Mahmoud Ahmadinejad s'exprime devant l'Assemblée générale de l'ONU, le 26 septembre 2012 à New York EMMANUEL DUNAND AFP.COM
n Mahmoud Ahmadinejad s'exprime devant l'Assemblée générale de l'ONU, le 26 septembre 2012 à New York EMMANUEL DUNAND AFP.COM
Les dirigeants mondiaux réunis à l'ONU ont évoqué mercredi d'éventuelles interventions au Mali et en Syrie, tandis que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad se montrait plutôt modéré pour son dernier discours devant l'Assemblée générale.
Sur le dossier syrien, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a demandé au Conseil de sécurité de "tenter une nouvelle fois" de trouver un accord, parlant de "paralysie".
M. Ahmadinajad, qui devait être l'orateur vedette de cette deuxième journée, a bien accusé l'Occident et Israël de vouloir "intimider" son pays, sous le coup de sanctions et menacé de frappes préventives pour son programme nucléaire contesté.
Mais il s'est abstenu de lancer ses diatribes habituelles, consacrant l'essentiel de son discours à des considérations philosophiques et religieuses.
Les années précédentes, il avait nié la Shoah ou relayé des théories du complot sur les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, déclenchant le départ de la salle de diplomates américains et occidentaux.
Cette fois-ci, il a prédit avec lyrisme l'arrivée imminente d'un "Sauveur suprême", l'iman Mahdi, qui assurera à l'humanité un "avenir éternellement radieux". Le Mahdi, parfois appelé "imam caché", est une figure centrale du chiisme iranien. Les Etats-Unis ont boycotté son discours.
C'est le nouveau président égyptien Mohamed Morsi qui a critiqué mercredi Israël à mots couverts, dénonçant "des politiques irresponsables ou des menaces arbitraires" et la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie.
Les Palestiniens doivent pouvoir "goûter aux fruits de la liberté et de la dignité", comme les pays du Printemps arabe, a-t-il affirmé, très applaudi pour cette première apparition à l'Assemblée.
"force arabe de maintien de la paix"
Lors d'une réunion consacrée à la crise sahélienne, le Premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra a répété que Bamako souhaitait le feu vert de l'ONU pour le déploiement de troupes ouest-africaines qui l'aideraient à reconquérir le nord de son pays, sous la coupe de groupes extrémistes armés.
Cette demande pressante a été relayée par plusieurs responsables africains et par la France, qui a d'importants intérêts au Sahel.
"La France demande au plus vite une nouvelle convocation du Conseil de sécurité de l'ONU" pour examiner la demande malienne, a déclaré le président françaisFrançois Hollande, qui souhaite que les forces soient définies "dans les prochaines semaines".
Mais d'autres responsables sont restés prudents.
"Toute solution militaire (..) devrait être envisagée avec une extrême prudence. Elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires", a averti le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a demandé que "les objectifs" d'une telle opération "soient clairement définis".
Des ministres des pays membres de la Ligue arabe se sont concertés mercredi matin sur les moyens d'agir en Syrie, au lendemain d'un appel du Qatar, devant l'Assemblée générale, à une intervention militaire panarabe pour "faire cesser le bain de sang".
Le président tunisien Moncef Marzouki s'est dit favorable à une "force arabe de maintien de la paix" en Syrie, privilégiant une "solution pacifique".
Dans l'après-midi, une réunion ministérielle du Conseil de sécurité a permis de mesurer le fossé entre pays occidentaux et arabes d'un côté, Russie et Chine de l'autre, sur le dossier syrien.
Constatant cette "paralysie", Mme Clinton a enjoint le Conseil à "tenter une nouvelle fois" de trouver un accord pour faire pression sur Damas et mettre fin à la guerre civile.
"Pendant que les atrocités augmentent, le Conseil de sécurité reste paralysé et je demande instamment que nous tentions une nouvelle fois de trouver un moyen de progresser" vers un accord "afin de mettre fin à la violence", a-t-elle déclaré.
Ses homologues français Laurent Fabius et britannique William Hague ont jugé "choquant" que les 15 pays aient été "incapables jusqu'ici d'agir".
Mais le russe Serguei Lavrov est resté de marbre: il a rejeté la responsabilité de l'impasse sur les "pays qui incitent les opposants à Bachar al-Assad à refuser de cesser le feu et de dialoguer" avec le régime.
Par ailleurs, Mme Clinton a annoncé au président birman Thein Sein la levée prochaine de l'interdition américaine d'importations de produits birmans, l'une des dernières étapes dans la normalisation des relations entre les deux pays.
"Nous allons commencer à lever les restrictions aux importations de biens birmans aux Etats-Unis", a-t-elle déclaré en rencontrant le président birman dans un hôtel de New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, 88 ans, a de son côté accusé le Conseil de sécurité d'avoir un "appétit insatiable pour la guerre et les sanctions" et a dénoncé notamment l'opération de l'Otan en Libye.
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