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Libye: Kadhafi bientôt exilé?

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Les 3 photos de la semaine: Côte d'Ivoire, Afghanistan et Libye

Par Christophe Barbier, publié le 15/04/2011 à 20:30, mis à jour le 16/04/2011 à 17:00

Points communs des trois conflits où la France est engagée: ils sont sous l'égide de l'ONU, la durée de l'engagement reste incertaine et aucun ne se résoudra sans une solution politique.

Libye: Kadhafi bientôt exilé?

Le Guide libyen pourrait-il partir en exil dans le cadre d'une solution politique négociée? Pourrait-il être rattrapé par les poursuites de la CPI ou de la justice libyenne? A-t-il seulement l'intention de quitter le pays?  

Libye: Kadhafi bientôt exilé?

Par Marie Simon, publié le 29/03/2011 à 16:00, mis à jour le 17/04/2011 à 12:00

L'administration américaine creuse sérieusement l'idée d'offrir un exil à Kadhafi, à l'abri de la justice internationale, afin d'obtenir la fin des combats en Libye.

 

Le colonel Kadhafi, qui résiste aux rebelles libyens et aux raids aériens de la coalition internationale, se trouve dans la ligne de mire de la justice internationale. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a ouvert une enquête pour crimes contre l'humanité en Libye le visant, ainsi que ses fils, après la dure répression infligée par le régime à l'insurrection naissante dès la mi-février.  

Cette enquête "progresse très vite", selon le procureur, mais aucun mandat d'arrêt n'a encore été mis, pas plus que d'accusation formelle. Par conséquent juridiquement, un exil de Kadhafi "reste possible", comme le soulignait récemment Trinidad Jimenez, la ministre espagnole des Affaires étrangères dans une interview au journal El Pais.  

Exil contre cessez-le-feu?

Seule certitude: "Nous voulons que Kadhafi s'en aille, qu'il quitte le pouvoir", a par ailleurs déclaré William Hague, son homologue britannique, à la radio BBC4, reprenant le refrain largement repris par la coalition internationale menée par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, au fil des réunions internationales, à Londres comme à Doha, où l'avenir de la Libye est évoqué. Obama, Sarkozy et Cameron l'ont encore répété dans une tribune commune cette semaine. 

Qu'en dit l'opposition libyenne?

Lors de la rencontre de Londres, un porte-parole du Conseil national de transition (CNT) qui représente l'opposition a annoncé la couleur: Kadhafi "doit être inculpé de crimes contre le peuple libyen". Aucune formule d'exil ne sera admise par Benghazi. Et "ce n'est pas négociable". 

Or la priorité de ces mini-sommets reste un cessez-le-feu immédiat alors que les pro-Kadhafi continuent de résister sur le terrain, le long de la ligne de front entre Ajdabiya et Brega, ou encore à Misrata où l'on craint le pire sur le plan humanitaire.  

Et si la réalisation de cette priorité pouvait être hâtée par une négociation de départ du Guide libyen?... L'Italie y songe sérieusement. "Je pense que l'Union africaine a la possibilité de formuler une proposition utile qui pousserait Kadhafi à abandonner le pouvoir", a poursuivi le chef de la diplomatie italienne en évoquant un éventuel exil du leader libyen. Fin mars, Franco Frattini, évoquait même dans la quotidien La Repubblica un "plan" prévoyant l'exil du colonel Kadhafi

Un exil, mais où?

Et l'Italie n'est pas seule. Les Etats-Unis aussi songeraient très sérieusement à cette issue. Le gouvernement américain a lancé une intense recherche pour trouver un pays qui pourrait accueillir le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a indiqué samedi 16 avril le New York Times. Reste à savoir où il pourrait aller. Car le choix du pays qui pourrait l'accueillir est crucial pour de potentielles poursuites judiciaires. Kadhafi pourrait en effet échapper à la juridiction de la CPI. 

Pour William Hague, "nous ne contrôlons pas l'endroit où il pourrait aller", a-t-il ajouté. "Bien entendu, je crois qu'il devrait faire face à la CPI, mais là où il va, s'il s'en va, dépend de lui." Et de Washington, semble indiquer le New York Times, ce samedi. Trois responsables de l'administration Obama ont indiqué au quotidien qu'ils tentaient de trouver un pays qui n'ait pas signé ou ratifié le Traité de Rome qui oblige les pays à livrer quiconque est inculpé par la CPI. Dans le texte... 

Un pays où la CPI ne l'inquièterait pas...

Statistiquement, cela pourrait être un pays d'Afrique, dont la moitié n'a pas signé ce texte. Fin mars, le Guardian avait déjà une petite idée des destinations potentielles. Le quotidien britannique misait aussi sur l'Afrique et établissait une liste des pays parmi les 54 nations situées hors de la juridiction de la CPI. Par ordre alphabétique: Algérie, Angola, Cameroun, Cap Vert, Côte d'Ivoire, Egypte, Nouvelle Guinée équatoriale, Erythrée, Ethiopie, Guinée-Bissau, Mauritanie, Maroc, Mozambique, République du Congo, Rwanda, Sao Tome, Somalie, Soudan, Swaziland, Togo, Tunisie, Zimbabwe.  

Certains de ces pays ne voudront sans doute pas s'embarrasser de Kadhafi alors qu'ils font eux-mêmes face à des révoltes (Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie), une partition (Soudan), une crise ouverte (Côte d'Ivoire) ou d'autres enjeux internes...  

Mais le Zimbabwe, dont le dirigeant Robert Mugabe est un ami de longue date du Guide, semble un choix plausible bien que polémique. Le colonel Kadhafi serait actuellement en contact étroit avec les autorités d'Erythrée, selon Canal +. Mais ce petit pays pauvre pourrait ne pas constituer la destination la plus intéressante, estime un ancien ambassadeur américain, Mark Palmer, interrogé par Associated Press. Cette agence cite aussi l'Ouganda qui l'aurait invité à séjourner sur son territoire... 

Et dans quelles conditions?

Pour l'heure, personne n'a publiquement invité le Guide libyen à séjourner sur son territoire, sauf le Venezuela et le Nicaragua. Deux pays qui ne semblent pas susciter l'intérêt de Tripoli... 

Notre envoyé spécial en Libye, de retour de Tripoli, doute d'ailleurs d'un départ de Kadhafi. "A la différence d'autres despotes, Africains ou pas, on voit mal Kadhafi aller couler une retraite tranquille en Arabie Saoudite ou au Zimbabwe. Sa trajectoire et son tempérament le porteraient plutôt à lutter, comme il le répète à l'envi, 'jusqu'au bout'." Son fils, Seif al-Islam, poussé devant les caméras internationales au début de la crise libyenne n'avait-il pas expliqué que "le plan A, le plan B et le plan C" du clan Kadhafi se résumaient à: "Vivre et mourir en Libye"? 

Il a 100% de chances d'être jugé, s'il ne suicide pas 

Son exil, si exil il y a, a d'ailleurs peu de chances d'être tranquille... Notre envoyé spécial à Tripoli juge peu probable ce scénario de "l'exil paisible". "La Cour pénale internationale ne manquerait pas de traquer un Guide suspecté, pour le moins, de crimes contre l'humanité."  

Et la justice libyenne peut aussi se déclarer compétente pour le juger et exiger son extradition s'il fuit le pays, dans le cadre de la convention de Rome, soulignait récemment Hadi Shalluf, conseiller auprès de la CPI, d'origine libyenne, de passage à Paris. "Mais Kadhafi préfèrera sans doute la justice internationale car dans le code libyen figure la peine de mort", précise le président de l'association des juristes et avocats arabes. Dans tous les cas, selon lui, "il a 100% de chances d'être jugé, s'il ne suicide pas."  

 

Les forces pro-Kadhafi tiraient à l'artillerie lourde dimanche sur l'entrée ouest d'Ajdabiya, repoussant de nouveau vers l'est les rebelles, qui en revanche tenaient bon à Misrata, la grande ville côtière que les pro-Kadhafi pilonnent depuis des semaines. Au total, les combats ont fait samedi au moins 14 morts et une cinquantaine de blessés sur ces deux fronts. 

Les pro-Kadhafi "se rapprochent" d'Ajdabiya

Samedi, les insurgés avaient progressé d'une quarantaine de kilomètres en direction de Brega, située à 80 km à l'est d'Ajdabiya, à la faveur de raids aériens de l'Otan les jours précédents.  

Mais dès dimanche matin, des tirs particulièrement intenses sur la porte ouest d'Ajdabiya indiquaient que les forces pro-Kadhafi étaient revenues à moins de 20 km de cette ville, poussant certains rebelles et les habitants restés dans la ville à fuir par centaines, selon un journaliste de l'AFP.  

"Les forces de Kadhafi bombardent la porte ouest depuis ce matin. Ils se rapprochent, c'est pour ça que tous ceux qui restent s'en vont", a déclaré Omar Salim Mufta, un habitant de la ville de 27 ans. 

Les rebelles résistent à Misrata

A Misrata en revanche, le pilonnage nocturne par les pro-Kadhafi a été nettement moins intense dans la nuit de samedi à dimanche que les nuits précédentes.  

Bombes à sous-munitions?

Les restes de bombes à sous-munitions étaient visibles dans différents quartiers, selon un photographe de l'AFP. Ces bombes peuvent tuer ou mutiler à des dizaines de mètres à la ronde, et même longtemps après si les sous-munitions n'ont pas explosé tout de suite. Le régime a fermement démenti avoir utilisé ces armes, interdites depuis 2010. Mais vendredi, trois personnes ont dû être amputées d'un pied et deux d'une main après avoir été touchées par ces sous-munitions, selon une source médicale. 

Les rebelles ont affirmé avoir attaqué avec succès des positions des pro-Kadhafi dans la nuit et cerné ou repoussé des tireurs embusqués autour de la rue de Tripoli, l'artère principale de la ville. Dans le centre, de la fumée noire s'élevait, provenant selon un rebelle d'un char détruit pendant la nuit. 

Les rebelles de Misrata, nettement plus organisés que dans la plupart des autres villes tenues par l'opposition, avaient déjà détruit samedi quatre chars --dissimulés dans des maisons pour éviter les tirs de l'Otan-- dans la prise d'un camp de l'armée régulière. 

Cette journée a cependant été "très difficile", a déclaré Paolo Grosso, un médecin anesthésiste italien envoyé par l'association "Emergency", évoquant "beaucoup de blessés", y compris des enfants. 

Une guerre longue?

Dimanche, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a estimé qu'il y avait "un certain risque" que le conflit "puisse durer" parce que le dirigeant libyen et son pays n'étaient pas "totalement prévisibles". 

Libye: le conflit "risque de durer"

Le ministre de la Défense Gérard Longuet  

afp.com/Lionel Bonaventure

Dans un entretien accordé au Parisien, il explique: "L'aviation de la coalition est en mesure de casser tous les approvisionnements logistiques des troupes de Kadhafi lorsqu'elles vont vers l'est à découvert. Mais, en combat urbain, je dois reconnaître que si l'aviation évite la tragédie, elle ne règle pas pour autant le problème", a-t-il reconnu. 

"Le problème c'est que nous manquons d'informations concrètes et vérifiées sur des objectifs identifiés au sol. Il n'y a pas pénurie d'avions mais pénurie d'identification d'objectifs mobiles", poursuit-il, en jugeant que "c'est assurément une faiblesse" de mener un combat aérien "sans information terrestre". 

Que faire de Kadhafi?

Selon le New York Times, le gouvernement américain a lancé une intense recherche pour trouver un pays qui pourrait accueillir Kadhafi, sans avoir à le livrer s'il était poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour les violences contre son peuple. 

Dans une tribune commune publiée vendredi, le président américain Barack Obama, le Premier ministre britannique David Cameron et le président français Nicolas Sarkozy avaient déclaré qu'il était "impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi". 

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a assuré samedi que la coalition n'avait "nul besoin d'une nouvelle résolution" de l'ONU pour contraindre Mouammar Kadhafi au départ dans la mesure où le dirigeant libyen avait "perdu toute légitimité". 



18/04/2011
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