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	EN FRANCE DEPUIS 58 JOURS Bouteflika : une absence «normalisée»

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Actualités : EN FRANCE DEPUIS 58 JOURS
Bouteflika : une absence «normalisée»

L’absence de Bouteflika pour cause de maladie est en passe d’être insérée dans le tableau de la normalité. En tout cas, officiellement, on s’efforce à faire paraître la situation comme des plus normales. Tout, à commencer par le silence entretenu autour de sa rentrée au pays, indique une volonté d’accommodement d’une absence même durable.

Sofiane Aït Iflis -Alger (Le Soir) - Plus que trois jours et le Président Bouteflika, évacué au Val-de-Grâce le 27 avril dernier, suite à un accident vasculaire cérébral, aura bouclé deux mois d’hospitalisation ininterrompue. L’absence est déjà trop longue pour un chef d’Etat qui a concentré le maximum de pouvoirs entre ses mains, notamment depuis la révision à la hussarde de la Constitution en novembre 2008. Ce long séjour à l’étranger, dicté par des impératifs de santé, ne peut, de ce fait, que paralyser les institutions du pays. Une atonie déjà perceptible, même si le Premier ministre Abdelmalek Sellal se démène grandement pour ne pas la laisser apparaître. Ceux qui ont fait le choix de faire avec une telle situation au détriment du changement que la situation recommande, notamment la déclaration d’empêchement, au demeurant prévue par la Constitution dans son article 88, prennent le risque d’un statu quo qui pourrait s’avérer intenable à la longue. Quitte à ajouter une ride à la souveraineté nationale, on voit mal Abdelmalek Sellal débarquer aux Invalides, dans sa valise une loi de finances complémentaire (LFC) à parapher ou encore d’autres textes nécessitant la signature du chef de l’Etat. Déjà que l’opinion a mal pris que les affaires de l’Etat soient discutées aux Invalides, lors de la visite de Sellal et Gaïd Salah. On aura compris que, pour cet épisode malheureux, le besoin de montrer une image du Président a primé sur les conséquences politiques de la mise en scène. D’ailleurs, dix jours après la diffusion des images à la télévision, on est revenu à la case départ en matière de communication institutionnelle, relativement à l’état de santé de Bouteflika. Ceux qui ont managé la séquence semblent vouloir dire que, maintenant que Bouteflika est apparu sur le petit écran, «en bonne santé», orientez votre regard ailleurs, la situation étant normale. Cette suggestion est, de surcroît, antérieure à la communication post-visite de Sellal et de Gaïd Salah aux Invalides. A l’ouverture du séminaire sur la communication institutionnelle, le Premier ministre s’était dit agacé que l’on focalise trop sur la santé du président de la République. Déclaration mal inspirée, s’il en est, qui sera reprise bien plus tard par le secrétaire général par intérim du RND et néanmoins président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Cette recommandation à réorienter la curiosité et l’interrogation vers d’autres centres d’intérêt vise à faire admettre l’idée d’une situation nullement altérée par l’absence de Bouteflika, mais aussi qui ne risque pas de l’être même si cette absence venait à se prolonger dans le temps. A tel point d’ailleurs que le mot semble être donné pour qu’aucune voix officielle ne dise plus que ce qui a été dit autour de l’évolution de l’état de santé du chef de l’Etat. On a décidé de déclarer la situation normale et on s’efforce au comportement qui y sied. Mais jusqu’à quand ? 
S. A. I.

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À force de les faire rentrer et sortir de la caserne, ils vont finir par s’enrhumer !
	Par Hakim Laâlam   Email : hlaalam@gmail.com
La Présidence vient de lancer un avis d’appel d’offres pour l’acquisition de caméras numériques Full HD toutes options, sauf le… … son ! - Cheeef ! Je vous appelle du poste de garde. Y a des civils devant la caserne. - Et qu’est-ce qu’ils veulent, ces civils ? S’engager ? - Non, chef ! Ils nous demandent de ressortir. - Quoi ? Ressortir ? Mais on vient à peine de rentrer ! Je n’ai même pas eu le temps de défaire mes affaires et de vider ma cantine depuis notre dernière sortie. - Je sais, chef ! Mais ils insistent. Ils disent que c’est urgent. - Ah ! Ouais ! Ben… ils disaient la même chose l’autre fois lorsqu’ils voulaient qu’on regagne la caserne. Ils affirmaient que c’était urgent de revenir dans nos baraquements. - Ben là, ils veulent qu’on ressorte ! - Mais ressortir pour faire quoi, cette fois-ci ? - En gros, ils veulent qu’on intervienne, si j’ai bien compris, chef. - Mais ils voulaient le contraire l’autre fois, lorsqu’ils nous ont demandé de rentrer dans nos casernes. Ils nous ont imploré de ne plus intervenir ! - Je sais, chef ! Et là, apparemment, ils ont changé d’avis. Ils souhaitent que nous nous impliquions. Ils disent que c’est humain de changer d’avis ! - Ils ne vont tout de même pas m’apprendre mes humanités ! Et mes hommes, ils y pensent, à mes hommes ? Les faire sortir, les faire rentrer, les faire sortir, les faire rentrer, les faire… - Oui, on a compris chef ! Vous vous inquiétez pour vos hommes. Ça, c’est gentil chef ! Il est vrai que l’infirmerie est pleine depuis quelque temps déjà. - Voilà ! C’est bien ce que je disais ! Nos troupes sont décimées à force de sortir et de rentrer tout le temps. - Et par tout temps, surtout, chef ! Les trois quarts du bataillon sont enrhumés ! - Et le dernier quart, qu’est-ce qu’il fait ? - Il a son barda au pied. A mi-distance entre les dortoirs et le poste de garde. Et il attend. - Il attend quoi ? - Le dernier bulletin météo pour savoir s’il doit sortir couvert ou léger. - Dites-leur de rentrer ! Le ciel est chargé. L’été sera pourri. Et je ne vais pas encore une fois exposer mes hommes aux intempéries. - Bien reçu, chef ! Et les civils rassemblés devant la caserne qu’est-ce que je leur dis, chef ? - De mettre de grosses parkas et de faire des provisions de thé. Ils vont en avoir bigrement besoin pour rester ainsi éveillés devant le poste de garde, parce que mon petit doigt kaki me dit que le virus de la grippe pour l’année prochaine sera encore plus féroce que celui de cette année. Autant dire que le cauchemar va continuer encore longtemps ! H. L.