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Un chef des renseignements libanais tué dans un attentat, Damas accusé

 

Un chef des renseignements libanais tué dans un attentat, Damas accusé

le 19.10.12 | 14h05 | mis à jour le 19.10.12 | 22h46

Le chef des renseignements de la police libanaise a été tué vendredi dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth, attribué par l'opposition au régime syrien, ancienne puissance de tutelle.
 
Le chef des renseignements de la police libanaise a été tué vendredi dans un...

Le chef des renseignements de la police libanaise a été tué vendredi dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth, attribué par l'opposition au régime syrien, ancienne puissance de tutelle.
L'attaque, perpétrée dans un quartier du centre de la capitale libanaise, a fait au total huit morts et 86 blessés, selon un bilan officiel.
Elle a visé le chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Wissam al-Hassan, un musulman sunnite proche de Saad Hariri, chef de l'opposition libanaise opposée au régime de Damas. Il était pressenti pour prendre la tête des FSI à la fin de l'année.
Le gouvernement, où le Hezbollah chiite allié de Damas joue un rôle prédominant, a décrété une journée de deuil pour samedi mais l'opposition libanaise l'a appelé à démissionner.
"Le maintien de ce gouvernement offre la plus grande protection et couverture pour ce complot criminel", selon un communiqué de l'opposition.
Saad Hariri a accusé le président syrien Bachar al-Assad, confronté depuis 19 mois à une révolte populaire qui s'est transformée en conflit armé.
"Nous accusons Bachar al-Assad d'avoir assassiné Wissam al-Hassan, le garant de la sécurité des Libanais", a indiqué l'ex-Premier ministre à une chaîne libanaise.
"J'accuse ouvertement Bachar al-Assad et son régime d'avoir tué Wissam al-Hassan", a affirmé de son côté à l'AFP le dirigeant druze Walid Joumblatt.
Le régime syrien avait déjà été pointé du doigt dans une série d'attentats et d'assassinats qui avaient visé entre 2005 et 2008 des personnalités politiques en majorité hostiles à Damas, notamment l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, père de Saad.
Les renseignements des FSI avaient joué un rôle majeur dans la recherche des responsables de ces attentats.
Ils ont aussi été au premier plan dans l'arrestation le 9 août 2012 de l'ex-ministre libanais Michel Samaha, partisan du régime syrien, accusé d'avoir introduit des explosifs en vue de mener des attentats dans le nord du Liban à l'instigation de Ali Mamlouk, chef des services de renseignements syriens.
M. Assad "prend sa revanche car ils n'ont pas pu utiliser Michel Samaha", a accusé M. Joumblatt.
La Syrie, secouée depuis mars par des violences meurtrières, a réagi en condamnant un attentat "lâche" et "terroriste". Son allié, le puissant parti chiite armé libanais Hezbollah, a dénoncé de son côté l'assassinat du général Hassan comme une "tentative de porter atteinte à la stabilité et à l'unité nationale".
Il se savait visé
L'attentat, le premier du genre à Beyrouth depuis 2008, s'est produit près de la place Sassine dans le quartier d'Achrafieh.
"Nous avons entendu une puissante explosion. Nous avons senti le sol trembler sous nos pieds", a expliqué Roland, 19 ans, alors que des passants étaient pris de panique au milieu des carcasses de voitures calcinées et des débris d'immeubles.
Un photographe de l'AFP a vu deux immeubles dévastés. Un immeuble était en feu et les volontaires de la Croix-Rouge faisaient sortir des blessés, le visage ou le corps ensanglanté. Des passants sous le choc étaient en pleurs.
Des balcons étaient à moitié effondrés et dans les rues, des vitres brisées jonchaient le sol.
Près de la place Sassine, des parents des employés de la Banque européenne du Moyen-Orient (BEMO), dont les vitres ont été soufflées, tentaient d'avoir des nouvelles de leurs enfants. Non loin, une jeune femme sous le choc s'écriait "maman, maman", en recherchant sa mère dans les décombres.
Un leader de l'opposition, Samir Geagea, a affirmé à la presse que le général Hassan se "déplaçait avec des mesures de sécurité exceptionnelles". "Il avait installé sa femme et ses enfants à Paris car il se savait visé".
Vague de condamnations internationales
A la suite de l'annonce de sa mort, dans des régions à majorité sunnite, des hommes, dont certains armés, ont brûlé des pneus et coupé des routes notamment entre Tripoli, la grande ville du Nord, et la frontière syrienne, ainsi que dans le quartier de Corniche el-Mazraa à Beyrouth, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Pour beaucoup de rescapés, l'attentat a ravivé les années noires de la guerre civile (1975-1990). "Ca me ramène 30 ans en arrière, à l'époque des attentats piégés", a affirmé un médecin à l'hôpital Hôtel-Dieu.
A travers le monde, l'attentat a suscité une vague de condamnations. Les Etats-Unis ont dénoncé un attentat "terroriste". "Rien ne peut justifier d'avoir recours à l'assassinat politique", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain (NSC) de la Maison Blanche, Tommy Vietor.
Le Conseil de sécurité a "condamné fermement l'attentat terroriste" à Beyrouth et a exhorté les Libanais à "préserver l'unité nationale".
De son côté, le Vatican a dénoncé une "absurde violence meurtrière".
Le président français François Hollande a appelé de son côté les responsables libanais à protéger leur pays de "toutes les tentatives de déstabilisation, d'où qu'elles viennent".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'était déclaré "très inquiet de l'impact de la crise syrienne sur le Liban", dans un rapport au Conseil de sécurité rendu public jeudi, soulignant l'aggravation des tensions à la frontière et la poursuite d'un "trafic d'armes dans les deux sens".

AFP
 

Syrie: l'émissaire Brahimi à Damas pour obtenir une trêve

le 19.10.12 | 09h54 | mis à jour le 19.10.12 | 20h52

La communauté internationale a lancé un appel pressant à un cessez-le-feu en Syrie pendant la fête musulmane de l'Aïd al-Adha alors que sur le terrain l'aviation syrienne a largué des bombes à sous-munitions contre les rebelles dans le nord du pays.
 
La communauté internationale a lancé un appel pressant à un cessez-le-feu en...

L'émissaire international Lakhdar Brahimi est arrivé vendredi à Damas avec la ferme intention d'obtenir un cessez-le feu et de briser le cycle de violence qui a fait plus d'un millier de morts en moins d'une semaine.
Cette visite intervient alors que le président Bachar al-Assad a été pointé du doigt dans l'attentat ayant tué le chef des renseignements de la police libanaise vendredi à Beyrouth.
A son arrivée en Syrie, M. Brahimi a indiqué que les discussions porteraient sur "la nécessité de diminuer la violence actuelle et si possible de l'arrêter à l'occasion de (la fête musulmane de) l'Aïd al-Adha", qui se tient cette année du 26 au 28 octobre.
Il doit rencontrer samedi le chef de la diplomatie Walid Mouallem, et le président Bachar al-Assad à une date non précisée.
Dans un communiqué commun, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et celui de la Ligue arabe Nabil al-Arabi ont exhorté "toutes les parties en guerre en Syrie à tenir compte de la demande (de M. Brahimi) (...) d'un arrêt de la violence sous toutes ses formes" pendant l'Aïd al-Adha.
L'Aïd al-Adha, ou fête du sacrifice, est l'une des fêtes musulmanes les plus sacrées.
Cette trêve doit être de longue durée, soulignent les deux responsables, qui estiment qu'elle peut ouvrir le voie à "un processus politique pacifique".
Ils appellent "en particulier le gouvernement syrien (...) à faire preuve de sagesse et de hauteur de vue en mettant fin aux tueries et aux destructions".
Mais sur le terrain, l'aviation syrienne a largué vendredi des bombes à sous-munitions contre les rebelles dans le nord du pays, a constaté un journaliste de l'AFP, en dépit d'une accalmie relative sur les fronts de Maaret al-Noomane (nord-ouest) et d'Alep (nord).
Paris, tout en qualifiant la trêve d'objectif louable, a estimé que les conditions d'un cessez-le-feu n'étaient "pas réunies" pour le moment, au lendemain d'un bombardement meurtrier sur Maaret al-Noomane ayant fait 44 morts, dont 23 enfants.
Les experts ne croient d'ailleurs pas que les armes se tairont bien longtemps. "On peut avoir une trêve de quelques jours à des fins humanitaires, trêve que le régime serait d'autant plus intéressé d'appliquer qu'il est en mauvaise posture sur le plan militaire", a affirmé à l'AFP Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie et maître de conférence à l'Université d'Edimbourg.
"Mais pour que le cessez-le-feu dure, il faut l'amorce d'une solution politique. Or, cette dernière me paraît impossible", a-t-il ajouté.
Bombes à sous-munition sur Maaret al-Noomane 
Vendredi, les violences ont encore causé la mort de 99 personnes, dont 36 civils, à travers la Syrie, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des chasseurs-bombardiers ont largué deux bombes sur les positions rebelles autour de la base loyaliste de Wadi Deif, assiégée par les insurgés, et deux bombes à sous-munitions qui ont éclaté comme des feux d'artifice au-dessus de Maaret al-Noomane, dans la province d'Idleb, selon le journaliste de l'AFP.
L'OSDH a fait état de cinq enfants blessés dont un grièvement dans la localité de Saraqeb (province d'Idleb), alors qu'ils jouaient avec une bombe à sous-munitions qu'ils croyaient explosée.
Les insurgés, l'OSDH et Human Rights Watch (HRW) ont accusé l'armée de Bachar al-Assad de recourir à ces armes internationalement bannies, mais celle-ci a affirmé lundi ne pas en posséder.
Les rebelles, eux, sillonnent en 4X4 Maaret al-Noomane, ouvrant le feu brièvement à chaque passage de bombardiers. "Peu importe si nous mourrons, mais nous devons descendre ces avions", a affirmé le tireur d'une mitrailleuse anti-aérienne.
A la périphérie est de Maaret al-Noomane, les insurgés tentent de s'emparer de la base de Wadi Deif, qui abrite 250 soldats, des chars et d'importants réservoirs de carburants. Selon l'OSDH, "au moins 2.500 insurgés" sont engagés dans la bataille. Mais les combats ont baissé en intensité. "Nous attendons des munitions", a expliqué un commandant.
Dans la province de Damas, de violents bombardements ont visé les villages de Kafr Batna, Jisreen et Yalda -- sièges de groupes rebelles très organisés--, tuant 11 civils.
La brutalité du conflit, qui a fait 34.000 morts en 19 mois selon l'OSDH, a atteint un tel niveau que les manifestations autrefois massives pour appeler au départ de M. Assad sont désormais clairsemées -- mais comme chaque vendredi, des manifestants ont néanmoins défilé.
L'armée a ouvert le feu et a lancé des bombes lacrymogènes sur des manifestants à Hama (centre), a indiqué l'OSDH.
Les craintes d'un débordement régional du conflit syrien ont été ravivées par un attentat meurtrier à Beyrouth, attribué par l'opposition libanaise au régime Assad.
Condamné par Damas comme un acte "terroriste injustifiable", cet attentat fait craindre un retour aux assassinats de personnalités libanaises hostiles au régime syrien, qui avaient frappé le Liban entre 2005 et 2008.
L'artillerie turque a encore riposté de son côté à la chute de deux obus syriens en territoire turc, qui n'ont pas fait de victimes.

AFP
 


20/10/2012
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