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Actualités :
CINQUANTENAIRE DE L’INDÉPENDANCE Bouteflika glorifie son bilan dans le silence
C’est finalement d’une manière tout à fait routinière que Abdelaziz Bouteflika marquera le Cinquantenaire de l’indépendance : tout juste des activités protocolaires qu’exige le protocole officiel de la République en cette date symbole de la fête de l’indépendance. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Après donc le traditionnel recueillement à la mémoire des martyrs et le dépôt d’une gerbe de fleurs en leur hommage au sanctuaire des Martyrs, Bouteflika se dirigea au ministère de la Défense nationale où il a présidé la classique cérémonie de remise de grades aux nouveaux officiers supérieurs promus de l’armée. Pas d’annonces «spectaculaires », ni même le moindre discours à l’occasion, comme d’aucuns s’y attendaient. Il faut toutefois reconnaître que Bouteflika, qui n’est pas très porté sur les dates anniversaire, n’a nullement retenu de telles «sorties» dans son agenda, lui qui, en treize années d’exercice du pouvoir, n’a jamais rien annoncé d’importants lors de ce genre d’occasion. L’homme qui se sait désormais à l’abri des grandes turbulences qui ont dévasté le monde arabe depuis janvier 2011, revient à un mode normal de gestion des affaires de l’Etat. Plus de plan d’urgence comme celui lancé en mars 2011 pour financer un gigantesque programme de création d’emplois, d’octroi de crédits sans conditions et sans limites pour se prémunir de toute éventuelle contestation. Plus de «générosité» en termes d’augmentations salariales comme c’était le cas en 2011 et pour les mêmes motifs, le gouvernement préparant même un plan d’austérité qui ne dit pas son nom. C’est dire qu’au plan politique davantage encore, rien n’oblige Bouteflika à consentir des concessions ou à faire de grandes annonces, lui qui avait tout misé sur les dernières élections législatives. Des législatives que les Américains, notamment, ont jugé «satisfaisantes», ce qui se traduit, pour Bouteflika, par la certitude de ne plus subir de fortes pressions internationales, les seules qu’il redoute vraiment en fait. C’est d’ailleurs tellement manifeste comme constat qu’il n’a même pas jugé utile de revoir la composante du gouvernement Ouyahia. Le Cinquantenaire, Bouteflika en fait une occasion, encore une autre, de glorifier son propre bilan à la tête du pays. La cérémonie inaugurale des festivités du cinquantenaire, organisée dans la soirée de mercredi dernier au centre des arts de Sidi Fredj à Alger, en est la parfaite illustration. L’homme, Bouteflika, est «fêté» plus que tout le reste ! Il n’y en avait presque que pour lui avec, surtout, une chorégraphie onéreuse qui nous apprendra, par exemple, que «la décennie noire» était juste une période dans l’histoire de l’Algérie indépendante durant laquelle il y avait «une grande méfiance entre les Algériens» ! Selon cette malheureuse séquence de ladite chorégraphie, il n’y avait ni terroristes, ni victimes. Ni agresseurs ni agressés. Il n’était question que d’un étrange «malentendu» national qui s’était abattu sur le pays et dont nous débarrassera une divine «politique de réconciliation nationale de son excellence le président Abdelaziz Bouteflika» ! K. A.
Actualités : LE BONJOUR DU «SOIR» Y et Y au feu d’artifice
Par Maamar Farah A ma gauche, une vieille dame, octogénaire, digne malgré les stigmates de la maladie… A la première salve de lumières lancées sur la baie, un youyou aigu fuse de sa poitrine : «J’étais ici le 5 Juillet 1962 ! J’ai la chair de poule ! Vive l’Algérie !» Elle arrache un drapeau des mains d’un gamin et le lève au vent chaud de cette nuit pas comme les autres… Elle s’appelle Yasmina et vient d’un quartier populaire. Elle habite une cave humide et dégoûtante. Elle attend un logement depuis 60 ans ! A ma droite, un gars en tee-shirt et pantacourt, un IPhone dernière génération dans la main. Il vient de descendre d’une bagnole à 750 millions. C’est Younès. Il habite les hauteurs, dans une villa à 20 milliards… A la première salve, il hurle : «Pays de m… ! Ils gaspillent de l’argent pour rien ! Cette Algérie est la leur, ils prennent tout et ne nous laissent rien !» Yasmina a toujours vécu dans une cave et sa vie est la même depuis le mois d'avril 1952. Younès habitait un gourbi en 1962. Son père avait un âne et il rêvait de le monter… maamarfarah20@yahoo.fr «Le bonheur est né de l'altruisme, le malheur de l'égoïsme.» (Proverbe chinois)
Sports :
LES AUTRES RENCONTRES DU 3e TOUR Côte d'Ivoire-Sénégal à l'affiche
Des 15 rencontres tirées au sort, au Tanz café de l’Emperors Palace à Ekurhuleni de Johannesburg (Afrique du Sud), celle devant opposer la Côte d'Ivoire au Sénégal constitue le choc du dernier tour des qualifications de la Coupe d'Afrique des nations 2013. Les Ivoiriens et les Sénégalais, bien que considérés parmi les grands favoris de la dernière CAN, ont connu des fortunes diverses, «Les Eléphants» ont été finalistes malheureux, «Les Lions» ont été éliminés sans gloire au 1er tour. Les deux pays, qui font partie des grosses pointures du football africain, vont se disputer à fond le billet qualificatif pour la prochaine édition dans un duel qui promet. A la veille de cette opération, deux chapeaux de niveau été prévu pour y placer les équipes en fonction de leurs résultats lors des trois dernières CAN. Dans le chapeau «1», l’Algérie s’y est retrouvée en compagnie de la Zambie, tenante du titre, de l'Angola, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Guinée équatoriale, du Gabon, du Ghana, de la Guinée, de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Nigeria, du Soudan, de la Tunisie et du Maroc. Le reste des pays engagés composaient le 2e chapeau. Il ne faut pas omettre de signaler l’absence des Egyptiens, triple champions d’Afrique (2006, 2008 et 2010). Pour la petite histoire, c’est l’ancien international nigérian Daniel Amokachi qui a été honoré pour effectuer le tirage au sort. Notons que les 15 équipes qui se qualifieront à l'issue de ce 2e tour rejoindront l'Afrique du Sud, le pays organisateur, pour la phase finale de la compétition qui s’y déroulera du 19 janvier au 10 février. O. K.
PROGRAMME DU 3e TOUR ÉLIMINATOIRE : Libye-Algérie Mali-Botswana Zimbabwe-Angola Ghana-Malawi Liberia-Nigeria Zambie-Ouganda Cameroun-Cap-Vert Mozambique-Maroc Sierra Leone-Tunisie Guinée-Niger Soudan-Ethiopie Côte d'Ivoire-Sénégal RD Congo-Guinée équatoriale Gabon-Togo Centrafrique-Burkina Faso.
Comment pardonner à quelqu’un qui n’a pas présenté d’excuses ? |
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Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com |
Dernière minute ! La carte Chiffa est valable pour…
… se rendre en Tunisie !
Je ne me lève pas tous les matins en exigeant que la France se repente de ses crimes coloniaux. Je ne me couche pas non plus tous les soirs en fermant les yeux sur ces crimes. Pour dire juste que même si je ne suis pas du FLN, même si je ne suis pas de l’Onec ou de toute autre organisation qui plaide à vide, cycliquement et presque en ronronnant pour la repentance de la France, je n’en suis pas moins convaincu d’une chose, et d’une seule en la matière : rien ne pourra se faire réellement si la France ne vient pas sur la place publique, officiellement dire le mal qu’elle a fait, qu’elle a engendré et qu’elle alimente aujourd’hui encore en Algérie, chez moi. Rien ne pourra vraiment «démarrer» entre nos deux pays avant que les plus hautes autorités françaises ne reconnaissent les statuts de chacun. L’agresseur. L’agressé. Le colonisateur. Le colonisé. Le répresseur. Le résistant. Toutes les prochaines célébrations de l’indépendance, la 51e et les suivantes pourront se dérouler de manière apaisée (et non modérée, Monsieur Alain !) si Paris s’amende de ces crimes. Mon Dieu ! Il ne s’agit pas de vivre sur le passé. Il s’agit de vivre son passé pour que ce dernier n’obstrue pas son présent et son futur. Et Allah Ghaleb ! Mes ancêtres, mes grands-parents, mes parents ont été agressés, violentés et pour des millions tués par la France officielle, pas par une étrange épidémie qui se serait abattue sur Al Djazaïr en 1830 et qu’aucun épidémiologiste n’aurait réussi à identifier au jour d’aujourd’hui, 50 ans après. Je suis l’agressé ! Je suis le colonisé. J’exige des excuses. Car je ne peux accorder mon pardon à qui ne me présente pas d’excuses ! C’est élémentaire ! Je suis même étonné que l’on se posât encore ce genre de problématique. L’œuvre «civilisatrice» de Fafa, je ne l’ai pas demandée, et mes aïeux ne l’ont pas attendue, puis acclamée sur les plages de Sidi Fredj. Ils l’ont combattue. Comme ont combattu du fin fond des campagnes et des tréfonds des villes de France les résistants contre l’occupant allemand. L’Allemagne a demandé pardon à la France. La France a demandé pardon aux juifs. C’est bien. Et mes aïeux, b… ? Que vais-je leur dire ce jeudi ? Que puis-je raconter à mon oncle Saïd, torturé et donné à manger aux chacals, sans que l’on ait pu faire notre deuil ? Que puis-je expliquer à M’hamed, ce cheminot de père qui a commis le crime de dissimuler la fameuse Ronéo dans un wagon de train et qui l’a payé de quatre années de bagne, à Saint-Leu et à Port-Cazelles ? Que puis-je répandre sur leurs tombes en guise de fleurs ? Cette énormité voulue par nos amis français et leurs relais-comptoirs laissés ici, en Algérie : la modération ? Dire Maâlich, au nom de la modération ? Ou tout simplement classer l’affaire en évitant le regard de Ben M’hidi et d’Abane ? Je ne puis ! Je ne puis ! Je ne puis ! Je suis un enfant des balbutiements de l’indépendance. Je ne suis pas du FLN. Je ne suis pas de l’Onec. Ou de toutes autres free-shop de l’histoire mercantilisée. Mais je ne trouverais repos et apaisement que lorsque ce beau pays qu’est la France reconnaîtra officiellement ses laideurs algériennes. En attendant, je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
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