Ce sont les révélations stupéfiantes qu'un imam montréalais étale dans un forum de discussion islamique francophone
Des propos venus de l'intérieur de la communauté qui font écho aux allégations du SCRS contre Adil Charkaoui.
L'imam Al-Hayiti, un Montréalais converti à l'islam, prêche dans une mosquée de la rue Jean-Talon. C'est un musulman salafiste, un courant qui prône un retour à un islam strict des origines.
Des espions partout
L'imam soutient avoir eu des discussions houleuses dans le passé avec le Marocain accusé par le Canada d'être un agent dormant du réseau Al-Qaïda.
«Je me souviens encore du jour où [...] Adil vint s'assoeir et se mit à nous dire que puisque nous étions dans un pays de Koufr (mécréance, ignorance), il est permis de prendre les biens des kouffars (mécréants) et de prendre leur femme, que cela faisait partie du Fey (butin de guerre). Je lui répondis que l'islam a interdit le vol [...] Nous tous savions qu'il avait été influencé par les djihadistes.»
L'imam se moque aussi de Charkaoui et de ses amis, qui «voyaient des espions partout» et ne voulaient pas garder leur barbe plus de trois jours.
Changer la société
Lors de leurs premières rencontres, vers le milieu des années 1990, Charkaoui lui aurait dit avoir fait des études supérieures en littérature parce qu'il croyait que l'on pouvait «changer la société par le haut».
Mais il aurait «réalisé que cette méthode n'est pas la bonne».
Adil Charkaoui «cherchait quelque chose et on pouvait le sentir», écrit l'imam. Il a alors fréquenté des djihadistes qui avaient leurs habitudes dans une mosquée du quartier Parc- Extension. Un fait qui n'a jamais été démenti par Charkaoui d'ailleurs.
Cours de karaté
L'imam rappelle que l'intéressé a aussi donné des cours de karaté. «Ils considéraient, lui et ses amis, que c'était un moyen de se préparer pour le djihad. [...] Ils répétaient sans cesse qu'il fallait partir en Afghanistan, tout laisser derrière eux.»
L'imam aurait rompu tout contact avec Adil Charkaoui après une dispute au sujet du roi Fahd d'Arabie saoudite.
«Quand, plus tard, il s'est fait coller un certificat de sécurité, je n'étais pas du tout étonné, écrit-il. Ce qui m'étonne, c'est de voir des groupes de musulmans et de non musulmans prendre sa défense. Il se donne une apparence de victime et pourtant...»
Pas de regrets
L'imam a confirmé au Journal être l'auteur de ces lignes et ne regrette rien: «C'est la vérité. C'est pour que l'on sache qui est qui. Il y a beaucoup de gens (dans la communauté) qui en savent plus que moi sur le sujet et qui ne disent rien.»
Joint par l'intermédiaire de son avocate, Adil Charkaoui n'a pas réagi à ces propos.
http://www.canoe.com/infos/societe/archives/2008/04/20080404-055404.html