Vendredi 11 Février 2011
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11/02/2011 À 00H00
Acharnement
EDITORIAL
«Dégage !» En français, en arabe ou en anglais, c'est le seul message de l'heure. Dans une pathétique intervention, le dictateur momifié d'une Egypte qu'il ne comprend plus a annoncé son intention de rester en place, tel un astre mort de la tyrannie dont nous recevons la lumière cathodique alors qu'il a disparu depuis longtemps. Ce ruisselet de bonnes paroles ne peut pas faire illusion. L'hologramme aux cheveux teints qui s'est adressé hier à la foule en colère encombre inutilement la transition démocratique égyptienne. Certes, il a promis de se soumettre à un processus régulier de dévolution de la souveraineté au peuple, convié à des élections libres en septembre. Il a aussi promis de châtier les responsables de la répression sanglante qui s'est abattue sur des citoyens seulement coupables d'avoir exprimé leur écœurement et leur espoir. Premières victoires de la protestation, donc, qu'on ne saurait sous-estimer, dans la mesure où l'armée, colonne vertébrale du pouvoir en Egypte, l'avait précédé en annonçant qu'elle était prête à entendre l'appel de la rue. Mais le pharaon en stuc qui a parlé hier soir a trop volé, trop trompé et trop réprimé pour prétendre incarner un quelconque avenir. Son acharnement à rester dans ses palais factices alors que ses anciens sujets l'ont rejeté sans appel risque de dramatiser encore l'affrontement et de faire basculer le pays dans la violence. Moubarak s'accroche contre toute raison. Dégage !
Fêtes-Mawlid-célébration : la fête du Mawlid Ennabaoui sera célébrée le 15 février
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«Ordre d'ouverture» de Bouteflika : Les médias publics dans l'embarras
«Ordre d'ouverture» de Bouteflika : Les médias publics dans l'embarras
le 11.02.11 | 03h00
Ouverture, fermeture puis réouverture du champ médiatique ! Les responsables des médias publics ne savent plus où donner de la tête. Le président Bouteflika vient de rappeler qu'aucune loi ou instruction n'interdit aux partis politiques l'accès aux médias publics. El Watan Week-end vous révèle les dernières mesures prises par la télévision et la radio pour se conformer à l'ordre présidentiel.
Télévision
nationale : recherche idées
désespéramment
Au siège de la
télévision ça cogite depuis le 3 février, date la déclaration du Présidet de la
République. Le DG de l'ENTV, M. Eulmi, a instruit les responsables des
différentes chaînes pour lui faire, au plus vite, des propositions. Ils sont
tenus de plancher sur les mesures à prendre pour permettre aux partis politiques
légaux de se faire entendre à l'antenne. «C'est l'affolement général, affirme un
journaliste de la rédaction. La direction est livrée à elle-même, car elle ne
sait pas quoi faire. Elle n'a reçu aucune directive et ne sait comment s'y
prendre.» Pour le moment, la direction navigue à vue et tente de trouver des
solutions au cas par cas. Les directeurs des chaînes doivent trouver des
concepts d'émission à mettre à l'antenne au plus vite et surtout les
journalistes capables de les animer. «Le problème c'est qu'il n'y a pas
les moyens humains pour appliquer ces instructions. Qui a la compétence à l'ENTV
d'animer un débat ou interviewer un homme politique ?», déclare un
cadre de l'entreprise sous couvert de l'anonymat. Pourtant, la télévision avait
planché, comme le révélait El Watan Week-end, sur une émission
politique «Saat hiwar», que devait animer Thouraya Zarfaoui. Cette
émission n'a toujours pas vu le jour car elle attendrait le feu vert du ministre
de la Communication, M. Nacer Mehal. «C'est facile de nous faire porter le
chapeau de censeurs, on est aussi tenus de faire avec les desideratas du
ministre de tutelle, qui nous a demandé de ne pas ouvrir l'antenne aux partis
politiques», révèle une journaliste de la rédaction. Au siège de l'entreprise,
on encaisse mal ce rappel à l'ordre présidentiel qui ternit encore un peu plus
l'image d'une direction accusée d'avoir censuré, de sa propre initiative, sans
que le pouvoir ne lui ait jamais rien demandé et qui doit affronter le courroux
de certains ministres qui portent des accusations graves sur la télévision.
«Certains membres du gouvernement nous accusent d'être à l'origine des troubles
que connaît actuellement le pays à cause des sujets diffusés dans le 20h.» En
attendant le brainstorming prévu dans les prochains jours, la direction de la
télévision prépare activement les festivités du Mawled Ennabaoui ! A
défaut d'idées nouvelles, l'entv tente de colmater les brèches, comme elle peut.
Radio nationale : parlons de la société civile pour éviter de parler de politique
A la radio nationale,
c'est aussi la surchauffe. Les directeurs des trois chaînes ont tenu des
réunions avec les chefs d'édition de l'information, pour leur exposer les
nouvelles directives. Les journalistes sont tenus d'ouvrir l'antenne aux
préoccupations de la société civile et de rendre compte, dorénavant, des
activités de tous les partis politiques légaux couvertes par la très officielle
Agence presse service (APS). «Cette ouverture» permet à la Radio nationale
d'éviter, à moindre frais, les questions de fond qui secouent la vie politique
nationale. L'ENRS compte aussi sur les émissions politiques déjà à l'antenne
pour se conformer au rappel à l'ordre présidentiel. «Ces émissions ont toujours
brossé dans le sens du poil avec la bénédiction des directeurs de chaîne. Quelle
crédibilité peuvent-elles dorénavant avoir dans la pratique du débat politique.
La direction de la radio ne pourra faire l'impasse, à l'avenir, dans un
changement des responsables qui sont pour certains d'entre eux en place depuis
une décennie et qui ont servi avec beaucoup de zèle le pouvoir en place, les
exemples tunisien et égyptien sont là pour le rappeler», affirme un journaliste
de la Radio
nationale.
Salim Mesbah
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