De nos envoyés spéciaux en Angola,
Mohamed Bouchama,
Amine Andaloussi
et Sid Samir
Pour ne rien regretter. Leur sortie ratée face au Malawi a été une leçon qu’il fallait retenir. Malgré l’envergure de l’adversaire malien, Saâdane et ses troupes paraissaient sûrs d’eux. A l’échauffement déjà, on voyait un groupe retrouvé. La motivation en plus, les joueurs affichaient une fraîcheur déconcertante, eux qui, lundi dernier, face au Malawi, donnaient l’impression de marcher sur de la braise. La chaleur et l’humidité ambiante du stade 11-Novembre de Luanda ont pesé en défaveur de Mansouri et ses camarades. Face à des Maliens bien remontés après le départ en trombe contre l’Angola, Saâdane a fait confiance pratiquement au même groupe, excepté Bezzaz et Laïfaoui qui ont pris le relais de Saïfi et Zaoui, trop effacés contre le Malawi. L’Algérie a, en outre, retrouvé ses vraies valeurs. Des vertus liées à la mobilité de ses hommes de couloir, Belhadj et Matmour. C’est de là que le danger est parti. Il est vrai qu’avec un Yebda rayonnant plus que jamais, un Mansouri très près de son meneur de jeu, Ziani, l’entrejeu algérien avait de quoi faire réfléchir Keshi qui a sacrifié Kanouté pour apporter un trop plein de soutien à son milieu déjà royal avec la seule paire Diarra- Keita. L’apport de Momo Sissoko s’est avéré inutile. Le médian de la Juventus a paru une ombre sur la tête des Algériens. Le Mali a peut-être pris les Verts de haut. De très haut. Car au but de dix minutes, les présents avaient compris que le Mali de ce jeudi était encore pire que celui qui avait encaissé quatre buts face aux Angolais avant d’être sauvés par les dieux du stade (4-4). Le but algérien, œuvre du jeune athlétique Rafik Halliche, est un classique du genre. Une réalisation standard devant laquelle les Maliens semblaient étourdis. Le coup franc de Ziani était tellement précis que le défenseur du Nacional Madeira ne trouvait aucune peine à faire trembler les filets de Soumaila Diakité, l’une des nombreuses pièces de l’échiquier défensif changées par Keshi au lendemain de la première rencontre. A 1-0 à la sortie d’un premier half dominé par les Algériens, la question était de savoir si le Mali était capable de revenir. Mais surtout, pour nous Algériens, si les capés de Saâdane avaient les ressources pour soutenir un éventuel retour en puissance de Berthe et compagnie. L’équation devenait compliquée dès lors que les deux nouveaux éléments incorporés par Saâdane, à savoir Bezzaz et Laïfaoui, apparaissaient émoussés au fil des minutes. Bezzaz s’est isolé dans son flanc gauche où Belhadj s’est avéré un poison pour les défenseurs maliens, tandis que Laïfaoui ne pouvait même pas apporter du soutien à l’autre homme fort de cette confrontation, Karim Matmour en l’occurrence. C’est à ce moment que le métier de Yebda, Mansouri et autre Ziani a fait la différence. Saâdane, qui avait insisté sur la répartition des efforts et la bonne circulation du ballon, a certes demandé à ce que le coup de grâce soit porté avec un second but libérateur. Mais ni Ghezzal, à bout de souffle, ni Bouazza, trop brouillon pour espérer une place au soleil, encore moins Saifi, juste bon à gesticuler, n’avaient les moyens de faire la différence face à une défense malienne trop compacte. D’ailleurs, les actions les plus dangereuses de l’EN sont des frappes lointaines, œuvres de Yebda (81’) et de Ziani (89’). Saâdane, qui a souligné lors de la conférence de presse que «le plus important était de gagner», a bien confié que «c’est vrai que nous souffrons toujours de l’inefficacité de notre attaque», laquelle est compensée par d’autres armes redoutables, dont celle des balles arrêtées dont l’une a été fatale aux Aigles du Mali, tombés de si haut.
M. B.