vendredi4-2-2011
Tunisie: couvre-feu de nouveau allégé à partir de samedi
le 04.02.11 | 18h34
Les autorités tunisiennes ont annoncé vendredi soir un allègement du couvre-feu en vigueur depuis le 12 janvier, qui s'appliquera à partir de samedi de minuit et 04H00 locales, a annoncé l'agence officielle TAP.
"En raison de l'amélioration de la sécurite dans le pays, il a été décidé d'alléger le couvre-feu de minuit à 0H400. Cette mesure entrera en vigueur samedi 5 février", indique l'agence.
Le couvre-feu avait déjà été allégé le 26 janvier (22H00-04H00).
Il avait été instauré le 12 janvier entre 20H00 et 04H00, deux jours avant la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, chassé de son pays par une révolte sans précédent réprimée dans le sang.
Des centaines de manifestants avaient cependant bravé ce couvre-feu et campé pendant plusieurs nuits sous les fenêtres du Premier ministre Mohammed Ghannouchi sur la place de la Kasbah de Tunis, pour demander la démission du gouvernement de transition.
Après l'évacuation musclée de la place de la Kasbah, le gouvernement transitoire, débarrassé le 26 janvier des derniers caciques du régime Ben Ali, avait lancé une vaste purge dans la police et les hautes administrations du pays. L'activité économique avait progressivement repris après des semaines de flottement.
Le gouvernement a annoncé jeudi le rétablissement dès lundi prochain de la journée complète de travail dans les administrations et entreprises publiques.
AFP
EN DIRECT: manifestations massives en Egypte
le 03.02.11 | 10h11
21H15 - Couvre-feu allegé - Les autorités égyptiennes réduisent le couvre-feu en vigueur dans les grandes villes d'Egypte, qui sera en vigueur de 19H00 (17H00 GMT) à 06H00 (04H00 GMT), accordant ainsi quatre heures supplémentaires de liberté de mouvement aux habitants, annonce la télévision d'Etat.
21H12 - Pas de révolution islamique - La Maison Blanche condamne l'appel lancé par l'Iran à une révolution islamique en Egypte, estimant que Téhéran n'était pas en droit de faire des commentaires aussi "étonnants" après avoir étouffé une révolte populaire en 2009.
21H05 - Les animaux aussi - L'association de défense des animaux Peta demande à Washington d'évacuer d'Egypte les chiens et chats domestiques en même temps que leurs maîtres qui fuient les heurts dans le pays. Le département d'Etat, qui a déjà évacué 2.400 ressortissants américains, refuse de prendre en charge les animaux et renvoie les propriétaires vers les compagnies aériennes.
21H00 - La position de Paris - Nicolas Sarkozy condamne "toutes les atteintes aux droits de l'homme" en Egypte, notamment celles visant la presse, mais entend laisser aux seuls Egyptiens le choix des moyens de la transition démocratique, explique-t-il lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
20H36 - Téléphone américain - Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, s'est entretenu par téléphone avec son homologue égyptien Mohamed Hussein Tantaoui, annonce le Pentagone.
20H33 - Washington contredit Moubarak - La Maison Blanche déclare que la révolte populaire contre le régime égyptien ne s'arrêtera pas sans réformes "concrètes", rejetant l'argument du président Moubarak selon lequel son départ immédiat plongerait le pays dans le chaos.
20H30 - Revendications - Des manifestants de la place Tahrir accrochent devant un immeuble de neuf étages une bannière géante affichant leurs revendications: départ du président Hosni Moubarak, dissolution du Parlement, mise en place d'un gouvernement de transition, jugements contre "les responsables de la mort des martyrs de la révolution", et "les corrompus qui ont volé les richesses du pays".
20H11 - Nouvelle nuit - Plus de 10.000 personnes sont encore rassemblées place Tahrir où des manifestants préparent leur tente pour passer une nouvelle nuit, dans une ambiance festive sur fond de musique et de chansons égyptiennes. Des slogans fusent encore: "qu'il parte Hosni Moubarak" ou "va-t-en, va-t-en" .
20H03 - Journalistes - Le ministère de l'Information qualifie de "fausses" les affirmations selon lesquelles les autorités égyptiennes téléguident les attaques contre les journalistes étrangers. "Les actes de violence contre les journalistes ou quiconque sont inacceptables. Les médias internationaux ont été et sont toujours les bienvenus en Egypte" déclare-t-il dans un communiqué. Selon Reporters sans frontières, depuis le début des violences, 60 journalistes ont été agressés ou attaqués et 57 détenus ou kidnappés.
19H52 - El Baradeï est prêt - "Je n'ai pas d'objection à me porter candidat à la présidence si le peuple me le demande", déclare l'opposant égyptien et Prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei à la chaîne Al-Jazira . "Ma première priorité actuellement est une transition vers un régime démocratique en Egypte", ajoute-t-il.
19H44 - Pas de transfert du pouvoir - Le premier ministre Ahmed Chafic exclut que Hosni Moubarak transfère son pouvoir au vice-président Omar Souleimane, dans une interview à la chaîne Al-Arabiya.
18H50 - A Paris - Quelques centaines d'Egyptiens vivant en France se sont rassemblés dans le calme à proximité de l'ambassade d'Egypte à Paris pour réclamer "le départ immédiat" de Hosni Moubarak. Dans la matinée, des militants de l'organisation Reporters sans Frontières (RSF) avaient manifesté au même endroit aux cris de "Ici on tue l'info", pour protester contre les violences faites aux journalistes étrangers en Egypte.
18H31 - Au Liban - Plusieurs centaines de partisans de groupes islamistes et de militants de gauche ont manifesté vendredi à Beyrouth et dans le nord du Liban en soutien au mouvement de contestation en Egypte et contre le "tyran" Hosni Moubarak.
18H20 - Paix armée - Quand un cortège de partisans de Moubarak arrive dans une rue adjacente à la place Tahrir, c'est le branle-bas de combat, mais le face-à-face ne dégénère pas. Les pierres restent dans les mains, on s'affronte à coup de slogans.
18H18 - Chanteur - "Je chante ici depuis cinq jours. J'ai peur, j'ai été blessé par une pierre, mais je dois être ici. Quand je chante, cela les rend heureux, et moi aussi", explique, place Tahrir, Rami Essam, casquette noire sur le front et guitare dans le dos.
18H13 - Plaisir - Mohamed al-Awaa, un islamiste modéré, fait rugir de plaisir la foule rassemblée place Tahrir en lançant, au micro d'une mauvaise sono: "Nous attendons ce moment depuis trente ans, cela fait trente ans que je rêve de voir autant de monde sur cette place et le changement arriver !"
17H53 - Quatre Français disparus - La France est sans nouvelles en Egypte de trois journalistes et d'un chercheur, annonce la chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, qui a appelé à ce sujet son homologue égyptien Ahmed Aboul Gheit. Selon des sources diplomatiques, deux des trois journalistes sont employés par une agence de presse, Magneto Presse, travaillant pour la chaîne de télévision Canal+, et le troisième relève de la chaîne Arte. Le chercheur est membre de l'organisation Amnesty International.
17H49 - Organiser un scrutin - Le ministre français de la Défense, Alain Juppé, souhaite que l'Egypte puisse organiser "des élections libres le plus rapidement possible". Il indique qu'il n'a "pas de contacts particuliers" avec le ministère égyptien de la Défense dans la situation actuelle, les contacts s'établissant "au niveau du ministère des Affaires étrangères".
16H52 - Manifestant conciliant - "Si Moubarak cède ses pouvoirs au vice-président Souleimane, je cesse de manifester", dit à l'AFP Hatem, un ingénieur de 29 ans, qui manifeste place Al-Tahrir .
Recherche d'une issue
16H50 - Moubarak sans pouvoirs ? - Pour le politologue Dia Rachwane, du centre d'études Al-Ahram, il existe une issue constitutionnelle pour Moubarak. "L'article 139 stipule que le président délègue tous ses pouvoirs au vice-président et termine son mandat à la tête de l'Etat, mais sans gouverner." "Comme dans une monarchie constitutionnelle, son rôle devient honorifique", explique-t-il à l'AFP.
16H32 - Souci allemand - "Nous ne pouvons pas courir le risque de laisser croire que nous soutenons des dictatures", déclare le ministre allemand de la Défense, Karl-Théodor zu Guttenberg, tout en affirmant très bien comprendre les préoccupations de pays voisins dans la région, et "notamment d'Israël".
15H55 - Espoir onusien - "Je souhaite sincèrement que la manifestation d'aujourd'hui ne donne pas lieu à la violence. Nous avons vu trop de violence et de sang", déclare le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à Berlin. "Il est temps d'entamer un processus de transition pacifique et ordonnée menant à des élections libres et honnêtes", ajoute-t-il.
15H46 - Sanction - L'ex-ministre égyptien du Commerce et de l'Industrie Mohamed Rachid Mohamed se voit interdire de quitter le pays et ses comptes bancaires sont gelés, annonce l'agence de presse officielle Mena.
15H42 - Appel du Sommet européen - Les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne demandent que la transition démocratique en Egypte commence "maintenant", dans une déclaration commune adoptée lors d'un sommet à Bruxelles.
15H35 - La Syrie n'embraye pas - Un appel lancé sur internet à manifester en Syrie contre la "monocratie, la corruption et la tyrannie" n'est pas suivi. Tout est absolument calme, notamment près des mosquées à la fin de la prière du vendredi à Damas. Les membres des services de sécurité sont, eux, plus nombreux qu'à l'habitude dans les rues principales.
14H45 - "Intifada mondiale". Devant la mosquée d'Istanbul, un millier de personnes ont soutenu les manifestants égyptiens aux cris de "Vive l'intifada mondiale". "Le pharaon est en train d'être renversé. Que cela serve de leçon à tous les leaders du monde musulman qui soutiennent Israël (...)", a lancé Bülent Yildirim, président de l'IHH. Cette association islamiste avait affrété en mai un navire d'aide pour Gaza qui avait été pris d'assaut par l'armée israélienne.
14H30 - Star diplomatique - Amr Moussa, le chef de la Ligue arabe s'est rendu sur la place Tahrir pour aider à "l'apaisement", selon son bureau. Très populaire en Egypte, il n'a pas exclu de se présenter à la succession de Moubarak.
14H27 - Hors du Caire - Plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestent aussi à Alexandrie, deuxième ville du pays. Des manifestations réunissent -selon les services de sécurité- 20.000 personnes à Mahalla , 5.000 à Assiout, des dizaines de milliers à Louxor, 10.000 à Menoufiya, des dizaines de milliers à Mansoura et 5.000 à Suez.
14H20 - Inversion - A Sanaa, au Yémen, ce sont les partisans du régime et des membres des forces de sécurité qui occupent la place centrale, elle aussi appelée Tahrir (Libération), comme au Caire. Ils ont pris mercredi le contrôle des lieux, pour en priver l'opposition. Des dizaines de milliers d'opposants délogés ont manifesté jeudi, près de l'Université.
Journalistes menacés
14H07 - Attaque contre Al-Jazira - La chaîne de télévision qatarie annonce que son bureau au Caire a été attaqué par des inconnus qui "ont détruit ses équipements". La chaîne, très influente dans le monde arabe, est dans le collimateur du pouvoir qui avait ordonné dimanche son interdiction.
13H40 - "Continuez à couvrir!" - La journaliste canadienne Lisa Laflamme de la CTV raconte sur Twitter que les manifestants de la place Tahrir "nous supplient de continuer à couvrir l'histoire et de ne pas être intimidés par les voyous pro-Moubarak". De nombreux journalistes étrangers ont été interpellés, molestés ou menacés par les partisans du régime qui les accusent de vouloir déstabiliser le pays.
13H29 - "Condamnés à tomber" - Le changement est en "cours en Egypte comme il est venu en Tunisie", déclare la haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay. "Les régimes qui privent leur population de leurs droits fondamentaux et reposent sur un appareil sécuritaire impitoyable pour imposer leur volonté, sont condamnés à tomber sur le long terme".
13H16 - Manif en Jordanie - Un millier de personnes manifestent à Amman à l'appel des islamistes pour exiger des réformes dans le royaume, soutenir le "grand peuple égyptien" et "saluer la chute du dictateur qui aura lieu bientôt". Inquiet d'une contagion, le roi Abdallah II a limogé mardi son Premier ministre pour calmer la rue.
13H10 - Berlusconi et "l'homme sage" - Le chef du gouvernement italien plaide pour "une transition démocratique sans rupture" avec le président Hosni Moubarak. Il qualifie"d'homme sage" le raïs, au pouvoir depuis 29 ans.
12H45 - Tractations secrètes? - Selon le New York Times, les Etats-Unis examinent avec des responsables égyptiens les modalités du départ immédiat de M. Moubarak et du transfert du pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par le vice-président Omar Souleimane.
12H35 - Dans le calme - Les partisans du président Moubarak, à l'origine des violents affrontements ces deux derniers jours, ne sont pas visibles place Tahrir. Ils sont regroupés plus loin, dans le quartier de Mohandisseen. L'armée a déployé des dizaines de véhicules pour créer une zone tampon autour de la place.
12H00 - Foule - Le nombre des manifestants anti-Moubarak augmente: ils sont désormais plusieurs dizaines de milliers sur la place Tahrir. "Nous sommes nés libres et allons vivre libres... Je vous demande de patienter jusqu'à la victoire", a lancé l'imam qui a conduit la prière, Khaled al-Marakbi. Cet imam a pleuré pendant la prière aux morts, comme de nombreux fidèles.
11H45 - Clameur - Des milliers de manifestants prient place Tahrir. Soudain, comme une explosion, un cri monte de la foule: "A bas Hosni Moubarak!", raconte un photographe de l'AFP, Marco Longari, sur le toit d'un hôtel surplombant la place.
11H30 - Frères musulmans - Sur la chaîne Al-Jazira, le guide des Frères musulmans, Mohamed Badie se dit prêt au dialogue avec le vice-président Omar Souleimane. Mais après le départ de Moubarak, "cet injuste, ce corrompu et ce tyran". C'est la première réaction publique du guide de la première force d'opposition depuis le début de la révolte.
11H11 - LE GUIDE IRANIEN KHAMENEI APPELLE A UN REGIME ISLAMIQUE EN EGYPTE - Il a estimé lors de la prière du vendredi à l'université de Téhéran.que les pays arabes étaient en train de suivre "le modèle iranien" qui a abouti à la révolution islamique de 1979.
10H54 - Textos contraints - Mobinil, filiale égyptienne de France Télécom (Orange), a été "contrainte d'envoyer des messages à ses clients", mais l'armée y était "clairement identifiée" comme émetteur, selon un porte-parole du groupe. Hier, le Britannique Vodafone avait déploré avoir été obligé de diffuser des textos officiels, sans qu'ils soient clairement attribués au gouvernement.
Manifestants
10H42 - "Apprendre la démocratie" - Des milliers de personnes attendent de passer un barrage militaire pour accéder au lieu des manifestations. "Je n'ai pas peur d'être là avec mon fils, je sais que c'est très sûr à l'intérieur" de la place Tahrir, explique Inji, 34 ans, venue avec son fils Abdallah, 11 ans. "Je veux lui apprendre la démocratie, c'est maintenant ou jamais".
10H35 - "Valet" - A Téhéran, le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, traite le président Hosni Moubarak de "valet des sionistes et des Etats-Unis". L'Egypte a "été pendant 30 ans aux mains de quelqu'un qui a été l'ennemi de la liberté (...) le valet des sionistes".
10H15 - A Bruxelles - Le Premier ministre David Cameron juge les premiers pas vers la transition insuffisants. La chancelière Angela Merkel demande au pouvoir de garantir que les manifestations seront "libres et pacifiques". Un sommet européen se tient à Bruxelles et la situation en Egypte y sera largement évoquée.
10H10 - Afflux - Des centaines de militants continuent d'affluer sur la place. L'armée les laisse pénétrer après contrôle par petits groupes. "Ils veulent qu'on se fatigue", explique Hatem, un ingénieur de 29 ans, en évoquant le pouvoir.
10H05 - Inspection - Le ministre de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui s'est rendu place Tahrir, annonce la télévision publique. Il "inspecte la situation".
09H45 - Succession - Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, n'a pas exclu de briguer la succession du président Moubarak, tout en estimant que ce dernier devrait rester au pouvoir "jusqu'à fin août", terme de son mandat.
09H40 - "Réveil islamique" - Les révoltes en Tunisie et en Egypte constituent un "signe du réveil islamique" dans le monde, a affirmé le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, à la prière du vendredi à l'université de Téhéran.
09H28 - Quinze heures d'interrogatoire - Les membres de l'équipe de TF1 arrêtés jeudi matin au Caire ont été libérés "au milieu de la nuit". Ils "vont bien physiquement" après avoir vécu "quinze heures d'interrogatoires", indique TF1.
09H10 - Barricades - Sur la place Tahrir, au centre du Caire, épicentre du mouvement de révolte, des centaines de manifestants anti-Moubarak se regroupent. Certains renforcent les barricades de fortune érigées pour protéger la place des attaques des militants pro-régime, raconte le photographe de l'AFP Patrick Baz. Après dix jours d'occupation, les lieux deviennent de plus en plus insalubres.
EN DIRECT - Cette journée, celle de la grande prière pour les fidèles musulmans, pourrait être cruciale en Egypte. De nouvelles manifestations sont prévues à l'appel du mouvement de contestation qui espère en faire la "journée du départ" du président Hosni Moubarak, après 10 jours de protestations et de violences meurtrières sans précédent. L'armée a réaffirmé qu'elle n'ouvrirait pas le feu contre les manifestants. M. Moubarak refuse de démissionner en disant craindre "le chaos" s'il partait avant la fin de son mandat en septembre dans un entretien avec CNN.
AFP
Sud de l'Algérie: Italienne enlevée, premier rapt d'Occidental depuis 2003
le 04.02.11 | 12h23
Une touriste italienne a été enlevée dans le sud de l'Algérie: il s'agit du premier Occidental à être kidnappé depuis 2003 dans cette zone algérienne du Sahel, une vaste bande désertique à cheval sur plusieurs pays devenue le fief des combattants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique.
L'Italienne, âgée de 56 ans, dont l'identité n'a pas été révélée, a été enlevée mercredi, selon des sources sécuritaires algériennes.
Le rapt a eu lieu "à 18H30 au sud de la ville de Djanet, à 90 km de la frontière avec le Niger", a précisé le ministère italien des Affaires étrangères, citant la gendarmerie algérienne.
Elle se trouvait "en compagnie de trois Algériens faisant une excursion organisée par une agence de voyages", selon la même source qui a ajouté que les accompagnateurs auraient été libérés.
Les ravisseurs, "quatorze hommes, circulaient à bord de deux Toyota station", ont indiqué des sources sécuritaires à l'AFP.
Selon l'agence algérienne APS, ils ont autorisé leur otage à avertir avec leur téléphone cellulaire le patron de l’agence de voyages organisateur du périple. Il a aussitôt donné l'alerte.
L'armée, lancée à leur poursuite, n'a pas retrouvé leur trace, selon ces sources sécuritaires. Ils "sont probablement sortis du territoire national", ont-elles ajouté.
Rome a prié Alger de préserver la vie de sa ressortissante.
"Il a été demandé aux interlocuteurs algériens compétents de ne pas prendre d'initiatives qui (...) puissent mettre en danger la sécurité de la citoyenne italienne", ont déclaré les Affaires étrangères.
Le ministère italien a précisé que "comme dans toutes les affaires d'enlèvement de citoyens italiens, (il) gardera la réserve nécessaire sur cette affaire afin de ne pas interférer avec les activités de recherche".
En 2003, entre la mi-février et la mi-mars, 32 touristes européens voyageant en plusieurs groupes avaient été enlevés par des combattants islamistes dans le Sahara algérien qui couvre plus de 2 millions de km2. Les derniers avaient été libérés dans le nord du Mali en août de la même année.
Le Sahel, à cheval sur les territoires du Mali, Algérie, Mauritanie et Niger, est devenu le fief des islamistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a revendiqué plusieurs enlèvements d'Occidentaux dans les pays voisins de l'Algérie depuis plusieurs années.
L'Espagne a par ailleurs fait évacuer d'urgence deux de ses ressortissants du nord du Mali, frontalier de l'Algérie, leur évitant "un grand risque" d'enlèvement, avaient indiqué jeudi des sources humanitaire et administrative au Mali.
Le 7 janvier, Aqmi a enlevé en plein centre de Niamey deux jeunes Français, tués le lendemain lors d'une opération de sauvetage franco-nigérienne en territoire malien.
L'organisation, qui a ses bases dans le nord du Mali, retient depuis la mi-septembre en otage cinq Français et deux Africains, capturés au Niger. D'abord transférés au Mali, ils auraient été emmenés récemment hors de ce pays par leurs ravisseurs.
Fin septembre, après cet enlèvement, l'Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Mali ont créé un centre commun de renseignements à Alger dans la foulée de la création d'un comité d'état-major opérationnel conjoint à Tamanrasset (sud algérien).
Mais aucune information n'a jamais été publiée sur les activités de ce groupement militaire sahélien.
AFP
Bouteflika va lever l’état d’urgence
le 04.02.11 | 03h00
Après un très long silence, le président Abdelaziz Bouteflika a annoncé hier que la levée de l’état d’urgence, en vigueur depuis 1992, interviendra «dans un très proche avenir», mais il rappelle que les marches sont toujours interdites à Alger.
Un mur de la peur psychologique vient de tomber, mais «il ne s’agit que d’une première victoire», comme le souligne le député Ali Brahmi. «Pour mettre un terme à toute polémique infondée sur cette question, je charge le gouvernement à s’atteler, sans délais, à l’élaboration de textes appropriés qui permettront à l’Etat de poursuivre la lutte antiterroriste jusqu’à son aboutissement, avec la même efficacité et toujours dans le cadre de la loi», a déclaré, selon l’APS, le chef de l’Etat lors d’un Conseil des ministres. Notons que le Président défend la légalité de l’état d’urgence jusqu’au bout en évoquant la «polémique infondée», alors qu’il s’agit d’une procédure jugée illégale et même anticonstitutionnelle.
Selon le Président, l’état d’urgence a été instauré «pour les seuls besoins de la lutte antiterroriste, et c’est cette raison uniquement qui en a dicté le maintien sur une base légale», l’état d’urgence «n’a, à aucun moment, entravé une activité politique pluraliste des plus riches, ni contrarié le déroulement de campagnes électorales intenses, de l’avis même des observateurs qui les ont suivies». Le Président a précisé, alors que les ONG ont annoncé leur intention d’organiser une marche le 12 février, que s’agissant de l’organisation des marches, et «hormis la wilaya d’Alger, rien ne l’entrave dans toutes les autres wilayas, pour autant que les demandes et les conditions exigées par la loi soient réunies». «Certes, la capitale fait exception dans ce domaine pour des raisons d’ordre public bien connues, et certainement pas pour y empêcher une quelconque expression», a déclaré le chef de l’Etat sans préciser ces fameuses «raisons d’ordre public».
Magnanime, le Président Bouteflika a invité la société civile à s’exprimer… dans les espaces clos : «Au demeurant, Alger compte plusieurs salles publiques de capacités diverses, qui sont gracieusement disponibles pour tout parti ou association en faisant légalement la demande, en vue d’y faire entendre son point de vue», a rappelé le président de la République. Plusieurs rencontres – autour des droits des femmes, de la Charte pour la paix et la réconciliation ou autres – ont été interdites par la wilaya d’Alger. Sans justificatif. Notons enfin l’incroyable désaveu au vice-Premier ministre, Yazid Zerhouni, qui, interpellé mercredi au sujet de l’éventuelle levée de l’état d’urgence, a rétorqué que «ce n’est pas actuellement à l’étude» !
Adlène Meddi
La pression internationale s'intensifie sur Moubarak, au 11e jour de révolte
Les pressions internationales en faveur de changements politiques en Egypte se sont intensifié vendredi, journée marquée par de nouvelles manifestations massives dans tout le pays contre le président Hosni Moubarak. La Maison Blanche a affirmé que la révolte populaire, lancée le 25 janvier, ne s'arrêterait pas sans réformes "concrètes", rejetant l'argument du président Moubarak selon lequel son départ immédiat plongerait le pays dans le chaos. Vendredi 04 février 2011, 21h59 "J'exclus que la proposition de transfert soit acceptée", a déclaré Ahmad Chafic lors d'un entretien avec la chaîne Al-Arabiya. Alors que des centaines de milliers d'Egyptiens sont descendus dans les rues pour ce "vendredi du départ", les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne ont demandé de leur côté que la transition démocratique commence "maintenant".
Ils ont menacé à demi-mot de revoir leur aide économique à l'Egypte si les violations des libertés publiques se poursuivaient, dans une déclaration commune adoptée lors d'un sommet à Bruxelles. Le ministre français de la Défense Alain Juppé a souhaité, lui, que l'Egypte puisse organiser "des élections libres le plus rapidement possible". L'opposant égyptien et Prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei a indiqué à la chaîne Al-Jazira qu'il n'avait "pas d'objection" à se porter candidat si le peuple lui demandait. "Ma première priorité actuellement est une transition vers un régime démocratique en Egypte", a-t-il dit. Dans la soirée, place Tahrir (Libération) dans le centre du Caire, plus de 10.000 personnes étaient rassemblées et des manifestants préparaient leur tente pour y passer une nouvelle nuit. Sur une banderole géante, ils avaient affiché leurs revendications, qui incluent le départ de Hosni Moubarak, la dissolution du Parlement et la mise en place d'un gouvernement de transition. Certains chantaient dans une ambiance festive, d'autres scandaient des slogans réclamant le départ du président égyptien: "Vas-t-en, vas-t-en". Dans la matinée, la place, épicentre de la contestation, était noire de monde. La mobilisation s'est déroulée dans le calme contrairement à mercredi et jeudi, où de violents affrontements entre pro et anti-Moubarak avaient fait huit morts et 915 blessés selon le ministère de la Santé.
Pour éviter de tels incidents, l'armée avait déployé vendredi des dizaines de véhicules pour créer une zone tampon. Nombreux étaient ceux à avoir également répondu à l'appel à la mobilisation en province, notamment à Alexandrie et Menoufiya (nord), à Mahalla et Mansoura (delta du Nil), à Suez (est), à Assiout (centre) et Louxor (sud). Le mouvement de contestation avait appelé à une mobilisation générale et espérait réunir un million de personnes dans le pays, au 11e jour d'une révolte qui a fait au moins 300 morts selon un bilan de l'ONU non confirmé par d'autres sources. Le ministère de la Santé a fait état de 5.000 blessés depuis le 28 janvier. Star diplomatique du monde arabe, le chef de la Ligue arabe Amr Moussa, très populaire dans son pays, s'est rendu sur la place Tahrir pour aider à "l'apaisement", selon son bureau. Il n'a pas exclu de se présenter à la succession de M. Moubarak, qui a dit ne pas vouloir briguer un sixième mandat après 30 ans au pouvoir. Le ministre de la Défense, Mohamed Hussein Tantaoui, est également allé dans la matinée sur la place pour évaluer la situation, la première visite d'un haut responsable du régime depuis le début de la contestation. "L'homme vous a dit qu'il n'allait pas se représenter", a-t-il lancé à la foule à propos de M. Moubarak. "Si nous arrêtons (le mouvement), la vengeance va être terrifiante", a réagi un manifestant, Khaled Abdallah. Dans une interview à la chaîne de télévision américaine ABC, M. Moubarak a dit qu'il "en avait assez d'être président" mais qu'il ne pouvait quitter son poste "de peur que le pays ne sombre dans le chaos", a rapporté la journaliste Christiane Amanpour. Le guide suprême des Frères musulmans, principale force d'opposition, Mohammed Badie, a déclaré être prêt au dialogue avec le vice-président Omar Souleimane, mais uniquement après le départ de M. Moubarak. Et il s'est dit favorable à une "période transitoire que dirigera le vice-président". De son côté, le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, dont le pays est en froid avec Le Caire en raison de son traité de paix avec Israël, a appelé à un régime islamique en Egypte. Alors que des dizaines de journalistes étrangers ont été battus, interpellés ou intimidés mercredi et jeudi, la chaîne qatarie Al-Jazira a annoncé que son bureau du Caire avait été saccagé par des inconnus et la France a indiqué être sans nouvelles de trois reporters et d'un chercheur. Les médias polonais et finlandais ont rapatrié leurs équipes d'Egypte. Le ministère égyptien de l'Information a indiqué que les affirmations selon lesquelles les autorités égyptiennes téléguidaient les attaques contre les journalistes étrangers étaient "fausses", qualifiant d'"inacceptables" ces violences. |
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