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Lundi noir sur les Bourses, pas mieux mardi
Mauricio Lima AFP ¦ Des traders à la Bourse de Sao Paulo, dans le sud-est du Brésil, le 24 septembre 2008 S’il y a une chose que les marchés détestent encore plus que l’incertitude, ce sont les mauvaises surprises. Le rejet du plan de sauvetage du secteur bancaire américain par la Chambre des représentants, lundi, tire toutes les places boursières un peu plus vers le fond.
A la mi-séance mardi, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo plongeait de près de 5%, et ce n’était pas mieux à Hong Kong. «Le marché se demande désormais quand il touchera le fond», soupire un courtier de chez Nikko Cordial Securities, tandis que la Banque du Japon a annoncé mardi l'injection de 2.000 milliards de yens (13 milliards d'euros) dans le système bancaire du pays.
Chute historique à Wall Street
Lundi soir, la Bourse de New York a accusé une chute historique. Le Dow Jones a plongé en clôture de 6,98%, à 10.365,45 points. L'indice vedette de Wall Street a cédé 777,68 points: du jamais vu dans son histoire plus que centenaire (il faut cependant relativiser, en terme de pourcentage, on est loin du record du 19 octobre 1987 qui avait vu le Dow Jones dévisser de 22%).
L'indice Nasdaq, à dominante technologique, a cédé près de 10%. Au total, plus d’un trillion de dollars de capitalisation boursière s’est évaporé lundi. Un trillion, c’est mille milliards, soit un ‘1’ avec douze ‘0’ derrière. En coupure de 1 dollars mis bout-à-bout (15 cm pour le billet vert) ça fait pile poile 150 millions de kilomètres, soit la distance… Terre-Soleil.
Pas mieux en Amérique du Sud, avec la Bourse de Sao Polo qui a chuté de près de 10% lundi.
Dans ce contexte, et alors que l’Europe doit aussi faire face à la crise, l’ouverture du Cac 40 à Paris, ce matin à 9 heures, devrait être sport!
Mauricio Lima AFP ¦ Des traders à la Bourse de Sao Paulo, dans le sud-est du Brésil, le 24 septembre 2008
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PLAN Paulson: les raisons d'un échec
Chip Somodevilla AFP/Getty Images ¦ Harry Reid, Nancy Pelosi et Christopher Dodd lors d'une conférence de presse le 28 septembre 2008 au Congrès à Washington De notre correspondant à New York
Retour à la case départ au Congrès. Après un week-end de négociations acharnées, une conférence de presse tout sourire dimanche annonçant qu’une loi allait passer dès ce lundi, tout s’est écroulé un peu avant 14 heures à Washington. Les représentants de la chambre basse du Congrès américain ont rejeté le plan Paulson à 228 voix contre 205.
En dépit des menaces d’apocalypse agitées par le président Bush en cas d’échec, la défiance à l’égard du compromis est restée la plus forte au Congrès. Jusqu’au bout, les leaders des partis républicain et démocrate espéraient atteindre un consensus. Ils semblent maintenant groggy par l’ampleur imprévue de l’opposition, des deux côtés du Congrès.
«La pente glissante du socialisme»
Les républicains ont, eux, surfé sur le mécontentement populaire. à l’égard d’un plan qui ne satisfait personne, surtout par leurs électeurs et contribuables. Deux tiers d’entre eux (133) ont voté contre, afin de marquer leur rejet d’une solution qui, pour eux, trahit les principes de l’économie de marché. Le plan entraînerait le gouvernement sur la «pente glissante du socialisme», selon les termes d’un représentant de l’Indiana.
D’autres estiment encore que la menace d’une récession a été brandie trop vite, empêchant des négociations raisonnables et une prise en compte de leurs propositions. Leur leader à la chambre basse, John Boehner, qui s’était opposé le plus vigoureusement à la première version du plan, avait pourtant appelé à voter ce lundi pour ce qu’il avait qualifié de «sandwich à la merde». Une chose est sûre: ni Bush ni John McCain ne semblent avoir eu d’influence sur le vote.
«Je vais punir le pays»
Côté démocrates, les défections ont été plus larges que prévues également. Le raisonnement va dans l’autre sens: selon ses opposants, le plan donne trop de pouvoir au secrétaire au Trésor Henry Paulson. De plus, il amnistie Wall Street sans s’attaquer aux problèmes des propriétaires surendettés. Dans ce camp, les opposants au plan regroupent ceux dont la réélection est en péril et élus de districts pauvres où la nature même du plan se heurte à un rejet massif.
Pour l’instant, l’heure est aux règlements de compte partisan: les républicains accusent Nancy Pelosi, leader des démocrates à la chambre basse. Son discours avant le vote aurait été tellement partisan qu’il aurait dégoûté plus d’un républicain de suivre son exemple. Un argument rejeté par les démocrates qui reprochent aux républicains un geste purement idéologique. Barney Frank, l’un des négociateurs démocrates l’a résumé ainsi: «Quelqu’un m’a blessé, alors je vais punir le pays.»
Cet extraordinaire échec devrait encore un peu plus ternir la réputation désastreuse du Congrès, dont plus de 75% des Américains désapprouve le travail.
Chip Somodevilla AFP/Getty Images ¦ Harry Reid, Nancy Pelosi et Christopher Dodd lors d'une conférence de presse le 28 septembre 2008 au Congrès à Washington
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09.2008 | 05h23
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