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Zone industrielle de Rouïba : Les syndicalistes marcheront le 26 décembre à Alger

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LA COLÈRE DES TRAVAILLEURS S'AMPLIFIE À LA ZONE INDUSTRIELLE DE ROUIBA

Les agents de sécurité ouvrent le bal de la contestation
Le temps d'Algérie
La zone industrielle de Rouiba, à l'est d'Alger, renoue de nouveau avec le mouvement de la protestation actionnée par des travailleurs qui se disent lésés ...

 LA COLÈRE DES TRAVAILLEURS S'AMPLIFIE À LA ZONE INDUSTRIELLE DE ROUIBA Version imprimable
21-12-2011

Les agents de sécurité ouvrent le bal de la contestation

La zone industrielle de Rouiba, à l'est d'Alger, renoue de nouveau avec le mouvement de la protestation actionnée par des travailleurs qui se disent lésés dans leurs droits tout en dénonçant des conditions de travail, de leurs avis, déplorables auxquelles s'ajoutent des «pratiques d'autorité de leurs supérieurs hiérarchiques».

La colère semble gagner l’esprit des travailleurs déterminés à en découdre avec leurs directions respectives jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications. 

En attendant la grande «démonstration de force» prévue pour lundi prochain, où l'on annonce une marche de protestation à laquelle a appelé la section syndicale de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), ce sont les agents de sécurité qui ont ouvert le bal de la contestation en organisant hier matin un sit-in devant le siège de la SNVI. 

L'initiative a drainé la participation de près de 300 agents de sécurité, tous employés de la société Sogiss qui a vu le jour en 1995 et ayant pour principale mission de sécuriser le site de la zone industrielle de Rouiba. Medrar Smaïl, un des initiateurs du sit-in d'hier, a fait part du ras-le-bol des employés de la Sogiss vis-à-vis notamment des «pratiques autoritaires» et de la «hogra» qu'ils subissent «de la part du premier responsable de cette entreprise de gardiennage», Lazli Hocine. 

C'est la raison pour laquelle les agents de sécurité ont inscrit dans leur plate-forme de revendications la nécessité de se doter d'une section syndicale à même de défendre leurs droits et «de mettre un terme aux intimidations de la direction de la Sogiss», enchaîne notre interlocuteur. Il ajoute que «l'institution d'une section syndicale a fait l'objet d'une pétition distribuée aux travailleurs et déjà approuvée par 500 signatures». 

Autre revendication des employés de la Sogiss, elle a trait à la hausse des salaires dont la fourchette ne dépasse pas 16 000 DA, ainsi que l'octroi de différentes primes, notamment celles dites «médaille de mérite» d'un montant de 10 000 DA au bénéfice des employés qui ont cumulé dix ans d'ancienneté. 

«Nous travaillons dans des conditions des plus précaires en contre-partie d'un salaire de misère. Ici, la plupart des employés sont des pères de famille avec plusieurs enfants à charge. 

Pensez-vous qu'un salaire de 16 000 DA est à même de leur permettre de mener une vie décente ?», nous a indiqué sur un ton de colère un des travailleurs de la Sogiss rencontré, hier, sur le site de la zone industrielle. «Nous réclamons aussi le départ du directeur Hocine Lazli qui a érigé des fortunes sur le dos des travailleurs sans que la situation socioprofessionnelle de ces derniers ne fasse l'objet de la moindre amélioration», 

renchérit son collègue sous le sceau de l'anonymat par crainte, dit-il, de représailles de la part de la direction. A ce titre, ce travailleur a tenu à dénoncer que «le recours aux sanctions sous forme de mise à pied ou même de licenciement est l'une des pratiques à laquelle la direction de la Sogiss recourt régulièrement».

Le sit-in des agents de sécurité reconduit ce matin 
Déterminés à croiser le fer avec leurs directions respectives, les agents de  sécurité de la société Sogiss décident de reconduire le sit-in de protestation, tenu hier sur le site de la zone industrielle. 

«La même manifestation d'hier sera organisée aujourd'hui avec la participation d'un nombre encore plus important de travailleurs concernés», a-t-on appris. Certaines sources nous ont indiqué, hier, que les employés de la SNVI observeront, eux aussi, un arrêt de travail pour aujourd'hui. Nous avons tenté vainement de confirmer où d'infirmer cette informations auprès de la section syndicale de l'entreprise. Dans l'après-midi d'hier, la même section a énuméré, dans un communiqué rendu public,

 les différentes raisons qui l'on amenée à décider d'une marche de protestation pour lundi prochain. Il est question, entre autres, de «la mauvaise gestion à tous les niveaux de l'entreprise, le manque de transparence concernant le dossier du partenariat,

la mauvaise volonté clairement affichée par la direction générale lors des négociations relatives aux modalités d'attribution de la médaille de mérite et le rappel des responsables mis à la retraite en violation de la réglementation en vigueur», peut-on lire dans le même document.

K. A.

 http://www.letempsdz.com/content/view/67715/1/

 




Zone industrielle de Rouïba : Les syndicalistes marcheront le 26 décembre à Alger

 

             
Mardi 20 décembre à 14:47

 

 

Zone industrielle de Rouïba : Les syndicalistes marcheront le 26 dédembre à Alger


La tension monte depuis quelques jours à la zone industrielle de Rouïba. Les syndicalistes, représentant notamment les travailleurs du complexe des véhicules industriels de la SNVI, dénoncent de la manière la plus forte les atteintes à l’exercice syndical et les agressions répétées à l’endroit des travailleurs.

 

Face au silence sourd des autorités, dont le ministère du Travail, à leur nombreuses requêtes et doléances, les syndicalistes décident de passer à l’action. Ainsi, ils marcheront le 26 décembre vers le ministère du Travail et celui de l’Industrie, à Alger.

Cette action sera accompagnée d’un rassemblement au niveau de la Centrale syndicale afin d’attirer davantage l’attention de la direction générale de l’UGTA et des autres institutions de l’Etat sur la situation en dégradation continue dans la zone industrielle.

 

La décision de marcher vers le ministère de l’Industrie est motivée par le silence du premier responsable de ce département ministériel sur les abus commis dans la zone industrielle et pour ” corriger ” les informations erronées qui lui sont fournies par les responsables des SGP et certains directeurs généraux d’entreprise.

 

Parmi les abus dénoncés par les syndicalistes, les licenciements arbitraires, la violation du code du travail et des lois régissant les relations professionnelles, le harcèlement moral des employés et des syndicalistes.

 

Ils contestent également le recours de certaines entreprises à des retraités, tandis que des milliers de jeunes diplômés peinent à trouver un emploi. Pourtant, la loi 83-12 fixe l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans. A cela s’ajoutent les instructions du Premier ministre Ahmed Ouyahia en vue de favoriser le recrutement de jeunes cadres et diplômés.

 


 
 

 

Zone industrielle de Rouiba

Le ras-le-bol des syndicalistes

le 20.12.11 | 01h00

 
 

La contestation gagne les rangs des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba. Hier, les cadres syndicaux ont décidé d’un rassemblement de protestation pour lundi prochain à la centrale syndicale et une marche des travailleurs vers les ministères du Travail et de l’Industrie. La salle de réunion de l’union locale de Rouiba s’est avérée trop exiguë pour contenir les nombreux représentants syndicaux affiliés à l’UGTA et qui exercent dans la zone industrielle.

Le trop-plein de colère transparaît à travers le débat assez houleux qui a caractérisé l’assemblée générale, et ce, durant plus de trois heures. Les interventions de la majorité des syndicalistes vont dans le même sens : «La nécessité d’aller vers l’occupation de la rue» non pas pour obtenir des augmentations salariales, comme il est de coutume, mais tout simplement pour «faire appliquer les lois de la République». «Nos problèmes n’ont aucun lien avec les salaires. Nous constatons qu’il y a un Etat dans un Etat, où des gestionnaires appliquent les lois comme ils veulent et selon leur humeur. La loi 90-14, qui consacre le droit syndical, est violée tous les jours à travers les centaines de sanctions, de licenciement de cadres et les poursuites judiciaires à l’encontre des cadres syndicaux. Nos problèmes ne sont pas uniquement avec les entreprises publiques, mais également avec le secteur privé, dont beaucoup de boites refusent à leurs salariés de créer une section syndicale. Ils nous parlent des 20% du personnel, nous leur disons, les 20% ne sont pas exigés pour créer un syndicat, mais pour être désigné porte-parole d’un collectif. Depuis juillet dernier, nous n’avons pas cessé de dénoncer ces violations, nous constatons qu’il y a des parties qui veulent le pourrissement.

Elles veulent enflammer la région en provoquant l’explosion», a déclaré, d’un ton coléreux, Mokdad Messaoudi, secrétaire général de l’union locale de Rouiba, qui englobe, faut-il le rappeler, 80 sections syndicales de la zone industrielle. Dans la salle des voix fusent : «Nous avons tenté de créer une section syndicale, mais l’administration nous a refusé la salle. Nous nous sommes réunis dans cette salle un vendredi. Résultat : 37 travailleurs ont été licenciés en plus des membres de la section sans aucun document officiel. Ils ont été chassés de l’entreprise. Tous sont poursuivis en justice et doivent comparaître le 27 décembre devant le tribunal pour grève illégale», dénonce le secrétaire général de la section syndicale de la société privée Decorex. Un autre syndicaliste s’offusque contre «l’inertie» de l’inspection du Travail face aux violations de la loi régissant les relations de travail. «De nombreuses sociétés privées refusent d’installer le comité de participation qui est une obligation légale, pour éviter la gestion des œuvres sociales par le syndicat et donc tout droit de regard des salariés. Nous avons constaté que bon nombre de sociétés étrangères ne respectent pas les lois algériennes en dépit de toutes les facilitations fiscales qui leur sont accordées. Allons-nous continuer à nous taire ?», interroge Messaoudi. Toute la salle lui répond : «Jamais. Arrêtons les discours et sortons dans la rue. Si l’UGTA ne nous suit pas, nous irons vers d’autres organisations. Nous sommes prêts pour une désobéissance syndicale.»

Et Messaoudi de rétorquer : «La répression engendre l’explosion sociale. Nous sommes avec vous jusqu’au bout, même s’il faut marcher dans la capitale.» Il exprime sa colère contre le recours «aux retraités pour diriger les entreprises», arguant du fait que «beaucoup avaient pris des primes de départ et tous les avantages liés à leur retraite, puis ont continué à exercer en tant que dirigeants à la tête des entreprises, alors que leur âge dépasse largement les 65 ans».  «Il n’y a qu’en Algérie où le salaire est moins important que la retraite d’un PDG, alors que des jeunes diplômés peinent à trouver un emploi. Pourtant la loi 83-12 limite l’âge de la retraite à 60 ans, et les instructions du Premier ministre insistent sur ce volet, mais certains cadres dirigeants les foulent aux pieds. Tous les problèmes syndicaux nous viennent de ces patrons retraités, mais également des SGP qui les protègent», souligne Messaoudi. Abondant dans le même sens, le secrétaire de la section syndicale de l’entreprise publique ERC met en garde contre les conséquences de la cascade de licenciements qui a touché, selon lui, 123 salariés et syndicalistes, sans compter le nombre important de sanctions liées à l’exercice du droit syndical. «Toutes nos démarches pour lever ces décisions se sont avérées vaines du fait du soutien du SGP au PDG, un retraité qui vient de voir son mandat prolongé de six ans», dit-il.

Son confrère, SG de la section syndicale de Cogis, (privée), dénonce le refus opposé par ses patrons à la création d’un syndicat, alors qu’il a eu le consentement de 1400 employés sur les 1600. «Toutes les revendications des intervenants restent liées à l’application de la loi sur l’exercice syndicale. En conclusion, Messaoudi propose à l’assistance un délai de 5 jours aux autorités afin qu’elles prennent les décisions nécessaires. D’ici là, un rassemblement des cadres syndicaux avec une partie des travailleurs de la zone industrielle aura lieu lundi prochain, à la veille du procès de nos 27 camarades, au niveau de la centrale, à Alger. De là, nous marcherons jusqu’aux ministères du Travail et de l’Industrie pour les interpeller sur la situation. Nous voulons la cessation immédiate de toutes les sanctions, l’annulation de tous les licenciements et le respect des libertés syndicales.

Les lois ne se négocient pas. Elles s’appliquent. Présent en tant que secrétaire général de l’union d’Alger, Salah Djenouhat lance deux appels. L’un à l’assistance, la sensibilisant sur les conséquences négatives des actions de la rue», et l’autre en direction des employeurs, les exhortant «à respecter leurs engagements» et les droits des travailleurs. L’inspecteur général du ministère du Travail trouve, quant à lui, des difficultés à se faire entendre lorsqu’il tente d’expliquer que les inspecteurs de son département sont des alliés des travailleurs. «C’est en théorie, mais en pratique, ils ont de tout temps soutenu l’administration», lui répond un syndicaliste. Le responsable promet de prendre les mesures nécessaires, mais les syndicalistes n’y croient pas trop. Néanmoins, ils sont tous décidés à se retrouver lundi, 26 décembre à Alger.

Salima Tlemçani
 © El Watan

Un rassemblement est prévu lundi prochain à Alger

Les ouvriers de la zone industrielle de Rouiba en colère

Le ras-le-bol des syndicalistes

 

« Ezzenga, ezzenga ! [Sortons dans la rue, NDLR] », lancent, presque à l'unisson, les représentants syndicaux des ouvriers de la zone industrielle de Rouiba. Ils se sont réunis dans la matinée de ce lundi 19 décembre au siège de l'union locale de la zone, affiliée à la Centrale syndicale. Ordre du jour : décider de l'action à entreprendre pour protester contre le harcèlement et les dépassements dont font l'objet les salariés et réagir face au silence des autorités.

 
Après l'allocution du responsable de la structure, les syndicalistes et les travailleurs licenciés ont témoigné de leur situation. « Je travaillais chez ERC. Je fais partie de la vingtaine de personnes à avoir été licenciées par le directeur de l'unité après avoir demandé une commission d'enquête sur une affaire qu'il a conclue », témoigne Yazid Yahiaoui, agent de sécurité. Un employé d'une société de gardiennage informe d'ailleurs que lui et ses collègues « organiseront des actions de protestation à partir de demain », pour contester le refus de la direction de constituer une section syndicale. Brusquement, un homme d'une cinquantaine d'années se lève et peste : « Moi, je suis sans salaire depuis des mois ». À quelques différences près, les histoires des uns et des autres se ressemblent. Elles témoignent d'un profond malaise, facilement lisible sur les visages et dans les mots de chacun.
 
Ce matin, la rencontre a débuté vers neuf heures. Un peu plus d'une heure après, les représentants des ouvriers commencent à s'impatienter. « La paix sociale n'est pas écrite sur nos fronts. On ne la maintiendra donc pas sur nos dos », tonne un représentant des travailleurs de la SNVI. « On subit des agressions quotidiennement. À chaque fois qu'on pose un problème, ils répondent par des licenciements. Ils ne comprennent que le langage de la rue ! », enchaîne un autre. Les ouvriers restent impassibles face aux appels à la sagesse lancés par un responsable du ministère de Travail et par un secrétaire national de l'UGTA qui ont pris part à la réunion. Le responsable de l'Union locale propose alors un rassemblement des syndicalistes et des travailleurs, qui sont pas moins de trois mille, le lundi 26 décembre au siège de l'UGTA, « ou carrément une marche vers le ministère du Travail et vers celui de l'Industrie ».
 
À l'issue de la rencontre, certains ont avoué être quelque peu étonnés du discours du représentant de leur tutelle syndicale. Il y a quelques jours, Abdelmadjid Sidi Saïd avait presque invité les travailleurs de cette zone à s'indigner, à leur façon, lors d'une réunion avec les cadres de l'organisation. Une attitude tout à fait compréhensible pour d'autres ouvriers, au regard de la sensibilité de la zone industrielle. Et de rappeler la réputation de rebelle de la zone du bastion ouvrier de Rouiba, malgré son peu de poids dans l'économie nationale. Reste qu'elle « fait peur » et « rappelle de mauvais souvenirs », expliquent‑ils. C'est en effet dans cette commune que les émeutes d'octobre 1988 s'étaient déclenchées, faisant quelques centaines de morts et de blessés.
 

Le dicton météorologique du jour:



21/12/2011
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