Actualités : SÉNATORIALES Belkhadem verrouille le jeu
Dans une directive portant le n°12 et dont nous avons obtenu une copie, adressée aux délégués, aux responsables des mouhafadate et aux présidents des commissions transitoires, Abdelaziz Belkhadem fixe la date butoir des primaires au 26 novembre prochain. C'est sans doute pour freiner la pratique de la «chkara», qui avait caractérisé les législatives, que le SG de l'instance exécutive du FLN verrouille le jeu en imposant des critères draconiens aux candidats aux prochaines sénatoriales. Sans oublier que de cette manière, il reste le maître à bord puisqu'il garde un total contrôle de la situation. Il faut dire que depuis quelques mois, le parti prête le flanc à des attaques multiples en faisant face à une campagne sans précédent qui cible des membres de la direction et une scission qui dure depuis pratiquement deux ans avec la naissance de la cellule de crise dont les animateurs menacent de court-circuiter le prochain rendez-vous organique par l'organisation d'un congrès parallèle. La directive semble baliser le terrain et on a d'ores et déjà un aperçu de la prochaine bataille que compte mener le parti qui n'exclut pas l'éventualité de contracter des alliances avec des partenaires politiques aux idéologies diamétralement opposées à la ligne du FLN. Dans ce document, on retrouve une certaine détermination à ne négliger aucun détail pour réussir l'opération électorale comme si l'avenir «officiel» du parti en dépendait. Les instructions auxquelles doivent s'astreindre les militants sont claires et précises. C'est ainsi qu'il est exigé l'organisation d'assemblées générales, en premier lieu, «pour sensibiliser tous les élus des APC et APW en présence des cadres du parti, essentiellement des parlementaires des deux chambres, des mouhafedhs et des membres du Conseil national. Une seconde assemblée générale sera chapeautée par un délégué, qui sera désigné par Belkhadem. Cette assemblée se déroulera en présence d'un huissier de justice. Les critères d'éligibilité doivent être conformes aux statuts particuliers ainsi qu'au règlement intérieur, notamment dans ses articles 13, 14, 16, 17, 18, 19 et 20. Le candidat est soumis à l'obligation d'attester ses cotisations et ses participations financières. L'installation de la commission de candidature doit être entérinée par l'assemblée générale conformément à l'article 12 du règlement intérieur. Le délégué a la charge d'étudier et de dresser les listes des candidats. La nouveauté lors du prochain rendezvous électoral concerne indéniablement la procuration. Alors que par le passé, un candidat pouvait en présenter plusieurs, ce qui donnait lieu à beaucoup de confusion et de déviations, cette fois-ci, Belkhadem ferme la porte, en ne tolérant qu'une seule procuration. Il est également prévu un deuxième tour entre le premier et le deuxième candidat sur la liste quand il y a absence de majorité absolue. Belkhadem espère totaliser un plus grand nombre de sièges. Dans la directive qu'il a envoyée à ses cadres, il met l'accent sur l'importance de l'échéance électorale : «Dans le cadre du travail de terrain qu'ont entrepris les responsables à travers les rencontres avec les élus au niveau des structures de base, et ce, en prévision du renouvellement partiel du Conseil de la nation, ces élections sont une étape cruciale dans la vie du parti, au regard des préparatifs du 9e congrès et s'agissant de la campagne de dénigrement qui cible le parti». Et d'ajouter que «ce rendez-vous est une occasion à ne pas rater pour consolider la position du parti au sein des institutions élues comme la première force politique ». Il appelle les militants à s'armer «de prudence et de vigilance et à ne pas se laisser tenter par des intérêts vénaux pour obtenir le maximum de sièges au Sénat». Il est certain que ces nouvelles décisions ne sont pas étrangères au discours du président de la République qui compte mettre de l'ordre dans le paysage politique gangrené par l'argent. Fatma Haouari
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