrité des hôpitaux, le constat établi par les professionnels de la santé est on ne peut plus catastrophique. Cela étant dit, la structure du CHUO a grandement besoin d’un lifting ou carrément d’une désaffectation définitive. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a initié cette action veut, en fait, éviter que des hôpitaux et autres établissements du même genre, soumis à un fonctionnement aléatoire en temps normal, ne cessent de fonctionner en temps de crise. Les différents séismes, notamment celui de la ville chinoise de Wenchuan en mai 2008 ayant endommagé 11 000 établissements médicaux, les conflits en cours en Ethiopie et la guerre à Ghaza qui paralysent les soins et les services de santé primaires dans ces régions, le tsunami de 2004 qui a rasé plus de 61% des établissements de santé de la province d’Aceh en Indonésie, entraînant la mort de près d’un tiers des sages-femmes de cette région ou encore, plus récemment, le séisme de Haïti qui a ravagé entièrement le pays sont autant d’exemples. L’OMS incite les responsables des pays à «investir dans les infrastructures sanitaires fiables à même de résister aux situations d’urgence et de répondre aux besoins immédiats de la population». «La mise en place de systèmes permettant d’assurer la continuité des soins en toutes circonstances» est également fortement recommandée par les experts de l’OMS. A Oran, les responsables du secteur ont choisi d’élaborer des programmes dans les localités d’Arzew et de Béthioua. Deux localités connues pour être limitrophes, pour ne pas dire incluses dans le tissu industriel de la zone pétrochimique d’Arzew où les risques de catastrophes sont omniprésents. Cela dit, il reste tout de même plausible que le secteur de la santé s’achemine vers une situation de progression en matière de couverture sanitaire et médicale au niveau de la wilaya d’Oran. Selon la Direction de la santé et de la population (DSP), la wilaya bénéficiera d’un projet de réalisation de 14 cliniques en vue de couvrir les zones de pauvreté. Ces cliniques seront implantées, vraisemblablement, dans les zones enclavées à l’échelle de la wilaya, note-t-on. Il y a lieu de signaler que plusieurs localités, pourtant, limitrophes à la ville d’Oran, ne sont pas pourvues en structures sanitaires et médicales.
Ces dernières, même si elles existent, ne disposent pas de produits et autres installations nécessaires pour son bon fonctionnement. La direction de la santé devra également songer à titulariser certains médecins soumis à des restrictions et à des horaires et postes contraignants, nous dit-on. Il y a lieu de rappeler que la wilaya d’Oran a bénéficié d’un projet de nouvelles urgences médicales dans le cadre du plan d’action de la santé de wilaya 2009-2013. Malgré cela, certains spécialistes de la santé sèment le doute sur ce projet qui est, selon eux, inexistant sur le plan de la réalité. A rappeler également que les urgences médico-chirurgicales ont bénéficié d’un plan de réhabilitation qui a coûté la bagatelle de 400 millions de dinars. Mais le plan n’a pas été d’un très grand secours pour les UMC d’Oran puisque le service continue de se débattre dans une situation difficile. Oran mériterait mieux, estiment les spécialistes de la santé de cette ville. Chaque année, les UMC pratiquent jusqu’à plus de 30 000 actes chirurgicaux et prennent en charge plus de 100 000 cas de malades acheminés des régions limitrophes à hauteur de 70%, rapportent des sources de la DSP. Les urgences médicales et chirurgicales disposent des meilleurs médecins et personnel paramédical urgentiste de toute la région Ouest.
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D’importantes enveloppes budgétaires pour renforcer le secteur sanitaire à Tlemcen
Plus de 1,2 million de DA pour les équipements et de gros budgets pour les projets
De notre correspondante à Tlemcen
Amira Bensabeur
L’application des réformes engagées par le gouvernement, dont l’objectif est l’instauration d’un secteur sanitaire moderne, performant et sûr qui garantirait aux populations une prise en charge adéquate de leurs problèmes de santé, est attendue par tous les citoyens. Avec de la volonté, l’hôpital public peut être réformé et répondre ainsi aux défis de notre temps. D’ailleurs, ces projections ont été débattues il y a deux ans lors d’un colloque organisé à Béjaïa, dès l’annonce de la politique de réforme hospitalière. Les spécialistes ayant assisté à cette rencontre avaient souligné l’importance de cette réforme. «L’hôpital représente un véritable enjeu économique et social non seulement du fait de son rôle dans la lutte contre la maladie et pour l’accès aux soins mais aussi du fait de sa part dans les dépenses de santé. Les hôpitaux, notamment publics, sont devenus des structures lourdes, souvent construites par strates successives et sans rationalité d’ensemble. Ils révèlent, sous diverses formes, les nombreux maux de la société et sont de moins en moins à même de les soulager et encore moins de les guérir ou de les éradiquer. De nombreuses interrogations et questions concernent aujourd’hui leur statut, leur rôle et leur gestion…» diront-ils.A Tlemcen, la Direction de la santé de la wilaya s’est attelée à la concrétisation de cette réforme. C’est ainsi que, pour le quinquennat 2010-2014, plus de 1,2 million de dinars seront accordés aux équipements médicaux des infrastructures sanitaires, notamment le CHU et l’ensemble des
hôpitaux de la région. Les responsables du secteur à Tlemcen travaillent à corriger le tir pour permettre à ce secteur de faire face à tous les problèmes qui le minent. A ce propos, le directeur de la santé a annoncé la prochaine réalisation d’un nouveau CHU, d’une direction de la santé ainsi que d’autres infrastructures en plus de celle qui sont déjà en cours de réalisation à travers la wilaya, dont des salles de soins, des polycliniques et des centres de santé.
Ces importants budgets destinés à enrichir le territoire en matière d’infrastructures visent, selon la direction de la santé, à l’amélioration de la santé et du bien-être des citoyens, ce qui est le but ultime du développement économique et social. Il est par conséquent impératif d’accorder la plus grande attention à ceux qui sont les plus démunis, qui souffrent d’une mauvaise santé, ne bénéficient pas de services de santé adéquats et sont dans l’incapacité de faire face à toutes les dépenses qu’induiraient les soins. Comme nous l’avons déjà expliqué, la direction de la santé affirme sa volonté de promouvoir la santé en agissant sur ses principaux déterminants et ses conditions de base. «Notre mission est de concrétiser les réformes du secteur de la santé afin que tous puissent en bénéficier, et ce, par la mise en œuvre de politiques et de stratégies appropriées ciblant l’ensemble des communes et douars de la wilaya de Tlemcen», a-t-on précisé.Cependant, malgré la volonté d’améliorer la qualité des services sanitaires, des lacunes sont encore enregistrées au niveau de certains hôpitaux surtout en ces moments de grève. Il reste beaucoup à faire pour combler le déficit, notamment «la culture de la santé» qui devra mettre les soins à la portée de tous sans distinction de statut. Or, certains médecins répugnent à prendre en charge les malades démunis. D’autres, débordés, rédigent les ordonnances sans même se donner la peine d’ausculter le patient. Les pharmacies sont souvent dans l’incapacité de fournir tous les médicaments prescrits pour cause d’indisponibilité. Les gestionnaires des hôpitaux manquent de formation. D’autres hôpitaux ignorent les priorités… et la liste des carences est longue.
De nombreux défis à relever
Les problèmes de santé publique, de soins, de prévention ou encore d’accès aux médicaments figurent au cœur du débat de la société, que ce soit à Tlemcen ou ailleurs. Le maintien des inégalités sociales donne la mesure des défis à relever par rapport à la prévention, la prise en charge des malades, l’accès aux soins, le dépistage, la pratique médicale en milieu rural, les nouveaux besoins en santé mentale… Les médecins sont confrontés, au quotidien, à une réalité difficile, à des situations de précarité et de dénuement, à une souffrance chronique qui dépasse souvent le périmètre des soins médicaux à proprement parler. Ces défis disent les difficultés auxquelles les régions de la wilaya de Tlemcen devront faire face pour développer leur système de santé, ce qui nécessitera des investissements, tant financiers qu’humains. Le développement de la santé est une exigence, un passage obligé, car quand la santé va, tout va.Aussi, dans un souci de cohérence et de visibilité, la direction de la santé et de la population vise-t-elle la détermination des objectifs de santé publique et la conception des plans, des actions et programmes de santé à mettre en œuvre pour les atteindre, tout en procédant à l’évaluation de la démarche pour la concrétisation d’une politique de santé adéquate.En effet, à l’heure où les questions de santé publique sont amenées à occuper une place prépondérante dans le débat public, la direction de la santé s’efforce de jouer son rôle d’instance prospective et d’exercer sa fonction stratégique de manière innovante. L’autre mission qui lui est confiée étant celle de réfléchir aux conséquences des changements environnementaux sur la santé.La santé, en raison de ses enjeux collectifs mais aussi de l’attention que chacun lui porte, devrait être, dans les toutes prochaines années, l’un des domaines d’intervention de l’action publique. A cet égard, un grand projet portant sur la modernisation du système de santé trace désormais clairement la perspective de cette action. Le rôle que joue actuellement la direction de la santé et de la population dans la wilaya de Tlemcen est primordial. Car c’est bien cette démarche de santé publique, démarche résolument qualitative, qui justifie toutes ces réformes. Si les soins sont une donnée majeure, réduire les inégalités et améliorer la santé de chacun, c’est aussi s’attaquer aux facteurs déterminants de la santé. Cela implique de travailler sur les conditions de vie et de travail, sur le contexte environnemental et sur l’éducation à la santé. Il faut passer d’une logique de soins à une politique de santé globale qui s’appuie sur une véritable démarche de promotion de la santé. @@
Malades en détresse et services en réanimation
De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche
Depuis les instructions ministérielles portant sur la réforme hospitalière, les responsables du secteur de la santé ne cessent d’affirmer que la wilaya de Bouira enregistre un redéploiement à travers ses différentes structures sanitaires. Au même moment, les élus et les citoyens ne cessent de relever des carences dans la prise en charge des malades. Les élus de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Bouira qui ont adressé un rapport critique sur le secteur ont souhaité l’intervention du wali et de la tutelle pour régler certains problèmes, dont l’absence de spécialistes ainsi que le manque d’équipements et de personnel. D’autres ont fait état du manque d’accueil en direction des malades et des personnes évacués vers ces structures pour des soins.D’autre part, les élus qui ont voulu faire part des doléances des citoyens se sont interrogés sur le fonctionnement du service du SAMU créé en janvier dernier. Ce dernier est équipé de trois ambulances médicalisées qui peuvent faciliter l’intervention du personnel soignant, notamment pour les blessés nécessitant des soins rapides sur place ou les malades qui résident dans les quartiers périphériques de la ville et qui ont besoin d’une prise en charge immédiate de la part des médecins.
Cependant, à ce jour, le SAMU n’est toujours pas opérationnel et les trois ambulances sont immobilisées au niveau du parc de l’EPH de Bouira. Selon des indiscrétions, les trois ambulances, acquises à l’état neuf par le secteur et qui sont dotées d’équipements modernes, sont en panne depuis plus d’un mois.Par ailleurs, le scanner, acquis par le même établissement et qui a coûté au secteur des sommes colossales, est sous-exploité à cause du manque de personnel spécialisé. Ce qui contraint plusieurs malades à se diriger vers les structures de santé publique, dans les wilayas de Tizi Ouzou ou d’Alger, pour un diagnostic radiologique recommandé. Cet état de fait vient alimenter la détresse de certains malades qui n’ont pas de moyens de transport pour être pris en charge.
La nouvelle carte hospitalière qui est conçue afin de mieux faire face aux problèmes des malades et leur permettre l’accès à un dispositif de santé publique dans leur environnement immédiat, pour le dépistage, les consultations spécialisées et les soins d’urgence ainsi que l’hospitalisation, a prévu la création d’EPSP au niveau des grandes agglomérations.Sur un autre volet, le directeur de la santé publique de la wilaya (DSP) nous apprendra que la wilaya de Bouira prévoit la réalisation de deux hôpitaux, dont un psychiatrique, de 7 polycliniques, de 14 salles de soins, d’un centre intermédiaire pour toxicomanes ainsi qu’une annexe de l’Institut Pasteur dans la localité de Sour El Ghozlane.Les malades atteints d’insuffisance rénale sont obligés de se rendre à l’hôpital de Bouira pour se faire dialyser. Auprès de cette structure, on apprend que près de 144 malades se relaient sur les appareils d’hémodialyse du chef-lieu de wilaya. Un chiffre qui ne refléterait toutefois pas la réalité, car plusieurs personnes sont traitées au niveau d’hôpitaux en dehors de la wilaya de Bouira. C’est le cas de l’hôpital d’Akbou relevant de la wilaya de Béjaïa qui reçoit des malades de la daïra de M’chedallah. Il faut savoir que le traitement d’une personne souffrant d’insuffisance rénale revient très cher : «Entre 1,5 et 2,2 millions de dinars par patient», nous révèle le DSP. Toutefois, en attendant l’ouverture des trois centres d’hémodialyse d’Ahnif, de Lakhdaria et de Aïn Bessem, on apprend que celui de Sour El Ghozlane a bénéficié d’une enveloppe de 95 millions de dinars dans le cadre du programme spécial des Hauts Plateaux.
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